[CR] D&D 5E — Santa Ptolussa

Critiques de Jeu, Comptes rendus et retour d'expérience
BenjaminP
Dieu d'après le panthéon
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[CR] D&D 5E — Santa Ptolussa

Message par BenjaminP »

À la demande de @haplo, notre prodigieux MJ, je publie ici quelques textes qui décrivent notre campagne actuelle, à Ptolus.
Je vous préviens, ce sera un peu décousu au début parce que tout était écrit au départ à seule destination de la table.

Edit : mais heureusement le héroïque MJ, clope au bec et charentaises au pied, nous fait un résumé plus exhaustif du démarrage ici !

Cela commence donc par quelques textes d'ambiance pour présenter les personnages, que nous avions écrit Mass et moi en attendant de débuter (les palabres ont commencé en avril, on a eu le temps !). Je les place sous l'intitulé "prologue". Puis viendra le chapitre 1, qui décrira, dans un luxe très variable de détails, quelques éléments des séances jouées jusqu'ici (quatre ou cinq).

Le concept était le suivant : "fils et filles de maisons nobles qui s'embarquent dans une histoire pas possible juste pour tromper l'ennui".

Ces fils et fille, les voici :

Prologue

[Texte de Mass]
Une certaine tension régnait dans la salle. Les quelques moines présents semblaient tendus. Ils parlaient à voix basse, sous les vitraux qui représentaient leur dieu sur une croix. « Il est si jeune, nous n'avons jamais fait cela », murmura frère Patrick. Le moine qui présidait se rembrunit. « Je le sais bien, mais c'est un service que l'on nous demande et la famille Dallimoth est une des plus pieuses, et des plus généreuses avec le monastère. » Les autres moines inclinèrent la tête, honteux. « Mais un si jeune enfant, dans ce monastère, nous ne savons pas faire ! Que Lothian nous vienne en aide ! »
« Arrêtez vos jérémiades », gronda le père supérieur. Il n'a que 5 ans, mais nous nous devons de le protéger, c'est pour cela que sa famille nous l’a confié. À nous de lui donner une bonne éducation et d'en faire un fil digne de Lothian. »

***

[Texte de Mass]
Le papillon décolle, l’enfant est près, en alerte, à genou prêt à bondir.
Il se détend comme un ressort fais quelques pas rapide et se projette sur la créature ailée. Mais son dernier geste est maladroit et il glisse sur une motte de terre et s’écroule sur le sol. Son genou lui fait mal, cela brule. Il le regarde son pantalon est déchiré et du sang coule sur sa jambe. Il est tombé sur un caillou saillant.
« Tu dois être plus agile Erik, tes appuis ; je te l’ai déjà dit plusieurs fois, tes appuis ; l’équilibre est fondamental. » L’homme à la voix caverneuse se tient bien droit ; il porte son âge et sa barbe en pointe est totalement blanche, comme ses longs cheveux.
Sa coule ne lui va pas vraiment, on sent que cet habit l’encombre, bien qu’il l’endosse depuis des années. À son côté, il porte une épée longue. L’enfant regarde l’arme dans son fourreau, c’est la seule du monastère. Cela lui rappelle les deux épées dans le dos de Rechel, la femme qui l’a emmené là. Une dualité de sentiment le frappe de plein fouet, la sécurité, celle de cette femme assise, silencieuse, de l’autre côté du feu de camp, en train d’aiguiser ses deux épées longues, toujours en alerte, toujours prête à bondir, et la peur de l’inconnu, du noir, de la solitude.
Le pire, ce sont les bruits de la forêt. Sa grande chambre lui manque, les bras d’Anna sa nourrice aussi, même la voix grave et dure de son père. Les souvenirs le submergent, il ne peut s’empêcher de pleurer. L’homme s’approche de lui et lui donne un coup de bâton, non pas pour faire mal, mais pour lui signifier d’arrêter.
« Arrête de pleurer, ce n’est rien, juste une égratignure. Tu dois savoir intérioriser la douleur, la mettre en toi, en faire une force et non une faiblesse. Seul les faibles ont mal et tu n’es pas un faible Erik. Tu m’as compris ? »
L’enfant baisse les yeux. « Oui, frère Loth. » L’homme relève la tête de l’enfant avec son bâton.
« Allez, remets-toi debout, Erik. Essaie d’attraper le papillon sans lui faire de mal. Je te rappelle que tu es la main de Lothian et même si tu dois être dur, tu dois aussi être bon et juste avec les êtres vivants. » « Oui, frère Loth. » L’homme retourne a sa place et fait un geste de la tête pour que le jeune garçon reprenne l’entrainement. « Rechel passera ce soir, tu ne veux pas lui montrer que tu pleures pour une égratignure ? »

***

[Texte de Mass]
Le jeune Erik trépignait d’impatience. Le lendemain, il fêterait enfin son huitième anniversaire. Cela faisait déjà 4 ans qu’il avait rejoint le monastère. Il avait donc passé autant de temps au domaine de sa vraie famille qu’au monastère avec les moines et sa « mère », Rechel. Les souvenirs de sa vie d’avant commençaient à lui échapper. Il n’avait plus que quelques bribes qui lui revenaient de façon très erratique. Mais il avait toujours ce pendentif en bronze à son cou. Ce petit pendentif rond, avec une gravure en son centre, était la seule chose qui le liait encore à sa vie passée. Il se rappelait l’étreinte de son père ce jour-là. Il pouvait sentir ce contact lorsqu’il serrait fort le médaillon dans sa main et qu’il fermait les yeux. Au début, le pendentif lui arrivait presqu’au milieu de la poitrine. Il avait été si lourd à porter pour un si petit cou. Mais le temps faisant son œuvre, il avait grandi et maintenant le bijou lui paraissait de moins en moins encombrant. Il faisait partie de lui.
Le jeune garçon était perdu dans ses pensées quand Rechel se présenta. Elle était toujours vêtue de la même manière, des vêtements sombres mais pratiques et confortables, ses éternelles chaussures de marche et bien sur ses armes. Une senteur boisée l’accompagnait toujours.
« Erik, dit-elle, es-tu prêt? Arrête de rêvasser, tu veux bien ? Nous n’avons pas de temps à perdre. Seuls les incapables perdent leur temps. Allez enfile tes chausses, nous partons sur le champ. Je t’attends dans la cour.
— Oui, Mère », répondit machinalement Erik.
Mère, ce mot sonnait toujours aussi creux dans la bouche du jeune aspirant clerc. Rechel n’était pas sa mère mais il devait le faire croire. Il n’avait jamais compris pourquoi. Mais il n’aurait pas osé poser la question pour autant. De toute façon, cette femme au regard dur comme l’écorce d’un arbre centenaire ne lui aurait probablement pas répondu.
Il se souvenait très bien la première fois qu’il l’avait vue. Dans les yeux de l’enfant de 4 ans qu’il était alors, Rechel apparaissait comme une créature impitoyable. Une sorte de prédatrice guerrière prête à en découdre. Elle avait l’air sévère, elle était froide et distante. Ses cheveux courts et mal peignés lui donnaient un air agressif. Elle était armée et sa réputation ne laissait aucun doute sur le fait que c'était une mercenaire redoutable. Redoutable, certes mais aussi respectée, Erik l’avait découvert assez rapidement. Lors du trajet qui l’avait mené au monastère, il avait surpris une conversation entre elle et le chef de la garde d’un village. L’homme était venu chercher son expérience et il avait attentivement profité de ses enseignements. Erik apprit plus tard qu’elle avait ainsi permis d’épargner de nombreuses vies de villageois innocents lors de l’attaque de géants qui infestaient la région. Elle avait la sympathie et le respect des habitants de la vallée. Mais pour Erik, elle n’était que celle qui l’avait arraché à son foyer et conduit dans cet environnement austère. La vie au prieuré était d’un ennui profond. Elle se partageait entre les corvées quotidiennes et les apprentissages. Erik, lui, n’aspirait qu’à jouer dehors, il voulait découvrir le monde. Une silhouette bedonnante et courbée se dessina dans l’encadrure de la porte. Frère Patrick se tenait debout, bras croisés.
— Erik, dépêches-toi, tu sais bien que la patience n’est pas le maître mot de Rechel. Il serait dommage de te faire disputer la veille de ton anniversaire, non ? dit-il sur le ton de la conversation.
— Frère Patrick, je me dépêche, je t’assure. Dis, tu crois qu’elle va m’offrir ce que j’ai demandé ? demanda l’enfant plein d’espoir.
— Je ne sais pas gamin, dit le moine en souriant à moitié, mais je sais ce que tu vas obtenir si tu continues à trainer comme ça.
L’enfant eut un sourire malicieux et se faufila rapidement dans le couloir. Il se retourna brièvement en direction de Frère Patrick et lui fit un petit signe de la main avant de tourner à gauche et de dévaler les marches quatre à quatre. Quelques minutes plus tard, il était devant la porte. Rechel l’attendait les bras croisés, une moue réprobatrice sur le visage. Elle ne lui adressa pas la parole. Elle fit volte-face et marcha d’un pas assuré vers la forêt. Le trajet fut silencieux. Le soleil filtrait à travers les feuillages des grands arbres et venait légèrement réchauffer la peau d’Erik. Il regardait de temps en temps Rechel du coin de l'œil. Il la connaissait assez pour savoir quand garder le silence et quand parler. Il se lança.
« Mère, où allons-nous? demanda timidement Erik.
— Nous allons chercher le bois pour ton arc », répondit-elle simplement.
Le visage de l’enfant s’illumina. Elle n’avait pas oublié sa demande. Elle avait vraiment prévu de lui fabriquer un arc. Erik était ravi. Il avançait d’un pas déterminé. Il voulait trouver le plus bel arbre de la forêt. Soudain, Rechel s’immobilisa et dégaina ses épées. Elle observait un point lointain, se retournait et regardait autour d’elle. À l'affût, elle écoutait attentivement les bruits qui l’entouraient. Erik s’était fait tout petit. Rechel lui avait jeté un regard qui lui intimait de ne plus bouger. La bête surgit de nulle part. Un grand lynx aux dents acérées fondit sur Rechel toutes griffes dehors. La femme n’eut pas le temps d’esquiver et se retrouva prise au piège sous le félin. Sa gueule essayait de se refermer sur la gorge de Rechel. Le cœur d’Erik se glaça d’effroi.
« Maman ! » s’écria-t-il.
Il avait lâché ce mot pour la première fois. Et pour la première fois, il ne sonnait pas creux. Il était rempli de sincérité. Les larmes lui montèrent aux yeux. Une colère sourde lui souleva le cœur. Son corps se mit à brûler, comme envahi d’une fureur destructrice. La violence de ses pensées le submergea, il dégaina son couteau et sauta sur la bête. Il se jeta sur son dos, ajoutant son poids à celui qui écrasait déjà Rechel. Il leva le bras le plus haut possible et abattit sa lame sur le flanc de l’animal. Dans un feulement de douleur qui lui déchira les oreilles, la bête tenta de se retourner pour le mordre. Cette distraction laissa assez de temps à Rechel pour se saisir de la garde de son épée et l’enfoncer dans le poitrail du lynx. Le sang giclait. Erik avait été projeté un peu plus loin. Rechel se dégagea du cadavre et vint se planter devant Erik. L’enfant se releva. Rechel lui décocha une gifle.
« Tu es inconscient, il aurait pu te blesser ! » hurla-t-elle.
Erik la regarda à travers un rideau de larmes. Il ne lui en voulait pas. Elle aussi avait eu peur pour lui. Il se jeta dans ses bras. Pour la première fois, les bras de Rechel l’entourèrent d’un amour maternel. Erik continua de pleurer, mais pas pour les mêmes raisons.

