JoKeR a écrit : ↑mer. avr. 07, 2021 12:30 am
la question de l'influence yakuza en Corée est intéressante. Les relations entre les deux pays sont très complexes et conflictuelles. Il y a beaucoup d'hostilité mais aussi beaucoup de liens, notamment économiques. Donc une présence ou une influence ne serait pas étonnante. Mais probablement pas de contrôle territorial.
Et vice et versa on dirait !
Je m'excuse d'avance de ne pas trouver de bonne source mais j'avais entendu parler de la "mafia coréenne" au Japon (j'utilise les guillemets car je n'ai justement pas d'éléments permettant de la qualifier de mafia selon la définition), les Kkangpae. Elle aurait profité de la désorganisation d'après guerre pour s'implanter dans l'archipel avant de se heurter aux clans yakuzas locaux, eux aussi en pleine expansion. J'ai l'impression qu'elle aurait plutôt tendance à être féodée (il y a sans doute un terme plus juste) voir absorbée par les clans locaux. Au point qu'on trouve beaucoup de coréens chez les yakuzas. Le photographe Yang Seung Woo, ancien criminel, donne un aperçu assez intime de ce milieu (ce qui permet de constater qu'en plus des maisons de jeu, qui sont souvent tenues par des coréens, les Kkangpae touchent aussi à la prostitution).
Dans un touuuuut autre registre et pour ce qui est du sol Coréen, j'ai trouvé ces deux figures : Kim Jwa-jin et son fils Kim Du-han. Dû à leur aura, beaucoup de points sur leur vie et leur impact sur les organisations criminelles coréennes sont très romancés, romantiques, que dis-je ? Romanesques ! ^^ Mais c'est peut-être là où on peut rejoindre le JdR car il y a dans leur bio un sacré paquet d'aventures et dans leur caractère une bonne source d'inspiration pour vos personnages.
Kim Jwa-jin
Leader indépendantiste à l'époque de l'occupation japonaise, le destin et les valeurs de Kim Jwa-jin se sont forgés au croisement du crime, de l'anarchisme et de la lutte pour l'indépendance. Issu de la petite noblesse, la légende raconte qu'à l'âge de 18 ans il serait devenu le premier propriétaire à émanciper ses serfs. Dans les années 10, il monte de fausses sociétés et plusieurs escroqueries pour financer la lutte pour l'indépendance. Selon les Kkangpae, il aurait mené la lutte anti-japonaise aussi sur le front criminel, tentant de s'opposer à l'implantation des yakuzas. Mais il est surtout connu pour ses victoires de guérilla anti-japonaise qui lui vaudront d'être assassiné en 1925 par l'occupant.
Un bon exemple de l'archétype romantique du bandit idéaliste.
Kim Du-Han
Fils illégitime du précédent, Kim Du-han se garde bien de suivre le destin de martyr de son père. A la libération, il ira même jusqu'à collaborer avec la dictature pour purger la Corée du Sud des communistes. Son enfance est également aux antipodes. Manquant d'être vendu comme esclave par son oncle, il connaît la mendicité avant de gravir à la force de ses poings les premiers échelons de sa carrière de criminel. Il s'illustre également dans les guerres de gangs contre les yakuzas (
la légende raconte qu'il aurait été capable d'éliminer tout un gang à lui tout seul à mains nues !). Mais ce sont surtout son charisme et son machiavélisme qui le placeront à la tête de la mafia coréenne dans les années 50 et 60. Après la dictature, il devient député et son ombre plane sur chacun des nombreux scandales de corruption de la jeune République mais, autant à l'aise sur le plan médiatique que sur les plans criminel, économique et politique, il conserve une popularité à toute épreuve grâce aux nombreux films et
dramas à sa gloire.
Un personnage qui parvient à condenser en lui-même les archétypes du patron multimillionnaire, du politicien corrompu et imbu de son image, du capo del tutti capi parti de rien pour arriver au sommet et du street fighter en costume rayé.
Voilà pour votre curiosité ou votre prochain scénar dans les bas-fonds de Seoul ^^
Et si je peux me permettre de te solliciter à mon tour JoKer ^^, j'en profiterais bien pour te demander si tu n'aurais pas des informations ou des ouvrages à me conseiller sur les milieux du crime parisien entre la fin du Second-Empire et le début de la IIIème République ?
Je me suis un peu renseigné sur les apaches, mais c'est un phénomène plus lié à la Belle Époque qui commence juste après la période qui m’intéresse.
Je me suis procuré
l'Atlas du Crime à Paris : du Moyen-Âge à nos jours de Dominique Kalifa et Jean-Claude Farcy, mais j'ai peur qu'il survole la période en se concentrant sur les transformations dans les domaines de la presse et de la police et pas tant des milieux criminels en eux-même.