Tout autour d'eux, dans la lueur des torches ou des projecteurs des exosquelettes, les moudjahidine gisent par centaines : ceux qui ne s'étaient pas effondrés sous l'effet de la chaleur et du manque d'O² succombent à la surchauffe de leurs implants cybernétiques ou au "syndrome d'irradiation aiguë".
(En moins d'une minute, Vlad vient de prendre pour longtemps la tête du "body-count" de cette campagne avec un peu plus de 1.000 morts, dont pas loin de 800 pirates : oups.)
À l'extérieur, le vaisseau de la princesse druze vient de se rallumer et, comme promis, ouvre le feu sur... un peu tout le monde, en fait.
Le Sàlang d'Al Saafin riposte, les autres vaisseaux encore fonctionnels s'en mêlent (car tous les équipages n'ont pas cru les PJ, et certains astronefs ont définitivement grillé) et une bataille spatiale complètement chaotique s'engage.
Quand Hansou redémarre la Chimère pour la mettre à l'abri, il constate qu'une bonne partie des appareils de bord ont cramé : il arrive à utiliser sa console (et Belinda) pour diriger à peu près les propulseurs d'appoint et bouger lentement, mais le vaisseau n'a plus de "vraie" propulsion, plus d'armement, plus trop de senseurs et plus de boucliers.
Par contre, bien au milieu du champ de bataille et complètement inerte depuis l'EMP, le Secutor XXXIV se fait perforer de toutes parts : les débris et les corps des médians (dont beaucoup avaient déjà été tués par le gaz neurotoxique de Vlad) se répandent dans l'espace... et ça fait déjà bien plaisir.
S'ouvrant un passage à coups d'explosifs (aux détonateurs soigneusement démontés avant l'impulsion et remontés ensuite) à travers les passages condamnés par la PatrOb, Harmonie, Jackson et "Marcus" pénètrent dans la centrale sans rencontrer tellement de résistance.
Au milieu de dizaines de Médians décédés les yeux exorbités et la bave aux lèvres, les Chiméronautes ne tombent que sur quelques techniciens et de rares miles qui avaient revêtu des scaphandres pour aider au chargement du Secutor, deux laborantins enfermés dans une "salle blanche", un malheureux blessé d'un combat précédent qui était déjà sous respirateur... Tous sont rapidement et impitoyablement abattus.
Au grand dam d'Harmonie, tout les supports de données (numériques ou magnétiques) utilisés par les médians semblent avoir grillé eux aussi : non seulement la mémoire de la fréquence fantôme mais aussi tous les dossiers sur Novum Aurora sont probablement perdus...
Atteignant le cœur du réacteur et sa salle de contrôle entièrement étanche, les trois PJ sont par contre accueillis au fusil d'assaut : à l'intérieur, une poignée de techniciens et quelques soldats vont se battre jusqu'à la mort, dispensée par Jackson à coups de lance-grenades.
"Mais t'es con ?! Comment on va relancer le réacteur si tu défonces les appareils avec ton engin de bourrin ?!? râle Harmonie pendant que Marcus manie l'extincteur.
_Oui bon ben heu... désolé... J'ai eu une mauvaise journée.
_Ah tiens ? Moi je la trouve splendide, cette opération !"

C'est alors qu'un pas titubant résonne dans le couloir d'accès : horrifiés, les PJ découvrent une espèce d'affreux cyber-zombie ! Apparemment un pirate mort depuis déjà quelques heures et approximativement animé par ses seuls membres cybernétiques, le cyber-mort-vivant trébuche lamentablement jusqu'à un intercom et y branche un curieux appareil avec force tremblements et mouvements désordonnés :
"Je vous conseille de refermer la porte blindée et de vous éloigner pendant que je réactive le réacteur, énonce alors tranquillement la voix féminine de Kay (qui n'a plus rien de commun avec celle de Tang'Ho) : Merci de votre aide, j'ai maintenant la station bien en main et de multiples "drones" à ma disposition, mais beaucoup de réparation devant moi...
_Ouuuuuuups !" font les Chiméronautes, alors que d'autres cyber-zombies se traînent dans la salle de contrôle et commencent à s'emparer des outils nécessaires. Complètement flipés par cette vision de cauchemar, les PJ s'enfuient sans demander leur reste.