***

[À partir de là, c'est moi.]

Au milieu des jongleurs, des cracheurs de feu et des dresseurs d'ours, devant un quadrille endiablé de robes extravagantes tenu sous les ors du palais Abanar, Mallory de Mavinki bâillait aux corneilles. Neuvième héritière en ligne indirecte de la maison Sadar, nièce de Lord Renn Sadar le patriarche, c'était l'invitée de marque de cette soirée conçue tout entière autour de sa personne, ce qu'elle trouvait ridicule autant que parfaitement barbant. Mère avait insisté, bien sûr, c'était son habitude, et père avait cédé, son talent de prédilection. Il aimait sa fille plus que tout, son petit lapin du Palastan, son bijou des sept cieux, mais il craignait sa femme davantage encore et ne savait pas lui tenir tête. Mère avait pensé à tout : notre fille, avait-elle dit, n'est pas assez douée pour entrer dans la pyramide, mais tout n'est pas perdu. Nous pouvons la marier bien, la marier in-tel-li-gem-ment. Si l'effrontée pouvait servir à remplir les coffres des Sadar pour une fois, plutôt qu'à les vider, elle ne se serait pas déchirer en vain les entrailles pour la faire venir au monde. Renn serait satisfait.
Mais il fallait être prudent, avait-elle ajouté à destination de l'effrontée en question. Il fallait agir en tacticien. Mal n'avait que 16 ans, il était encore temps de viser plus haut que l'un de ses boutiquiers vulgaires et vantards, obnubilés par l'or qu'ils avaient pourtant à foison déjà, et par le prestige qui leur manquait tant. Un neveu des Kath, peut-être, ou, mieux encore, un Dallimothin... Voilà qui serait inespéré. Et justement, quelques rumeurs récentes... Bref, en attendant, il s'agissait de ne pas brûler le moindre vaisseau, la plus petite frégate, la moindre barque minuscule. Si les Abanar courtisaient sa fille, grand bien leur fasse ! Ils seraient leurs obligés pendant les quelques années qui sépareraient Mallory de ses véritables fiançailles.
« La place est libre ? » Mallory distinguait mal la silhouette qui lui adressait la parole, flanquée à contrejour entre elle et le brasier où le bœuf rôtissait en son honneur. Un jeune homme, son âge ou peu s'en fallait. Sa première impulsion fut d'être désagréable, puis elle croisa le regarde de sa mère. « Je vous en prie. — Vous voir périr d'ennui est infiniment douloureux, mademoiselle, dit-il en s'asseyant. Les danses ne sont pas à votre goût ? Les bardes décevants ? Je suis pourtant certain qu'il ne suffirait pas de grand-chose pour vous distraire. Tout cela est si ridicule, le rire ne peut pas être bien loin !
Elle esquissa un sourire. Un peu d'esprit, c'était déjà ça. La suite de la soirée serait peut-être moins mortelle à ses côtés. — Tenez, reprit-il en désignant une danseuse grassouillette, par exemple cette dame, engoncée dans son taffetas couleur de cochon de lait, qui a poussé l'harmonie de sa toilette jusqu'à se coller un groin à la place du nez ? C'est ma tante Hortense. Une vraie mégère, idiote et cruelle. Et menteuse, avec ça. Regardez donc. Au moment où Mal repéra la mégère, le jeune homme prononça quelques mots qu'elle reconnut vite, de par sa formation : les mains du mage, un sort très simple mais difficile à maîtriser correctement. Un maigre instant plus tard, la robe de tante Hortense se trouvait prise sous ses talons alors qu'elle s'apprêtait à faire un pas de côté vers son partenaire. La culbute était inévitable, elle fut hilarante. Mal éclata de rire.
« Je ne savais pas que les Abanar comptait des mages parmi eux...
— Ils ne comptent que les sous. Et ils le font bien ! Mais maintenant que vous évoquez le sujet... »
C'est là que le jeune Abanar lui proposa ce marché : elle lui apporterait quelques livres de la bibliothèque privée des Sadar, de vieux codex qui n'intéressaient personne, et lui, en échange, pourrait lui obtenir ce qu'il avait appelé des "facilités de paiement". Mal hésita pour la forme.
« Monsieur, je ne connais même pas votre nom.
— Est-ce bien important ? Vous savez où me trouver, c'est bien tout ce qui compte. Et j'ai l'intuition que nous serons amenés à nous revoir. Nous aurons tout le temps de faire plus ample connaissance.
L'affaire était conclue. Elle leur serait très profitable. Ils se quittèrent, pour se revoir souvent.

***

Sans cesser d'actionner le soufflet de sa forge, le Gardegraal sceptique observait ce diable de chat mécanique ajuster avec précaution le brassard de bronze autour du poignet de sa maîtresse.
« Comme tu le vois, le dispositif de propulsion est presque invisible.
— Le quoi ? »
En guise de réponse, Mal tendit le bras vers le gorgerin que le nain venait de modeler et de refroidir. Un cliquet se fit entendre et, presque au même moment, la pièce d'armure tinta. Un projectile l'avait percée comme du beurre tendre. Le chat voleta vers la poutre où il avait fini sa course pour le récupérer.
« Par le dieu d'Airain, je venais de finir cette pièce ! Deux heures de travail !
— Tu l'avais refroidi trop vite, Andreï. Le métal était fragile. Si tu l’avais vendue dans cet état à nos amis, ils t’en auraient voulu, crois-moi. Les décevoir est plutôt dangereux, n’est-ce pas ?
Mal grattait de son ongle la poitrine métallique du chat qui, de retour sur son épaule, replaçait le carreau dans le brassard.
— "Amis", c’est vite dit. Bon. Combien de munitions dans chaque ?
— Dans celui-ci, autant que je le souhaite. Mais je ne suis pas disposée à le leur fournir. Je propose une version à trois carreaux. Efficacité et discrétion garanties.
Le nain esquissa un demi-sourire et lâcha son soufflet pour aller décrocher le gorgerin troué, qu'il observa longuement, passant son doigt dans le trou bien net, aux bords tranchants. Une goutte de sang perla sur son index.
— Laisse-moi un exemplaire. Je transmettrai. Combien en demandes-tu ?
— Je préférerais un échange. J'en propose trois contre un feu du dragon.
— Oh ? Avec la poudre ?
— Inutile. La poudre, je m'en charge.
— Très bien. Et je suis toujours preneur, pour le chat, n'oublie pas.
L'automate courba l'échine et feula dans un grincement sinistre. Il fixait le nain des deux gemmes qui lui servaient d'yeux.
— Dali n’aime pas qu’on le traite de chat, expliqua Mal. Et il préfère rester avec moi. »

***

« Érik de Dallimoth ?!? Ce gamin peureux ? Ah non !
— Je ne te demande pas ton avis, Mallory, je t'informe de ma décision. Et ce n'est pas un gamin, il a ton âge, estime-toi heureuse. Moi, je n'ai pas eu cette chance. »
Markov Mavinki, le père de Mal, derrière sa bedaine rebondie, fit semblant de ne pas entendre la subtile insulte de son épouse. Mal lui dégaina un regard acrimonieux. Comment son père qui l'aimait tant pouvait-il ne pas prendre parti ? Pourquoi se laissait-il ainsi marcher sur les pieds, alors que l'avenir de sa fille adorée était en jeu ? Serait-il plus un lâche qu'il n'était un père ? En des instants pareils, elle se prenait à le détester. Elle était trop jeune, bien sûr, trop immature pour reconnaître que cette lâcheté infâme, elle la partageait. Si elle désirait tant que son père vole à son secours, c'est parce qu'elle-même n'osait jamais lever ni la voix ni les yeux devant sa mère.
« Est-ce bien compris, ma fille ? Les fiançailles seront célébrées dès les derniers détails réglés. En attendant, il faudra que tout le monde pense l'affaire définitivement scellée, sans quoi nous risquerions de nous le voir souffler à la première occasion par une effrontée de la maison Erthuo ou, pire, la dernière petite pimbêche des Nagel ! Cet arrangement m'a déjà coûté assez cher comme ça, ne va pas ajouter à la dépense l'humiliation, je t'en prie. Fais honneur à ta famille. Ça nous changera.
Mal gardait le silence, la tête basse, ses joues bistres curieusement empourprées. Elle bouillait, intérieurement, sans pouvoir manifester sa colère.
— Je n'ai rien entendu, ma fille. C'est bien compris ? Tu lui tiendras compagnie dès son retour en ville ? Tu te montreras charmante et bien disposée ? Tu sauras faire preuve d'une élégante pudeur tout en signalant que pour lui tu serais prête à la perdre ?
Mal ne put émettre que le plus mince des filets de voix.
— Oui, mère.
— Pardon ?
— Oui, mère », reprit-elle plus fort mais sans davantage d'assurance.
Sa mère sortit, satisfaite. Son père, effondré sur une chaise, regardait ses souliers vernis avec un intérêt renouvelé. Dans un geste de rage, Mal traça dans les airs un cercle mystique ponctué d'un symbole Sartar, et voici que la chaise se soustrayait du postérieur paternel pour prendre de la vitesse et finir contre le mur en un millier d'éclats de bois. Après un bref cri de surprise suivi d'un rictus de douleur quand ses fesses heurtèrent le sol sans prévenir, un large sourire béât illumina le visage de Markov.
« Ma fille, enfin ! Tu as lancé un καταπέλτης ! Je savais que tu y arriverais ! Viens dans mes bras ! » Comme à son habitude, il tentait de faire oublier son manque de détermination par une démonstration d'amour paternel. C'est dans ces moments-là qu'elle se prenait à le détester, mais elle n'y parvenait jamais très longtemps. Elle courut se réfugier dans son giron.

