Spécial Lucio Fulci !
Le Venin de la peur (1971) : Carole rêve qu'elle couche avec Julia, sa voisine à la vie dissolue, puis qu'elle la tue. Le lendemain, elle est retrouvée morte, comme dans le cauchemar. Est-ce que Carole est une meurtrière ?
Pour commencer, le titre français ne veut pas dire grand chose ; l'original non plus remarque :
Una lucertola con la pelle di donna (un lézard avec la peau d'une femme). En VF le film s'est aussi appelé
Carole,
La Femme-serpent et
Les Salopes vont en enfer (pour une version tardive avec ajout de scènes pornographiques) !
Fulci s'essaye au giallo, mêlé de polar et de psychédélisme typique des 70's. C'est pas mal, mais trop bavard, et j'ai assez rapidement compris le pourquoi du comment. Pas dans les détails bien sûr, l'intrigue et les personnages étant un peu plus fouillés que la moyenne du genre, mais ça retourne pas non plus le cerveau et c'est plutôt basique.
Restent quelques belles scènes comme les rêves érotico-psychédéliques de Carole, ou encore la longue traque de cette dernière par un tueur masqué dans un immense bâtiment vide. Sinon rien d'inoubliable.
La Longue Nuit de l'exorcisme (1972) : dans un petit village du sud de l'Italie, des enfants sont assassinés. Les Carabiniers, le curé local et un journaliste venu de Milan mènent l'enquête.
Alors là pour le titre VF c'est le jackpot, il n'a aucun sens puisqu'il n'est à aucun moment question d'exorcisme et que la plus grande partie de l'histoire se déroule sous un soleil de plomb. Le titre original,
Non si sevizia un paperino (On ne torture pas un caneton) semble à première vue Kamoulox mais s'explique en voyant le film.
Celui-ci, il est vraiment bien, je suis content de l'avoir découvert. Fulci reprend les codes du giallo en situant l'intrigue dans le sud rural de l'Italie des années 70. C'est un décor aride et hostile bien loin de la modernité des grandes villes, et cette opposition est au centre du film. L'autoroute qui passe non loin du village, filmée comme une immense cicatrice qui traverse la nature, est un des signes de cette modernité et de cette opposition, tout comme la jeune, belle et pas si innocente héritière délurée qui essaie maladroitement de s'intégrer au village ou les croyances et les actions des locaux qui ne prêtent guère attention à l'enquête officielle des Carabiniers.
L'ambiance est poisseuse et désespérée, la sueur et le sang sont omniprésents et les meurtres d'enfants vont entraîner d'autres événements dramatiques, permettant à Fulci de filmer quelques scènes choc
Ça peut peut-être intéresser du monde : j'ai vu ces deux Fulci, et une grande partie des derniers films dont j'ai fait un retour ici, sur
Filmo. J'en ai marre de Netflix, mon seul abonnement télé que je vais encore garder le temps de voir les derniers trucs qui m'intéressent, je cherchais donc autre chose et Filmo m'a bien plu. Un mois gratuit puis 6 € et quelques, pas de pub, et des tonnes de films intéressants. Il y a des poids lourds (Quentin Tarantino, Wes Anderson, David Cronenberg...), des cinéastes connus dont les œuvres sont pas toujours facilement trouvables (Mia Hansen-Love, Agnès Varda, Yórgos Lánthimos...) et plein de curiosités, anciennes ou plus récentes, parfois franchement obscures.
Un truc que j'aime beaucoup, c'est qu'ils proposent des "compiles" thématiques pour découvrir des films. Des exemples :
Après la mort :
Beyond Re-animator,
Nekromantik,
Nekromantik 2,
Io zombi tu zombi lei zombi,
Danse macabre,
Thanatomorphose,
Le Carnaval des âmes,
Le Manoir de la terreur.
80 ans du débarquement :
Il faut sauver le soldat Ryan,
Le Jour le plus long,
Stalag 17,
Patton,
Un jour parmi tant d'autres.
Chefs-d'œuvre européens :
Le Cri,
L'Ange bleu,
Nosferatu le vampire,
Les Enfants du paradis,
Umberto D.,
Les Fraises sauvages,
Un chien andalou,
Le Cuirassé Potemkine.
Etc.
Moi qui adore me faire des sélections de films thématiques, là je suis servi.
