[CR] Pathfinder2: l'âge des cendres
Publié : lun. févr. 08, 2021 8:39 am
Nous venons de commencer la première campagne pour la nouvelle mouture de Pathfinder.
Le MJ m'a demandé d'en faire la première CR. Autant en faire profiter tout le monde.
La première séance n'a pas été très originale. Evitez de la lire si vous comptez la jouer car vous perdriez le peu d'éléments de surprise.
Nous ne nous sommes pas rencontrés dans une auberge mais lors de "L'appel aux héros", une manière encore moins réaliste de créer un groupe d'aventuriers.
Côté règles, j'ai bien aimé les 3 actions par tour avec certaines activités exigeants deux voire trois actions.
Sans le savoir, mon perso a un rôle important, ma compétence en médecine ayant un rôle renforcé dans le jeu.
Entrée en scène. Attention spoilers.
Journal d’un médecin de campagne
3 ème jour de Calistril, 2021 AR
Cela fait quelques jours que je traîne à Brèchemont, une petite ville du Pays d’Isger.
Je regrette déjà mon labo vétuste et surtout la vie d’une vraie ville, pas cette petite bourgade campagnarde dont on m’avait pourtant vanté le côté aventureux. Je n’ai rien vu ici qui respire l’aventure. Les gens sont en bonne santé et n’ont absolument pas besoin de mes services. C’est à peine si j’ai eu à soigner une vache. Pas de quoi rembourser les frais du voyage et de mon logement. Ma bourse se vide à vue d’œil. Je n’ai plus qu’un espoir, « l’appel aux héros », cette cérémonie probablement surestimée permettant à quelques petites frappes locales de se faire facilement un nom en chassant du kobbolds dans les montagnes. J’ai croisé un ou deux de ces lascars en ville. Ils sont faciles à reconnaître. Ils ont cet œil fiévreux qui ne trompe pas. Ils vont se jeter dans les ennuis la tête la première. Ce sont les meilleurs clients, ceux qui le moment venu, paieront n’importe quoi pour mes fioles d’élixir de vie. Une bénédiction pour un médecin alchimiste comme moi.
Reste à les ferrer et surtout à espérer les voir décrocher une offre satisfaisante. Cette ville est trop paisible à mon gout. La cérémonie va commencer et moins de 50 personnes ont pris place dans le « Cercle des fontaines » autour de la statue de Lamond Brècheton, le fondateur de la ville. Ce sont pour la plupart des badauds ou des familles venus observer des « héros » et profiter du spectacle gratuitement. Ils n’ont aucune peine à repérer les vedettes du jour, tant ceux-ci paraissent étrangers parmi cette population paisible et réjouie. Je suis assez contrarié de constater qu’ils m’incluent dans le lot. Certes je suis trop exotique pour eux mais mes habits font apparaître clairement mon ascendance noble. Ils ne peuvent tout de même pas me mettre dans le même sac que cet autre tieffelin dont je n’apprécie pas du tout les manières. Idem pour le nain dont la rusticité saute aux yeux. Je suis impressionné par contre par l’homme félin se déplaçant silencieusement entre les groupes et surtout par la grâce de la magicienne elfique. Elle est accompagnée d’une petite créature, un familier pierreux et joueur qui fait le bonheur des gamins. Elle ne passe pas inaperçue.
C’est le cas également d’une gobeline attifée d’une étrange toge blanche et d’une sorte de toque de magistrat. Elle étreint ses mains nerveusement et semble se parler à elle-même. Elle observe accablée une colonne acre de fumée rouge montant à l’horizon, du côté de la citadelle abandonnée des chevaliers infernaux. Quelque chose me dit que l’aventure que j’appelais de mes vœux nous attend. Je m’approche de la mégère qui s’amuse depuis quelques minutes de voir son chiard tenter d’attraper ma queue. Puisque nous sommes familiers, autant en profiter. Je lui demande poliment le nom et l’état de la curieuse créature à la peau verte mais cette matrone trop enthousiaste se met alors à me poser une série de questions invasives auxquelles j’ai bien du mal à répondre. C’est à peine si je finis par obtenir un prénom. Il s’agirait de miss Warbal, ambassadrice auprès du conseil de la ville pour le compte des impétueux bafouilleurs, une bande de gobelins ayant élus domicile précisément dans la citadelle susnommée. Je n’en sais pas beaucoup plus lorsque ce même conseil ouvre enfin les portes de « l’hôtel de ville », un bâtiment que seul l’égo de provinciaux incultes pouvait baptiser ainsi.