[On n'a pas de présentation du personnage de Dogboy et croyez bien qu'on le regrette !]
Dernière modification par BenjaminP le mer. nov. 22, 2023 6:54 pm, modifié 6 fois.
Enjeu Solo, l'émulateur de MJ qu'il est beau ! Pour toutes vos parties sans MJ, Enjeu Solo contient les oracles qu'il vous faut. Dynamisez la narration, adaptez-la au rythme du récit, tenez compte des enjeux et surprenez tout le monde, vous le premier.
BenjaminP
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Re: [CR] D&D 5E — Santa Ptolussa

Message par BenjaminP »

Chapitre 1

Image

Avec :
dans le rôle de Dorian Abanar, le commerçant qui voulait être mage, @dogboy,
dans le rôle d'Erik Dallimoth, le paladin idéaliste qui vient d'arriver en ville, @mass
dans le rôle de Mallorie Sadar-Mavinki, celle qui devait être mage et qui ne fut qu'inventeuse, moi !
et, guest starring, dans le rôle du MJ qui aime bien quand il n'a pas trop de travail, le grand, l'illustre, @haplo !


Partie 1, par Mass

Prière à Lothian par son Paladin Erik Dallimoth
Lothian entends mes prières Je ne pensais pas vivre une première journée comme celle que j’ai vécue, ce fut très dur. Je ne pensais pas voir ce que j’ai vu. Je suis rentré chez moi mais est-ce vraiment chez moi ? Je n’en suis pas vraiment convaincu, cette multitude, des dizaines, non des centaines, peut-être même des milliers de personnes entassées entre des murailles, vivant les uns sur les autres. Tout ce que j’avais appris, balayé par cette vision, la vision de cette ville, cette immense ville. De voir ces personnes, pauvres, et ces enfants, tes enfants, jouant dans la boue, mangeant dans la boue, dormant sur des paliers de porte, ce bruit, cette odeur, ce fut vraiment très difficile. Mon cœur est encore brisé.

Je ne sais pas comment je pourrais accepter de vivre ici, cela me paraît trop compliqué. Mais moi je suis monté là-haut, là-haut dans les belles maisons, là où les rues sont propres, là où il n’y a pas de multitude où on entend les oiseaux quelle est cette injustice, comment moi fils de le Lothain puis-je accepter tout cela ? On m’a présenté à ma famille, j’attendais de voir mon père mais il n’est pas venu. Une vieille tante est venu à ma rencontre. Elle m’a expliqué des choses que je n’ai pas totalement compris comme quoi ce manoir, entouré de rose serez ma nouvelle demeure, une maison rien que pour moi, je ne vivrai donc pas avec mon père elle m’a dit aussi, que ma mère avait été assassiné à cause de moi, car il paraît que je renferme quelque chose de précieux au plus profond de mon cœur. Cela fut dur à entendre. Je n’avais pas été préparé. Si ma mère est morte, c’est ma faute, si j’ai dû quitter mon père et ma famille, c’est ma faute. Comment puis-je vivre avec un tel héritage ? Mère est partie, elle a dit qu’elle avait des choses à faire qu’elle avait des responsabilités dans cette ville qu’elle était une des douze conseillères, moi qui pensais que ce n’était qu’une mercenaire que mon père avait payé pour me surveiller.

Mais c’est une femme de pouvoir. Là aussi, ce fut comme une trahison pour moi. C’est la personne avec qui j’ai le plus vécu, elle sera toujours dans mon cœur et je l’aime malgré tout. Pour m’aider, on m’a donné un chaperon, une elfe du nom d’Aria. Il faut que je te confesse au Grand Lothian. Dès que je l’ai vu, quelque chose en moi a changé, je n’avais jamais vu d’elfe avant elle, une créature du chaos comme me l’on enseigné les Frères. Mais… Elle est belle, majestueuse. Une aura de droiture l’entoure. Elle fait partie des chevaliers de l’ordre, elle a l’air, elle aussi de se poser beaucoup de questions sur son rôle, sur ce qu’elle doit faire avec moi. Je ne dois pas la regarder, j’ai peur de rougir à ses pensées étranges qui m’assaillent quand je la vois.

Mais, le pire de tout, c’est qu’on m’a présenté à une femme, une jeune femme, Mallorie Sadar, elle fait partie d’une grande famille aussi. Alors que je venais à peine d’arriver, ils m’ont annoncé que je devais me fiancer à elle. Elle est venue me parler. Elle est dure, solide, elle semble aussi têtu que l’âne du frère Patrick, mais j’ai senti qu’elle était bonne, que c’était quelqu’un de bien qui, comme moi se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment. Elle est accompagnée d’un jeune homme, un magicien, un être impur donc, mais il a l’air bon lui aussi. Il est jovial, on sent qu’il tient à cette jeune femme, Mallorie. Il s’appelle Dorian J’ai eu l’impression que nos destins seront mêlés pour toujours. Je suis troublé, comment dois-je agir avec eux ? Ils sont impurs mais semblent loyaux et bons. Je suis perdu. Je m’apprête à partir à cette fête qu’ils ont organisé ce soir, pour nos fiançailles. Il y a un instant, mon père est venu me parler pour me dire que je devais faire attention, que des gens, ceux qui avaient tué ma mère, en voulaient à ma vie et maintenant à celle de Mallorie aussi probablement. Donne-moi ta force, Lothian, j’en aurai besoin. Je sens que je ne suis pas prêt pour affronter toutes ces difficultés.
Cette ville, ce peuple, ma famille.
Dernière modification par BenjaminP le dim. nov. 12, 2023 7:54 pm, modifié 1 fois.
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Re: [CR] D&D 5E — Santa Ptolussa

Message par BenjaminP »

Partie 2, par ma pomme.

La soirée de fiançailles a viré au drame, hier soir. Au beau milieu du spectacle dans la grande salle du Conservatoire, alors que toute la noblesse de Ptolus y était réunie, un terrible maléfice s'est propagé comme une traînée de poudre qui transformait les chairs en une céramique luisante et friable. Alors qu'un vent de panique indescriptible s'emparait de la salle, c'est Dorian qui le premier détecta la source néfaste, un sorcier dissimulé sous un balcon. Malheureusement, son corps pris dans la gangue minérale ne sut répondre à temps pour interrompre le sortilège et il put tout juste transmettre à Mallorie l'information précieuse, alors qu'elle aussi se figeait peu à peu.

Aux côtés de sa future fiancée, Erik, mystérieusement épargné, réagit rapidement et bondit au bas du balcon dans un fracas de porcelaine brisée. Parvenu à la hauteur du sorcier, il voulut le transpercer de sa lame, mais celle-ci ne rencontra que le vide. Le maléfice cessa néanmoins de se propager après cela, et le tout-Ptolus put contempler l'horreur : des morts innombrables au milieu de nombreux paralysés. Les clercs et paladins présents remarquèrent bien vite que l'imposition de mains sanctifiées libéraient les corps ; ils passèrent à l'action, allant chercher renfort jusqu'au Saint-Palais. Mal fut ainsi soignée bien vite et put agonir sa mère de ses furieux reproches. Sa mère, qui avait tout organisé. Sa mère, qui prétendait régenter sa vie dans le moindre détail. Sa mère, qui pour la première fois peut-être paraissait affaiblie, abattue, abasourdie de douleur, et qui voulut chercher le réconfort d'une étreinte avec sa fille qui, toute à sa colère, la lui refusa. C'est alors que Mallorie comprit ce qui avait terrassé la terrible figure maternelle : à ses pieds, mille morceaux de porcelaine gisaient, ceux qui avaient composé son père adoré et qui, même dans l'atelier de l'ingénieuse Mallorie, ne le composerait jamais plus.

Mallorie se remettra-t-elle de ce terrible drame ?
Erik résoudra-t-il tous les problèmes de la ville ?
Dorian sortira-t-il de l'ombre ?

Vous le saurez en lisant la suite (très bientôt, j'en ai encore sous le coude).
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Re: [CR] D&D 5E — Santa Ptolussa

Message par BenjaminP »

Technique importée de City of Mist, le monologue intérieur ! En début de partie, quand on veut, on commence par un monologue de notre personnage. C'est très efficace pour non seulement résumer la séance précédente, mais aussi donner du corps et de l'intériorité aux personnages, apporter des angles nouveaux, donner des indices pour ce qu'on voudrait jouer ou voir jouer, bref, le monologue de début, c'est bon, mangez-en.


Monologue de Mal, début de la partie 3

La journée d’hier n’a pas eu lieu. Les préparatifs, la cérémonie, le dîner d’adieu, tout cela je l’ai passé dans un cauchemar, hors du monde. Je tenais dans mes mains l’unique morceau de réalité sensible, qui me meurtrissait les paumes de ses arêtes saillantes quand je le serrais. Ce qu’il restait de mon père. Je l’ai serré toute la journée, ma main est en sang. Le cauchemar n’a pas fini de me blesser. Durant la cérémonie m’a frappé plusieurs fois cette insoutenable vérité : le passé est écrit. Il est irréversible, irrémédiable. Rien ne pourra plus effacer la soirée de l’opéra. Rien ne pourra plus ramener mon père à la vie. Je resterai pour toujours cette fille qui n’a pas pu le sauver. Que valait donc toutes les leçons de ma mère sur la magie, reine de ce monde ? Est-ce que sa magie a pu sauver mon père ? Non. Elle est restée, comme les autres, comme moi, un témoin impuissant. Est-ce que sa magie pourrait nous le ramener ? Pas plus. C’est un miracle qu’il faudrait. Seuls les dieux ramènent les morts à la vie.

C’est bien ce que je leur reproche. Durant la cérémonie, plusieurs fois je regardais Erik, son air contrit, compatissant. Est-ce un hasard si, en ce jour fatidique, le sort a décidé de me lier à un fervent lothianite ? La foi de Lothian ressuscite les morts, ses adeptes s’en vantent assez. Pour le Dieu, le passé n’est pas irrémédiable, pour Lui rien n’est irréversible. Et s’il décide tout de même, dans son infinité bonté, de faire périr des innocents et de ne jamais les rappeler, c’est bien sûr parce que nous ne sommes que des instruments de sa volonté. Le Dieu décide. Pas nous. Nous, nous sommes les objets du destin. Et s’il y a un destin, pourquoi lutter ? Pourquoi chercher ? Pourquoi comprendre ?

