Les p'tits papiers
Nouvelle-Lune appelle Dranik, un douanier ripou qui a déjà laissé passer l'équipe ProGaïa d'Ugo quelques mois auparavant. Dranik explique qu'il peut fermer les yeux sur les marchandises qui transitent, mais pas sur les SIN : ca serait immédiatement détecté par les senseurs. Par contre, pour ca, il faut aller voir Rico, au White Bunny, qui fournit de faux papiers pas très solides mais juste ce qu'il faut pour ne pas alerter un contrôle, surtout lorsque l'agent est dans la combine. Par contre, Dranik est emmerdé. Depuis quelques jours, l'état a changé certaines procédures, et un bureaucrate a été envoyé vérifier que tout est bien appliqué comme il faut. Et depuis quelques temps, il est dans ses pattes à lui!
L'équipe valide la stratégie et se dirige vers le bouge.
Le White Bunny est un bar à strip où les filles offrent des extras, tenu par un troll freluquet et tatoué, mais avec des cornes droites comme des i, ivoires et évasés à leurs bases. De vraies oreilles de lapin bien ridicules! Sarah explique qu'elle vient de la part de Dranik. Le troll leur explique les tarifs : 1 plaque par faux papier comme un SIN, un permis de détention d'arme, de cyber, de magie... Les runners se voyaient déjà transporter les drones de Graves dans le van, lui sur ca moto à canon, suivi par tous les hommes de Sarah, en arme. Le rêve vient de se fracasser sur la dure réalité économique : ils seront 3 et sans matos particulier, et encore, même pas sûr de pouvoir se le payer. Ils tentent de négocier, mais sans succès : Rico sait l'avantage de fournir les papiers ET le douanier. Et sa faussaire est une bonne.
Derrière la petite cours menant aux chambres des étages, se tiennent 3 gros bras asiatiques. Enfin, un seul est vraiment gros, genre sumo. Les 2 autres sont athlétiques et visiblement augmentés : l'un à un système de vision greffé au visage, l'autre un tronc et des bras cyber et le sumo des implants sous-crâniens semblables à 2 petites cornes diaboliques. Le nain décode leurs tatouages : certainement des membres des triades, voire même des 88.
Ces charmantes personnes escortent les runners au sous-sol, dans un local informatique de quelques m² mais totalement rempli de matos clignotant, d'écrans tridéos et de câbles réseaux... menant à un fauteuil incliné sur lequel gît une femme caucasienne reliée à tout ca. Les nounous laissent les runners là, et verrouillent derrières eux. Une voie numérique commence à leur expliquer la procédure, mais Nouvelle-Lune suspecte que la faussaire n'exerce pas ses talents de manière aussi volontaire qu'il semblerait. Graves de son côté n'aime pas le clapier dans lequel il est enfermé et tente de faire venir ses drones en supports, lorsqu'il se rend compte que la salle est imperméable aux ondes. Miléna, la jeune faussaire, explique qu'il n'y a pas d'accès à la matrice ici, sinon elle ne serait pas là...
L'équipe demande si la salle est surveillée. Miléna explique que non, ca ne sert à rien, y'a les gardes chiourmes dehors. Ils tentent alors de voir à quel point elle serait tentée de s'enfuir. Un petit jeu oral du chat et de la souris s'installe, jusqu'à ce que les gardes viennent taper à la porte : "Alors, ca avance?". Miléna réplique : "vous m'aviez pas dit que le nabot faisait de la magie!?! Faut que je recommence tout maintenant, fait chier!".
Ils ont gagné quelques minutes, de quoi préparer un plan.
Miléna explique qu'elle a absolument besoin d'embarquer le serveur, un gros bloc tenable à 2 mains, contenant tous les travaux qu'elle a fait pour Rico et ses potes. Ca sera sa monnaie d'échange pour qu'ils ne la poursuivent pas trop longtemps. Une fois dehors, ils se douteront bien qu'elle aura mit sa sur la matrice, et qu'on moindre pépin sur sa personne, tout sera exposé au grand jour. Rico n'aura rien à gagner à foutre les 88 autant dans la lumière. Et elle, tant que les secrets le restent, elle a son assurance.
