[CR] [LL] Castle Zagyg
Publié : jeu. nov. 19, 2009 10:46 am
Comme son nom l'indique, voilà le CR de l'une de mes campagnes en cours : Castle Zagyg joué avec Labyrinth Lord et un groupe constitué à moitié de grands débutants (jamais joué à un JDR, etc).
Alors c'est quoi ?
Castle Zagyg c'est ça :

La toute dernière campagne de Gygax pour Castles & Crusades. Elle est sortie en spam quelques mois avant sa mort et a été retirée par la famille presque instantanément. Du coup, c'est devenu un collector immédiat. Je n'imaginais même pas pouvoir mettre la main dessus jusqu'au jour où je l'ai trouvée, dans une boîte toute défoncée, et donc à la moitié du prix normal dans une boutique. Le même jour, elle se vendait autour de 150 sur Ebay... Y'a des jours.
Tout ça tombe pile au moment où je dois initier au JDR une bande d'amis encore tout vierges et innocents (vous comprendrez en lisant le CR) et je me décide donc pour une adaptation de Castle Zagyg à Labyrinth Lord.
Labyrinth Lord, c'est ça :

Et c'est en gros la même chose que ça :

Un système sans compétences donc, ou presque, où tout se réglait encore au pur role-play (comprendre à la pure embrouille de DM) et se résumait un peu au Hack & Slash émerveillé. Je sais pas, je suis peut-être un nostalgique, mais pour des débutants, je trouvais ça parfait.
LES PERSONNAGES
5 joueurs entrent en scène, deux filles et trois types. Le groupe compte Bran le Béni, clerc humain ; Rude Boy, voleur humain, Marzipan, magicien humain et sa mule dont le nom m'échappe, Nistar, magicien humain itou et Nirilys, une elfe. Oui, Rude Boy, ça s'invente pas. Je me sentais déjà revenu à l'époque de la boîte ci-dessus et, dans mon for intérieur, j'exultais. Pas de guerrier donc.
LA PREMIERE PARTIE
ATTENTION SPOILER
Castle Zagyg c'est un immense château. Mais alors immense, dans les 300 pièces-cuisine avec des zones différentes partout et des intrigues à vous couper le souffle, enfin si on les travaille un bout, ou pas. Le DM a le choix de réserver certaines parties pour la suite ou de tout ouvrir et de laisser les joueurs gambader libres de leurs choix dans ce complexe gigantesque, ce que j'ai fait, me rappelant la phrase de Shunryu Suzuki "Si tu veux contrôler ta vache, laisse-la brouter dans un champ immense".
Après un périple long, éprouvant et pour tout dire un peu chiant marqué par un ou deux vagues combats réglés au sortilège de sommeil, voilà le groupe aux portes du château. Tout un tas d'options s'offrent à eux :
-Faire le tour
-Escalader une façade
-Tenter d'entrer par l'un des éboulis du mur d'enceinte
-Aller fouiner dans les cavernes du bas pour trouver une issue
-Voir ce qui se passe du côté des deux tours gigantesques du fond
-Passer par la herse, le pont-levis et l'entrée principale
Les voilà donc devant le pont-levis
.
Harangués par les brigands qui tiennent l'entrée, ils décident de les payer pour passer à l'intérieur. Truc de fou, ça marche et ils passent. Confiant dans leur succès, ils font de même avec la petite tribu goguenarde de gobelins qui tiennent l'entrée de l'autre côté du pont-levis et passent sans être inquiétés. Les voilà donc dans la cour, se dirigeant d'un pas rapide et décidé vers un bâtiment noir et carré entouré de statues de démons qui sent le mal à 200 mètres. Sur la porte du temple, un pentacle entouré de runes diaboliques et des deux côtés, des statues de démons de quoi... 3 mètres de haut ?
Les voilà en train d'essayer d'enfoncer la porte donc.
Or ladite porte est imprégnée d'un sortilège de confusion de masse. Le groupe commence à s'entretuer devant la porte, l'elfe exceptée qui recule vaillamment d'une trentaine de mètres. Une fois tout le groupe bavant, assommé ou laissé pour mort devant la porte, l'elfe se retrouve seule et songe qu'il est temps de chercher des secours. Y'avait pas des gobelins à l'entrée ?