Ma science jamais n’abolira le passé. Elle ne pourra pas ramener mon père à la vie. Je passerai des mois et des années à m’esquinter les yeux sur ce caillou, à chercher, à comprendre, et au bout de ces années, quoi ? Papa sera toujours mort. C’est un miracle qu’il faudrait et voilà que Lothian m’envoie un paladin étincelant. Le cruel espoir que tout pourrait s’arranger grâce à Sa volonté. Eût-il voulu se moquer de moi, de mes prétentions et de mes expériences qu’il n’aurait pas mieux fait. Par la seule présence d’Erik, il me rappelle que les hommes ne sont pas maîtres de leur destin et ne le seront jamais.

Le cercueil est descendu dans la tombe et chacun est venu jeter par-dessus une poignée de terre. D’abord ma mère, qui manqua de s’effondrer. C’était la première fois que je la voyais faiblir ainsi, et en public avec ça. Puis Enis, qui ne m’avait pas quittée jusque-là, inquiète de me voir si fermée, si froide. Renn, enfin. Sur son visage se lisaient déjà les machinations qu’il mettrait en place pour punir les coupables. Renn, toujours au coup d’après. Pour une fois, je crois que je le soutiendrai. Je me suis approchée la dernière de la tombe. Mes pas me portaient à mon insu. Le cauchemar. Je serrais dans ma main le caillou, à m’en découper les doigts.

Après la cérémonie, Dorian est venue me consoler et j’ai pu pleurer enfin. Il a bravé l’interdiction de Mère, qui n’a même pas eu la force de le faire remarquer. Elle ne se ressemble déjà plus. En se brisant mon père nous a brisées toutes les deux. Comme lui nous sommes en mille morceaux. Je ne sais pas si nous pourrons nous recoller un jour. C’est douteux. Dorian m’a prise dans ses bras sans rien dire, il m’a laissé son épaule pour pleurer aussi longtemps que je l’ai voulu et je le voulais beaucoup. Nous sommes restés longtemps comme ça, la file des compatissants s’impatientaient. Je n’en avais rien à faire. Lui non plus. Pour ceux qui le connaissent mal, ne rien dire ne lui ressemblait pas. Mais moi, je le connais mieux que ça. Il a fait exactement ce qu’il fallait et dit exactement ce qu’il y avait à dire : rien. Simplement signifier, par sa présence et sa chaleur, qu’il restait de l’amour dans tout ce malheur en mille morceaux.

Erik est venu à son tour, Aria toujours à ses côtés. Il était gauche comme à son habitude, plein de devoirs et de vertu. Il m’a présenté ses condoléances. Je crois qu’il était sincère. Tout dans cette ville le dégoûte, le monde, les injustices, la magie omniprésentes. Peut-être que, pour lui, ce qui est arrivé à mon père et à toutes les victimes de l’opéra n’était qu’un châtiment, et que je devrais le haïr. Mais à ma grande surprise, je l’ai pris en pitié. Il n’a pas été élevé pour ce monde et à peine mieux pour le suivant. On m’a enlevé mon père que j’aimais plus que tout au monde, mais au moins pour un temps me l’avait-on donné, et avec lui, par son amour, la possibilité d’être libre, de choisir, de vivre comme je l’entendais. Je ne serais rien, s’il ne m’avait pas aimée. Rien qu’un instrument, aux mains de ma mère, de Renn ou de Lothian.
Erik n’a pas eu le choix. Dès sa naissance, le destin a pris les rênes, et il est devenu ce que d’autres avaient décidé pour lui. Qu’est-ce que je vais devenir, à présent ?
Enjeu Solo, l'émulateur de MJ qu'il est beau ! Pour toutes vos parties sans MJ, Enjeu Solo contient les oracles qu'il vous faut. Dynamisez la narration, adaptez-la au rythme du récit, tenez compte des enjeux et surprenez tout le monde, vous le premier.
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Re: [CR] D&D 5E — Santa Ptolussa

Message par BenjaminP »

Partie 3

Voilà, le père de Mal a été enterré en mille morceaux. Erik s'est rendu compte qu'il a probablement collé la poisse à tout le monde et s'en voulait un peu, il s'est donc voué à la protection de sa promise, qui n'en pouvait mais. Elle finirait même par le trouver un poil égocentrique à vouloir être ainsi la cause d'absolument tous ses malheurs. Pendant que les apprentis tourtereaux se fâchaient, Dorian, lui, avançait discrètement son enquête sous l'habile couverture de celui qui couvre ses arrières : toutes les victimes de la soirée de l'opéra avait consommé le même vin, qui a transité par ses entrepôts. Renseignements pris, il semblerait qu'un contremaître de l'entrepôt ait mystérieusement disparu depuis. L'entrepôt en question se trouvant du côté de la fonderie, ce fut l'occasion pour Mal d'y traîner Erik et de s'y faire offrir un feu du dragon, puisqu'il voulait à tout prix assurer sa protection. Le tout prix en question était un peu élevé, mais les Dallimoth ne rechigne pas à la dépense, d'ordinaire. Contrairement à Mal, dont les ennuis d'argent ont fini par la rattraper à la sortie : le Shuul, une confrérie scientiste auprès de laquelle elle s'est lourdement endettée pour financer ses expériences, lui a mis le grappin dessus. Elle avait déjà pris l'habitude d'espionner pour leur compte, mais les voilà plus gourmands, ils réclament de mettre la main sur une broche de la famille Kathrue, indispensable à leur prestige. L'entretien s'est fini comme il se doit par une tentative d'assassinat : un des hommes du Shuul, tombé sous l'emprise d'un mage dissimulé dans la foule (c'est une habitude, à Ptolus) a fait feu sur Erik avant que sa garde du corps (et son secret amour), Aria, l'elfe intelligente autant qu'artificielle, n'intervienne pour l'occire. Une intervention efficace, mais tardive. Si Dorian se plaint encore qu'il s'ennuie après ça, Mal ne saura plus quoi faire !

Aria succombera-t-elle finalement au charme de Dorian ?
Mal est-elle suffisamment fâchée contre Erik pour en tomber éperdument amoureuse à la fin de l'épisode suivant ?
Erik est-il bien l'héritier des Dallimoth par qui le scandale arrive ?

Vous le saurez en lisant la suite de Santa Ptolussa.
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Re: [CR] D&D 5E — Santa Ptolussa

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Partie 4 — Où l'on arrive à des CR plus construits...

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Avec :
dans le rôle de Dorian Abanar, le mage contrarié, @dogboy,
dans le rôle d'Erik Dallimoth, le fiancé déçu, @mass
dans le rôle de Mallorie Sadar-Mavinki, l'âne du frère Patrick : moi !
et, guest starring, dans le rôle du MJ en pantoufles, le grand, l'illustre, @haplo !

Suite à la tentative d'assassinat qu'il venait de subir, Erik décida de jeter sous la calèche (figurativement parlant) Mallory devant l'envoyé du Commissaire qui les interrogeait, en déclarant sans fard que les hommes du Shuul étaient seuls responsables et que, d'ailleurs, il s'agissait de maîtres-chanteurs qui menaçaient la vertu de sa promise. Mallory s'efforça d'allumer quelques contrefeux de crainte que cette histoire n'aboutisse dans de peu amènes oreilles. Cherchant le soutien de Dorian à l'appui de ses dires, elle fit remarquer que c'était après Erik qu'ils en avaient, non après elle, et que le tireur était très visiblement possédé, qu'il n'était pas maître de ses gestes au moment de commettre l'irréparable, avant qu'Aria ne l'occisse. Que cette histoire de Shuul était donc tout à fait secondaire et ne méritait pas qu'on lui accorde le moindre intérêt. À la fin de l'entretien, loin des hommes du Commissaire, Erik la réprimanda de nouveau pour ses fréquentations. Très en colère, elle lui reprocha à son tour vertement de la mettre en danger par sa maladresse, sa naïveté et ses grands chevaux, de prêcher la vertu pour obtenir le crime. Elle rentra chez elle furieuse passer ses nerfs dans son atelier.

Tandis que Dorian menait l'enquête auprès de ses employés mystérieusement absents et apprenait ainsi, de la bouche d'une désagréable concierge halfeline puis de ses yeux vus, que le mage chargé de la protection et de la surveillance de l'entrepôt était mort des abus d'une substance illicite, Erik confiait ses tourments à sa mère adoptive, Rechel, qui l'encouragea à chercher l'apaisement spirituel au temple de Lothian, ou bien des fidèles de son Dieu tels qu'Enis, la tante de Mallory... mais Erik n'eut pas le temps de s'excécuter puisque Dorian venait de se présenter devant sa porte de la villa des Roses, à son invitation. Les deux hommes s'entretinrent longuement de Mallory, de ce qu'il convenait de faire pour la protéger du Shuul bien sûr, mais aussi, à demi-mots, de leurs sentiments respectifs envers la jeune Sadar. Erik, persuadé que Dorian et Mallory entretenaient une liaison dont seule sa verte candeur l'empêchait de distinguer les tenants, apprit à cette occasion que les Abanar n'étaient pas en odeur de sainteté dans la noblesse, et qu'une union avec Mallory aurait constitué une grave mésalliance pour les puissants Sadar. Non, incontestablement, les Dallimoth constituaient un meilleur parti pour Mallory, quoi qu'elle en dise, cette tête de mule.

Pendant ce temps, la même Mallory passait sa colère sur sa mère qui, depuis la mort de son mari, noyait son chagrin dans le vin doux. Fonçant à l'atelier pour taper du métal et se calmer un peu, elle reçut la visite discrète autant qu'impromptue de son oncle, le terrible Renn Sadar. Il avait bien sûr eu vent de l'attentat de la fonderie, de ses contacts avec le Shuul, de tout. Il fallait jouer serré, aussi opta-t-elle pour la franchise : la faillite des Kathrue l'intéressait-elle ? Et une alliance ou, du moins, un pacte de non-agression, avec le Shuul, pourquoi pas ? Celant tant bien que mal sa dette envers cette sombre organisation, elle parvint à lui redonner confiance en elle et s'en tira avec une bonne suée — la fournaise de la forge, probablement. Renn en conclut qu'il pouvait libérer ce coursier qui s'était présenté chez les Sadar : le Feu du dragon de Mallory était arrivé !


Le lendemain, tous se retrouvèrent pour visiter les appartements du contremaître nain, disparu lui aussi sans laisser de trace. Ils ne trouvèrent qu'un logis mis à sac, une gravure cachée représentant une femme sur Delvers' Square et un voisin bavard, qui les envoya sur la piste d'un grand homme maigre et pâle qui fumait, dans une très longue pipe, un tabac capiteux au parfum de vanille...

