Qui Revient de Loin a écrit : ↑mer. juil. 21, 2021 8:54 am
on peut demander au PJ de dire en méta comment il imagine convaincre la foule
Oui c'est vrai en fait !
Dans un scénario qui se passait à la cour de Russie, j'avais imaginé un système pour rendre plus palpitantes et moins redondantes les interactions sociales. Bon, on était là dans de l'extraction d'informations, mais je pense que ça pourrait servir.
En gros, chaque... disons "confrontation sociale", opposait le charisme du PJ à la méfiance du PNJ, qui agissait un peu comme une armure. Il y avait ainsi plusieurs approches pour percer cette armure : la manière frontale (jouer de son statut, évoquer l'autorité dont on est supposé investi, mais aussi séduire, etc...), la manière détournée (raconter quelques blagues, jouer les naïfs, se faire passer pour un proche, bref, tout ce qui endort la méfiance) et/ou une multitude de "leviers de confiance" que les joueurs pouvaient préalablement récolter auprès des connaissances du PNJ cible (son registre de langage, ses passions, ses hobbys, ses avis politiques, voir des détails personnels de sa vie,...). Bien entendu, l'extraction d'information par la torture ou le chantage n'intervenait pas ici.
Chaque tentative pour percer l'armure de méfiance du PJ était donc décrite par le joueur et sanctionnée par les dés. Un réussite baissait la valeur de méfiance, un échec, au contraire, l'augmentait. Cela évitait ainsi que les joueurs harcèlent leur cible pendant des heures de toutes les manières possibles.
A cela s'ajoute le fait que certains PNJ étaient rodés à l'approche frontale et d'autre plutôt à l'approche détournée et que les PJs pouvaient tenter d'estimer cela par un test (une sorte de scan ^^). Les PJs les plus importants étaient rodés aux deux approches et obligeaient la récolte de "leviers de confiance" voir de tel ou tel élément du scénario comme condition indispensable.
Il y avait même une règle de récupération des points de méfiance qui était plus rapide après une approche frontale et plus longue après une approche détournée.
Une fois la confiance acquise, ou suffisamment baissée, le PJ pouvait alors "demander" quelque chose à sa cible. Quand ce système a été pensé, il ne s'agissait que de révéler une information. Mais dans le cadre d'un JdR sur la Révolution française, je pense qu'on pourrait aller plus loin.
Les soucis de ce système :
_Il n'est pas adapté à la foule
_A moins que la cible ne soit également en train de tenter d'extraire des informations au PJ, elle est passive, ce qui rend la confrontation moins palpitante.
_Il reste trop lié à l'extraction d'information.
Or, ce que je voudrais qu'un système simule dans un JdR sur la Révolution :
_Haranguer des foules pour les calmer, les exciter et les canaliser dans telle ou telle direction. (C'est une vision peu flatteuse de la foule mais tant pis)
_Participer à un débat et défendre son point de vue
_Lancer une rap battle. Je veux dire... une joute oratoire dont le but est de se faire mousser et/ou d'humilier ou de salir la réputation de son adversaire.
Je vois déjà un moyen de lier la valeur de méfiance et la réserve de points de popularité. Si un PJ peut dépenser (et donc réduire sa valeur) des points de popularité pour "forcer" une situation qu'il aurait pu peut-être résoudre autrement, libre à lui. Mais conserver un bon nombre de points de popularité jouerais aussi un rôle lors de la phase de conquête de confiance de l'auditoire. Ainsi, un PJ très populaire pourrait adopter l'approche frontale avec plus de succès ("Oh mon dieu, c'est Machine de la Bidule, la célèbre Amazone de la Seine ! Ça c'est une femme qui sait de quoi elle parle.")
Certaines situations se passent peut-être de cette étape préliminaire de conquête de confiance. Un débat à l'assemblée, une joute oratoire, ou toute les situations où le PJ est déjà connu de l'auditoire.
Enfin, j'imagine aussi la possibilité d'influer sur la jauge désarroi/idéal (un débat qui conforte ou ébranle le PJ dans ses convictions, un discours qui l'exalte...) ainsi que sur la réserve de points de popularité (mouché par une répartie cinglante devant toute l'assemblée, adulé après un discours particulièrement réussi,...).
Comme limites je vois déjà l'habituel problème de la manipulation et la conviction. Si il est toléré qu'un PJ puisse retourner un PNJ (changer sa vision des choses, le pousser à agir dans telle ou telle direction), l'inverse n'est pas souhaitable. Cela dépend des joueurs et des MJs, mais là encore, je fais le choix de ne pas donner un tel pouvoir au MJ sur les PNJ.
Cependant, cela provoque une inégalité entre PJ et PNJ qui me dérange.
La solution est sans doute de laisser tomber l'opportunité de changer les convictions d'un PNJ par des mécaniques ludiques et de, cette fois ci, jouer ça uniquement quand le MJ est convaincu pour un PNJ et quand les joueurs sont convaincus pour leur PJ.