Nirilys est donc devant les quartiers des gobs, les appelant à l'aide. Bien évidemment, les gobelins s'empressent d'aller saucissonner tout ça, Nirilys comprise, et de les mener dans l'une de leurs tours en attendant la pleine lune prochaine (soit deux jours après) pour les sacrifier au cours d'un rituel païen, abscons et sans doute érotique.
Le groupe se remet doucement, mais captif des gobs. A force de diplomatie, de maîtrise des langues étrangères et d'embrouille de DM, la magicien parvient à se trouver en position de lancer son charme personne sur le capitaine des gobs. Leur survie tient donc au jet de sauvegarde du capitaine gob que, pour mettre l'ambiance, je roule devant eux.
Il loupe et demande leur libération. Notre groupe parvient à s'enfuir, sans équipement et avec des points de vie ridicules, dans la confusion qui s'ensuit et se retrouve errant dans la cour du château, une petite tribu de gobs aux trousses. Les voilà donc fuyant, dans une allée remplie de maisons basses que les gobs ont transformées et boutiques, entrepôts et salles de garde. Toutes sauf une, que les gobs ont barrée de planches et maculée d'écritaux "DANGER".
Le groupe n'a pas vraiment le choix, c'est ça ou le pot-au-feu de la pleine lune, et entre. A l'intérieur, un fantôme file de la laine et commence à jouer au poltergeist pour les renvoyer. Bien entendu, les gobelins craignent cet endroit et ne les suivent pas. Et là, Bran le Béni, comme ça spontanément, annonce qu'il possède de la laine, me montre son équipement ("ben oui je pensais que mon personnage pouvait tricoter le soir") et nous dit qu'il offre la laine au fantôme. Et là, paf, c'est pile le truc que feu Gygax avait prévu pour rendre le fantôme amical. Le scénario prend une tournure surnaturelle.
Le groupe est donc à l'abri des gobelins et dispose d'un refuge au sein même des murs du château, c'est déjà mieux que ce à quoi beaucoup peuvent prétendre, dixit Gygax. Je suis fier de mes débutants d'un coup.
Une fois les gobelins déçus revenus dans leurs quartiers, l'heure de l'exploration sonne à nouveau et voilà le groupe reparti avec des armes improvisées jusqu'à l'armurerie des gobs, qu'ils pillent sans vergogne.
En fouinant, ils trouvent une statue de Zagyg plantée au beau milieu de la cour. Au sommet de son bâton, un orifice vacant, sans doute laissé par une gemme volée ou perdue.
Fouinant encore, ils découvrent une tour envahie de toiles d'araignée que Rude Boy escalade avec une torche. Parvenu en haut de la tour sans toiture, il allume la torche et met le feu aux toiles pendant que le reste du groupe enfonce la porte du bas.
Dans ces conditions, le combat contre les araignées tourne à leur avantage et à force de recherches, et surtout d'un sortilège de détection de la magie bien opportun, ils découvrent la gemme manquante parmi les vestiges calcinés des toiles.
Il est minuit, et les voilà devant la statue. Marzipan incruste la gemme dans l'orifice vacant, et la statue bascule en arrière, laissant place à un tube de lumière rouge qui monte jusqu'au ciel. Marzipan y pénètre et disparaît.
Je me tourne vers les autres joueurs, lançant :
-Vous le suivez ?
Et ça tergiverse. Et ça veut retourner voir le fantôme pour en parler avec lui en commentant les dernières pensées d'Heidegger. Et le rayon-tube ne dure que 8 rounds. Et ils ne le savent pas.
Ils décident de retourner voir le fantôme sous les éructations du joueur de Marzipan. Gentil, je leur décrit le rayon qui décline et va disparaître tandis qu'ils commencent à s'éloigner. Ils n'ont plus le choix, c'est maintenant ou jamais. Ils courent comme des dératés et parviennent à tous entrer dans le rayon avant qu'il ne s'efface totalement.
Et se retrouvent...
Suite au prochain épisode !
PS. Si quelqu'un peut m'indiquer les balises à utiliser pour masquer un spoiler, j'édite de suite.
Alors c'est quoi ?
Castle Zagyg c'est ça :