Dorian parviendra-t-il longtemps à oublier ainsi dans le travail et l'enquête les tourments de sa sœur et les élans de son cœur ?
Erik cèdera-t-il à la passion avec Aria, sa garde du corps à la plastique parfaite et à l'allure étrange, qui partage sa passion pour la musique ?
Mal saura-t-elle naviguer les intrigues des Sadar, ou s'abîmera-t-elle dans un feu corrupteur ?

Vous le saurez en lisant la suite de Santa Ptolussa !

[Il me semble que c'est à partir de là que la partie a trouvé son titre, ce que le style du CR reflète tout à fait, dirais-je]
Dernière modification par BenjaminP le jeu. mars 21, 2024 5:12 pm, modifié 2 fois.
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Re: [CR] D&D 5E — Santa Ptolussa

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Avec :
dans le rôle de Dorian, l'Abanar qui ne ovulait pas être marchand : @dogboy,
dans le rôle d'Erik, le Dallimoth qui n'aimait pas Ptolus : @mass
dans le rôle de Mallory, la Sadar qui n'en demandait pas tant : moi !
et, guest starring, dans le rôle du MJ à moitié aveugle mais pourvu de quatre oreilles : @haplo !

Partie 5 — Où nous rattrapons le retard accumulé

L'enquête sur l'attentat de l'opéra s'est poursuivie du côté de Delver's Square, où nos trois ennemis-devenus-on-ne-sait-quoi cherchaient toujours le contremaître nain, celui chargé de la surveillance des barriques qui se révélèrent empoisonnées. Après avoir fait la rencontre du Bibliothécaire, fameuse personnalité de la place dont Dorian piqua l'intérêt par ses connaissances magiques autodidactes, ils trouvèrent à l'Auberge du Spectre Ménestrel l'amante du contremaître. Elle leur apprit que son cher et tendre avait mystérieusement disparu après sa demande en mariage. Elle n'en menait pas large, et moins encore son ami, de l'autre côté de la table, qui finit par leur cracher le morceau : le nain avait fricoté avec de bien mauvaises gens, une terrible famille du crime, les Balacazar. Le grand homme fumeur de pipe et son tabac à la vanille serait à leur solde et de terribles rumeurs circulent sur lui, dont les pires lui prêtent les traits d'un vampire.

À la suite de ces révélations, ils en reçurent d'autres en se renseignant, dans Tavern Row, sur la halfeline aperçue en compagnie du mage retrouvé mort dans ses appartements. Celle-ci, de l'aveu d'un ancien Long Finger, aurait fait partie comme lui de cette ancienne et honorable guilde de monte-en-l'air, mais elle serait passée depuis à des larcins plus graves et plus rémunérateurs. On la trouverait souvent aux Deux Arènes, fameux lieu de combats clandestins.

La journée d'enquête ainsi bien remplie, les trois nobles remontèrent dans leur quartier, jusqu'à la villa des Roses, la résidence d'Erik, qui s'empressa de faire remarquer à ses deux compagnons que tolérer comme ils le faisaient la corruption de cette ville était chose grave. Un vampire ! Songez-y ! "Quel quartier suggérez-vous de brûler en premier ?" lui avait alors demandé Mallory, par dépit et agacement, mais bien sûr Erik s'emporta et l'accusa encore, de cynisme, de mépris, lui rappelant que sa mère à lui était morte et qu'il n'y avait pas qu'elle qui souffrait, ici. Mallory, piquée au vif, lui demanda s'il l'avait bien connue, sachant pertinemment que la réponse était non, et se permit même d'enfoncer le clou : du haut de sa vertu, de son horreur de toute magie, que donnerait-il pour lui parler si une magie, ou une machine, lui en donnait la possibilité ? "Vous êtes une femme ignoble", lui répondit son fiancé. Elle partit.

De retour en son domaine, curieusement vide de ses gens, elle trouva sa mère occupée à briser toute la vaisselle de la maison en la lançant dans le patio pour y former, artiste, la figure colorée de son défunt mari. Imbibée d'alcool et de tristesse, elle avait renvoyé tout le monde, un renvoi définitif, et vidé les coffres au passage. Pire, elle parlait du père de Mal comme s'il était toujours vivant. Sa fille voulut la ramener à la raison, sans succès. Elle alla donc s'enfermer dans son atelier, pour oublier qu'après son père, c'était la raison de sa mère qu'elle était en train de perdre et avec elle toute trace de son enfance, de sa famille, de tout son monde. Quand elle ressortit de son atelier une fois achevées les dernières modifications sur son golem mécanique, le cher Dali, sa mère était en train de valser dans le salon dans les bras de son père. Elle mit quelques instants à se tirer de l'illusion et se rendre à l'évidence : elle avait beau être l'enfant, celle qu'on aurait dû bercer et rassurer, c'était sa mère qui avait besoin d'aide. Elle appela Enis, sa tante, qui accourut.

Erik pendant ce temps se recueillait, comme à sa récente habitude, sur la tombe de sa mère, d'où il prêta serment, serment de justice, de combat, de dévouement, et une étoile au ciel parut réagir et s'aviver rien que pour lui. Le coeur réchauffé à ce signe de Lothian, il parla à sa mère — elle ne répondit pas. Mais une terrible vision vint lui gâcher la fête, celle d'une créature diabolique, cornue, à la peau d'un bleu nuit, qui vint l'enlacer et briser ainsi cette douce communion. Le lendemain, il alla chercher Enis, la tante de Mallory, qui avait bien peu dormi, car elle lui avait proposé de l'emmener au temple, en ville, un lieu où la richesse n'importait guère et la piété était récompensée. Il passa ainsi sa journée à nourrir les pauvres et à parler avec Enis de sa vision pour la justice, très entière. Idéaliste, même, jugea Enis, qui comprit soudain les aveux que sa nièce lui avait fait la veille. Car même ainsi, en compagnie d'une femme vouée à la charité, même ainsi entouré de pieux lothianites, même ainsi servant des repas aux plus démunis, Erik restait frustré, insatisfait, malade de cette ville et des nobles qui la dominaient depuis leur plateau.

Le matin venu, la pierre de pensée de Dorian vibra tôt. Mallory avait besoin de son aide, il lui fallait quelqu'un pour veiller sur sa mère. Dorian sut tout de suite à qui demander, sa sœur adorée, Maeve. Il hésita malgré tout un instant. Maeve avait été gravement blessée durant l'attentat et il avait passé bien peu de temps avec elle depuis. Comment le prendrait-elle ? Maeve fut ravie qu'il vienne lui rendre visite, même si dépitée de son prétexte. Cette Mallory ne faisait pas grand-chose pour elle, si ce n'était beaucoup occuper son frère. Elle lui fournit un nom, Alfred, majordome émérite. Puis, débarrassée de cette corvée, elle put enfin parler. Difficilement, car sa gorge ne s'était pas remise, et ne se remettrait sans doute jamais. Férue de musique, elle était, avant la fatidique soirée de l'opéra, dotée d'une voix extraordinaire et chantait à merveille. Mais elle ne chanterait plus jamais, avoua-t-elle alors à son frère. Le cœur déchiré, il voulut la réjouir et, oubliant même l'onguent que Mal avait préparé pour Maeve, préféra la musique. Ils jouèrent tous les deux une bonne partie de la journée, Maeve demandant à l'occasion des nouvelles de son sauveur, le beau Dallimoth, Dorian lui apprenant qu'il était le promis de son amie Mallory. Un voile était alors tombé sur sa sœur, une déception amère que Dorian ne voulut pas percevoir. (Quant à l'éventuelle déception de Dorian pour des raisons toutes parallèles, rien ne l'indiqua, au désespoir contrit des téléspectateurs.)

Dorian devait retrouver Mallory le soir pour qu'ils se rendent aux Deux Arènes, mais il avait toute la journée devant lui. Seulement, sortant de son domaine, il tomba nez à nez avec une demi-orque, en uniforme du Guet. "Désolée, heu, halte !" lui dit-elle, à sa grande surprise (et sa non moins grande hilarité). "Le commissaire souhaiterait s'entretenir avec vous !" Mais avant même de l'accompagner sous bonne garde au palais, cette Frida — puisque c'est ainsi qu'elle se présentait — le pressa de questions, et révéla au passage que, dans l'affaire de l'attentat de l'opéra, le commissaire avait enfin appréhendé un suspect...

Dorian était-il aussi déçu que sa sœur des fiançailles d'Erik et Mallory ?
Erik restera-t-il fidèle à lui-même ou cèdera-t-il à la corruption ?
Mal retrouvera-t-elle la terre ferme tandis que sous elle tout s'écroule ?

Vous le saurez en lisant le prochain épisode de Santa Ptolussa !
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Re: [CR] D&D 5E — Santa Ptolussa

Message par haplo »

J'ai demandé à Benjamin de coller ces résumés ici, non pour révéler notre amour du cabotinage, mais pour donner un exemple de ce qu'on peut faire avec Ptolus sans trop de préparation, parce que c'est important d'utiliser son temps libre à autre chose. Et surtout ce gros pavé peut avoir l'impressionant mais il est très accessible et pour l'instant comme à chaque fois, il ne me fait pas défaut. 

Comme l'a dit mon cher Co-MJ (on rigole là dessus parce qu'il gère le miro du groupe, n'ayant plus d'ordinateur je le laisse copier les images et faire lez zones et tout, merci Benjamin, coeur-avec-les-doigts), 

> Le concept était le suivant : "fils et filles de maisons nobles qui s'embarquent dans une histoire pas possible juste pour tromper l'ennui".

Le début de ma partie de CR va être probablement un peu choatique et décousue et trop long, on a commencé la partie en Septembre et on avait les prémisses dés mai. Ça remonte un peu quoi. 

En préambule, si j'ai déjà joué avec Ptolus, notez bien que beaucoup de ce qui vient ensuite sort de la lecture de l'essentiel en me basant sur les orientations des PJ et ce que je lis à l'arrache pendant qu'ils se créent des problèmes, je prépare peu, j'enregistre nos sesisons de jeu et je les réécoute le jour de la partie la plupart du temps et c'est à peu près tou, et pour le reste je suis à l'arrache, je ne connais clairement pas le bouquin par coeur et si j'ai des idées de contexte, mon but est aussi de me servir du matos à mesure que l'histoire qu'on invente prend forme. 

Mes outils principaux sont :

- L'index quand j'ai une idée précise (tout y est)
- la liste des PNJ par tiers of play
- les codes couleurs sur les côtés

C'est la version 5e mais ça marche avec les deux autres. Et puis vous vous en foutez, jouez avec Not the End 😇

On a donc Mallorie (Benjamin), artificière Sadar, une famille plutôt sombre, qui est promise à Erik Dallimoth, le dernier fils de cette lignée au contraire plutôt "bonne", caché pendant des années dans un monastère de Lothian. Et au milieu Dorian Abanar, la famille noble qui n'en est pas une qui a plein de pognon et donc on ne peut pas faire sans eux. 

