Et hop, voici la suite, de la plume de lady Illirya. Prochaine partie dans la semaine.
Chapitre 9 – Les liens invisibles (Illirya)
Une vague d’espoir et de soulagement parcourt la foule des réfugiés : nous voici enfin en vue de Moat Cailin. Ce n’est qu’une étape sur notre voyage, mais c’est la perspective d’un ravitaillement et d’une pause dans la marche forcée à laquelle nous nous livrons depuis dix jours.
Quant à moi, me voici enfin débarrassée de la présence de Lyanna et de son ombre Goldrick. Cette fouine me met décidément mal à l’aise : il ne manque jamais une occasion de nous espionner, Ferrego et moi, et s’empresse de rapporter la moindre bribe d’information à sa maîtresse tel un chien bien dressé !
Quand je pense que je l’ai laissé nous accompagner lors du triste pèlerinage sur la tombe de mon pauvre enfant... J’espérais qu’une fois à distance de la régente il se libérerait quelque peu de son aveuglement et que je pourrais gagner sa sympathie, mais c’était peine perdue, il est resté froid comme le marbre.
Mon soulagement n’est pas moindre à l’idée du départ de Lyanna, quoique pour d’autres raisons. Même si elle déploie de grands efforts pour faire bonne figure, je vois bien qu’elle est bouleversée par la mort de Torgo et, malgré toutes nos rivalités, je ne peux m’empêcher d’être touchée par son deuil, d’autant que les récents événements ont réveillé ma propre douleur.
Mais comment pourrions-nous communier dans la perte de nos êtres chers, alors que tant de choses nous opposent ? Il est donc préférable que nous poursuivions chacune notre route...
Lorsque nous arrivons au fort, une surprise de taille nous attend : nous apprenons que l’Immortel, Main de la Reine, vient lui-même d’y poser ses malles, de retour d’une mission diplomatique dans le sud, dont on murmure d’ailleurs qu’elle s’est soldée par un échec.
Cette perspective inattendue me réchauffe quelque peu le cœur : malgré nos différences, Edrick et moi sommes liés de manière indéfectible. Il sait ce qu’il me doit et a toujours tenu ses promesses à mon égard, y compris après la perte de mes facultés magiques. Un moins finaud que lui m’aurait peut-être alors écartée comme quantité négligeable, quand il n’aurait pas cherché à éliminer la porteuse d’un encombrant secret.
Mais contrairement à ce que certains ont murmuré à l’époque, je suis convaincue que ce n’est pas par faiblesse ou excès de sentiments qu’Edrick m’a élevée à la position où je me trouve : il a besoin de pouvoir compter sur une alliée fidèle à Deathwatch. Et il a vu juste, car jamais je n’aurais la bêtise de le trahir.
Edrick est donc présent lorsque notre délégation est introduite auprès du commandant de Moat Cailin, le général Lars Cassel, afin de rapporter les événements dont nous avons été témoins à White Harbour.
Notre récit est accueilli avec autant de choc que d’incrédulité. Visiblement, les espions de la reine n’étaient pas mieux informés que les nôtres : nul ne soupçonnait les projets expansionnistes de Braavos. Quant au Temple rouge, il semblait s’être depuis longtemps désintéressé du Royaume du Nord.
La situation gagne encore en confusion lorsque je comprends qu’Edrick n’est au courant d’aucun des événements qui ont secoué Deathwatch ces derniers mois, puisque le corbeau que j’avais pris soin de lui adresser est arrivé après son départ de Winterfell.
Nous nous isolons donc rapidement en conseil restreint, autour de la famille Blacksword, afin de discuter plus librement.
Jeor et moi prenons la parole à tour de rôle afin de relater l’ensemble des événements depuis le tournoi, de la tentative de meurtre sur l’héritier Tully par un banneret aveuglé par les flammes, à la rencontre avec les Enfants de la forêt, en passant par les Ombres et leurs maléfices.