Quant aux runners, elle pourra leur faire de faux SIN, mais juste à eux, car le scanner est dans la pièce et qu'elle n'en aura plus après. Aussi, elle sort les faux papiers en vitesse alors que l'équipe tend une embuscade au premier garde qui passe son nez.
L'endroit est étroit, Sarah ne peut pas utiliser son fouet monofilament sans risquer de trancher tous ses alliés en même temps. Graves tente de maîtriser le voyou aux senseurs, et l'assomme net. La porte est ouverte, et le shaman aperçoit les trames astrales des 2 autres gus non loin, attendant le retour de leur pote. L'équipe hésite : lancer un assaut frontal sur les gardes et se ruer dehors, ou tenter de se faufiler dans les escaliers tant que l'alerte n'a pas été donnée et passer par l'étage pour sauter dans la rue depuis une fenêtre?
Nouvelle-Lune en appelle à Rat pour doter Sarah de sa célérité. Il sent toutefois que son totem s'éloigne de lui, se dérobe. Il redouble de concentration et réussi son sortilège. La punkette cède alors (encore!) à l'impatience et lance l'assaut! Le sumo se fait truffer de plomb tandis que le dernier sort une lame d'un compartiment cyber le long de sa cuisse, alors qu'il se jette dans le bar pour éviter les balles. La panique commence à gagner les clients. Graves quant à lui fait démarrer en trombe le van qui vient faire un drift devant l'entrée, prêt à les accueillir, alors que son drone pointe son canon et commence les tirs de semonce. L'équipe se rue à toute vitesse à travers le bar, profitant du chaos alors que se dresse devant eux le soldat à l'épée. Une bourrasque de vent le projette derrière le bar et libère la voie. L'équipe plonge dans le van, protégeant la faussaire et son serveur, alors que le véhicule démarre en trombe.
Une frontière pleine de surprise
L'équipe a récupéré les 3 SINs de Miléna, puis l'a déposé près d'un squat où ils sont à peu près sûr qu'elle ne restera pas. Elle leur a toutefois laissé l'adresse d'un bar virtuel en cas de besoin. Puis ils sont allé aussitôt à la frontière, espérant que Rico ne soit pas encore informé de leur bruyante aventure... ou tout du moins qu'il ne soit pas déjà en mesure d'inventer un truc pour se justifier aux yeux des officiels lorsque les runners le balanceront alors qu'il tente de les bloquer!
Les 24 lignes de contrôle sont occupées, mais il n'y a qu'une 50ène de voiture sur chacune, donc pas la foule des grands soirs. Approchant d eleur tour, Nouvelle-Lune contacte comme prévu le douanier qui leur indique la ligne où il se trouve. Lorsqu'il ne reste que quelques véhicules, le nain, sur le banc passager du van, remarque un bureaucrate en seconde ligne de contrôle, qui vérifie le travail des officiels. Le costard qui faisait suer Dranik est là. Mais ce que voit le nain l'inquiète encore plus, alors que la dernière voiture passe la barrière et que leur tour vient, lorsqu'il reconnait en lui l'amant de July qu'ils avaient secoués après une séance de yoga intense en phéromones.
En quelques mouvement, il retire l'os fétiche de son nez, met son écharpe en turban sur sa tête et baisse le regard, suppliant Rat de leur rendre discret. Dranik fait son taf, ne laissant rien paraître s'il est au courant de leur carton au White Bunny mais pourtant nerveux quant à la présente du contrôleur. Ce dernier s'approche, semblant avoir le douanier dans le collimateur, mais ne remarque pas le nain, que la magie camoufle, et laisse passer le van sans plus de contrôles. Heureusement, car le drone à l'arrière suffirai pour envoyer tout le monde en garde à vous vite fait bien fait!
En route pour la joie
La capitale de la Nation Tsimshian est à près de 1500 km de Seattle, soit 17h de voiture. La route nationale est gérée par la GridGuid, mais il ne faut pas trop s’en écarter. L'équipe décide de s'avaler tout d'un trait. Graves surveille la route, le shaman est à l'arrière et Sarah... prend des calmants pour passer le temps.
Faut dire que c'estr longuet : la nature devenant de plus en plus sauvage et les villes rares, les maisons arborent souvent des éléments tribaux : totems, décoration sur le thème de la nature, bois de cerf, etc.
