CasusNO

Et une campagne du plus, du Cthulhu cette fois en 1880 à Londres...

Londres, 1880...
  
L'ère Victorienne touche à sa fin, l'Empire Britannique rayonne sur le monde entier depuis longtemps mais l'Empire est vieillissant et ses ennemis fourbissent leurs armes pour renverser sa suprématie.
  
L'Empire a connu tant de bouleversements... sociaux, économiques, industriels, politiques et institutionnels qu'il peine à diffuser ses bienfaits à sa population. Londres, phare immortel de cet Empire, est belle, industrieuse mais aussi puante et dangereuse.
  
Il existe un monde à part de celui du commun des mortels, un monde occulte, incompréhensible et encore plus dangereux. Ce monde est peuplé de monstres et de fantasmagories qui ne rêvent que de venir dans le grand monde pour le corrompre, le détruire ou en prendre possession au nom de divinités perdues et folles.
  
Nous vivons une époque bien dangereuse et étrange, et malgré les enjeux colossaux de la fin de ce siècle, quelques individus d'exceptions se lèvent enfin pour barrer la route à tous ceux qui voudraient détruire ce qui a été bâtit, et nous allons tenter de raconter leur périlleux combat contre le mal à travers ces quelques textes recueillis au fil de leurs investigations hors du commun...
  
Et il faut à nos Investigateurs un endroit, un lieu, une officine pour lutter, et nous allons évoquer, brièvement, le destin d'Hudson & Brand Inquiry Agents of the Obscure... (ici j'utilise la base de ce contexte sorti en 2017 chez Stygian Fox afin de mettre le pied à l'étrier de mes joueurs qui m'avaient demandé une campagne sur l'Appel de Cthulhu à une époque victorienne).
  
Le Capitaine Hudson a, avec son ami Brand, crée ce lieu d'étude et d'investigation des phénomènes occultes qui touchent Londres depuis quelques années maintenant. Leur réputation est sulfureuse et ce sont les personnes les plus désespérées qui poussent la porte de leurs bureaux dans le quartier de Soho. Ils ont mené de nombreuses enquêtes depuis leur association et ont récolté nombres d'objets étranges, vu leur comptant de choses bizarres et aidé de très nombreuses personnes dans le besoin.
  
Chacun des Investigateurs dont nous allons parlé plus loin a croisé le chemin d'Hudson & Brand qui les a sorti d'un bien mauvais pas, leur permettant de continuer sa vie comme si de rien n'était malgré les circonstances exceptionnelles de leur rencontre.
  
Et il y a 6 mois, Hudson et Brand disparaissaient subitement, laissant leur personnel et collaborateurs sans nouvelles. Ces deux messieurs avaient pris leur disposition et, 6 mois jours pour jours après leur disparition, leur exécuteur testamentaire convoque nos Investigateurs chez Hudson & Brand.
  
Avant de passer au rendez-vous le plus important de la future vie de nos Investigateurs (et au CR à proprement parlé), nous allons les présenter en quelques mots...
  
Edward Kelley est un occultiste de talent connu dans certains cercles très select qui a un passé trouble rempli de murmures et d'écho dans le noir... il s'est, très tôt, intéressé aux sciences occultes et maitrise même certains ce ces arcanes. Il est appelé, à demi-mots, l'Arcaniste du Crépuscule par ceux qui savent et qui ont peur. Hudson et Brand ont aidé monsieur Kelley à éviter la corde après le décès suspect et sanglant d'un « concurrent »...
  
Le Vicomte Valentyne Lawrence Lockton est un violoniste virtuose né très noblement. Il a choisi une voie différente de ses pairs mais ses choix n'ont pas entaché ses relations familiales. Son père, Lord à la Chambre, l'a longuement formé aux us et habitudes de la noblesse britannique. Il serait, au surplus, aussi doué avec un fusil de chasse en main qu'avec son violon. Hudson et Brand l'ont sorti d'un asile d'aliénés dans lequel il a été faussement interné suite à des crises d'hallucinations induites par l'ajout d'une substance inconnue dans de l'opium pris dans une obscure fumerie à proximité de la Tamise...
  