Ils rejoignent bientôt le souk où d'étranges chocs sourds résonnent au loin (?) et quelques pirates gémissent dans l'obscurité (ou convergent d'un pas chancelant vers la centrale, mais les PJ préfèrent ne pas aller vérifier s'ils sont "effectivement vivants" ou réanimés par la nécro-IA...) et le groupe d'assaut retrouve le reste de ses camarades : Vincent n'est toujours pas un légume mais il a les yeux injectés de sang, des tremblements nerveux, il vomit spasmodiquement et souffre d'une migraine affreuse malgré les antalgiques que Wendy lui a injecté ; Vlad a été sorti du sas inconscient mais vivant, malgré les dommages subis par son scaphandre quand sa "bombe" EMP lui a effectivement explosé dans le groin alors qu'il était déjà assommé par l'onde magnétique.
Hansou les contacte alors pour leur donner des nouvelles du dehors. Les pirates ont à peu près fini de s'entretuer, notamment :
le Galatea de Vivian Sorkin s'est arraché par le vortex dès que le petit Secutor qui en barrait le passage eut explosé sous les attaques du Sàlang d'Al Saafin, le destroyer Asmahan de la princesse et le destroyer Mawlid d'Ali Zayn se sont entre-détruis (le vieux bey y est resté, d'après la radio), l'explosion de ce dernier a éventré le Malag voisin (c'pas grave, c'était des Kharidjites d'une faction mineure) et gravement endommagé l'Amadou Bamba du Marabout (dont on est pour l'instant sans nouvelles), tout le secteur est encombré de débris tournoyants qui percutent régulièrement la coque de la station ("Ah, c'était ça les bruits...") et même la frégate sur-armée d'Al Saafin, grand gagnant de la bagarre générale, a encaissé de sévères dommages.
À bord de la Chimère, c'est pas la fête non-plus... D'abord, le vaisseau et une grande partie de l'équipement qu'il contenait sont donc largement en rade, le pire étant la "colonne de NoL" (générant le champ de neutrinos nécessaire au saut quantique) qui a cramé au delà de toute réparation possible : La Chimère est donc coincée sur Naïn-Naïn jusqu'à nouvel ordre (quoique son propre réacteur à hydrogène fonctionne encore : c'est solide le matos médian). Hansou est à peu près dans l'état de Vincent, c'est à dire notamment qu'il a détruit sa broche neurale et qu'il ne pourra plus se connecter à un appareil avant qu'on la remplace (ce qui est une opération chirurgicale délicate) : il est donc désormais inutile comme pilote de saut.
"Ah ouais, putain : plus de vaisseau et plus de pilote... Il était vraiment super ce plan !
_Et si on va par là, on a perdu le canon EMP du bord, tout l'armement personnel stocké à bord (la plupart des flingues, les grenades shock...), les machines-outils de l'atelier, le DragonFly, le "sèche-cheveu" (le canon électro-magnétique "anti-cyborg" fabriqué par Vlad), le MediCur et l'ordinateur de l'infirmerie, le drone-espion et sa découpeuse-laser... On est carrément à poils."
Idir n'a toujours pas l'air de se réveiller du coup de shock-gun qu'il s'est mis dans la face mais il respire ("et je viens de redémarrer la couveuse : la petite Gaïa va bien", précise précipitamment le pilote). Mais Amar a eut moins de chance : apparemment, il n'a pas eu la trempe de s'éteindre la broche neurale à coup de neutraliseur, et Hansou l'a trouvé en train de convulser comme un pantin sur le sol de la salle des machines.
"Il est mort ?
_Je... je ne sais pas. J'ai trouvé un medikit en état de marche, alors je l'ai mis sous respiration artificielle, mais je sais pas évaluer les dommages neurologiques...
_Tu l'as dit à Sophia ?
_Heu... non... je me suis dit que... l'un de nos deux Capitaines préférerait lui annoncer...
_La Harpie fonctionne ? Elle est toujours aux commandes ?
_Ben oui, elle navigue à travers les épaves et les débris flottant pour rejoindre le vaisseau...
_Alors tu l'envoies nous chercher et tu lui dis rien d'autre : on a pas besoin qu'elle pète les plombs maintenant."
Quelques minutes plus tard, alors que de rassurantes vibrations agitent le réacteur de Naïn-Naïn et que les lumières se rallument sur des centaines de moudjahidine trépassés, agonisant, suffocant ou carrément réanimés par Kay, les Chiméronautes au grand complet sont réunis à bord de leur vaisseau.
Sophia a découvert l'état de son fiancé et sanglote dans l'infirmerie dévastée (tant par l'EMP que par une certaine décharge de plasma qui a en partie fondu la cloison la séparant du couloir), Vlad a repris conscience et confirme que le pronostic n'est pas brillant mais qu'il va surtout falloir envisager un traitement anti-radiations pour tout le monde, les autres prennent silencieusement la mesure des dommages à bord et commencent à envisager d'abandonner le vaisseau...