Cette grande salle très simple est remplie de chaises alignées devant une estrade où les cinq notables ont déjà pris place. Je m’installe au premier rang non loin de « l’ambassadrice » et j’essaie d’engager la conversation. Elle semble très perturbée. La fumée rouge serait un signal d’alarme lancé par son clan et elle craint le pire. Je ne peux en obtenir plus. La maire se décide à enfin prendre la parole pour un bref discours avant de laisser la place à ma voisine. Cette dernière n’a pas le temps de commencer son allocution, qu’une porte s’ouvre violemment à ma gauche et qu’un homme âgé entre en hurlant. Des flammes pénètrent à sa suite et de ces dernières surgit une créature ailée prenant un malin plaisir à les propager plus encore. Je me projette vers elle et lui parlant dans toutes les langues infernales que je maitrise, je lui ordonne de quitter les lieux. Elle semble ne rien entendre et continue son œuvre dévastatrice. Le nain surgit alors par derrière moi et se lance dans une violente attaque. Je saisis une fiole d’acide que je cache toujours dans mes poches. Puis une deuxième. Elle va rejoindre sa petite sœur loin de l’agresseur. Je suis un piètre lanceur. L’homme félin un bien mauvais guerrier. Il est presque à l’agonie non loin de moi. Je m’approche et lui tend une fiole d’élixir de vie, une de celle que j’escomptais vendre. Ce n’est pas le moment de mégoter, d’autant que la créature est maintenant sur moi et projette un cône enflammé que je parviens à peine à éviter. Un éclair vient soudainement clouer le pyromane, mettant fin à ses crimes. Le tieffelin semble plutôt doué pour les feux d’artifices.
Entre-temps, l’incendie a pris une ampleur incroyable et la fumée rend l’air irrespirable. Des corps sont étendus dans les allées. Je me joins à la chaine initiée par l’elfe pour éteindre le brasier mais il apparaît assez rapidement que c’est en pure perte. Je n’ai d’autres choix que de fuir en saisissant au passage le corps d’un malheureux inconscient. Lorsque je parviens à l’air libre, j’en avale une large goulée et j’expectore immédiatement la suie qui avait commencé à envahir mes poumons. Inquiet, j’avale ma dernière potion d’élixir. Elle ne fait pas l’effet escompté. Je note pour moi-même que ce n’est probablement pas le bon remède pour ce genre de dommage. Autour de moi c’est la cohue. Je remarque quelques regards envieux vers ma fiole maintenant vide. Un peu de publicité ne peut faire de mal me dis-je en souriant intérieurement. Les affaires reprennent. Je me redresse et essaie de paraître le plus fringuant possible. Quelques mètres plus loin, l’homme félin est étendu par terre, sa fourrure à moitié carbonisée. Il avait effectivement un plus grand besoin que moi de cette potion. Il a déjà été servi. Il devra payer cette fois.
Les rumeurs vont bon train. Un homme aurait été vu invoquant la créature incendiaire et fuyant la ville en direction de la citadelle. De son côté, la petite gobeline chouine son malheur à qui veut bien l’entendre. Il semble provenir du même endroit. C’est trop beau pour y croire. La maire essaie de mobiliser des poursuivants. De manière prévisible, seuls les trois « aventuriers » répondent à son appel. L’elfe et le tieffelin ne font pas de manière. Le nain cependant négocie âprement sa participation. Ses qualités d’entremetteur pourraient me servir dans le futur. Sa barbe par contre a considérément souffert des flammes et du piètre combat qu’il a livré. Nous n’avons pas été glorieux dans l’ensemble. L’homme félin ne se joint d’ailleurs pas à nous, préférant reprendre du poil de la bête. J’hésite à rester avec lui. Il fait un client tout à fait honorable mais les trois autres accompagnés de l’ambassadrice sont des proies si tentantes qu’il ne peut que leur arriver malheur.
C’est donc en leur compagnie et montés sur des montures rapides que nous prenons la direction du nord et des montagnes. J’ai réussi facilement à intégrer l’équipe. Ces fous furieux prendraient n’importe qui sans se poser de question. Je n’ai plus qu’une fiole d’acide et ma petite dague n’a pratiquement jamais servi au combat. Elle doit encore porter les traces des derniers ingrédients utilisés lors de mes expériences. Je ne compte d’ailleurs pas la sortir de sitôt. J’ai une « sainte » horreur de la violence. Qu’ils aillent se battre !! Je resterai à l’arrière à les attendre. Ils auront besoin d’un soigneur. Je calculerai mes tarifs en fonction de leurs revenus. J’ai pu observer leurs bourses. Elles ne sont pas bien pleines mais qui sait. J’ai peut-être misé sur les bons chevaux. Le nain a l’air robuste, mon « cousin » plutôt adroit et l’elfe est elfique. Et puis, je n’ai plus un sou vaillant. N’importe quoi fera l’affaire.