Alex Haley Grey a été recueilli par son oncle, Lord Alex Grey, suite au décès suspect de ses parents alors qu'il était très jeune. Lord Grey et son épouse ont élevé Alex comme leur fils et lui ont donné la meilleure éducation possible. Il s'est tout naturellement tourné vers le journalisme, choix difficile à comprendre pour ses parents adoptifs bien qu'ils le soutienne dans sa démarche. Il a côtoyé beaucoup de gens de diverses extractions et parfois de très peu recommandables dans ses enquêtes et reportages. Hudson et Brand ont aidé Alex Grey a reprendre sa place légitime après avoir brièvement disparu et avoir été remplacé (?!?) par un sosie qui a berné même ses parents...
  
John Cook est un anatomiste à la réputation contrastée... d'un côté, sa passion pour les corps humains a pu lui attirer quelques problèmes mais ses compétences médicales l'ont sorti de situation assez critiques ! Il a su se rapprocher de la noblesse britannique et bénéficie d'une certaine immunité sauf que la dernière fois il a bien failli se retrouver à faire le fandango du chanvre... sans l'intervention d'Hudson et Brand cela aurait été le cas !
  
A noter que nous aurons quelques guest-joueurs pendant nos séances, deviendront-ils des personnage de background ? des personnages récurrents ? Ou des personnages joués à part entière ? Nous verrons...
  
Pour conclure, la campagne est motorisée sous Rats in the Walls du très estimé @Kobayashi  le jeu est disponible ici : RATS IN THE WALLS (version française). J'ai opéré quelques changements mineurs pour coller à l'époque de jeu mais rien qui ne touche à l'essentiel, on parle d'éléments presque purement esthétiques. le premier CR arrivera sous peu.
  

 
  
Monsieur Grey, Cook, Lockton et Kelley entrent chez Hudson & Brand en début d'après-midi sous un ciel légèrement chargé. Le temps est frais en ce début d'année 1880 et les rues résonnent d'une activité soutenue. Les Investigateurs sont accueillis par James Markham, le majordome d'Hudson & Brand. Il les conduit dans le grand salon d'accueil qui donne sur la rue et tous s'y installent alors qu'une jeune femme, Mademoiselle Levi, dépose un grand plateau avec tasses et thé fumant sur la petite table de la pièce. Un homme plus âgé, assis sur un confortable canapé, commence à sortir des documents d'une serviette en cuir et réajuste ses lorgnons en commençant leur lecture.
  
Messieurs Cook, Grey, Lockton et Kelley héritent de l'agence d'Hudson & Brand en pleine propriété et exercices, personnel inclus ! S'ils acceptent ce legs, ils doivent faire fonctionner l'agence pendant une année avant de pouvoir en disposer complètement. L'exécuteur leur indique que tous les frais de fonctionnement de l'agence sont couvert pour une année, cela inclut les gages de monsieur Markham, de mademoiselle Levi et de Stafford, le cocher de l'agence, ainsi que les frais de bouche et d'entretien généraux.
  
Les quatre Investigateurs en discutent, mettent à jour quelques divergences au départ, mais acceptent de signer le testament et d'accepter de reprendre l'agence pendant une année. L'exécuteur les laisse prendre possession de leur nouvelle propriété comme il le désire mais reste, bien sûr, à leur disposition en cas de question légale.
  
Les quatre Investigateurs commencent par discuter avec Markham, le majordome, qui se révèle être un homme pleins de ressources qui connaît très bien l'agence ainsi qu'Hudson et Brand. Il reste, tout de même, assez discret sur les faiblesses et problèmes que tant Hudson ou Brand ont rencontré dans leurs enquêtes. Leur combat les a beaucoup fragilisé, tant moralement que physiquement, finit par confesser Markham, et ce, malgré son soutien ou celui de mademoiselle Levi.
  
