Après, la même question peut se poser pour les auteurs de romans, et ce n'est qu'une infime minorité qui en dégagent un revenu.
A priori ça ne choque personne ou presque dans le domaine littéraire. Pourquoi est-ce que ça devrait être différent pour les auteurs de JdR?
C'est la force de la passion et on retrouve aussi ça dans le milieu associatif : rendre possible des choses qui ne sont pas possible/rentable sur le papier car une partie des acteurs décident d'investir de leur temps, travail, moyens, en s'en foutant un peu de la rentabilité parce ce n'est pas le but premier.
Ca ne choque pas les gens qui vivent en prélevant une marge sur le travail des auteurs, c'est une certitude.
Les auteurs...
Est-ce que une partie du déséquilibre dans la relation auteur/éditeur ne vient pas du fait que parce que l'auteur propose et a envie de se faire éditer il se place de fait en position de vulnérabilité ? (Et je ne dis pas que c'est bien, en fait c'est nul mais je suis bien obligé de constater la réalité)
En reformulant ça en terme capitaliste (qui n'est pas un système qui me plaît mais c'est celui dans lequel je vis) : l'auteur est à la fois en position d'offre mais aussi de demande de son propre produit.
On pourrait alors parler de demande extérieure (celle du public) et de demande intérieure (celle de l'auteur).
En se plaçant dans une situation de marché, la pléthore d'auteurs qui acceptent n'importe quelle condition pour être édité est une part du problème. Mais le fond de l'affaire, c'est la marge des autres.
Je n'ai encore jamais entendu une interview d'auteur sur un grand media public où l'on pose la question : ok, vous êtes écrivain, poète, photographe, etc .. comment vivez vous de votre art, est-ce que vous générez un revenu decent et si non, comment vous faites pour vivre?
J'ai un peu l'impression que tu es surtout ignorant du sujet... des auteurs (pas forcément les plus connus) qui répondent à cette question, ça se trouve, depuis des décennies, y compris dans un média aussi mainstream que Le Monde des Livres.
J'ai souvenir d'un auteur qui y répondait très simplement : voila, j'ai travaillé deux ans sur ce manuscrit, on a tiré 12k exemplaires, on le vend 20€, j'en touche 10% du prix de vente.
24000€ en deux ans. Ca fait 1000€ par mois ce qui est un revenu de misère.
La conséquence, c'est que pour 99% des écrivains, la réponse à "est-ce que vous générez un revenu décent" est "non".
Quant à l'autre terme de la question, ils sont traducteurs, journalistes, correcteurs, petites mains dans le cinéma, enseignants... (le nombre de romanciers français qui sont enseignants...)