Même si Edrick garde son sang froid, je vois bien que l’idée que nous aurions tous perdu la raison dans la chute de White Harbour lui traverse l’esprit plus d’une fois.
Le moment paraît mal choisi pour évoquer l’existence de Lady Ashera. Je ne peux pourtant pas prendre le risque qu’Edrick croise sa route sans y être préparé.
Ma tâche est ingrate et cette fois je ne peux pas compter sur la collaboration de Jeor : celui-ci n’a de cesse de me couper la parole pour m’empêcher d’aborder le sujet. Je finis néanmoins par réussir à confier à Edrick l’histoire de la venue de cette mystérieuse jeune femme, qui ressemble trait pour trait à son épouse, feu Lady Astreïa, assassinée le soir même de son mariage.
Je suis un peu inquiète car je ne sais pas quel sera l’impact sur l’Immortel à l’évocation de ce souvenir dont nous savons tous qu’il n’est pas cicatrisé.
Mais le seigneur ne perd pas de temps à tergiverser : il exige que l’intéressée soit immédiatement convoquée dans ses appartements. Toutefois, au soulagement de tous, il ne demande pas à la voir seule : son fidèle porte-épée Brand et moi-même serons présents à l’entrevue.
Avant l’arrivée de la jeune femme, Edrick me demande ouvertement mon avis sur l’affaire, et je lui réponds de manière tout aussi directe : non, Ferrego n’a pu détecter aucun signe d’envoûtement ou d’illusion magique autour de sa personne. Certes, un groupe de sorciers très puissants pourraient rendre un tel sort indétectable, mais ce n’est pas le plus probable. Oui, son frère Jeor en est très épris, et une relation semble d’ores et déjà s’être nouée entre eux... Un renvoi sans appel de la nouvelle venue aurait indubitablement des conséquences sur la relation qu’Edrick entretient avec son cadet.
La jeune femme se présente bientôt timidement à la porte... escortée par Jeor. Le jeune homme ne faisant pas mine de s’effacer, c’est Edrick qui doit le congédier ouvertement.
La jeune femme est ensuite invitée à raconter une fois de plus son histoire. A nouveau, elle fait part de son souhait mystérieux de rester coûte que coûte à Deathwatch car, dit-elle, « elle s’y sent à sa place »... Elle répète cela à l’envi depuis son arrivée, mais sans jamais fournir d’explication cohérente à ce désir irrépressible de vivre auprès d’une famille qu’elle ne connaît pas et qui – en dehors d’un Jeor immédiatement séduit – l’a accueillie fraîchement.
Edrick écoute ses explications puis s’adresse à elle sans fioritures. S’il ne l’incrimine pas de cette ressemblance dont elle n’est pas responsable, il ne peut garantir qu’il pourra supporter de la croiser à nouveau, et il ne souhaite pas en prendre le risque. Il lui laisse néanmoins le choix : repartir, avec des recommandations qui lui permettront de trouver une place enviable ailleurs, ou rester, mais dans l’ombre, en s’assurant qu’Edrick ne s’aperçoive même pas de sa présence.
La jeune femme assure être certaine de son choix : il n’est pas envisageable pour elle de partir, mais elle est prête à rejoindre dès à présent le camp des réfugiés afin de ne pas risquer d’importuner Edrick en résidant dans le fort.
L’Immortel est tout de même résolu à rester vigilant : il me charge personnellement d’organiser la surveillance des allées et venues de la jeune femme.
Je profite de cette entrevue pour lui faire part, de manière plus détaillée et personnelle, de ma version des récents événements et de mes inquiétudes.
Il s’assurera que je dispose des crédits nécessaires pour pouvoir mener mes enquêtes sans avoir à en référer à Lyanna.