Arrivé en terre Tsimshian: « Terre d’espoir et de promesse » qu’ils disent. Tu parles ! L’endroit est triste et déprimant, la route vraiment monotone. Le ciel est bouché par une couverture nuageuse gris ardoise et la pluie torrentielle et glaciale ne les a pas lâchée depuis la frontière. Au moins, la route 16 est en bon état – meilleure que certaines highways de Seattle. La pluie rend la vitesse plutôt dangereuse, mais au moins il n’y a pas de trop gros nids-de-poule.
Des vallées boisées mènent à Prince Georges, avec sa banlieue de caravanes aux couleurs de la tribu Haïda. Puis, en reprenant vers l’ouest et le Pacifique, les runners se retrouvent coincés entre de hautes montagnes aux sommets encore enneigés entre lesquelles il faut slalomer. Ca veut dire négocier constamment des tournants-suicides – une muraille de roche sur la droite et une chute libre de 30m jusqu’à la rivière sur la gauche. Super !
En changeant de côté de la vallée via un pont métallique, Graves remarque sur l'autre rive un autre van garé juste après, donc sortent quelques gars débarquant un truc des portes arrières et le prenant sur l'épaule... un bazooka! L'orc pille brusquement, alors qu'il envoi son drone insecte par la fenêtre. Mais contrairement à sa paranoïa naissante, ils ne sont pas la cible du tir : celui heurte le pilier central du pont, qui explose et commence à s'effondrer. Les terroristes plient aussitôt bagage et quittent les lieues, comme si de rien n'était.
L'équipe assiste, impuissant, à l'effondrement, emportant avec lui quelques camions automatiques et autres voitures civiles certainement occupées, elles... Au moins, eux auront-ils pu s'arrêter à temps.
Le drone espion perds assez vite leur trace, mais a pu filmer leur fuite. Graves décide de faire du hors piste pour franchir la vallée. Arrivé sur place, des pick-up de flics sont déjà arrivé. Scannant leurs fréquences, le rigger constate qu'ils cherchent les fauteurs de troubles circulant dans un van blanc... tout comme eux! Préférant prendre le taureau par les cornes, ils décident de se rendre d'eux même devant les flics, avec les images du drone. Leurs têtes d'anglos ne leur vaux pas de grandes sympathies, mais ils apportent les images des fuyards. De plus, ceux-ci ont bien évidement revendiqué leur actes en taguant le symbole de ProGaïa sur les lieux de leur méfait.
Les flics prennent leur témoignage, où ils expliquent qu'ils allaient passer lorsqu'ils ont vu le tir de l'autre côté et pillé. L'orc, journaliste amateur, a dégainé son drone pour la poursuite mais sans succès. Les agents commençant à peine leur enquête, ils prennent leur SIN et contact puis les laissent partir.
Encore un peu de route, puis ils arrivent en vue d'une petite ville portuaire, l’une des seules zones d’activités économiques à des centaines de kilomètres à la ronde : Kitimat, la capitale Tsimshian. Mais la pauvreté est aussi visible que la rudesse du climat. La première vision de Kitimat en fait un endroit triste, froid et humide, terne et déprimant… assez proche finalement d’une version miniature et encore 20ème siècle de Seattle. On s’y sentirai presque chez soit finalement. La nuit est en train de tomber, et les rues s'emplissent de voisins se rendant les uns chez les autres en costumes traditionnels, lourds packs de bières à la main, alors que les fumées des barbecues s'élèvent d'un peu partout. Nouvelle-Lune reconnait l'une des traditions les plus fameuses de sa culture : le pottlach ; les plus aisés partagent un bon repas - du saumon cuit au feu de bois - en buvant un coup. Bien sûr, ca tourne régulièrement à la beuverie généralisée, et les laissés pour compte comme lui en profitent souvent pour régler quelques comptes avec le pouvoir tribal en place.
Le Randy Sasquatch
Le bar où Nouvelle Lune a rendez-vous avec son frère se trouve dans l’un des quartiers pauvres de la capitale, quelques blocs après les classes moyennes Tinglit où quelques carcasses de voitures incendiées gisent aux pieds des immeubles tagués du sigle de ProGaïa. La pancarte néon où s’agite frénétiquement un bigfoot amérindien aux attributs féminins fortement sexualisés indique l’entrée.
