Suite (et fin) de notre
scénar Earthdawn.
Allant vite au secours de notre allié élémentaliste, on le ramena à la conscience. Bien qu’il restait une possibilité qu’Aratus se soit fait enlever, une profonde colère m’envahit. La trahison est une des raisons qui m’ont fait quitter les miens. Tirer profit de chaque situation de chaque désavantage est une force, certes, mais aussi une pression énorme de chaque instant. Cela nous rend inhumain, froid. J’aime calculer et mener à l’erreur mon adversaire. L’art du combat est avant tout une manière de prendre l’ascendance psychologique sur son opposant.
Mais la trahison pure et simple n’est ni belle ni subtile. Elle est grossière et contre productive. C’est ouvrir une brèche dans sa défense pour simplement fuir le combat, son adversaire blessé au sol. Non. Son adversaire on le respecte. Soit on va jusqu’au bout de son combat et on l’achève. Soit le combat est fini et celui-ci peut alors s’en retourner et apprendre de ses erreurs.
Regardant de plus près la boue apparue en lieu et place du nécromancien, on y décela des traces de pas. L’auteur de ces traces semblait fuir notre présence, sans toute fois se diriger directement vers Ouné. Malheureusement, aucune trace de boue dans les herbes de la colline, nous permettant de pister notre cible.
On décida alors d’aller au seul lieu de vie que l’on connaissait à l’elfe : sa maison. Après une journée de cheval, on arriva directement chez lui. Le majordome fut peu coopératif et on du le bâillonner et l’enfermer dans l’étude de son maître, à la cave. A cet endroit, on mit la main sur divers papiers écrit en vieux sperethiel. Bordaoui les décrypta tant bien que mal, vu qu’il s’agissait de notes de travaux nécromantiques. On apprit peu de choses hormis le nom du créateur des heptus. Mais, fouillant les placards et tiroirs à la recherche d’éventuels doubles fonds, on découvrit bien plus interressant. Aratus était propriétaire d’un petit lopin de terre à plusieurs lieux d’Ouné. En se renseignant au village sur la localisation de ce terrain, il apparut que les traces de pas dans la boue allaient dans cette direction.
A ce moment là, estimant avoir remplit leur contrat, Valg et Solir empochèrent 200 pièces d’argents trouvé dans les affaires de l’elfe et partirent dans leur coin.
Le lendemain, nous partions en direction de la masure du nécromant. Au bout d’une bonne journée de voyage, on arriva en vue de la cahute. Petite chaumière classique, Rakkash décida de s’en approché en toute discrétion pour y regarder par la fenêtre. D’une subtilité à toute épreuve, il ne fut pas encore arrivé à son objectif qu’il lança sur le toit de chaume une flasque d’huile !
Aussitôt, le même toit sembla se couvrir d’eau. Le nécromant avait du apercevoir l’orc et son plan machiavélique et y remédier par magie.
Ayant fait le tour de la maisonnette, je m’élançai alors à toute vitesse en sa direction et sauta à travers la fenêtre. Atterrissant au pied de l’elfe, surprit, il se réfugia dos au mur et un petit nuage de brume vint à mon contact. Priant pour qu’il ne s’agisse pas de l’esprit d’un puissant combattant, je fonçai toute lame dehors trancher le vil nécromancien, espérant que cela mettrai fin à la conjuration.
Rakkash défonça alors la porte et l’esprit se rua vers lui. En face de moi, j’épinglai l’elfe au mur à travers l épaule. Malgré la douleur, il réussi à de dégager et esquiva mes coups de poings. Kad’zo, encore à l’extérieur, lançait ses flèches de cristaux sur l’esprit. Une fois débarrassé de lui, l’orc vint m’aider et assomma l’elfe.
Bâillonné et ligoté, il se réveilla quelques temps plus tard.
Essayant de comprendre le sens de sa trahison, il révéla que c’était seulement la peur de perdre ses heptus qui l’avait motivé. Sa curiosité envers ces dangereux objets semble sans limite…
Kad’zo prit alors l’initiative et essaya de raisonner le nécromancien et de passer un accord. Je n’y pris pas parti, en désaccord. Cet être est dangereux, mu par un désir qui –au mieux- n’aura rendu malade qu’un village entier. De plus, sa trahison l’a automatiquement installé dans le camp des ennemis sans respect. La mort, ou la neutralisation via la destruction de son livre de magie, me semblait juste.
Il est vrai que l’on avait aussi besoin de lui. Etant puissamment lié aux heptus, il semblait pouvoir soigner au mieux les malades. C’est certainement ce qui lui sauva la vie. On l’amena alors à Kown après un énième long voyage. Là, Aratus fit ce qu’il fallait pour soigner les habitants. Mais Sekra était trop faible et la maladie trop présente. Notre élémentaliste l’a convaincu qu’un exil était nécessaire pour qu’elle ne re-contamine personne. De même, anticipant son accord avec Aratus, il récupéra une forte somme d’argent pour dédommager Orda, l’elfe gardant les deux heptus.
Etant fondamentalement opposé à cette idée, mais en minorité, je ne pris pas part à ces discussions. J’espère seulement qu’il est vrai qu’aucune pseudo-infection est encore en vie, ni que ce nécromant ne découvre le moyen de les créer. Ces objets pourraient devenir des armes terriblement dangereuses dans les mains avides de pouvoirs tels que les thérans. Ils n’hésiteraient pas à envoyer un kamikaze contaminer tout Throal pour voir le royaume s’effondrer de l’intérieur.
Quoi qu’il en soit, nous repartîmes pour Grandfoire, afin de donner le fin mot de l’histoire à Orda, l’initiateur de la mission. Mes compagnons devaient –seul- lui expliquer pourquoi ce qu’il nous avait confié avait été arbitrairement donné à un autre. Pourquoi le marché que j’avais passé avec lui, à savoir lui retourner les étoiles une fois réellement désactivée ou alors les détruire, n’a pas été respecté. Il fut alors « dédommagé » en lui donnant la propriété de son ancienne amante à Kown, ainsi qu’en pièces sonnantes et trébuchantes. Bien sur, il y perdait au change et le fit largement remarquer.
Pendant ce temps, j’appris –dépité- que la caravane à destination de Parlainth était partie. Je ne sais quand je reverrai mon ami et cela mine mon moral. Seule en cette vaste terre, l’embarras du choix est paralysant. Mais, contrairement à mon arrivé à Grandfoire, j’ai maintenant assez d’argent pour m’abriter et voyager.