1.) Quoi que c'est ?
Di6dent n°15 – octobre 2017 (non je ne démarre pas un autre fil spatio-temporel comme celui maintenu sur Casus Belli) avec du
@Orlov ,
@Xaramis ,
@Narbeuh ,
@Macbesse ,
@Khelren ,
@Eugénie dedans.
https://lefix.di6dent.fr/archives/3334
2.) Vous en avez entendu parler où pour la première fois ?
Je pense que c’est l’annonce de la fin de Di6dent sur le FIX qui m’a refait prendre conscience de la parution de ce n°15 quelques mois auparavant
3.) Achat compulsif, impulsif ou réfléchi ?
Surtout réfléchi, pour finir de compléter ma collection même si elle n’est pas forcément complétiste. Je voulais cependant trouver ce n°15 très confidentiel, distribué à ma connaissance quasi-exclusivement aux abonnés et à Octogones où la rédac’6ion était présente (parce qu’une fois que le mag a mis la clé sous la porte, j’ai dû m’y prendre à plusieurs reprises, et avec pugnacité, pour parvenir à commander mes anciens numéros manquants

).
4.) Vous pensiez trouver quoi ?
Un Di6dent bien rempli et intelligemment fâché, comme les numéros précédents, et un numéro chant du cygne annonçant la fin prochaine de l’aventure ?
5.) Vous avez trouvé quoi ?
Un Di6dent bien rempli et intelligemment fâché, comme les numéros précédents, sans que l’on devine que c’était le dernier numéro (il faudra l’article du FIX pour mettre fin dignement à cette belle aventure éditoriale :
https://lefix.di6dent.fr/archives/3862)
Le numéro consacre un dossier au thème ô combien casse-gueule des émotions (titre complet
Emotions censurées), dont le FIX a reproduit depuis une partie des articles (dommage que l’initiative démarrée ne se soit pas poursuivie). Mais en effet tout cela manquait effectivement de Dragons les gens !
Même son de cloche pour la partie Scénarios (que je détaillerai ensuite), on retrouvera du matériel pour
Degenesis,
Venzia, T
erra Incognita et
Château Falkenstein. On se croirait avec le fanzine Furious Gnomes de Léo Henry consacré aux jeux peu ou pas joués : pas étonnant que le mag ait mis la clé sous la porte en proposant au rôliste consommateur des références aussi confidentielles. Heureusement,
@Orlov sauve l’affaire avec un
D&D5, mais il triche parce qu’il est atypique.
J’attaque le contenu en passant sur les rares actus forcément plus très fraîches et deux interviews : une de Mahyar alors en pleine campagne pour créer
Aventures avec le dénouement qu’on sait (hum, hum) : propos sincère mais à tendance un peu mégalo, je ne sais pas si c’est conforme au personnage ? et une interview de Guy-Robert Duvert qui nous parle de son existence bi-classé Réalisateur-Rôliste (voire multiclassé GNiste et Compositeur), plus copieuse et intéressante que l’interview de Mahyar.
@Xaramis nous propose ensuite une longue revue sur
Lyonnesse dans la toujours très appréciée rubrique du Panda sur ces JDR qu’on évoquait pudiquement alors comme des succès d’estime.
Toujours plus copieux que les antiques What’s your Game de Casus Belli, Di6dent dépasse notre frontière pour livrer un gros dossier sur l’évolution du JDR au Royaume-Uni entre inféodation aux produits US qui se servaient du pays comme tête de pont pour l’Europe, et volonté hégémonique de Games Workshop (à lire aujourd'hui en complément du Dice Men dont je parlais un peu plus haut)
Enfin dans les actualités plus actuelles, on trouvera une chronique sur
Beyond the Wall et un article sur le film xXx (malgré le thème du dossier, non ce n’est pas ce que vous croyez gros dégoûtants !).
Passons donc au dossier autour des Emotions, toujours aussi copieux et minutieux comme les dossiers des numéros précédents de Di6dent (ça reste vraiment un crève-cœur que ce mag ait disparu).
On démarre par un Portrait de Famille (
Dis, combien tu m’aimes ? ) qui force toujours le respect sur à quel point il est exhaustif et bien écrit sur les références citées en liaison avec le thème du dossier.
@Narbeuh et
@Macbesse nous offrent donc un panorama complet et passionnant mais avec un biais à mon sens, que je retrouve souvent ailleurs : cette dichotomie qu’avant The Forge, les Apocalypseries et le
system matters, ben toute la partie technique ne comptait pour pas grand-chose dans la conception des jeux d’antan.
Je m’inscris partiellement en contradiction, surtout sur les références citées de
Rêve de Dragon : on peut penser mal que pis du système de Gerfaud mais je pense que le jeu ouvrait, au moins avec la présentation de sa 2ème édition, vers un érotisme et une incitation au flirt qui poussaient vers les enjeux et la profondeur du dossier de ce Di6dent. Idem pour
Vampire qui a aussi pas mal changé la donne, là encore en termes d’érotisation, voire sur des relations autres que hétérosexuelles. Toujours dans le World of Darkness, je pourrai rajouter, même si c’est inattendu, la gamme
Wraith qui n’est bizarrement pas citée et jouait encore davantage que Vampire sur les relations amoureuses et les liens entre l’Outremonde et le Monde des Vivants : vous avez vu vous aussi comme les auteurs Ghost avec Demi Moore et Patrick Swayze, pas vrai ? Je cite pour mémoire - même si pas lu - le supplément Love beyond Death de la gamme, qui était spécifiquement dédié alors sur ces aspects émotionnels.