Sur une estrade, un danseur tribal avec masque et tenue à frange s'agite. Chaises en plastoc, tables en ferraille, lumières faibles et enfumées, ce bouge n’aura jamais sa première étoile malgré les quelques peaux de castors et autres drapeaux tribaux. Ici encore, la faune est désœuvrée, ce qui signifie que la plupart sont haïdas ou kwakiult ; et des durs avec ca ! Et si ces types haïssent tout le monde, ils réservent leur plus noire colère aux anglos qui ont ruinés leur nation bien avant que celle-ci n’existe.
Alors quand 2 d'entre eux se pointent en plein pottlach, certains prennent ca comme la provocation de trop! Nouvelle-Lune vient à la défense de ses peaux-roses de collègues, alors que Graves se surprends à pour une fois ne pas être détesté à cause de son métatype (mais à être détesté tout de même!). Sarah, encore sous cacheton, n'envenime pas trop la situation pour une fois, ce qui n’empêche pas la tension de monter de plusieurs crans... lorsque un gars siffle la fin de la récré depuis le fond de l'établissement. Ugo vient d'arriver et salut son frère avec grand plaisir, puis amène tout ce petit monde dans l'arrière bar.
Là, devant une table de billard où sont jetés des documents papiers, mais aussi de vieux projecteurs tridéos de bric et de broc, se tiennent une femme aux cheveux noirs de jais ornementés de quelques plumes, et une demi-douzaine d'hommes en armes, dont certains militairement cybernétisés. Ugo est ravit de présenter son leader : Martha Oeil-d'Aigle!
La femme est charismatique, dans le genre beauté glaciale. D'après les rumeurs, le shaman sait qu'elle est une haïda écowarrior de la pire espèce : convaincu au plus profond d'elle même! Plus extrémiste que les plus extrêmes, mais aussi rudement efficace dans la purge qu'elle a mit en place à son arrivée. Depuis, elle vogue de succès en succès, et la cellule haïda a l'origine de cette multinationale du terroriste écologique qu'est devenue ProGaïa pourrait bien en redevenir le centre rayonnant.
Martha explique le plan : un pécheur du coin va les embarquer discrètement cette nuit, avec Ugo, puis simulera une panne à proximité de Klawock, afin de justifier son arrivée. Au port, il graissera quelques pattes pour qu'il n'y ait pas de questions lorsque l'équipe descendra. Ensuite, à eux de retrouver la base de Blackbears, puis le masque rouge et de revenir avant que le pécheur ne parte.
L'équipe acquiesce le plan, mais reste en attente concernant... le matos! Ugo avait parlé d'un nouveau "sponsor" pour la cellule apportant du matos de dingue, et les runners sont bien curieux de voir ca. Sarah s'imagine déjà avec un lance-roquette et Graves avec un sous-marin nucléaire piloté à distance, ou ce genre de joujoux.
Ugo appelle dont le mécène : Notch. Le type arrive quelques minutes plus tard, et semble très ami avec le frère Laars.
Nouvelle-Lune trouve cela quand même étrange, et maintenant qu'il a son visage et nom, il cherche discrètement sur la matrice quelques infos croustillantes sur le bonhomme et tombe sur un truc qui attire son attention : selon un site conspirationniste, un "Notch" serait "un agent Mitsuama sous couverture". Mais que viendrait faire la mégacorpo de l'équipement ménager à pas cher dans ce merdier?!?
Passant le mot à Sarah, celle-ci essai alors de lui faire faire l'inventaire des armes qu'il peut proposer, histoire de voir s'il a ces entrées chez Mitsu. Le type sent le ton inquisiteur de la punkette et n'apprécie pas. De plus, ces derniers le prenant au départ pour le père Noel, il leur explique qu'il veut bien faire un geste, "au nom de la cause", mais qu'il ne faut pas pousser non plus, ne les connaissant au demeurant ni d'Eve ni d'Adam, et se tourne vers le seul interlocuteur fiable à ses yeux : le frère de son pote. Finalement, l'équipe se montre raisonnable : Sarah demande des flingues, un gros pistolet qui tâche, un petit discret et un fusil d'assaut, et Graves un médikit au cas où.