Donc en situation de départ, comme dit, il fallait un mariage, avec pour préalable les faits suivants : 

- Ces gens sont des nobles et ont donc des ennemis. Ça tombe bien, il y a un petit tableau récapitulatif de cela dans le chapitre sur les familles nobles (p 100), et c'est répété dans l'écran. 
- Erik Dallimoth ne connait pas la ville, cela va être l'occasion de la lui présenter et surtout de faire vivre le contraste entre ses aspirations religieuses encore "pures" et la confrontation entre son monde au monastère et la réalité. 
- Dorian Abanar aspire à devenir magicien, à sortir de sa monotonie, mais en attendant il est surtout gérant d'une partie des entrepôts des Abanar dans le guildman's district. 

Du coup en parcourant rapidos les familles nobles et les organisations de la ville, il me fallait des gens à leur mettre rapidement dans les pattes pour voir ou ils allaient partir, quoi de mieux que d'organiser un récital au conservatoire impérial dans le quartier noble histoire de rencontrer le gratin le soir de l'arrivée d'Erik, et de s'amuser à tout de suite casser les jouets avec un gros drame :D

Pour Erik, une maison lui a été achetée par son père, La Maison des Roses (Rosegate's House, p275 - destinée à devenir un potentiel QG des PJ dans une campagne, allons-y quoi), et un Chaperon pour l'aider à trouver ce dont il a besoin en ville, une elfe Chevalier de l'Accord nommée Aria (j'en dis plus en spoiler plus bas). Et ses deux interlocuteurs principaux à son arrivée en ville seraient sa tante Klaron (p94) et sa "mère" Rechel  Pattemon (p132, une Seigneur Viridienne).

Pour Dorian, nous n'avions pas encore défini d'éléments impliquants autre que son amitié avec Mallorie et son envie de sortir d'une certaine monotonie. 

Pour Mallorie, nous avions déterminé qu'elle connaissait un secret de Renn Sadar (à savoir sa relation clandestine avec Peliope Erthuo, p99) et qu'elle avait des liens avec le Shuul (p126), notamment une bonne dette à l'égard de cette organisation histoire de pimenter la vie de Dorian.

Enfin, il me fallait un élément perturbateur, histoire de mettre le bronx et de les accrocher à une histoire si jamais les choses ne se décantaient pas d'elles-mêmes, et donc j'ai choisi ceci un peu au hasard : 

Spoiler:
Il y allait avoir un attentat qui devait bouleverser le monde nobliaux de Ptolus durant le récital. J'ai sans honte pomper une idée d'un supplément pour CO Fantaisie, et quelques exécutants : 

- Une raison d'en vouloir à la vie d'Erik, qui se personnifie via Helmut Itelstein (p363, on le rencontre dans le scenar d'intro proposé dans le livre en fait, et ça en fait un ennemi de base simple à réutiliser), un Républicain qui tient le Watcher of the Skies Observatory et pense qu'il faut se débarasser des Runebearers - ce qu'est Erik. C'est lui le responsable de la mort de la mère d'ERik il y a 18 ans, et c'est bien l'enfant qu'il visait. Ce que ne sait pas Itelstein, c'est qu'il n'est qu'un outil pour un plus sombre projet. 
- Une raison d'en vouloir à pas mal de Nobliaux et pour cela quand on regarde les familles nobles les Vladaam sont tout indiqués pour mettre la grouille. Les joueurs vont me filer une idée bien plus drôle ensuite...
- Des exécutants, et là j'ai été cherché du côté de la Killraven Crime League parce qu'ils me semblent qu'ils ont moins de relation avec les nobles que les Balacazar 

Voilà à ce stade à la session 1, Erik découvre sa maison, sa tante, son chaperon et parle de son aversion dela magie qu'il voit partout en ville, l'occasion de nous faire découvrir un Lothianite assez orthodoxe, tandis que sa promise est vertement tancée par sa mère d'être une fille obéissante et godillot, ce qui amène Dorian et Mal à faire un tour en ville et se sentir plus ou moins suivi (ils vont vite découvrir que c'est le Shuul qui épie Mal), et on cabotine beaucoup autour de la nouvelle vie du Dallimoth, les PJ se rencontrent, Dorian fait un tour dans les docks pour chercehr un cadeau de mariage avec Mallorie et j'apprends qu'il gère des entrepôt (ce sera l'occasion de s'en servir plus tard...) et sans qu'on s'en rende compte il est minuit. 

Et déjà Erik montre des signes qu'il est interessé par la beauté elfique d'Aria, sauf qu'il y a un petit twist : 

Spoiler:
En fait Aria est Navanna Vladaam, qui normalement se déguise en un Chevalier de l'Accord nommé Nicalon (p101), mais que j'ai changé pour les besoins de l'histoire, son frère est toujours planqué dans le coin pour l'aider à dissumuler son subterfuge. Autant dire que cette attirance qui nait devra être exploitée :D. J'ai toujours pas d'idée exacte de pourquoi elle a besoin de lui pour sucrer une hungersword à la barbe de son père, mais j'y réfléchis de temps en temps, ça va venir quand les joueurs vont dire des trucs ^^

Je n'ai pas fait grand chose entre les deux sessions, en attendant de voir les directions que ça prenait, mais ne sachant pas trop comment agir avec l'environnement de Dorian, je lui ai demandé s'il pouvait me créer un contact familial qui lui est proche, il invente Meave, une soeur qui a un talent certain pour la musique mais s'est concentrée sur un business d'entremetteuse, étant peu sure d'elle. C'est un peu l'intérêt de la famille Abanar à mes yeux : tout le monde peut en devenir un moyennant du blé, du coup ça permet d'avoir un panel d'acteur très diversifié !

Je vais avancer vite vers la suite car je n'ai plus tous les détails en tête et on a bien cabotiné encore une fois : 

- Avant le récital, le couple se réunit et va à la rencontre des invités. On pose des questions génantes à Erik qui a envie de fuir les convives, et Dorian va leur en donner l'opportunité, il y a un belvédère au bout du jardin entourant le conservatoire, ils vont s'y réfugier. 
- Erik rencontre son père et lui fait part de son désamour total pour cette ville et de son incompréhension de le placer ainsi à part. Il en apprend plus sur la mort de sa mère et se met en tête de la venger.
- Maeve vient à la rencontre de l'assemblée, l'occasion de cabotiner, elle offre un vin elfique au pouvoir un peu spéciaux : il permet de voir le domaine des elfes et de s'y ballader sans bouger de son fauteuil. 
- Erik refuse de boire de l'alcool, et part à la rencontre de sa tante et de sa "mère", il est arrêté en chemin par Enis Sadar, qui lui fait part de sa sympathie et l'invite à visiter l'ordre (elle est du même culte que lui, au sens large).
- Ça cabotine (encore!) et vient le moment du récital, les gens sont comme hypnothisés par ce qui se passe, et ne remarquent pas que la plupart d'entre eux se changent lentement en une espèce de porcelaine argentée. Dorian le remarque et donne l'alerte. Erik est un des rares qui n'est pas touché par le sort (comment savoir qu'il n'allait pas boire d'alcool pour une cérémonie en son honneur ^^ ?), un mage se dégage de ceux qui sont dédiés aux effets visuels du récital - qui d'ailleurs n'est pas celui qui était prévu à l'origine er raconte une histoire de jeune fille élue des dieux et privée de parole (voir plus bas en spoiler), et est rapidement confrontés par des lames après avoir été désigné par Dorian à Erik qui descend les rideaux et se jette sur lui, n'écoutant que sa témérité. Cela se fait au milieu des gens paniqués qui commencent à fuir sans se poser de questions et découvrent une drôle de propriété de leur corps désormais si lourd : il est également fragile comme de la porcelaine. 
Le mage/leurre est rapidement stoppé et assez vite les personnes aptes s'organisent pour secourir les blessés et constater les dégats.
- La soirée se termine par Erik étreignant Mallorie qui a perdu son père, mais qui regarde Aria afin de s'assurer que celle pour qui nait en lui un sentiment est saine et sauve.

Là les joueurs me disent que ça doit pas être de leur niveau et que donc ils vont pas enquêter, et bien sur dés le début de la session suivante, ils enquêtent :D

Donc allez je cherche un contact de Dorian qui soupçonne le pinard (à juste titre), et je cherche du côté du marché sud qui est décrit comme le gros du transit des biens de la ville (celui du nord étant plus un gros marché conventionnel, et celui souterrrain un plus "exotique" et qui se prête mal à l'acheminement de denrées en gros). Le résumé des lieux page 326 m'indique l'existence d'une société nommée la Rogue Moon Trading Company, et bim elle est gérée par une Abanar (p339), donc c'est parfait, une "cousine" de Dorian. De là elle ne veut pas d'ennui, elle lui explique que le vin vient de Ren Teoth (la première mention d'elfe assez lointaine que j'ai vu en regardant la carte du monde et le chapitre dédié page 45 ^^`), il veut le trajet etc, alors la cargaison s'est arrêté un peu trop longtemps à Sariush (p45) avant de finalement retrouver son chemin normal vers les entrepôts de... Dorian! 

Il va pour les inspecter, en compagnie de Mal et Erik (plus précisément Mal qui fuit Erik et son caractère de cochon), trouve un truc louche sous la caisse qui remplace celle de contenant le pinard de la soirée, et après un petit jet d'arcane, le camarade Dorian detecte de l'abjuration, et demande les noms de l'équipe qui était de garde le soir ou la caisse était entreposée ici ainsi que le nom du contremaitre - qui ne s'est pas pointé au travail depuis. 

Spoiler:
A ce moment germe une idée (je suis en roue libre hein, je sais pas ou je vais): sur l'équipe de garde, le plus important celui qui a discrètement produit la glyphe qui a permis de faire disparaitre aux yeux du monde le poison suite à un paiement conséquent, a été assassiné par un sbire de Killraven, une hobbit nommée Cardalian que Killraven croit tenir alors qu'il s'agit d'une sbire de Lilith (p211)), tandis que le nain contremaitre lui s'est fait kidnappé par les balacazar qui eux aussi enquête sur le merdier en question pour comprendre ce qui se passe et si à la fin ça risque de pointer droit vers eux, cet étrange empoisonnement. En fait, parcourant le quartier des guildes tandis que je meublais, je suis tombé sur Hadrien Runihan, un vampire qui bosse pour Menon Balacazar, et ça a fait tilt :D. Tant que j'en parle : l'idée tapée à Invincible est un antipoison qui rend celui ci indétectable donc, jusqu'à ce qu'il ne fasse plus effet, rendant au vin altéré sa propriété première.