Les Investigateurs décident d'explorer leur nouveau domaine à loisir, et déjà au rez-de-chaussée, il y a une petite cour couverte avec plusieurs jardinières contenant des herbes aromatiques, quelques fleurs et fruits mais aussi plusieurs bacs avec des plantes toxiques pouvant servir à confectionner des décoctions particulières. Mademoiselle Levi semble au fait de ces préparations tout en régnant sur l'intendance des bureaux de sa grande cuisine contre la petite cour couverte. A l'avant de la cuisine, se trouve la salon où les Investigateurs ont signé le testament ainsi que quelques espaces de travail disposant de journaux et de divers outils d'enquête. La partie droite du rez-de-chaussée dispose de quatre grandes chambres dont celles de Hudson et Brand ainsi qu’une salle de bain équipée d'une baignoire et d'un petit cabinet de toilettes. Le tout est chauffé par quelques cheminées habillement disséminées dans la demeure. Les repas peuvent être pris dans le salon d'accueil ou dans les chambres à convenance et l'ensemble est bien desservi par quelques larges couloirs, de plus les bureaux disposent d’un grand sous-sol mais pour le moment les Investigateurs s'occupent du rez-de-chaussé.
  
Cook passe dans le bureau de Brand et trouve beaucoup de documents et de fiches sur les anciennes investigations de la paire. Les Investigateurs pensent qu'Hudson et Brand ne sont pas morts, et que peut-être ils ont laissé des indices conduisant à eux, et visiblement ni Markham, ni mademoiselle Levi n'ont été mis au courant de l'affaire qui a amené à leur disparition, donc il va falloir fouiller les archives de Brand. Cook passe un gros moment à chercher, fouiller et met plus de bazar qu'il n'y en a déjà... mais il a réussi à dégager une piste dans tout ce chaos !
  
Le nom d'Heligoland revient plusieurs fois, et semble être une piste très sérieuse au sujet d'une affaire de grande ampleur d'après les notes de Brand. C'est une compagnie de transport londonienne qui dispose d’entrepôts à proximité de la Tamise et du port de Londres. Elle est discrète et semble n'avoir que peu de clients officiels...
  
Alors que Cook fouille dans les notes de Brand, Grey découvre dans la chambre du capitaine Hudson un coffre fort contenant une grosse somme d'argent. Cette somme correspond à une année supplémentaire d'entretien de l'agence... de quoi tenir une année de plus... étrange mais opportun !
  
Par ailleurs, Lockton constate que l'armurerie de l'agence est très bien achalandée, avec fusils de chasse, carabines, revolver ainsi que quelques raretés ou armes exotiques comme cet antique glaive romain qui trône au dessus d'une petit bureau dans le salon principal. Le glaive semble plus léger et maniable que son aspect ancien et abîmé par le temps, l'arme est encore tranchante malgré son âge...
  
Kelley se sent attiré de son côté par une petite auge contenant plusieurs petites pierres de couleur. L'occultiste sent une certaine forme de magie en ces petites pierres chatoyantes mais n’arrive pas à savoir à quoi elles servent, en tout cas pour l'instant !
  
Kelley et Lockton descendent dans le grand sous-sol de leurs bureaux pour en faire le tour et le fouiller à loisir. Il y a les chambres de Markham et de mademoiselle Levi ainsi qu'une ultime chambre disposant d'une très lourde porte, d'un lit de métal, de sangles, et même de chaînes... en sommes une espèce de cachot. Lockton trouve un petit sac de toile contenant une poudre grise très fine ressemblant à du sable dans le seul meuble du cachot. La poudre scintille à la lumière et il entend comme un murmure quand il en fait glisser un peu entre ses doigts...
  