Quand un message du Marabout leur parvient depuis un pod de survie dérivant parmi les débris :
"Au secours ! Des Médians sont en train de voler ma corvette !
_Quoi ? Mais d'où il sortent ?!
_Un nabot en scaphandre et deux commandos furieux viennent de prendre mon vaisseau d'assaut ! Au secours !
_Rha la vache : Belisarius et ses gars se baladaient dans l'espace quand on a répandu le gaz !
_Mais même en scaphandre, ils auraient du se manger l'EMP comme tout le monde, non ?!
_ON S'EN FOUT ! tranche Harmonie : ON LES STOPPE ET ON LES TERMINE !"
Sauf que voilà : par les hublots de leur vaisseau immobilisé, les Chiméronautes assistent impuissants au démarrage de la Touba, qui avance au ralenti à travers le champ de ruines flottantes la séparant du Vortex. Immédiatement prévenu, Al Saafin n'y peut rien non plus : sa frégate est complètement hors de combat, ses drones spatiaux ont été détruits et son équipage est trop occupés à gérer les multiples avaries.
Harmonie caresse un moment l'idée de poursuivre la corvette avec son propulseur... sauf qu'il gît, démonté, sur la station spatiale, et que Vlad est trop crevé pour bricoler quelque chose de toutes façons.
"Et puis soit raisonnable : même si tu rattrapais la Touba, tu entamerais pas tellement une corvette avec l'arc à plasma de ton exosquelette...
_Il reste la Harpie !
_Mais elle n'a pas d'armement, la navette, et sa pilote pleure toutes les larmes de son corps dans la pièce voisine !
_Moi j'peux piloter, fait remarquer Hansou : j'ai pas besoin de puce neurale pour prendre les commandes d'une navette...
_La grosse douzaine de "canettes explosives" qu'on a ramené du Trafalgar pendant l'opération sur Sergueï, elles ont grillé avec l'EMP ?
_Heu, c'est une antique mise à feu mécanique mais...
_Non mais vous déconnez ?! Vous allez pas vous lancer aux trousses d'une frégate de combat au milieu d'un nuage de débris qui...
_Tu rigoles ? Ce fils de pute a essayé de m'assassiner, il a bousillé mon vaisseau et l'ordinateur de bord ! Belinda est coincée sur disques plastiques à cause de lui !
_BELISARIUS, J'AURAIS TA PEAUUUUUUUUUUUUUU !!! rugit la médiane.
_Vous êtes des malades..." lâche Vincent, résigné.
Pendant que l'Éridien fonce vers la cale pour faire chauffer la navette, Harmonie rafle un plein carton d'explosifs de démolition dans les restes (fumants) de l'armurerie et, à la consternation quasi-générale de leurs camarades (sauf Vlad qui trouve sa valkyrie de l'espace "tellement sexy quand elle est en colère"), les voilà tous deux partis à la poursuite de leur Némésis.
Il faut toute l'habileté de Hansou pour prendre de la vitesse au milieu des épaves dérivantes et des décombres flottants mais, heureusement, la Touba devra scanner le vortex et calculer son premier saut quantique avant de pouvoir effectivement s'échapper. Nettement plus maniable que la corvette, la Harpie sort bien plus vite du nuage de débris et accélère maintenant (à vitesse "conventionnelle", mais tout de même) dans l'espace libre qui s'ouvre au-delà sur des centaines de milliers de kilomètres : le vortex n'est peut-être qu'une micro-fissure à l'échelle du Maelström, mais il est déjà immense en comparaison des astronefs...
La Touba vient de contourner l'épave éventrée du petit Secutor XLVII (qui couvrait l'accès au vortex avant la bataille) lorsque la Harpie surgit à pleine vitesse sur ses arrières : surpris mais pas franchement inquiet de voir arriver une navette manifestement dénuée d'armement, l'équipage médian commet l'erreur de lui tirer dessus plutôt que de foncer droit devant. La navette virevolte pour esquiver les rafales d'impulsions balancées sans grande conviction, s'approche de plus en plus vite et double bientôt la corvette. Le sas s'ouvre alors sur le flanc du petit astronef et un scaphandrier en émerge en faisant tournoyer au-dessus de sa tête ce qui ressemble à un paquet de grosses boites de conserve au bout d'une sangle. Devant leurs écrans, les Médians réalisent finalement la menace quand Harmonie balance le tout sur la trajectoire de la Touba et que la Harpie exécute une chandelle brutale pour s'éloigner à toute vitesse... mais la série de déflagrations qui s'ensuit fracasse la frégate comme du papier mâché avant qu'elle n'aie pu éviter les "canettes".