Cette affaire étant réglée, il est temps de revenir aux affaires du monde. Un conseil est à nouveau convoqué le lendemain pour décider de la conduite à tenir face à l’invasion. Il est rapidement décidé qu’Edrick, en tant que Main, est le mieux placé pour mener une mission diplomatique afin de discuter des exigences de l’envahisseur Braavosi. Jeor l’accompagnera : Edrick estime en effet qu’il est temps pour son frère d’être davantage impliqué dans les décisions politiques qu’il pourrait avoir à prendre seul un jour.
L’Immortel souhaite en parallèle qu’une mission d’infiltration soit menée dans la ville occupée, afin d’observer le nombre de troupes, leur armement, leur organisation, et de glaner des informations sur leurs plans.
Je me porte immédiatement volontaire pour cette mission : lors de nos années d’exil passées à nous cacher du Temple, j’ai appris à déjouer leurs pièges et à me rendre indétectable, sans avoir besoin d’user pour cela de magie.
Ferrego ne tarde pas à annoncer qu’il m’accompagnera. Je refuse immédiatement : ce serait se jeter dans la gueule du loup ! Le Temple n’a eu de cesse de traquer Ferrego pendant des années, nous ne pouvons pas prendre le risque de l’amener au milieu de ses ennemis, alors que toute utilisation de ses pouvoirs sera immédiatement détectée.
Mais Ferrego insiste : il parle braavosi et saura se fondre dans la masse, il ne fera pas usage de ses pouvoirs à moins que la situation ne soit désespérée, et dans cette hypothèse ses talents pourraient nous sauver tous les deux. Jeor et Edrick se laissent facilement convaincre. Je finis moi-même par céder, mais non sans avoir obtenu de mon fils la promesse qu’en cas de danger, il sauvera sa vie avant la mienne.
Le conseil est interrompu par une nouvelle qui vient un peu plus semer la confusion dans une situation politique déjà tendue au-delà du raisonnable. Le roi Bran est mort. La récente nouvelle est arrivée par corbeau. Le décès serait naturel...
La situation est complexe car aucun prétendant ne se démarque réellement dans des royaumes encore exsangues de la guerre. Gendry, de la maison Baratheon, pourrait être le plus consensuel, mais il semble qu’Edmure Tully ait également des vues sur le trône, sans disposer pour autant de soutiens à la hauteur de ses ambitions. L’enjeu pour le Nord sera de conserver son indépendance au milieu de tous ces bouleversements.
Nous nous mettons en route tous les quatre après une dernière nuit passée à Moat Cailin. Fidèle à ma parole, j’ai déjà commencé la surveillance de Lady Ashera au sein de son campement. Malheureusement, la jeune femme est d’une discrétion désespérante : elle ne parle à sa dame de compagnie pour rien d’autre que des consignes sur la cuisine ou l’organisation de ses affaires et passe le plus clair de son temps seule à lire. Le seul événement notable est la visite discrète de Jeor, venu lui annoncer son départ. Malheureusement, aucun de mes hommes n’a pu voir ou entendre le détail de l’entrevue.
Bien entendu, je m’assure que la surveillance se poursuive en mon absence.
Toutefois, il s’agit plutôt d’un principe de prudence : rien n’indique que la jeune femme romanesque ait des intentions malveillantes, et je doute de plus en plus qu’elle détienne la clé de nos préoccupations actuelles.
Quelques jours plus tard, nous voici à nouveau en vue de White Harbour. Ferrego et moi nous sommes séparés du groupe un peu plus tôt. Nous allons laisser nos chevaux un peu à l’écart de la ville et revêtir nos costumes de serviteurs braavosis.
A la nuit tombée, nous nous infiltrons par la côte en profitant de la marée basse. Les rochers sont escarpés mais nous nous en sortons sans trop d’encombres, même si j’ai peur pour Ferrego plus d’une fois.
A l’arrivée, nos vêtements sont un peu tachés par le sable et l’eau... mais rien de trop suspect.
Nous attendons l’aube pour nous mêler au ballet des serviteurs et des servantes qui s’occupent de décharger les bateaux.