La toute dernière campagne de Gygax pour Castles & Crusades. Elle est sortie en spam quelques mois avant sa mort et a été retirée par la famille presque instantanément. Du coup, c'est devenu un collector immédiat. Je n'imaginais même pas pouvoir mettre la main dessus jusqu'au jour où je l'ai trouvée, dans une boîte toute défoncée, et donc à la moitié du prix normal dans une boutique. Le même jour, elle se vendait autour de 150 sur Ebay... Y'a des jours.
Tout ça tombe pile au moment où je dois initier au JDR une bande d'amis encore tout vierges et innocents (vous comprendrez en lisant le CR) et je me décide donc pour une adaptation de Castle Zagyg à Labyrinth Lord.
Labyrinth Lord, c'est ça :

Et c'est en gros la même chose que ça :

Un système sans compétences donc, ou presque, où tout se réglait encore au pur role-play (comprendre à la pure embrouille de DM) et se résumait un peu au Hack & Slash émerveillé. Je sais pas, je suis peut-être un nostalgique, mais pour des débutants, je trouvais ça parfait.
LES PERSONNAGES
5 joueurs entrent en scène, deux filles et trois types. Le groupe compte Bran le Béni, clerc humain ; Rude Boy, voleur humain, Marzipan, magicien humain et sa mule dont le nom m'échappe, Nistar, magicien humain itou et Nirilys, une elfe. Oui, Rude Boy, ça s'invente pas. Je me sentais déjà revenu à l'époque de la boîte ci-dessus et, dans mon for intérieur, j'exultais. Pas de guerrier donc.
LA PREMIERE PARTIE
ATTENTION SPOILER
Castle Zagyg c'est un immense château. Mais alors immense, dans les 300 pièces-cuisine avec des zones différentes partout et des intrigues à vous couper le souffle, enfin si on les travaille un bout, ou pas. Le DM a le choix de réserver certaines parties pour la suite ou de tout ouvrir et de laisser les joueurs gambader libres de leurs choix dans ce complexe gigantesque, ce que j'ai fait, me rappelant la phrase de Shunryu Suzuki "Si tu veux contrôler ta vache, laisse-la brouter dans un champ immense".
Après un périple long, éprouvant et pour tout dire un peu chiant marqué par un ou deux vagues combats réglés au sortilège de sommeil, voilà le groupe aux portes du château. Tout un tas d'options s'offrent à eux :
-Faire le tour
-Escalader une façade
-Tenter d'entrer par l'un des éboulis du mur d'enceinte
-Aller fouiner dans les cavernes du bas pour trouver une issue
-Voir ce qui se passe du côté des deux tours gigantesques du fond
-Passer par la herse, le pont-levis et l'entrée principale
Les voilà donc devant le pont-levis