Sous la cuisine, il y a un cellier et un accès à la réserve de charbon pour l'hiver ainsi qu'une petite cave bien remplie. Une grande salle de jeu, avec billard, table de backgammon et fumoir complète cette partie du sous-sol. Sur la cheminé de la salle de jeu, Kelley trouve une flûte en os. Elle est marquée d'une multitudes de petites traces, l'os est définitivement humain et la flûte semble produire de faibles sons presque inaudibles.
  
À l'arrière du sous-sol, les Investigateurs trouvent une grande pièce contenant plusieurs établis pour l'entretien des armes ou la conception de mécanismes basiques. L'endroit semble peu usité bien que bien achalandé en matériel divers et pour tout type d'occasion.
  
Une salle de bain et son cabinet de toilette viennent finir de remplir la partie droite du sous-sol, ainsi qu’une petite pièce contenant un lourd coffre-fort. Les Investigateurs arrivent à l'ouvrir sans les clés et découvrent un vieux ouvrage en vieux français à l'intérieur. Kelley reconnaît immédiatement cet ouvrage interdit, c'est une copie du « Culte des Goules » ! C'est un livre dangereux contenant un savoir interdit et pouvant faire basculer l'esprit de n'importe qui dans la folie. Il garde cet ouvrage et peut être arrivera-t-il à le domestiquer pour en tirer quelque sapience impie ?
  
Alors que les Investigateurs cataloguent soigneusement ce qu'ils ont découvert tant en terme d'objets, d'outils et d'informations, Markham leur fait savoir qu'ils ont une cliente. Ils reçoivent leur première cliente dans le salon du rez-de-chaussé devant un peu de thé et des petits gâteaux savoureux concoctés par mademoiselle Levi.
  
Madame Pellegraines est l'épouse de Thomas Pellegraines, grand importateur qui a fait fortune dans le commerce de denrées venant d'Inde. Il récemment acquis une grande demeure en grande banlieue de Londres pour rapprocher sa femme et ses enfants de ses bureaux londoniens. Il est parti en Inde depuis l'achat de la demeure et madame Pellegraines et ses enfants ont tout naturellement investi la nouvelle demeure... et les cauchemars ont bien vite commencé, mais pas que... la sensation d'être brutalisé dans son sommeil, la lourdeur de l'atmosphère dans la demeure, le silence, suspect, du personnel de maison, la sensation de devenir folle etc etc... madame Pellegraines a envoyé un courrier à son mari qui l'a redirigé vers Hudson & Brand en désespoir de cause. La cliente se sait saine d’esprit mais elle croit, à raison, qu'on va la prendre pour une folle d’où sa venue chez les Investigateurs. Ils posent quelques questions de routines pour confirmer que les choses sont bien du ressort de leur officine et conviennent d'un rendez-vous en soirée chez madame Pellegraines pour investiguer plus avant les troubles qu'elle subit, elle et ses enfants.
  
Markham raccompagne une madame Pellegraines soulagée mais manifestement épuisée par la situation. Pendant que Lockton et Grey passent voir le père du dernier pour obtenir quelques informations sur la maison de madame Pellegraines, Cook se retire prétextant un coup de fatigue et prend un peu de laudanum pour calmer ses nerfs et son corps durement éprouvé par cette journée riche en surprises !
  
Kelley entreprend de longuement discuter avec mademoiselle Levi, la gouvernante de leurs bureaux. La jeune femme reste tout d'abord en retrait avant de livrer que le capitaine Hudson avait une consommation d'alcool très importante ces derniers mois et que quelques chose le préoccupait fortement. Brand de son côté avait laissé derrière lui ses appétences pour l'opium mais semblait tout aussi nerveux surtout juste avant leur disparition, bien qu'il semblait avoir trouvé quelque chose de capital.
  