La réunion prend fin, mais Sarah veut voir comment les Peaux Rouges font la fête. Sentant la mauvaise idée, Nouvelle-Lune l'accompagne, espérant arrondir les angles. Evidemment, il n'en faut pas beaucoup, alcool aidant, pour que l'animosité de ses concitoyens ressortent à l'encontre de la demoiselle. Lui apportant son aide, le nain en prend pour son grade : "la vie à la grande ville t'a rendu plus blanc qu'un coton tige, sale traître!". Le nain accuse le coup.
Finalement, un bon coup de casque de Sarah dans le pif d'un gros plein de bière mettra fin aux amusements, et à la soirée.
Klawock
Après plusieurs heures coincés entre le moteur fumant et des collègues trop proches, esquivant le roulis donnant une nausée tenace, les runners arrivent en vue de l’Île du Prince de Galles et découvrent un enfer de rocaille battu par un vent mordant et des bourrasques glaciales descendant tout droit du golfe d’Alaska. Et encore, heureusement que ce n'est que juin ! Les forêts, épaisses et sombres, semblent exalter une malveillance implacable envers les insignifiantes créatures telles qu'eux. Selon les bases de données publiques, pourtant, l’île n’a pas toujours été comme ca. Elle accueillait autre fois plusieurs agglomérations tranquilles comme Craig, Hydaburg et Point Baker. Il n’en reste plus grand-chose aujourd’hui et l’île est quasiment abandonnée. Klawock elle-même était jadis une communauté de pécheurs prospère de la côte ouest, mais elle est désormais quasiment inoccupée, hormis quelques irréductibles locaux et un mécanicien naval. Ses bâtiments semblent avoir mieux résistés à la rigueur des éléments que n’importe quoi d’autre, probablement parce qu’ils ont été construits le siècle dernier en béton armé et non en bois ou autres matériaux légers utilisés aujourd’hui par les amérindiens.
Arrivé sur le ponton de béton armé, seul un nain d’une quarantaine d’année les accueille. Bourru et buriné par la rudesse des lieux, un nanotatouage facial laisse penser qu’il a pu avoir une autre vie, ailleurs mais tout aussi rude. Ghostwind, le pécheur, prétend avoir eu une panne, et glisse quelques billets au nain lorsque celui-ci voit les 4 hommes descendre. "On vient pour la chasse. Z'auriez pas bagnole à nous louer?" prétexte sans trop de conviction Ugo. Le nain ne relève pas "Mmm, y'a bien mon vieux pick-up... mais, dans votre
chasse, faites gaffe à la malédiction".
Le shaman est interpellé et demande des explications : "depuis l'incident des Achachaks - c'était même avant ma naissance! - la ville est maudite et des gens disparaissent. Les esprits sont fâchés. Même dans la forêt, les animaux sont attaqués."
Sarah se moque des croyances locales, ce qui vexe le nain et termine les conseils, alors que son PAN sonne. Un de ses hommes à qui elle avait demandé de laisser traîner ses oreilles proches du milieu militaire l'averti : la rumeur dit qu'une mission vient de décoller en hélico. Ca a mit le bazar parce qu'il semble que ca ne soit pas un truc officiel. Après, peut-être que c'est du flanc, ou un truc pour l'amérique du sud, ou les CAS ou n'importe quoi dont à le secret la grande silencieuse. Sarah remercie son homme et lui demande de continuer la veille.
Une randonnée périlleuse
Le vent a redoublé d'intensité, et une lourde neige tombe désormais. Des congères se forment à l'arrière des pneus cloutés du pick-up. Graves se sent comme nu. Sorti de Klawock, plus de réseau! Même le GuidGrid est absent. Bien sur, il a programmé sur ces cartes le point GPS de l'ancien barrage de Blackbears, et il suit la route du nord contournant les montagnes pour revenir au plus prés, mais il faut bien à un moment finir le chemin à pied, en entrant dans cette dense forêt de résineux aux branches ployant sous la poudre blanche.