Par le sas toujours ouvert, Harmonie contemple avec satisfaction les dernières explosions disperser les restes de la Touba, des derniers commandos de la PatrOb et probablement de Belisarius. "T'aurais pas du menacer ma fille, camarade colonel." lâche-t-elle avant de s'en retourner vers La Chimère...
Fin de l'épisode 9, les PJ sont couverts de points de Progrès.
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Naïn-Naïn : Épilogue
Dans les jours qui suivent l'affrontement avec les Médians, la station redémarre lentement et les Chiméronautes tentent de sauver les meubles... D'abord, ils doivent déployer des trésors de diplomatie pour convaincre Al Saafin que cet apparent désastre est en fait une éclatante victoire pour lui : il est finalement débarrassé de tous les équipages "infidèles", il a (techniquement) repris le contrôle de Naïn-Naïn et il va pouvoir dire à son cher émir qu'il a éliminé l'occupant médian. Même la centrale à fusion remarche !
Évidemment, le vieux bey Omar Hussayn Ali Zayn a été anéanti avec son destroyer et la majorité de ses moudjahidine, mais Al Saalim ne l'appréciait guère et il faut voir le bon côté des choses : la Princesse Aïcha El Atrach et son Asmahan y sont passés aussi, d'ailleurs le Marabout Abdou Mbaye Diouf est aujourd'hui un pauvre réfugié sans vaisseau, ni équipage, ni clinique, ni fortune. Certes, ça va pas faciliter les implants de nouveaux navigateurs, bon, mais les pirates pourraient peut-être passer un deal avec les Jiang Hué : elles avaient scrupuleusement débranché tous leurs appareils à l'heure dite, et les voilà désormais à la tête de l'unique clinique et même de l'unique commerce fonctionnel de toute la station (des femmes, oui, ex-prostituées et même pas musulmanes : on prend ce qu'on trouve mon pauvre monsieur).
Mais les PJ se sont déjà adressés à elles pour du matériel médical et les soins anti-radiations dont ils vont tous avoir rapidement besoin (avant de commencer à saigner par tous les orifices, à perdre leurs dents et à crever dans d'atroces douleurs), et c'était pas cher du tout (on y reviendra) !
À propos d'offre promotionnelle unique, les Chiméronautes en ont une autre : en échange de l'aide du Bey pour remorquer leur pauvre Chimère en cale pressurisée, la retaper et repartir, Vincent Panjari et son équipe d'exorcistes-hackers sont prêts à débarrasser la station de la terrible sorcière-numérique (si, si, ça existe) qui a profité de la confusion et du carnage pour prendre le contrôle de la centrale à fusion. D'autant que les pirates sont morts de trouille depuis que Kay réanime les morts pour effectuer les réparations qui dépassent les compétences des Jiang Feng (oui, eux aussi ils ont assez bien survécu à la fournaise, à l'EMP et aux radiations : on sait pas trop comment, mais même leur plantes se portent à merveille...).
« Est-ce qu'il y a un rapport entre la sorcière et l'IA utilisée par nos héros pour redémarrer la centrale ? Non, non, aucun : la nôtre, elle s'appelle "Belinda" et elle est stockée sur une console informatique heureusement préservée de l'EMP. Aucun rapport, donc. Mais comme Hansou est très fort, ça devrait lui suffire pour exorciser le réseau local... »
Au fond d'un couloir oublié de l'astroport, à peu près protégée des avanies de la station et des pirates par la bâche dans laquelle Jiang Marcus l'avait ligotée, les PJ retrouvent la miles Katarina 6695 RPHU et lui proposent carrément de rejoindre leur équipe, au moins jusqu'à Langton-Cobre : seule survivante de la PatrOb sur Naïn-Naïn, elle a bien besoin d'alliés et d'un billet-retour hors de cette station pourrie, alors que les Chiméronautes auraient besoin d'une combattante aguerrie de plus pour assurer la sécurité de leurs vaisseaux en panne.
Surtout que leurs rapports avec les pirates se sont "tendus" depuis que nos héros ont accordé l'asile et le transport au Marabout, en échange de la réparation chirurgicale de la broche neurale d'Hansou Carlo...
