Islayre d'Argolh a écrit : ↑mar. août 26, 2025 5:55 pm
Et il semblerait qu'économiquement ça ne leur ait pas trop mal réussi non plus, indiquant que ce choix s'est révélé pertinent au moins vis a vis d'une partie notable de leur clientèle.
Effectivement, ils voient bien quels produits ils vendent mieux que d'autres.
Et ça se traduit dans des choix éditoriaux.
Les premières campagnes publiées comportent pratiquement pas d'option de création de personnages (un background ou deux, une race c'était déjà exceptionnel), alors que dans les dernières (Sorcelume, Spelljammer, Planescape...) ont plein de races exotiques.
On trouve des bouquins avec des descriptions assez complètes de grands settings dans la première moitié du cycle de vie de l'édition 2014, alors que vers la fin on a plus des collections de lieux plus petits et décrits de manière peu intense permettant pas mal de flexibilité, en se focalisant sur l'idée de petits lieux souvent par défaut rattachés aux RO mais hyper faciles à transplanter dans n'importe quel monde maison qu'aura créé une table de jeu.
Ça correspond pas mal à ce qui ressort des medias connexes qui font du D&D, avec des bande de héros colorés et hétéroclites dans des mondes créés pour souvent fort représentés dans des podcasts, des nouveaux bouquins fantasy, ou même simplement des fanarts.
Les grosses encyclopédies, j'imagine que ça se vends de manière beaucoup moins garantie. Ptolus de nos jours fait plus figure d'exception non?
Par contre les recueils de scénarios, quasi tous avec un twist type "porte entre les mondes" ou "cité à la croisée du multivers" décrivent les settings propres à leur aventure mais rien au-delà.
Dans le nouveau DMG y'a effectivement un focus sur Greyhawk, mais en mode hyper bac à sable pour mettre des PJs en changeant tout selon là où l'histoire porte.
C'est drôle d'ailleurs, je me souviens que plus jeune je bouffais des encyclopédies d'un monde de JDR et collectionnais les livres décrivant de manière exhaustive des lieux où mes joueurs finiraient par jamais aller.
L'an passé, dans ma phase Eberron, j'avais choppé quelques vieux suppléments de la troisième édition.
Le supplément
City of Towers qui décrit la ville très verticale de Sharn, comporte un paragraphe sur chaque quartier où est décrit à chaque fois la population, le nombre de maisons, de tavernes, de bastions de la milice, de temples... pour chacun des QUATRE-VINGT NEUF quartiers.
Là cette année je lis, dans une gamme qui a rien à voir avec D&D mais toujours à propos d'une ville toute en verticalité, les bouquins de Spire par Grant Howitt, la description est très irrégulière et la moitié des noms intriguants et intéressants de la carte sont pas décrits, parce que l'auteur s'amuse à broder sur certains plutôt que d'autres toujours en offrant des idées de scénario ou des moyens de rattacher un PNJ, une enquête, une conspiration ou une scène rigolote à faire découvrir aux PJs.
On est dans un autre monde, alors que c'est encore considéré comme un JDR qui décrit BEAUCOUP son setting comparé à d'autres.
Bref, je pense qu'ils voient bien ce qui parle au plus grand nombre et ce qui foire en terme de développement de gammes.
Spelljammer était un bel exemple de "trop peu", c'est le cadre d'une campagne en mode attraction Disneyland où on nous balade au milieu de plein de trucs jolis et exotiques mais où on approfondis rien dans le canon, c'est au MJ (et aux joueurs s'il joue bien son jeu) de développer.