Kelley se retrouve seul un moment, mademoiselle Levi retournant à ses tâches ménagères, et il en profite pour sortir cette drôle de flûte en os pour essayer d'en tirer quelque chose. Tout d'abord, il comprend qu'elle peut permettre de rentrer en contact avec des entités venant d'ailleurs mais il doit falloir jouer les bonnes notes pour arriver à quelque chose. Il tente de jouer un air mais ne sort que des notes sans queue ni tête et rien ne se passe... sauf qu'il constate que son reflet lui a fait un clin d’œil dans le miroir à son passage... Kelley remise ça à plus tard pour en parler à Lockton le musicien...
  
De leur côté, Lockton et Grey font le connaissance de Stafford, leur cocher attitré. L'homme, qui indique s’appeler « juste Stafford », paraît robuste et connaît visiblement sur le bout des doigts de ses mains caleuses une bonne partie des rues de Londres. Il conduit Grey et Lockton au domaine des Grey à l'extérieur de Londres. Là, Grey voit son père adoptif en pleine discussion avec plusieurs autres Lord de la Chambre autour de quelques fusils de qualités, du ball-trap et un peu de brandy.
  
Lord Grey quitte quelques instants ses invités pour répondre aux questions de son fils sur Pellegraines et sa nouvelle maison. Du côté du bourgeois importateur rien de particulier à signaler, par contre, l'ancien propriétaire de sa nouvelle maison a bien mal finit. Lord Grey a connu Lord Henry Hubbard, l'ancien propriétaire, en le croisant à la Chambre. Il n'était pas proche de lui mais avaient échangé à quelques occasions. Il est malheureusement décédé il y a quelques mois dans un asile d'aliéné, la folie s'était emparée de lui de manière assez subite, et Lord Grey se rappelle de ses comportements étranges ces derniers mois à la Chambre. Grey passe voir sa mère aux cuisines pour confirmer les informations de son père pendant que Lockton regarde, avec envie, les Lord s’adonner au ball-trap avec des fusils de grande valeur... et alors que Lord Grey se dirige vers le jeune Lockton en lui tendant un fusil, il est attrapé au vol par Alex Grey qui l’entraîne vers le coche de Stafford pour rentrer à leurs bureaux dare-dare !
  
En rentrant, Kelley tend la flûte en os à Lockton qui s'en saisi et la rend presque immédiatement à l'occultiste lui disant que cet objet est dangereux et qu'il ne doit pas être utilisé de manière inconsidéré, il le sent ! Kelley avoue avoir tiré quelques notes sans effet particulier... et le miroir lui renvoie un reflet bien trop souriant...
  
Et en fin de journée, les Investigateurs se préparent pour aller chez madame Pellegraines. Presque tous se munissent d'armes au cas où et de quelques outils supplémentaires. Mademoiselle Levi est requise pour cette enquête du fait de ses compétences en herboristerie et pharmacologie, car la thèse de l’empoisonnement doit être écartée en priorité. Stafford conduit mademoiselle Levi, messieurs Kelley, Lockton et Grey au nouveau domicile de madame Pellegraines sous un crachin frais typique de la saison. La demeure est discrète et en retrait des artères principales tout en ayant un certain cachet. Les Investigateurs sont reçus par madame Pellegraines qui indique avoir envoyé ses enfants chez sa sœur en ville pour pouvoir passer une soirée agréable.
  
Les Investigateurs demandent à Stafford d'aller cuisiner le personnel de maison pour en apprendre le maximum sur la demeure et l'ancien propriétaire, le regretté Lord Hubbard. Pendant ce temps, les Investigateurs tiennent compagnie à madame Pellegraines pour donner un peu le change et puis certains en profitent pour monter au premier étage et commencer à enquêter sur ces événements nocturnes étranges. Kelley monte en premier et ressent une sorte d’énergie bizarre, quelques chose de clairement surnaturel est à l’œuvre à l'étage, il n'arrive pas à en trouver la source précise... mais le malaise est bien là autour de lui, il se sent observé et scruté à chacun de ses pas.
  
