En même temps, quand le scénar c'est "vous venez d'obtenir de la puissance, voici des sous-fifres sur qui l'exercer, vous faites quoi ?" faut pas s'étonner
MATHIAS
Traits:
- Vous verrez, quand je serai échevin...
- On s'en sortira, la loi est avec nous !
- Je suis sympa, mais faut pas pousser
- C'est pas parce qu'ils sont loritains qu'il faut les traiter comme de la merde
- Me laisse pas boire, ça me réussit pas
- Qu'est-ce que ça peut me faire si mes parents aiment pas la Garde ?
À part un ou deux Traits, c'est plutôt des Traits descriptifs que fonctionnels... Je les redéfinirais mieux si c'était à refaire.
Contacts:
- Colwin et Amanda, parents et accessoirement truands (0)
Matériel:
- cuirasse, casque et lance réglementaires
- 100 gelders, économisés en ne payant pas mon ardoise dans plusieurs bars du quartier
- Livre loritain au contenu inconnu (on a déterminé hors-jeu qu'il s'agissait du grand livre des coutumes des Loritains... Mais Mathias ne sait pas lire le loritain)
- Les bonnes adresses compilées par les voleurs du quartier (appartient à, et est chez mes parents)
État:
- A gerbé sur les bottes du prévot
Don't ask.
Mathias est un homme plutôt grand et filiforme, pas particulièrement beau même s'il pense avoir un certain charme. Il est toujours rasé des près et coiffé en brosse, quelles que soient les circonstances, et porte le menton haut ; bref, Mathias est un petit arriviste. Mais il est également un peu con.
Il a rejoint la garde pour deux raisons : d'abord pour s'extraire de sa condition de "fils de voleur", qui ne lui disait guère, et aussi parce qu'il croit sincèrement que les gardoches sont une très bonne chose, faisant respecter la loi mais assurant également la paix du quartier. Et puis accessoirement, s'il pouvait monter en grade rapidement, ce serait loin d'être un mal... Ses coéquipiers sont Jan, un grand crétin au bon fond (quand on lui a expliqué que taper n'était pas toujours la solution), et Wolfgang, un type a l'air louche mais qui a sans doute un bon fond.
***
Fin d'après-midi. Nous sommes rassemblés dans la cour de la caserne, et Gemackt nous fait comme d'habitude son numéro de sergent aboyeur. J'encaisse, sans broncher, parce que c'est la règle mais aussi parce que je sais que c'est la dernière fois.
- Alors, les bleu-bites ? On croit avoir terminé sa formation, hein ? On est prêt pour être des gardoches, hein ?
- Chef, oui chef ! réponds-je du tac au tac.
- Eh bah nan, bande de taches ! J'ai une dernière épreuve pour vous. Disons que ce sera votre examen... Rendez-vous demain, ici même, au lever du jour. V'z'avez intérêt à être à l'heure ! C'est compris ?
- Chef, oui chef ! (bizarrement il fait toujours la grimace quand je lui réponds, je sais pas pourquoi.)
- ROMPEZ !
Une épreuve ! Génial, ça va me permettre de prouver que je vaux mieux que mes deux collègues... Ça risque pas d'être très dur, en même temps. Alors qu'on commence à ramasser nos affaires, les quelques gardoches de faction se marrent au loin, enfin ils se foutent ostensiblement de notre gueule. J'avance vers eux avec un grand sourire :
- Salut les gars !
- Eheh, la bleusaille... Alors on va faire l'épreuve du vieux Gemackt, hein ? Eh eh eh...
- Ah oui, j'ai hâte... Mais c'est quoi au juste l'épreuve ?
- Bah ça dépend... Moi j'ai eu droit à une enquête, une vraie. Lui là, il a dû escorter un type à travers les quartiers mal-famés... Et l'autre buse, son épreuve c'était une chasse à l'homme contre Gemackt.
- Ah ouais, chasser un mec en compagnie de Gemackt, ça me plairait bien ! éructe Jan qui n'a pas l'air d'avoir tout compris.
- Bon en tout cas j'ai hâte de savoir ce que ça va être pour nous, reprends-je... quoi que ce soit, je suis prêt !
L'autre se marre franchement.
- Oh, c'est qu'il a des couilles le bleu-bite ! Allez, tu me plaît, on va aller boire un coup.
- Ah non, s'exclame Jan, pas question ! Gemackt a dit qu'il fallait qu'on se lève tôt !
- Allez quoi, rétorque Wolfgang, tu vas pas faire chier... Un coup, ça va pas te tuer !
- Bah oui Jan, un petit à boire ! Par contre pour moi ce sera un seul, je veux pas abuser.
- Bah alors, reprend le garde, je croyais que t'étais couillu, bleusaille ! Tu me déçois !
On ne me défie pas comme ça, surtout à la boisson. Ce type-là ne connaît sans doute pas ma réputation... Je le prends au mot et lui propose de nous affronter : le premier qui tombera raide sous la table aura perdu. Direction la taverne.