Le MJ m'a demandé d'en faire la première CR. Autant en faire profiter tout le monde.
La première séance n'a pas été très originale. Evitez de la lire si vous comptez la jouer car vous perdriez le peu d'éléments de surprise.
Nous ne nous sommes pas rencontrés dans une auberge mais lors de "L'appel aux héros", une manière encore moins réaliste de créer un groupe d'aventuriers.

Côté règles, j'ai bien aimé les 3 actions par tour avec certaines activités exigeants deux voire trois actions.
Sans le savoir, mon perso a un rôle important, ma compétence en médecine ayant un rôle renforcé dans le jeu.
Entrée en scène. Attention spoilers.
Journal d’un médecin de campagne
3 ème jour de Calistril, 2021 AR
Cela fait quelques jours que je traîne à Brèchemont, une petite ville du Pays d’Isger.
Je regrette déjà mon labo vétuste et surtout la vie d’une vraie ville, pas cette petite bourgade campagnarde dont on m’avait pourtant vanté le côté aventureux. Je n’ai rien vu ici qui respire l’aventure. Les gens sont en bonne santé et n’ont absolument pas besoin de mes services. C’est à peine si j’ai eu à soigner une vache. Pas de quoi rembourser les frais du voyage et de mon logement. Ma bourse se vide à vue d’œil. Je n’ai plus qu’un espoir, « l’appel aux héros », cette cérémonie probablement surestimée permettant à quelques petites frappes locales de se faire facilement un nom en chassant du kobbolds dans les montagnes. J’ai croisé un ou deux de ces lascars en ville. Ils sont faciles à reconnaître. Ils ont cet œil fiévreux qui ne trompe pas. Ils vont se jeter dans les ennuis la tête la première. Ce sont les meilleurs clients, ceux qui le moment venu, paieront n’importe quoi pour mes fioles d’élixir de vie. Une bénédiction pour un médecin alchimiste comme moi.
Reste à les ferrer et surtout à espérer les voir décrocher une offre satisfaisante. Cette ville est trop paisible à mon gout. La cérémonie va commencer et moins de 50 personnes ont pris place dans le « Cercle des fontaines » autour de la statue de Lamond Brècheton, le fondateur de la ville. Ce sont pour la plupart des badauds ou des familles venus observer des « héros » et profiter du spectacle gratuitement. Ils n’ont aucune peine à repérer les vedettes du jour, tant ceux-ci paraissent étrangers parmi cette population paisible et réjouie. Je suis assez contrarié de constater qu’ils m’incluent dans le lot. Certes je suis trop exotique pour eux mais mes habits font apparaître clairement mon ascendance noble. Ils ne peuvent tout de même pas me mettre dans le même sac que cet autre tieffelin dont je n’apprécie pas du tout les manières. Idem pour le nain dont la rusticité saute aux yeux. Je suis impressionné par contre par l’homme félin se déplaçant silencieusement entre les groupes et surtout par la grâce de la magicienne elfique. Elle est accompagnée d’une petite créature, un familier pierreux et joueur qui fait le bonheur des gamins. Elle ne passe pas inaperçue.
C’est le cas également d’une gobeline attifée d’une étrange toge blanche et d’une sorte de toque de magistrat. Elle étreint ses mains nerveusement et semble se parler à elle-même. Elle observe accablée une colonne acre de fumée rouge montant à l’horizon, du côté de la citadelle abandonnée des chevaliers infernaux. Quelque chose me dit que l’aventure que j’appelais de mes vœux nous attend. Je m’approche de la mégère qui s’amuse depuis quelques minutes de voir son chiard tenter d’attraper ma queue. Puisque nous sommes familiers, autant en profiter. Je lui demande poliment le nom et l’état de la curieuse créature à la peau verte mais cette matrone trop enthousiaste se met alors à me poser une série de questions invasives auxquelles j’ai bien du mal à répondre. C’est à peine si je finis par obtenir un prénom. Il s’agirait de miss Warbal, ambassadrice auprès du conseil de la ville pour le compte des impétueux bafouilleurs, une bande de gobelins ayant élus domicile précisément dans la citadelle susnommée. Je n’en sais pas beaucoup plus lorsque ce même conseil ouvre enfin les portes de « l’hôtel de ville », un bâtiment que seul l’égo de provinciaux incultes pouvait baptiser ainsi.