Lockton monte aussi rejoindre Kelley et ressent une violente pression sur lui confirmant à l'occultiste que les choses sont bien plus graves que prévu. Il y a quelque chose à l'étage qui est malveillant et qui rôde autour d'eux.
  
Pendant que les Investigateurs à l’étage tentent de comprendre ce qui se passe, Stafford revient avec quelques informations du personnel. Ils étaient tenus à l'écart de la vie de Lord Hubbard et avaient interdiction formelle de monter aux étages sans son autorisation expresse. Ils n'ont rien ressenti de leur côté mais ils sont logés dans une petite dépendance dans le parc arrière de la demeure probablement hors de portée des phénomènes qui affligent madame Pellegraines et ses enfants.
  
Mademoiselle Levi et Grey rejoignent les deux autres à l' étage et sentent aussi ces présences néfastes autour d'eux. Et en cherchant bien, ils découvrent une pièce secrète entre un grand dressing et un débarras et il leur semble que c'est le point de convergence de ces présences néfastes. Dans la petite pièce, des bougies en grand nombre, un petit bureau, des toiles d'araignées, des écrits en grande quantité et quelque chose en suspension dans un cercle cabalistique tracé à la craie.
  
Les écrits sont fébriles et difficiles à lire, ils sont tous du même auteur, sans doute Lord Hubbard, mais à des degrés plus ou moins avancés de démence. Plusieurs mots reviennent sans cesse « la Porte et la Clés » comme une boucle infernale qui ne s'arrête plus... et cette chose au milieu du cercle... semblable à un pli ou une déchirure dans la fabrique même de la réalité...
  
Tout à coup, alors que le soleil finit de passer derrière l'horizon, le pli se déchire et emporte les Investigateurs vers l'inconnu !
  
To be continued...

 
  
Avant de revenir à nos courageux investigateurs pris dans un maelstrom d’étrangetés malsaines, nous allons revenir un tout petit peu en arrière pour introduire une nouvelle investigatrice...
  
Mademoiselle Smithe file entre les gouttes du crachin londonien de cette fraîche fin de journée. Elle a un rendez-vous impromptu chez Hudson & Brand... cette firme d'enquêteurs privés qui l'a sorti d'une situation presque inextricable il y a une année environ. Le Yard et la Couronne la suspectaient de collusion avec les mouvements anarchistes européens, de ceux qui projettent des attentats violents pas de ceux qui sont de simples idéologues vagissant.
  
Hudson & Brand ont mis en lumière un complot d'envergure auquel mademoiselle Smithe n'a pas participé, du moins directement. Elle a été manipulé et ses talents ont été mis à contribution mais sans aucune ambition politique pour elle... car il faut savoir que mademoiselle Smithe est une voleuse talentueuse et une demi-mondaine, d'autres diraient une aventurière voire une criminelle. Hudson & Brand n'ont pas exigé de paiement ce qui a surpris mademoiselle Smithe, et la voilà donc devant la porte de ces enquêteurs avec le courrier qu'elle a reçu ce matin. Ce courrier fait d'elle, avec d'autres personnes visiblement, la légataire de l'agence des deux détectives avec pour instruction de faire fonctionner l'agence pendant une année...
  
Markham, le majordome d'H&B, vient lui ouvrir et elle rencontre un homme âgé du nom de Cook. Ce nom lui rappelle quelque chose, c'est un médecin qui fut suspecté d'un meurtre horrible l'année dernière, mais un intervention extérieure a permit de le disculper. Il confirme avoir été aidé par H& B comme elle. Il parle brièvement des autres personnes qui ont été appelées par H& B pour leur succéder en examinant avec attention le courrier que mademoiselle Smithe a reçu. Tout semble authentique pour le docteur Cook qui ajoute qu'ils doivent rejoindre les autres chez leur première cliente, une madame Pellegraines, qui connaît des moments difficiles et peu explicables dans sa nouvelle demeure.
  
