Don't Worry Darling (Olivia Wilde, 2022) : années 50. Alice et Jack sont un jeune couple heureux qui vit à Victory, une ville idyllique au milieu du désert créée par la société du même nom, pour laquelle travaille Jack.
J'ai lancé le film pour l'excellente Florence Pugh, sans RIEN connaître, même pas le pitch au dessus. Allez savoir pourquoi je croyais que c'était une histoire de triangle amoureux, façon thriller érotique :lol: Autant dire qu'au début j'ai été perturbé par cette peinture d'une communauté des 50's à première vue paradisiaque, sauf que non... J'avais l'impression de naviguer quelque part entre
Desperate Housewives,
Les Femmes de Stepford et
Mad Men. La routine quotidienne rassurante d'Alice (le prénom n'est pas choisi au hasard) tourne lentement au cauchemar, dès qu'un grain de sable se glisse dans l'engrenage. Florence Pugh est comme souvent impeccable, Chris Pine est bien flippant dans le rôle d'un chef d'entreprise / gourou, et je découvre Harry Styles, qui incarne de manière géniale le complexe Jack.
La révélation finale, si elle n'est pas des plus originales, loin de là, est plutôt bien amenée, bien aidée par la vraie maîtrise filmique de la réalisatrice, la très belle photographie et un travail sur le son super anxiogène. Bon, il faut pas regarder certains détails du scénario de trop près, mais dans l'ambiance, ça passe sans problème. S'il vous prend l'envie de découvrir le film, surtout ne lisez rien dessus et laissez vous porter par ce cauchemar éveillé. J'imagine qu'en sachant trop de choses avant de le voir ça doit rendre l'expérience beaucoup moins intéressante.
Mad Max (George Miller, 1979) : dans une société en déliquescence où la violence est quotidienne et l'essence commence à manquer, le policier Max Rockatansky tente de faire régner un semblant de loi.
Quand on parle de
Mad Max ou plus généralement de films post-apocalyptiques, ce sont clairement des images de
Mad Max 2, ou depuis 2015 de
Mad Max : Fury Road qui viennent à l'esprit : les paysages désertiques, les punks tarés vêtus de cuir, les véhicules bricolés, la violence extrême... Les innombrables séries B ou Z, souvent italiennes, ont suivi ce modèle, et même les jeux de rôle, notamment
Bitume.
Mad Max premier du nom a tendance à être oublié. Et pourtant... On peut parler ici de film pré-apocalyptique. La société est toujours là à première vue, mais des gangs hyper violents sillonnent les routes, la police use sans retenue de la force, l'essence devient une denrée rare, bref le basculement n'a pas encore eu lieu mais c'est pour bientôt. L'idéaliste Max Rockatansky n'y survivra pas et deviendra
mad après des événements traumatisants, devenant ce qu'il combattait auparavant et embrassant la violence et la vengeance.
C'est une merveille, mon préféré de la série, je vais quand même enchaîner avec les quatre suivants pour en être sûr :D
L'intensité incroyable du regard de Mel Gibson exprime parfaitement la folie de Max, et le budget très limité (certains figurants sont de vrais bikers membres de gangs, payés en packs de bière pour leur participation !) n'empêche pas George Miller d'être un merveilleux créateur d'univers. Comme je l'ai déjà dit, c'est l'exemple parfait de
Show, don't tell ; en quelques scènes, sans explications superflues, il nous présente un contexte très riche. Avec de la suite dans les idées, puisque Hugh Keays-Byrne, qui incarne ici le chef de gang Toecutter, sera Immortan Joe dans
Mad Max : Fury Road, et qu'on retrouve dans ce dernier des idées du film de 79, comme les criminels qui attaquent les convois en sautant à la perche.
