Blades in the Dark - le krou (© Go@t) est dans la place!

[Arkham]

Hello

Perso j'ai tendance à limiter les jets de dés même dans Blades et que ce ne soit jamais ou presque un "oui" ou "non" simple.
Dans ton exemple, j'aurais plutôt utilisé le lancer de dés (le consort initial) pour voir dans quelle mesure cela allait mettre les joueurs dans la panade - puisque c'est quand-même le grand principe du jeu.

Donc les choix auraient été entre :
- le marchand prend la mouche et sous couvert de réfléchir à la proposition alerte en fait la faction rivale
- le marchand demande un service en échange (potentiellement un début de mission ou d'intrigue)
- une autre faction est déjà sur le coup (rivalité, entente, trahison...)
- le marchand accepte et propose même de prendre en plus son cousin... qui devient vite une source d'ennui (connu des Blue coats ...)

Bref, les possibilités sont variées et le scénar se construit ensuite tout seul en fonction de l'imagination des joueurs et de leur infinie capacité à imaginer des solutions désastreuses

En espérant ne pas être hors sujet par rapport à ta question...

[Lucide]

Exemple concret :
Le gang des PJ veut convaincre un marchand socialement de se mettre à leur service comme receleur et donc d'arrêter de travailler pour une faction adverse (ici on est dans un score d'augmentation de "claim").

Quel genre de rebondissement utiliseriez-vous pour éviter la mission réglée en 1 jet de dé ?
PJ : rejoins nous !
MJ: lance Consort
PJ : 4
MJ : Le marchand te dit d'accord mais il faut d'abord le dédommager avec 2 coin.
PJ : Je refuse cette condition
MJ : Lance resolve
PJ : 4
MJ ; Tu prend 2 stress, il accepte sans condition.
Fin de la mission....

La première chose qui me vient à l'esprit est pourquoi le receleur est si enclin à arrêter de travailler avec l'autre faction, l'équipe de PJ peut être aussi doué à Consort qu'elle le veut, jamais un bon receleur basera une décision de bizness sur... Déjà là sur ton exemple, le "Rejoins-nous" pour moi ne déclencherait jamais un Consort, au minimum les PJ devraient créer les bonnes conditions, genre l'emmener faire la fête ou autre chose (fonction de ce qu'ils savent sur le receleur et si tu veux être vache, il peut avoir des goûts un peu difficiles à satisfaire, ce qui serait la première complication), et je doute que ça suffirait à le convaincre (mais ça le mettrait dans de bonnes conditions).
Si c'était moi le MJ, je commencerai par mettre une horloge pour l'amadouer et une autre pour le convaincre de lâcher l'autre faction, et ensuite suivant les différents jets des complications pourraient se rajouter.

Pour le downtime, ça dépend des groupes, si ton groupe est surtout intéressé dans les jobs, le downtime peut être rapide.
Autrement impose le roleplay, chaque action du downtime doit avoir une raison dans la fiction et donc c'est potentiellement une scène à jouer, qui pourrait possiblement amener autre chose au passage : tout ce dont on est sûr, c'est que le joueur pourra faire son jet de downtime à un moment donné, mais d'autres jets peuvent être nécessaires avec d'éventuelles complications.
Aussi le downtime c'est le moment où les entanglements vont se manifester et que les pj peuvent apprendre ce que font les autres factions, en particulier celles qui ont été la cible des pj et cherche peut-être à se venger.
Enfin, le downtime, c'est le moment où les joueurs prennent la main, ils peuvent montrer une autre facette de leurs personnages ou insister sur ce qui les motivent. C'est à eux de mettre en avant leur personnage.

[Anatta]

Petites questions de mastering.




Autre question ?

Comment gérez vous les "score" sociaux ? Quels genre de rebondissement utilisez vous dans un échange social sur des réussites partielles ?

Si je vois plein de rebondissement possible dans une mission social où il faut approcher et convaincre un noble dans un bal masqué, j'ai plus de mal avec de "simple" mission de négo.

Exemple concret :
Le gang des PJ veut convaincre un marchand socialement de se mettre à leur service comme receleur et donc d'arrêter de travailler pour une faction adverse (ici on est dans un score d'augmentation de "claim").

Quel genre de rebondissement utiliseriez-vous pour éviter la mission réglée en 1 jet de dé ?
PJ : rejoins nous !
MJ: lance Consort
PJ : 4
MJ : Le marchand te dit d'accord mais il faut d'abord le dédommager avec 2 coin.
PJ : Je refuse cette condition
MJ : Lance resolve
PJ : 4
MJ ; Tu prend 2 stress, il accepte sans condition.
Fin de la mission....