Harangués par les brigands qui tiennent l'entrée, ils décident de les payer pour passer à l'intérieur. Truc de fou, ça marche et ils passent. Confiant dans leur succès, ils font de même avec la petite tribu goguenarde de gobelins qui tiennent l'entrée de l'autre côté du pont-levis et passent sans être inquiétés. Les voilà donc dans la cour, se dirigeant d'un pas rapide et décidé vers un bâtiment noir et carré entouré de statues de démons qui sent le mal à 200 mètres. Sur la porte du temple, un pentacle entouré de runes diaboliques et des deux côtés, des statues de démons de quoi... 3 mètres de haut ?
Les voilà en train d'essayer d'enfoncer la porte donc.
Or ladite porte est imprégnée d'un sortilège de confusion de masse. Le groupe commence à s'entretuer devant la porte, l'elfe exceptée qui recule vaillamment d'une trentaine de mètres. Une fois tout le groupe bavant, assommé ou laissé pour mort devant la porte, l'elfe se retrouve seule et songe qu'il est temps de chercher des secours. Y'avait pas des gobelins à l'entrée ?
Nirilys est donc devant les quartiers des gobs, les appelant à l'aide. Bien évidemment, les gobelins s'empressent d'aller saucissonner tout ça, Nirilys comprise, et de les mener dans l'une de leurs tours en attendant la pleine lune prochaine (soit deux jours après) pour les sacrifier au cours d'un rituel païen, abscons et sans doute érotique.
Le groupe se remet doucement, mais captif des gobs. A force de diplomatie, de maîtrise des langues étrangères et d'embrouille de DM, la magicien parvient à se trouver en position de lancer son charme personne sur le capitaine des gobs. Leur survie tient donc au jet de sauvegarde du capitaine gob que, pour mettre l'ambiance, je roule devant eux.
Il loupe et demande leur libération. Notre groupe parvient à s'enfuir, sans équipement et avec des points de vie ridicules, dans la confusion qui s'ensuit et se retrouve errant dans la cour du château, une petite tribu de gobs aux trousses. Les voilà donc fuyant, dans une allée remplie de maisons basses que les gobs ont transformées et boutiques, entrepôts et salles de garde. Toutes sauf une, que les gobs ont barrée de planches et maculée d'écritaux "DANGER".
Le groupe n'a pas vraiment le choix, c'est ça ou le pot-au-feu de la pleine lune, et entre. A l'intérieur, un fantôme file de la laine et commence à jouer au poltergeist pour les renvoyer. Bien entendu, les gobelins craignent cet endroit et ne les suivent pas. Et là, Bran le Béni, comme ça spontanément, annonce qu'il possède de la laine, me montre son équipement ("ben oui je pensais que mon personnage pouvait tricoter le soir") et nous dit qu'il offre la laine au fantôme. Et là, paf, c'est pile le truc que feu Gygax avait prévu pour rendre le fantôme amical. Le scénario prend une tournure surnaturelle.
Le groupe est donc à l'abri des gobelins et dispose d'un refuge au sein même des murs du château, c'est déjà mieux que ce à quoi beaucoup peuvent prétendre, dixit Gygax. Je suis fier de mes débutants d'un coup.
Une fois les gobelins déçus revenus dans leurs quartiers, l'heure de l'exploration sonne à nouveau et voilà le groupe reparti avec des armes improvisées jusqu'à l'armurerie des gobs, qu'ils pillent sans vergogne.
En fouinant, ils trouvent une statue de Zagyg plantée au beau milieu de la cour. Au sommet de son bâton, un orifice vacant, sans doute laissé par une gemme volée ou perdue.
Fouinant encore, ils découvrent une tour envahie de toiles d'araignée que Rude Boy escalade avec une torche. Parvenu en haut de la tour sans toiture, il allume la torche et met le feu aux toiles pendant que le reste du groupe enfonce la porte du bas.
Dans ces conditions, le combat contre les araignées tourne à leur avantage et à force de recherches, et surtout d'un sortilège de détection de la magie bien opportun, ils découvrent la gemme manquante parmi les vestiges calcinés des toiles.
Il est minuit, et les voilà devant la statue. Marzipan incruste la gemme dans l'orifice vacant, et la statue bascule en arrière, laissant place à un tube de lumière rouge qui monte jusqu'au ciel. Marzipan y pénètre et disparaît.
Je me tourne vers les autres joueurs, lançant :
-Vous le suivez ?
Et ça tergiverse. Et ça veut retourner voir le fantôme pour en parler avec lui en commentant les dernières pensées d'Heidegger. Et le rayon-tube ne dure que 8 rounds. Et ils ne le savent pas.
Ils décident de retourner voir le fantôme sous les éructations du joueur de Marzipan. Gentil, je leur décrit le rayon qui décline et va disparaître tandis qu'ils commencent à s'éloigner. Ils n'ont plus le choix, c'est maintenant ou jamais. Ils courent comme des dératés et parviennent à tous entrer dans le rayon avant qu'il ne s'efface totalement.
Et se retrouvent...
Suite au prochain épisode !
PS. Si quelqu'un peut m'indiquer les balises à utiliser pour masquer un spoiler, j'édite de suite.