Celui-ci a d'ailleurs renoué avec son amoureuse artificielle : Kay lui demande d'ailleurs si, en échange d'infos ou de $tellars, la Chimère ne pourrait pas la ramener sur Langton, pour qu'elle s'y synchronise avec sa "petite sœur". Comme ils n'ont de toutes façons toujours pas de "navigateur spécial vortex" et qu'ils ont besoin de sa coopération dans le faux exorcisme, les PJ acceptent de ramener l'IA vers Langton-Cobre. Mais, de plus en plus anxieux quant aux capacités de l'IA-ninja-nécromancienne, Vincent refusera de faire réparer sa propre broche neurale, et se passera désormais de toute cybernétique...
Durant les jours qui suivent, nos mercenaires de l'apocalypse réparent et se soignent, vu qu'ils sont à peu près dans le même état que leur vaisseau : tous sont assez gravement irradiés (quoique les Médians, qui ont été génétiquement conçus pour résister aux radiations, s'en tirent plutôt mieux que les autres), Amar est conscient mais tremble en bavant et peine à parler (autant dire qu'il participera peu aux travaux) et, histoire d'arranger le tout, le comportement de Vlad devient assez... erratique ? Il s'énerve pour un rien, transpire beaucoup, est pris de tremblement ou de soudaines douleurs inexplicables, et traite tous ces problèmes à la synthéphédrine (une très puissante amphétamine). Étrangement, il ne fait plus d'affreux cauchemars depuis un moment par contre : il ne rêve plus du tout... Wendy -qui s'y connaît- est alors la première à comprendre que Vlad est devenu accro aux stimulants.
Vincent, lui, est lui sorti de sa déprime des dernières semaines : à la place, il fait les comptes de "l'entreprise" en poussant des grognements de frustration et, redevenu capitaine ("parce que Vlad a manifestement besoin d'un peu de repos..."), il doit maintenant réfléchir au fait qu'Amar et Sophia ont posé leur démission et comptent quitter le bord dès qu'ils auront rejoint la civilisation... Considérant tout ce qu'ils savent des vraies identités de leurs compagnons (y compris les deux Médians), de leurs activités illégales et de leurs implications barbouzardes, les laisser partir est-il bien prudent ?
Malgré tout ça, les Chiméronautes se dépêchent de récupérer la colonne de NoL du petit Secutor XLVII (lui aussi adapté d'un vieux ranger cetan, donc compatible) avant que de vils pirates salafistes la piquent, ils pillent quelques autres épaves à la recherche de pièces détachées, d'éventuelles marchandises pour se renflouer (qu'il devront finalement échanger aux moudjahidine d'Al Saafin contre du carburant) et même de nourriture (car tout ce qui était comestible à bord a été irradié), ils passent les jours suivant à réparer ce qu'ils peuvent sur leur vaisseau et, dès que la propulsion, les boucliers et le saut quantique remarchent à peu près, les PJ font efficacement semblant "d'exorciser le réseau" de Naïn-Naïn... et s'enfuient à toute vitesse en apprenant l'arrivée prochaine du Bey Mohammed Jacinto.
Parce que lui, il était sur Langton lorsqu'une mystérieuse IA s'est infiltrée dans l'astroport de la cité-puits, il sait parfaitement que ce n'était pas un coup des "terroristes-pirates khemites" comme le prétendent les médias galactiques, il a bien conscience que la-dite IA a disparu quand les PJ ont quitté le système de LHS-1723 pour Naïn-Naïn et il est complètement capable d'additionner deux et deux...
Après des au-revoir plutôt chaleureux depuis qu'il a sauvé la petite Gaïa, les PJ laissent Idir sur la station, puisqu'il est maintenant bien introduit parmi les moudjahidine et qu'il a encore une mission à accomplir. Quelques jours plus tard, irradiés, fauchés (mais "riches d'informations" comme ils aiment à le dire), désormais poursuivis par la vindicte des moudjahidine et leur coque rafistolée à peine capable de contenir Katarina, Kay, le Marabout et la bonne vingtaine de Jiang Hué qu'ils transportent en échange des soins anti-radiations (plus de 30 personnes cohabitent donc dans un astronef conçu pour moitié moins de monde), les Chiméronautes et leur demi-épave rejoignent finalement les abords de Langton-Cobre sous de nouvelles identités, et une nouvelle immatriculation.
"Pis alors là, plus personne pourra reconnaître notre signature énergétique : le réacteur tourne à 50% de sa puissance théorique, on a remplacé nos propulseurs de compétitions par de vieilles daubes de récup' et nos machines transpirent les radiations nocives. Si on atteint l'astroport, ce sera déjà pas un mince exploit.
_Et de super-mercenaires de l'espace, on s'est recyclés en passeurs d'immigrés clandestins : c'était vraiment une mission formidable..."