L’article suivant est consacré aux couples rôlistes, avec Fabien Fernandez et Charlotte Bousquet, et Jérôme Barthas
@Loludian et Nicolas Guérin. Très bon casting mais interviews un peu anecdotiques : cela parle plus de leur processus de création puisque les deux couples sont tous auteurs, que de leur situation de couple quand ils jouent : comment leur vie de couple influe ou non sur la relation de leurs personnages. J’aurais personnellement plus apprécié d’explorer ces pistes, plus accessibles à nous commun des mortels
On passe ensuite à un papier de
@Khelren ,
Jouer avec les tripes, sur le terrain que je trouve personnellement super glissant du transfert émotionnel. Tout est très bien amené et écrit avec beaucoup d'honnêteté intellectuelle, les garde-fous sont bien posés, mais cela manque de prise de hauteur : je n’en ressors toujours pas convaincu sur l’aspect safe et ludique de la chose. Ce sujet est complété un peu plus loin par un dialogue croisé entre
@Khelren et
@Eugénie («
Sortez couverts ») qui m’a conforté dans cette impression : le Contrat Social et les garde-fous ne sont pas suffisants, sans forcément que des pistes supplémentaires se dégagent de cet échange un peu décousu. Ce facteur chaotique s’accentue si on ajoute la ressource publiée par
@Macbesse en ajout sur le FIX. Tout cela mis bout à bout a donc renforcé mon idée que cette pratique émotionnelle reste encore très expérimentale, et s’adresse à un public spécifique et demandeur. Bref, le papier de
@Khelren est bien écrit mais trop bref, et aurait mérité un dossier à part entière sur ce sujet. A envisager avec la sortie prochaine de Monsterhearts chez
@Brand & co, le jeu étant mise en avant pour favoriser ce genre de pratique (je devrais même dire quasiment de courant ludique à part entière) ?
L’article suivant,
Ciel, mon mari , est une aide de jeu rapide pour poser que nos PJ ont logiquement une vie de couple – présente ou passée – et qu’ils ne sont donc pas seuls dans les aventures qu’ils affrontent, même si la moitié est plus ou moins éloignée. Tout cela est judicieux et les différents cas de figure sont illustrés avec des exemples pertinents, mais sur un sujet aussi vaste, 7 pages et une table aléatoire pour conclure semble un peu rapide, justement.
L’article d’après,
Romance en 5 actes, est une sorte d’essai, sur comment partir d’une histoire amoureuse pour en faire quelque chose de progressif et central. C’est bien conçu, mais comme le dit l’article, à quel point le reste de la table va-t-elle vouloir tenir la chandelle ?
Enfin
@Macbesse nous propose
Cet obscur objet du désir (dommage que cet article ne soit pas repris sur le FIX ?) qui me semblait tout aussi casse-gueule que le sujet de
@Khelren : introduire le sexe de façon explicite dans ses parties. Très dubitatif au départ, j’ai trouvé beaucoup plus de matière pour ma pratique car tout cela m’a semblé concret, et pas forcément si difficile ou embarrassant à mettre en place. J’espère que l’article sera ajouté un jour sur le FIX.
Au final, un dossier inégal mais plus qu’instructif. L’exercice était très périlleux et ces prises de risques sont vraiment ce qui m’a fait regretter la disparition de Di6dent.
On passe ensuite à la partie plus traditionnelle avec les scénarios. On commence avec un Terra Incognita de
@Narbeuh qu’il m’est très difficile de juger, ne connaissant pas le jeu et la construction du scénario étant atypique et manifestement très corrélée au jeu (thank you Captain Obvious!). Le scénario suivant de
@Orlov nous ramène heureusement dans le contexte plus familier de D&D5, même si je l’ai trouvé assez atypique car très low fantasy : recyclable pour moi très facilement pour un Hurlements ou un Ars Magica (histoire de rebasculer sur des jeux confidentiels).
On trouvera aussi un scénario Degenesis pas terrible, et surtout qui redémontre que nul n’est prophète en son pays. Malgré toute la thématique de ce numéro, on a le droit au sempiternel PNJ féminin fantasmé et se limitant à la maîtresse qui passera les informations à nos PJ : ben alors Di6dent ?
Enfin, on trouvera un gros scénario Venzia sur lequel je suis autant en peine que Terra Incognita pour émettre un avis à cause de ma méconnaissance du jeu, et sur la construction du scénario puisqu’il pose comme pré-requis de faire jouer deux tables antagonistes ! Ambitieux et à lire par curiosité !
Le numéro se termine avec deux gros dossiers : un sur
Apocalypse World mené par le spécialiste en la matière
@Khelren (présentation, interview de Meguey et Vincent Baker s’il vous plaît, et un synopsis de campagne) ; et un sur
Château Falkenstein par
@Xaramis , avant la version rééditée par Lapin Marteau (c'était visionnaire !), avec une très bonne rétrospective et un scénario qui m’a moins emballé (mais qui se déroule à Salonique pour ceux qui voudraient utiliser leur très confidentiel GURPS Castle Falkenstein: Ottoman Empire

)
Voici pour cette longue revue !
6.) Allez vous vous en servir ?
Forcément vu la densité et l’intérêt des différentes choses qu’on peut trouver.
7.) En conseilleriez vous l'achat ??
Je rappelle que Di6dent est trouvable pour une bouchée de pain sur Drivethru donc je vous recommande chaudement soit de finir de compléter votre collection au moins avec la version en ligne, soit de tenter l’expérience en commençant par ce numéro qui clôturait une très belle aventure !