De là Mal en profite pour demandé à son fiancé un cadeau : un dragon pistol (p522), puisqu'il sont à côté de la fonderie, repère du Shuul devant Praemus. L'occasion de mettre un coup de pression à Mal à la sortie (après un peu de cabotinage, toujours, encore) avec les gens envers qui elle a contracté une dette qui lui expliquent poliment qu'elle peut probablement en effacer la moitié si elle apprend ce qui est arrivé au patriarche des Kathru, qui n'est pas reparru depuis le drame du conservatoire - et surtout, si elle sait qui s'est emparé de sa broche voir si elle peut l'acquérir.
Spoiler:
Elle ne le sait pas tout à fait, mais sa dette la lie à la maison Shever, qui aime beaucoup avoir un levier sur la nièce de Renn Sadar à propos de qui le Shuul demande régulièrement des renseignements.

Et puis tant qu'on y est, pour bien continuer à mettre la pression à Erik, quand ils partent l'un se retroune finalement, bredouille un mot et tire sur Erik avec son mousquet.
Spoiler:
Le tir n'est pas destiné à le mettre en valeur mais à mettre en valeur Aria et la protection qu'elle offre, alors qu'elle est bien entendu l'instigatrice de ce tir par l'intermédiaire de son frère qui contrôle ce pauvre cultiste du Shuul


A ce stade, les pistes (et idées d'interactions avec les autres PJ) résumées par Benjamin sont : 

=> La broche des Kathrue
. Profiter des nombreuses visites à sa mère endeuillée pour en savoir plus côté noblesse. Elle peut laisser entendre qu'elle est capable de la réparer ou de conférer sa magie à son propriétaire (c'est évidemment faux). 
. S'imposer un peu chez elle, afin que Dorian et Erik soient présents aux entrevues susmentionnées, façon "je m'entoure de qui je veux", face à sa mère effondrée. Prendre la culotte.
. Se renseigner côté receleur 
=> Le vin de l'opéra
. Rendre une visite au mage chargé de l'examen des rectangles de bois.
. Retrouver le nain "disparu".
=> Dans l'atelier
. Récupérer et tuner son feu du dragon
. Procéder à des analyses de toutes sortes sur le caillou (les restes de son père)
=> Avec Erik
. Lui rappeler constamment qu'il a prêté serment de la protéger afin de le traîner dans tous les endroits possibles.
. Le tanner sur des histoires de résurrection et de dialogue avec les morts. (Après tout, ça ne l'intéresserait pas, lui, de parler à sa mère ?)
=> Avec Dorian
. Prendre des nouvelles de Maeve, lui préparer des toniques et des onguents.
. S'excuser du fond du cœur de l'avoir traîné dans ces histoires avec le shuul, mais le prier de considérer qu'ils ne sont peut-être  pas aussi méchants qu'ils en ont l'air.


Je vais faire très vite pour en arriver à la session de ce soir 

- la piste du nain les mène vers sa compagne, une aventurière de la delver's guild de midtown, ainsi qu'à un mystériux type à la peau sombre, avec un grand chapeau et un tabac qui fleur la vanille. Faisant feu de tout bois, quand ils vont la chercher à la Delver's Guild, j'en profite pour que Chad Livbovic (p299), voyant que Dorian a un don, lui propose de passer un test si jamais, ou à minima de devenir mécène. Quand ils parlent à la compagne, elle est avec un lithorien qui saura dire de la description qu'il s'agit d'un type louche. La naine est persuadée que son compagnon est un lache.
- la piste du mage de l'escouade de l'entrepôt révèle un maquillage pour faire croire qu'il abuse du Shivvel (une drogue, p519), et la concierge va pouvoir parler de cette hobbit qu'ils vont facilement retrouver.
- Erik est allé avec Enis Sadar dans un monastère pour servir la soupe, et elle n'a pas su le convaincre de peut être essayer de mettre de l'eau dans son vin par rapport à la ville. 
- Dorian doit aller voir le commissaire pour une déclaration vis à vis de son entrepôt, car un suspect a été arrêté.

Enfin, Mass a produit un petit texte pour le début de la session de ce soir, que je met dans le message suivant ^^. 
Dernière modification par haplo le mer. nov. 22, 2023 7:14 pm, modifié 2 fois.
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Re: [CR] D&D 5E — Santa Ptolussa

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[Texte de Mass] 

Erik est perdu par la conversation qu’il vient d’avoir avec la tante de Mallorie, Enis Soeur de l’ordre de Dayra. Toute cette injustice, toute cette misère, est normale, naturelle, et seule la pitié des puissants et la bonne volonté des adeptes de Lothian peuvent réparer un peu cette injustice. Il sert la mâchoire et part dans la ruelle de la ville, avec le trouble qui lui lancine l'esprit, il marche pendant de longue minute, repensant à ce qui vient de se passer, à cette discussion qui lui a mis encore plus de doute, dans un océan de doute. Il marche sans regarder où il va et il s’arrête, dans une ruelle qui se sépare en deux autre ruelles à l’angle du bâtiment qui coupe la route en deux comme un éperon, se trouve une fontaine, une tête de dragon crache de l’eau dans une vasque usée par le temps. Erik se tourne regarde les murs des habitations qui se rejoignent presque au niveau du ciel, ne laissant passer que peu de lumière, des cordes sont tendues entre les murs où pendent des draps et autres vêtements. Le bruit est constant, l’odeur nauséabonde, à cet endroit de la ville, la ruelle est faite de terre battue et les pluies de la vieille, on transformer celle-ci en chemin de boue et d’ordure. Il est perdu, perdu dans la ville tentaculaire. “Aria es tu là ? “ Mais seul le silence lui répond. Il affermit sa main sur la garde de son épée.
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Re: [CR] D&D 5E — Santa Ptolussa

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Du coup suite à ce petit texte, je relis rapidos 
Spoiler:
les warrens (le quartier), et les inervenants des maisons Erthuo, Kath et Shever
. On va voir ce que ça donne ce soir et si ça sert   😅
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Re: [CR] D&D 5E — Santa Ptolussa

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Eeeet donc je me suis servi du signe d'un ancien Dieu dont le culte est interdit en ville pour interpeller Eric (Destor, p375). Le reste, ça s'est passé entre les geoles (p405) et la maison des Roses. 

Le comissaire Igor Urnst a interrogé Dorian, puis plus tard Erik, et l'a mis face à l'assassin de sa mère, afin de le sortir de son mutisme et de l'inciter à parler. L'occasion de faire repérer Dorian par Navaana, et de mettre en garde Eric à propos du chaperon.    

Entre ces deux interrogatoires donc, les Warrens, Erik perdu, qui se fera agresser par des gens qui veulent sa bourse et sa belle épée. En bon Dalimoth qui ne se contrôle pas il va réveiller sa part draconique sans bein comprendre ce qui lui arrive, et etre ramené chez lui, oui il conservera une apparence changée quelques heures (ce que ne manquera pas de remarquer Dorian durant leur entretien). Aria va lui permettre de masquer magiquement les altérations de son visage. Et Erik aura une discussion avec son père à propos de cet aspect de leur famille, et de la rune qu'il porte en lui. 

Bref session ou, pour changer, on a beaucoup dialogué ^^, chargée en "histoire" et peu en prise en main de la ville :]
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Re: [CR] D&D 5E — Santa Ptolussa

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De Benjamin :
Qu'avez-vous raté hier soir, dans Santa Ptolussa ? L'interrogatoire serré de Dorian Abanar par le commissaire Urnst [1] et Frida en renfort, qui établit les circonstances autour du drame de l'opéra et heureusement dédouanèrent le mage Abanar. Le commissaire en profita pour demander à Dorian de lui amener Erik, car il aimerait le confronter au suspect arrêté (tiens tiens...). Les déambulations solitaires d'Erik de Dallimoth dans les bas-quartiers, où il faillit bien se faire trancher la gorge par des tire-laines et ne dut son salut qu'à la soudaine révélation de sa nature draconique. Les lamentations nocturnes de Mallory Sadar sur l'épaule de son ami Dorian, quant au sort de sa mère, de son père défunt, de son avenir. La confrontation d'Erik avec le suspect en question, qui n'était autre que Helmut Iltestein, savant astronome et pamphlétaire républicain, et, surtout, assassin de sa mère. La révélation de Dorian qui s'aperçut qu'Iltestsein était surveillé, contrôlé peut-être, par nulle autre que l'aînée des Vlaadam, celle-là même qu'Erik avait déjà vue en rêve, avec ses cornes et sa peau couleur de cendre sous ses cheveux de feu. L'insistance de Mallory devant celui qu'elle considérait pourtant comme un allié idéologique, et qui parvint, à moins qu'il ne céda, à lui transmettre un conseil : "méfie-toi du chaperon", conseil que Mallory reçut en pleine figure. La Sadar devait se rendre à l'évidence : malgré le deuil de son père autant que de sa liberté, malgré le malheur qui la frappait, personne n'allait s'occuper d'elle. C'était à elle de les protéger tous, sa mère, Erik, Dorian peut-être, que les Vlaadam avaient maintenant en lligne de mire...
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Re: [CR] D&D 5E — Santa Ptolussa

Message par BenjaminP »