Cette grande salle très simple est remplie de chaises alignées devant une estrade où les cinq notables ont déjà pris place. Je m’installe au premier rang non loin de « l’ambassadrice » et j’essaie d’engager la conversation. Elle semble très perturbée. La fumée rouge serait un signal d’alarme lancé par son clan et elle craint le pire. Je ne peux en obtenir plus. La maire se décide à enfin prendre la parole pour un bref discours avant de laisser la place à ma voisine. Cette dernière n’a pas le temps de commencer son allocution, qu’une porte s’ouvre violemment à ma gauche et qu’un homme âgé entre en hurlant. Des flammes pénètrent à sa suite et de ces dernières surgit une créature ailée prenant un malin plaisir à les propager plus encore. Je me projette vers elle et lui parlant dans toutes les langues infernales que je maitrise, je lui ordonne de quitter les lieux. Elle semble ne rien entendre et continue son œuvre dévastatrice. Le nain surgit alors par derrière moi et se lance dans une violente attaque. Je saisis une fiole d’acide que je cache toujours dans mes poches. Puis une deuxième. Elle va rejoindre sa petite sœur loin de l’agresseur. Je suis un piètre lanceur. L’homme félin un bien mauvais guerrier. Il est presque à l’agonie non loin de moi. Je m’approche et lui tend une fiole d’élixir de vie, une de celle que j’escomptais vendre. Ce n’est pas le moment de mégoter, d’autant que la créature est maintenant sur moi et projette un cône enflammé que je parviens à peine à éviter. Un éclair vient soudainement clouer le pyromane, mettant fin à ses crimes. Le tieffelin semble plutôt doué pour les feux d’artifices.
Entre-temps, l’incendie a pris une ampleur incroyable et la fumée rend l’air irrespirable. Des corps sont étendus dans les allées. Je me joins à la chaine initiée par l’elfe pour éteindre le brasier mais il apparaît assez rapidement que c’est en pure perte. Je n’ai d’autres choix que de fuir en saisissant au passage le corps d’un malheureux inconscient. Lorsque je parviens à l’air libre, j’en avale une large goulée et j’expectore immédiatement la suie qui avait commencé à envahir mes poumons. Inquiet, j’avale ma dernière potion d’élixir. Elle ne fait pas l’effet escompté. Je note pour moi-même que ce n’est probablement pas le bon remède pour ce genre de dommage. Autour de moi c’est la cohue. Je remarque quelques regards envieux vers ma fiole maintenant vide. Un peu de publicité ne peut faire de mal me dis-je en souriant intérieurement. Les affaires reprennent. Je me redresse et essaie de paraître le plus fringuant possible. Quelques mètres plus loin, l’homme félin est étendu par terre, sa fourrure à moitié carbonisée. Il avait effectivement un plus grand besoin que moi de cette potion. Il a déjà été servi. Il devra payer cette fois.
Les rumeurs vont bon train. Un homme aurait été vu invoquant la créature incendiaire et fuyant la ville en direction de la citadelle. De son côté, la petite gobeline chouine son malheur à qui veut bien l’entendre. Il semble provenir du même endroit. C’est trop beau pour y croire. La maire essaie de mobiliser des poursuivants. De manière prévisible, seuls les trois « aventuriers » répondent à son appel. L’elfe et le tieffelin ne font pas de manière. Le nain cependant négocie âprement sa participation. Ses qualités d’entremetteur pourraient me servir dans le futur. Sa barbe par contre a considérément souffert des flammes et du piètre combat qu’il a livré. Nous n’avons pas été glorieux dans l’ensemble. L’homme félin ne se joint d’ailleurs pas à nous, préférant reprendre du poil de la bête. J’hésite à rester avec lui. Il fait un client tout à fait honorable mais les trois autres accompagnés de l’ambassadrice sont des proies si tentantes qu’il ne peut que leur arriver malheur.
C’est donc en leur compagnie et montés sur des montures rapides que nous prenons la direction du nord et des montagnes. J’ai réussi facilement à intégrer l’équipe. Ces fous furieux prendraient n’importe qui sans se poser de question. Je n’ai plus qu’une fiole d’acide et ma petite dague n’a pratiquement jamais servi au combat. Elle doit encore porter les traces des derniers ingrédients utilisés lors de mes expériences. Je ne compte d’ailleurs pas la sortir de sitôt. J’ai une « sainte » horreur de la violence. Qu’ils aillent se battre !! Je resterai à l’arrière à les attendre. Ils auront besoin d’un soigneur. Je calculerai mes tarifs en fonction de leurs revenus. J’ai pu observer leurs bourses. Elles ne sont pas bien pleines mais qui sait. J’ai peut-être misé sur les bons chevaux. Le nain a l’air robuste, mon « cousin » plutôt adroit et l’elfe est elfique. Et puis, je n’ai plus un sou vaillant. N’importe quoi fera l’affaire.