Mademoiselle Smithe et le docteur Cook arrivent à la tombée de la nuit chez madame Pellegraines dans le nord de Londres. Ils sont reçus par un majordome âgé et peu expressif qui les conduit devant une madame Pellegraines manifestement épuisée et à bout. Elle dit que les autres sont à l'étage de sa demeure mais qu'elle n'ose plus monter de peur de revivre l'enfer qu'elle a vécu ces derniers jours.
  
Les deux investigateurs montent rapidement à l'étage et entendent des cris étouffés provenant d'une pièce cachée entre un dressing et un grand débarras. Ils entrent et là horreur, ils voient le Vicomte Lockton au prise avec une lamproie spectrale qui émet des bruits de succions malaisants à chaque fois qu'elle lui pompe de l'énergie vitale !
  
« Où sont les autres ? crie le docteur Cook en chassant de sa canne ouvragée une lamproie qui s'approchait de lui.
- Là-dedans, ils ont été comme aspirés par la déchirure ! Répond, hors d’haleine, Lockton qui se défait d'un gros oursin spectral qui vient de lui jeter plusieurs gros piquants.
- Il faut les sortir de là et vite ! Ajoute Cook en s'approchant de la déchirure dans la fabrique même de la réalité et d’où sortent ces sortes de parasites spectraux.
- Que sont ces choses ? Ajoute mademoiselle Smithe en coupant en deux l'une des lamproies qui s'était fixé sur le bras du Vicomte Lockton.
- De belles saletés ! Rajoute mademoiselle Levi en donnant un violent coup de pied à un oursin spectral qui envoie plusieurs piquants au plafond ! »
  
Dans la déchirure, Kelley et Grey voguent dans un vide noir et insondable. Ils leur semble être en train se sombrer ou de se noyer tout en sentant des formes les frôler à la lisière de leur perception. Au loin, vers le haut ou la droite, c'est impossible à dire pour eux, les deux Investigateurs voient une faible lumière qui s’éloigne. Ils tentent alors de rejoindre la lumière de toutes leurs maigres forces dans cet océan poisseux et sombre. Un dernier effort presque surhumain leur permet de s'extraire de la déchirure. Les autres Investigateurs les récupèrent et sortent précipitamment de la petite salle secrète. Ils claquent la porte et redescendent au rez-de-chaussé pantelants et hors d'haleine.
  
Ils retournent voir madame Pellegraines qui s'effondre en pleurs, à la fois soulagée de ne pas être folle mais aussi très inquiète de la tournure de la situation. Madame Pellegraines s'endort ensuite sur un sofa avec une grande couverture sur elle, elle semble enfin bien dormir. Les investigateurs, de leur côté, soufflent un peu autour d'un verre d'alcool fort et conjecturent sur ce qu'est cette déchirure, ce que sont ces bêtes spectrales et surtout qu'est-ce que l'ancien propriétaire a bien pu faire ici ?
  
Ils ont une très longue discussion avec le majordome et le cuisinier de la demeure qui confirme les habitudes étranges de Lord Hubbard. Il ne fallait pas monter à l'étage, il commençait à montrer des signes de démence de plus en plus prononcés et même un jeune commis de cuisine a disparu sans laisser de traces il y a quelques mois...
  
Les Investigateurs décident de dormir un peu pour récupérer pendant que Lockton compose un menuet léger pour adoucir un peu l'ambiance tendue et désagréable... le tout au rez-de-chaussé bien sûr !
  
Le lendemain matin, les Investigateurs envoient madame Pellegraines chez sa sœur auprès de ses enfants afin d'avoir la champ libre pour régler cette situation hors norme... la question est de savoir si les Investigateurs vont arriver à solutionner cette bien étrange situation ?
  
To be continued...