A mon grand soulagement, ils sont suffisamment nombreux pour que personne ne repère la présence d’inconnus, d’autant que nos costumes constitués à la va-vite d’après ma mémoire font tout à fait illusion.
Je m’approche pour écouter les conversations mais hélas je n’apprends pas grand chose : ces pauvres gens ne savent guère ce qu’ils sont venus faire dans ces contrées froides, et expriment surtout leur impatience de repartir... sans avoir aucune idée de l’échéance.
Je commence à repérer les lieux afin d’identifier les bâtiments les plus intéressants, tout en gardant un œil discret sur Ferrego. Des groupes d’Immaculés circulent un peu partout, le visage impassible.
Deux heures plus tard, nous n’avons pas beaucoup plus d’informations mais nous avons pris nos marques pour aller plus avant dans l’infiltration.
Soudainement, mon sang se glace alors qu’un murmure parcourt les immaculés : « Il est ici... nous devons le trouver... »
Ce « il » est forcément Ferrego. Comment ont-ils bien pu savoir ! Il est improbable qu’il ait été reconnu tant d’années après, dans la foule des anonymes, avec sa capuche couvrant à moitié son visage... Et il n’a à aucun moment fait usage de sa magie...
Mais il n’est pas temps de se poser des questions. Une seule chose importe : fuir au plus vite !
Heureusement, je vois que Ferrego a lui aussi compris la situation et, d’un accord tacite, nous commençons à nous replier vers la plage en rasant les murs.
La marée a commencé à remonter, mais il est peut-être encore temps.
C’est la confusion : les Immaculés fondent sur les serviteurs, leur arrachant leurs capuches et leurs foulards pour les examiner sans ménagement, certains se retrouvent même jetés au sol.
Alors que nous sommes près du but, un soldat nous hèle. Nous faisons mine de ne pas entendre et accélérons le pas, mais il fonce droit sur nous.
Ferrego saisit ma main : je comprends qu’il va tenter d’user de sa magie afin de nous sortir tous deux de l’enceinte de la ville. Il faut gagner du temps. Je me retourne donc vers le soldat pour lui crier, de la manière la plus convaincante possible, qu’il se trompe totalement sur notre compte.
L’Immaculé marque un moment d’hésitation... avant de se reprendre et de nous viser à nouveau avec sa lance.
C’est in extremis que nous disparaissons sous ses yeux pour nous retrouver à l’extérieur de la ville.
Nous courons vers nos chevaux et nous enfuyons à travers un chemin de traverse.
Ce n’est que plus tard que nous rejoignons la route et apercevons la délégation menée par Edrick, apparemment saine et sauve.
Il semble que nous soyons suffisamment loin pour ne plus être poursuivis. Nous pouvons enfin reprendre nos esprits.
Hélas, le soulagement est de courte durée. Le récit par Edrick et Jeor de leur entrevue avec le général braavosi me fait l’effet d’un coup de massue.
Les envahisseurs ont lancé un ultimatum : ils exigent que Ferrego et les Enfants de la forêt leurs soient tous livrés, d’ici quarante jours. Sans quoi, les Immaculés déferleront sur le Nord.
Bien sûr, Edrick n’a pas cédé. Jouant au niais, il a affirmé n’être au courant de rien. Mais bien sûr, le général n’est pas dupe.
Très sûr de lui, il s’est d’ailleurs offert le luxe de se montrer particulièrement grossier et arrogant à l’égard du représentant de la reine.
Heureusement, Edrick ne tergiverse pas un instant : pour lui il est hors de question de livrer qui que ce soit. Les armées du Nord ne sont pas sans ressources, et elles ont l’avantage de la connaissance du terrain. Et l’Immortel se fait fort de présenter son rapport à la reine sans l’encombrer de détails inutiles. Après tout, qui dans le Nord sait où trouver le peuple légendaire des Enfants la forêt ? Qui pourrait même attester qu’il existe réellement ? A la lumière de ces remarques de bon sens, l’ultimatum du général ressemble fort à un simple prétexte pour envahir le Nord en fixant des exigences impossibles.