Avec toutes ces histoires, vous avez bien failli raté votre épisode de Santa Ptolussa !
Lors de la séance précédente, Helmut Iltenstein, accusé de l'attentat de l'opéra et du meurtre de la mère d'Erick mais visiblement manipulé par Navanna Vlaadam avait révélé à Mallory Sadar-Mavinki son dernier cliffhanger : "méfie-toi du chaperon", ce qui, pour la jeune Sadar, ne pouvait désigner qu'Aria, la garde du corps et plus si affinités d'Erick (celui qu'elle doit épouser pas tellement de plein gré, suivez, bon sang !). Mallory le reçut comme un choc, car elle renâclait depuis le début à considérer qu'Erick courait un réel danger, elle ne se préoccupait guère que d'elle-même et de ses petits soucis mesquins (la mort de son père Mavinki, la soudaine folie de sa mère Sadar, ce genre de choses). Elle voulut en informer Erick au plus vite et le fit dans un esprit de conciliation et de compréhension, avec un succès modéré : Erick ne comprenait toujours pas ni ses raisons d'agir ni ses sentiments profonds. Ils se quittèrent non pas fâchés mais toujours opaques l'un à l'autre, séparés par un mur de préjugés apparemment toujours trop haut.
Dorian pendant ce temps avait une tâche autrement plus urgente à accomplir : Navanna Vlaadam avait perçu son regard inquisiteur sur Iltenstein, elle savait donc qu'il savait. Craignant pour sa sécurité, il se refusa à rentrer chez lui, tout comme à accepter l'invitation de Mallory de résider à la maison Mavinki. Il se rendit place des excavations, afin de consulter Shad Libovic, le bibliothécaire, qui fut de très bons conseils [ce dialogue était un petit bijou]. Morceaux choisis (de mémoire) :
"Votre meilleure chance est de vous assurer de ne pas représenter une menace suffisante pour les Vladaam.
— Mais si j'organise une protection efficace, ne serait-ce pas leur indiquer que je suis plus dangereux que je ne le suis ?"
"Pouvez-vous me dire qui les Vladaam manipulaient ?
— Si je vous le dis, je fais mécaniquement augmenter le danger auquel je m'expose.
— Bonne réponse."
Nos trois amis se retrouvèrent le matin venu chez Mallory. Ils prirent un petit déjeuner dans son atelier avant d'assister à une crise de folie de sa mère, contre laquelle Erick se retrouva d'une efficacité surprenante. C'est alors que Frida du Guet, au service du commissaire, vint leur annoncer qu'Iltenstein s'était donné la mort dans sa cellule, et ce de telle sorte que même son cadavre réanimé ne pourrait jamais plus dire un mot.
Pourquoi Erick a-t-il eu cet effet sur la mère de Mallory ?
Pourquoi Mallory ne confronte-t-elle pas directement Aria ?
Pourquoi Dorian n'a pas encore embrassé fougueusement Mallory ?
Vous le saurez (peut-être mais franchement pas sûr) dans le prochain épisode de
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Re: [CR] D&D 5E — Santa Ptolussa

Message par BenjaminP »

En bonus, le monologue d'ouverture de Mallory, au début de la séance :

C’est toujours difficile d’identifier sur le coup les moments clés de la vie, ceux après lesquels tout bascule. Il y a la mort, bien sûr. Celle-là ne pose pas de question. Elle définit l’avant et l’après. La mort de mon père a tout changé. Mais pour le reste ?
Avais-je compris ce basculement quand j’ai rencontré Dorian au palais des Abanar ? Quand ma mère m’a amené la première fois devant lord Kristoll Dallimoth ? Quand j’ai croisé lady Erthuo devant la chambre de mon oncle ? Pourtant ces trois événements ont, à leur manière, redéfinit ma vie.
Ma vie d’avant. Ma vie d’enfant. Avant la mort de mon père.

Ce soir-là tout a changé, je l’ai compris tout de suite. Ce que je n’avais pas compris, c’est le changement lui-même. Pas son importance, pas son intensité, non, oh ça non. Il m’a frappé en plein cœur et j’en pleure encore souvent. Non : sa nature profonde. Ce qu’il impliquait.
Il a fallu qu’Helmut Itlestein me souffle à l’oreille quelques mots débarrassés du venin de Navanna pour que je le saisisse. « Méfie-toi du chaperon ». Dès que je les ai entendus, j’ai compris. Je n’ai plus besoin qu’on me protège. Je me protégerai moi-même. Ce sont les autres qui ont besoin de ma protection, à présent.

Erik m’accuse souvent de n’être qu’une enfant gâtée et au fond de moi je ne peux pas lui donner tort. Je serais, probablement pour toujours, l’enfant gâtée de mon père, gâtée de son amour, de la certitude tranquille qu’il m’aimerait quoi qu’il arrive, quoi que je décide, quoi que je fasse. Mais en entendant ces trois mots d’Iltenstein, je compris soudain ce qui m’arrivait : je suis encore une enfant mais cet amour inconditionnel et immédiat n’existe plus pour moi, je ne peux plus me reposer sur lui. Et avec la fin de cet amour voilà que tout s’inverse. Je suis toujours une enfant mais je ne peux plus me reposer sur lui et je dois me débrouiller seule. Je suis toujours une enfant, je ne peux plus me reposer sur lui et désormais c’est sur moi que d’autres reposeront. Je suis toujours une enfant mais j’ai des responsabilités, à présent.
Je dois veiller sur ma mère dont l’esprit s’enfuit lentement. Je dois veiller sur ma maison qui se délabre et finira sans moi probablement par se désagréger tout à fait. Je dois veiller sur Erik, lui-même encore enfant lui aussi, ou adolescent bloqué au stade de la déploration pour son plus grand malheur et qui se repose innocemment sur une autre dont tout indique qu’elle pourrait en réalité le trahir ou se servir de lui. Et je dois veiller sur Dorian comme sur tous ceux que j’aime.
Une enfant avec des responsabilités. Une adulte.

Que sera ma vie d’adulte ?

Je n’abandonnerai pas la science, malgré tous les Itlenstein du monde. Dali est la preuve éclatante des possibilités fantastiques de la technique — des méthodes à la portée de tous et non des seuls élus des dieux. (À ce propos, la proximité entre les sciences et les arts m’apparaît une fois de plus évidente : dans les deux cas, il faut bien admettre que le comble du désespoir sublime un espace de créativité fertile.) Où les progrès s’arrêteront-ils ? Peut-on envisager des machines qui faucheront le blé, des mannequins pour tisser nos étoffes, des automates qui protègeront les plus faibles ? Quand le monde cessera de croire Lothian seul capable de pourvoir à ses besoins, les hommes, les elfes et les halfelins deviendront-ils des ingénieurs ? La science est le moyen de ne pas nous livrer corps et âmes aux caprices de dieux indifférents. De prendre notre destin entre nos mains. De protéger, de protéger les autres. Je n’abandonnerai pas la science, quoi qu’il en coûte.

J’épouserai Érik si cela peut sauver ma maison. J’épouserai Érik si tel était le vœux de mon père. J’épouserai Érik si cela pouvait faire revenir ma mère. Je l’épouserai. Je l’épouserai et lui donnerai l’héritier que lord Kristoll attend. Et je le protègerai. Je le protègerai des complots politiques, je le protègerai de mon oncle et je le protègerai d’Aria, dont je percerai tous les secrets. Il pourra bien aller au temple tant qu’il voudra s’il veut rester, lui, dans les illusions de l’enfance. Et si un jour sa soif de justice parvenait enfin à maturité et se traduisait en actes concrets et mesurables pour le bien de tous, je le soutiendrai. Et nous amènerons Ptolus ensemble vers des temps meilleurs.

J’épouserai Érik mais je m’entourerais des miens. Et puisque mon père n’est plus là, autant passer au singulier : je garderais Dorian auprès de moi tant que je le pourrais et tant qu’il le voudra. Il se mariera aussi un jour, bien sûr, ou bien peut-être il changera ou je changerai et ma compagnie ne lui siéra plus. Il n’acceptera pas mon mariage, il reviendra à ses affaires ou bien il entrera enfin selon ses désirs dans la pyramide inversé pour ne jamais plus en sortir. Mais jusque-là et tant qu’il lui plaira, je le protégerai. Il a besoin de moi. J’ai besoin de lui. Pas pour qu’il me protège, non.
Tout est si lourd, si grave. Et lui est si léger.
Enjeu Solo, l'émulateur de MJ qu'il est beau ! Pour toutes vos parties sans MJ, Enjeu Solo contient les oracles qu'il vous faut. Dynamisez la narration, adaptez-la au rythme du récit, tenez compte des enjeux et surprenez tout le monde, vous le premier.
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Re: [CR] D&D 5E — Santa Ptolussa

Message par haplo »

Alors pour demain, plusieurs pistes pour nos nobliaux, en me fiant à ce qu'ils ont dit à la fin de la dernière partie : 
  • Cette histoire de Galchutt (vis à vis de la marque d'Erik), ça parlait d'aller retrouver le bibliothécaire de la guilde des explorateurs, alors j'ai révisé un peu ma mythologie dans la partie histoire du bouquin (p64), qui sait,
    Spoiler:
    ça pourrait nous ramener vers le Dark Reliquary, via la hobbit dupliquée (Cardalian, p211), donner des infos sur le mal qui ronge Ptolus de l'intérieur, de l'histoire, notamment Eslatagoth Malkith (p. 81), ou les Malkuth (p126), histoire de commencer à préparer les haut niveau tranquilou, ou un peu de divination pourrait nous amener à une Vladaam, mais plutôt la grande soeur, Gattara (p104, elle est dans le coup avec sa soeur bien sur, puisqu'elle aussi planifie de se servir du sang du nouveau Dalimoth, vulnérable, amoureux, pour accroitre son pouvoir). 
    (j'ai mon histoire en route, maintenant je suis les renvois qui me semble relatif à icelle tout en naviguant beaucoup à vue)
  • Mallory va envoyer les cartons d'invitations et officialiser les fiançailles avec Erik, elle recevra la visite : 
    • Spoiler:
      [*]du fils Kathru (p98, puisque le père a disparu et que les Erthuos ont récupérés la broche qui lui manque afin de sceller une alliance en pretextant l'avoir retrouvée)
      [*]de la fille Nagel (p99), qui si elle hait les Sadar, compte parmi ses amis les Dallimoth (donc la famille d'Erik). L'occasion de glisser un mot à propos de son père, piégé par Renn Sadar, et de faire un peu de drama en plaçant Erik au centre de ça.
      [*]de Gattara Vladaam, qui vient pour une visite de courtoisie, et jauger un peu l'état des relations de nos amis, et qui se décidera sur comment elle compte continuer d'entamer leur moral pour pousser un peu plus Erik dans les bras de sa soeur.
      [*]également, une mystèrieuse lettre qui lui assure l'assurance des meilleurs sentiments de son auteur (les Balacazar vont chercher à les rencontrer puisqu'ils ne veulent pas être soupçonnés du drame de la soirée au Conservatoire Impériale, et ils ont mené leur enquête qui va évidemment se diriger vers leur ennemi du moment : la Killraven Crime League)
      [*]du père Abanar, si ça va à Dorian. 
  • Erik va rendre visite à son père alors j'ai regardé le QG des Dallimoth (p274)
  • Spoiler:
    Je cherche un artefact qui pourrait les aider à en savoir plus, mais c'est probablement un peu tôt. Peut-être que Shad va diriger Dorian vers un type qui pourrait lui en dire plus du côté de Dweomer Street, l'occasion de me servir du Quidditch local (p311), et probablement de leur faire repérer un passage en Ithilnaur, de nuit, qui leur permettra de mettre un pied dans la Nécropole.
     
Voilà, beaucoup de peut-être, comme d'hab ça va pas mal dépendre d'eux, et c'est là que je trouve le bouquin toujours aussi bien : les renvois ça permet d'avoir des idées quand on révise ou quand on joue, et comme c'est assez synthétique, on prend vite le pli et on ne se noie pas dans les détails.  
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