Si c'est une "mission" pourquoi tu résous ça en une seule action ?
A minima utilise un compteur (de 6 ou 8 ) et ne restreins pas l'espace et la temporalité de la "mission" à une zone et/ou des moments rapprochés. Tu peux étaler tout ça sur plusieurs scènes, sur plusieurs jours, etc... un coup les pjs se déguisent pour le menacer, un coup ils placent chez lui de fausses preuves accablantes contre la faction adverse ainsi qu'un fantôme pour pourrir ses nuits, etc. Il y a de quoi faire. Ce n'est pas parce qu'un score est supposé social qu'on ne peut pas déployer toute la gamme des actions pour parvenir à l'objectif.

Typiquement tu peux voir ça comme du long-term project joué en mission plutôt qu'en downtime.
EDIT: ou plus simplement comme un long-term project en dowtime réellement joué. La différence avec une mission étant l'absence de débrief.
 

[Mat]

Mon exemple de "négociation" était à dessin très simpliste voir très mauvais au niveau RP des PJ, pour voir se que vous aviez en tête.
Mais il n'empêche que comme @Meuh j'ai du mal à trouver des bonnes idées pour mettre en situation ce genre de "conversion".

Si je résume vos (très bon) conseils :

- La nego de base avec le PNJ envoie les PJ sur une mission d'un autre type.
- Créer les conditions pour amadouer la cible est une bonne entrer en matière (j'aime beaucoup l'idée de se plier aux désirs festif du PNJ)
- Une "mission" n'est pas tenue à une unité de temps ni de lieu.

Donc sur une mission au départ sociale, l'escalade narrative peut nous emmener en cours de route sur tout autre chose.

Maintenant, pour continuer sur la lancée, j'aimerai circonscrire la mission social au "dialogue".

S'il me vient facilement à l'esprit comment faire tenir en plusieurs clock et passe d'arme un combat à l'épée dans une ruelle sombre, comment géreriez-vous un échange verbale tendu ? Pensez-vous qu'il soit possible d'émuler avec cette mécanique des dialogues tendus comme dans, par exemple, la série Black Sails  ?

 

[Anatta]

Mais il n'empêche que comme @Meuh j'ai du mal à trouver des bonnes idées pour mettre en situation ce genre de "conversion".

C'est plus aux joueurs d'en avoir. Ça peut sembler être une lapalissade mais c'est particulièrement vrai dans ce jeu. Pose leur des questions à chaque fois que tu commences à t'en poser.

[Lucide]

Pour du purement verbal, si tu veux que ça claque, tu peux faire prendre l'initiative au PNJ, peut-être qu'il lui aussi renseigné sur les PJ et peut leur ressortir leurs fiascos et autres casseroles, provoquer certains des PJ (et les obligeant à faire un jet de résistance s'ils veulent garder leur calme ou réussir à reprendre le contrôle de la conversation).
Et pose des questions au PJ, demande-leur comment dans la même situation ils réagiraient à leurs arguments, s'ils ont l'impression que ça se passe trop bien, leur demander si ce receleur n'est pas trop facile à manipuler et qu'un beau jour c'est eux qui se retrouveront trahi, qu'est-ce qu'ils comptent faire ? Trouver un receleur plus fiable ou continuer avec celui-là ?
Pour un dialogue tendu, il faut que tu réfléchisses aux conséquences possibles : le receleur avertit l'autre faction de votre tentative, il vous pourrit parmi tous les receleurs du quartier, votre réputation est entachée. Aussi mettre les PJ face à des choix difficiles : tu peux continuer cette conversation tendue et risquer de t'aliéner le receleur ou éviter d'en arriver à un point de non-retour, mais la rumeur de comment tu t'es fait fermer le caquet va se répandre.
Peut-être aussi une horloge montrant le mécontentement du receleur pourrait aider à instiller de la tension, si jamais elle est complète avant celle de la mission, c'est perdu.

[bheng]

Pour le downtime, J. H. avait effectivement répondu sur G+. Pour éviter de tomber dans le jeu de plateau, il faut se rappeler le principe "fiction first" et refuser tout move qui n'a pas été amené d'abord par la narration.

Pour les scores sociaux, je procéderai par enjeux multiples, éventuellement soutenus à coup de clock.
Par exemple ton marchand, il faut :
-éveiller son intérêt/son attention, prouver ta valeur.
-le rassurer sur sa sécurité (la concurrence aime rarement les traîtres.
-connaître son prix (et il peux y avoir des sous catégories : services et salaires).
-le tout avant d'avoir rempli la clock "le marchand appelle ses boss".