Nous voici de retour à Moat Cailin. Nous nous apprêtons à reprendre la route avec le convoi, tandis qu’Edrick va repartir de son côté pour tenter de s’assurer des alliances en vue de la période troublée qui s’annonce.
Mais le seigneur souhaite accomplir un dernier geste avant de nous quitter. Durant ces quelques jours, il a pu observer l’attitude de Jeor. Son frère cadet est désormais un homme, et il l’estime prêt à exercer pleinement ses responsabilités.
En son absence, c’est désormais Jeor qui exercera le pouvoir dans les Barrow Lands. Ce dernier se voit d’ailleurs confier sans attendre la Noire Epée, symbole ancestrale du pouvoir de l’Immortel.
Edrick a-t-il définitivement renoncé à concevoir lui-même un héritier ? Sans doute sait-il qu’il ne pourra jamais se défaire de la vision terrible de sa bien-aimée, morte dans ses bras à l’orée de la nuit de noces. Peut-être la vision de son double, en la personne d’Ashera, n’est-elle pas étrangère à la fermeté de cette décision.
A propos d’Ashera justement... Edrick rappelle son jeune frère à ses responsabilités. Il est libre d’avoir les relations qu’il veut... tant que cela ne l’engage pas trop. Car le moment venu, comme tous les nobles, il devra contracter un mariage politique, dans le choix duquel les élans du cœur n’auront que peu de place. Une jeune fille d’un rang aussi inférieur, aussi charmante soit-elle, ne pourra jamais occuper le titre de Dame de Deathwatch.
Nous acquiesçons tous, sans que nul ne juge utile de rappeler à l’Immortel que lui-même a fait le choix politiquement contesté de ne pas se remarier... Ou que Ferrego n’est après tout que le bâtard légitimé de Volken Blacksword et d’une orpheline...
Voilà qui va profondément modifier les équilibres à Deathwatch. Autant d’opportunités pour moi d’assurer encore mieux ma position. Car si je n’envisagerais jamais de trahir Edrick, je n’oublie pas qu’il peut disparaître. Jeor est jeune, mais volontaire. La mainmise de sa mère finira vite par lui peser, d’autant qu’il est peu probable que Lyanna accepte d’abandonner si facilement son statut.
Mais dans sa volonté d’indépendance, il aura besoin de conseils expérimentés. Et de s’appuyer sur ses amis, au premier rang desquels se trouvera Ferrego.
En cette période de crise, le jeune homme a tout à prouver, mais nous avons tous intérêt à ce qu’il réussisse.
Quel lien invisible lie les mystérieux Enfants de la forêt et le redoutable culte de R’hllor ? Quelle est ma place dans tout cela ? Ferrego est-il la clé de toutes ces questions ? Et mon pauvre petit bébé... est-il perdu pour toujours ?
L’espace d’un instant, je me surprends à penser à Volken. J’aimerais avoir encore la capacité de lui envoyer mes pensées à travers les mers et les continents. J’aimerais qu’il sache pour notre enfant et que nous puissions à nouveau pleurer ensemble. J’aimerais qu’il tienne sa place de père auprès de Ferrego, qui ne parle jamais de lui qu’à travers des sarcasmes.
Mais je dois me reprendre.
A présent, toutes mes forces doivent être dédiées à protéger Ferrego, et ces mystérieux enfants arbres auxquels nous sommes tant liés. J’aurai besoin de toutes mes ressources et ne peux pas me permettre de faiblir.
La nuit tombe sur le camp des réfugiés. Parmi ces hommes et ces femmes qui ont tout perdu, entassés dans les conditions les plus sommaires, les bruits et les rumeurs enflent.