Côté conséquences...
-le marchand peu avoir plus d'exigences
-un témoin peut intervenir (par exemple vouloir se faire acheter son silence)
-le marchand peut être lié à une tierce partie (par les liens sociaux ordinaires ou par le jeu des factions).
-une autre partie peut s'inviter physiquement dans la négociation (démonstration de force des patrons, agressions d'un autre gang, contre proposition d'un concurrent).
-c'est l'occasion en or de filer à un PJ une excellente raison de faire capoter la mission pour assouvir un objectif personnel (comment, c'est le frère de l'assassin de mon amant? Je lui fume sa gueule !)

Le tout en restant sur une simple discussion, sans changer de lieu ou de temps (ce qui ouvre encore plus de possibilités).

[Lucide]

Un autre truc sur les scores sociaux : les enjeux semblent souvent moindres, en particulier les risques en cas d'échec, donc c'est moins excitant et qui dit moins de risques, dit moins d'obstacles possibles et des scores plus courts et potentiellement moins intéressants.
Pour éviter cela, les horloges me semblent une bonne solution pour bien montrer aux joueurs que même s'ils ont peu de chance de se faire tuer lors de la négociation, chacune de leur parole a des conséquences. Si en début de mission, tu poses une horloge Mécontentement et une autre Haine (par exemple), d'un coup les joueurs vont entamer ces négociations comme s'ils étaient sur le point de dévaliser les coffres d'une faction ennemie.
Au fond la cible d'un score social peut être vu comme le coffre d'un score classique, il va falloir passer ses premières sécurités (amadouer le receleur), s'approcher du coffre (l'intéresser à votre proposition), ouvrir le coffre (trouver le bon levier pour le convaincre) et enfin partir avec le magot (s'assurer qu'il ne soit pas tenté de retourner vers l'autre faction), sachant qu'à tout moment vous pouvez être détecté (horloge mécontentement) et subir d'amères conséquences (horloge Réputation entachée).

[Anatta]

et si ça foire faites péter le coffre

[Lucide]

Sauf que pour score social, faire péter le coffre n'est pas un option (ou alors c'est moi qui ne voit pas comment appliquer la métaphore autrement que littéralement ) : l'équipe n'obtient pas le receleur désiré et la faction pour laquelle il travaillait va vouloir se venger.
Comme je le disais dans mon message précédent, les scores sociaux semblent moins risqués, donc moins excitants, il faut ainsi balancer des conséquences bien dures, ou plutôt plus globales : un coup d'épée dans le ventre c'est douloureux, mais limité, alors qu'une réputation entachée (ou la mort d'un receleur avec des contacts) c'est plus difficile à guérir.

[Mat]

Cool merci pour tout ces conseils.

ça donne envie de monter un crew de baratineur / arnaqueur.

[Lucide]

Tiens sur ce point, un crew de Grifter (arnaqueur) devrait voir le jour par Rob Wieland. En attendant Rob Donoghue a fait deux articles sur son blog sur comment faire des arnaques de grandes ampleurs à Blades in the Dark (ici et là), et en cherchant sur twitter on peut trouver une conversation entre John Harper, Rob Donoghue et Rob Wieland sur comment mener des arnaques à Blades in the Dark, en particulier John Harper y dit qu'avec le playset Grifter il faudra ajouter un essai sur comment les gérer, car Blades vanilla, avec ces brigands, ne supporte pas bien les arnaques trop élaborées.

[Anatta]

Sauf que pour score social, faire péter le coffre n'est pas un option (ou alors c'est moi qui ne voit pas comment appliquer la métaphore autrement que littéralement )

"Elle est sympa votre échoppe mais vous avez pensez à la pierre ? Nan parce que le bois ça brule..."
(et autre coupage de doigts.)
Le risque étant une visite de ses soutiens actuels, lesquels mettront en pratique ces mêmes méthodes mais cette fois sur les PJs.

[Rolapin]

Très chouette conversation et effectivement plein de bonnes idées, notamment Bheng et son détail de la séparation en plusieurs enjeux.
Continuez, continuez

[Cyrano]

À propos des léviathans, il est dit dans le livre de base que personne ne connait leur réelle forme ("No one knows the true shape of these horrors that dwarf the largest iron ships. Only a small portion may be glimpsed when they crest the surface of the ink-dark sea, drawn by electroplasmic lures." page 212). Je me demandais donc comme l'huile était récoltée. La bête vivante est-elle drainée en mer ? Est-elle tuée et s'est sa carcasse flotante que l'on dépèce autant que possible ?