La progression est difficile pour les citadins, les roches obligent à des détours et le blizzard n'aide pas. Après plusieurs heures, alors qu'ils se trouvent nez à nez à un à-pic infranchissable et une falaise sur le côté, le shaman est bien obligé de concéder qu'ils sont perdu! Heureusement, cela plusieurs fois qu'il remarque les traces astrales d'un esprit de la forêt. Dans le froid glacial il tente de l'invoquer. Transit de froid, Graves demande au nain quand est-ce que l'esprit daignera montrer le bout de son fantomatique nez car il commence à ne plus sentir ses mains. Sarah, elle, se réchauffe à l'ancienne : en vidant ce qu'il lui reste de sa flasque! Le nain, quant à lui, saute sur place... jusqu'à ce qu'une plaque de neige ne se décroche et l'entraîne vers le bord de la falaise!
Le shaman, d'un sang-froid de rigueur, invoque l'aide de Rat et s'envole dans les airs alors que la neige s'écrase quelques centaines de mètres plus bas.
Cela fait désormais trop longtemps que les runners attendent l'hypothétique esprit sauveur, et Graves a de douloureuses engelures aux doigts, lorsque qu'une bourrasque semble se rassembler pour former un magnifique loup blanc, aux yeux d'un bleu givré, dont les pattes ne laissent aucunes traces dans la neige immaculée.
L'esprit est enfin arrivé, et les guide à travers la forêt jusqu'au bord de l'eau, où gisent les débris d'une énorme structure en béton armé.
Pendant le trajet, le shaman a remarqué nombre d'animaux, petits ou plus gros, morts mais pas dévorés. Il n'avait pu dévier son chemin pour les observer, mais prés du lac il en aperçoit un autre, une biche. Elle semble morte d'aucune blessure. Juste glacée, tétanisée. Si origine magique il y avait, celle-ci n'est pas récente d'après le nain qui inspecte les lieux astralement.
L'orc demande de se presser, gelé qu'il est. Sarah cherche sur les berges une potentielle entrée pour un complexe souterrain. Originellement sous le barrage, sa destruction l'a sans aucun doute englouti. Mais Nouvelle-Lune, toujours lui, repère un amas de béton, en surface, qui une fois dégagé semble mener à une structure enfouit. Mais alors que ses collègues commencent à déblayer les petits rochers, lui incante pour faire léviter le plus pylône, intransportable autrement. S'est dans sa danse tribale que le nain, sans y prêter attention, marche sur une zone du lac où la glace est trop fine et craque sous son poids!
Tombant d'un coup dans l'eau glacée, les fissures se propagent à toute vitesse en direction de ses compagnons et les fait plonger à leur tour. L'orc, malgré ses engelures, réussi à se hisser aussitôt sur la glace et aide le nain à faire de même. Mais Sarah, elle, est piégé sous la surface et ne trouve pas le point d'entrée. Nouvelle-lune, transit de froid, invoque la chaleur de Rat pour faire fondre la glace, espérant que Sarah y trouve une sortie. Quelques longues secondes inquiètent toute l'assemblée, mais une tête jaillit soudainement dans un inspiration salvatrice.
Les runners, trempés et glacés, finissent par dégager l'entrée et y pénètrent, se protégeant enfin un peu du vent. Espérant y faire un feu, tant pour briser l'obscurité que le froid, un bruit sourd de moteur et de pâles résonne dans la vallée... un hélico s'approche de ce lieu dépourvu de toute autre centre d’intérêt que l'ancienne base secrète de Blackbears.
Débriefing
Voici le CR de 3 séances online. La 1ère fut une initiation pour moi au jeu virtuel, et à Roll20 en particulier. J'avais préparé le board avec la map du voyage, les images des PNJs et les fiches des persos (The Sprawl, dont j'ai modifié les moves).
La 2nd cession a due être interrompue tellement le son était pourrave, mais la dernière marcha du feu de dieu.
Globalement, ca n'a absolument pas géné le jeu, au contraire, moins de hors-jeu, des horaires moins tardifs, bref, plus de concentration. Concernant la fiction elle-même, j'avais préparé l'histoire de Miléna la faussaire (repris d'une quête annexe de Deus ex Mankind Divided) et j'ai bien aimé mettre dans les pattes l'amant fan de yoga que réclamaient les joueurs ("quand est-ce qu'il va nous tomber dessus celui-là?").
Pour la partie "randonnée", je suis très content de moi : au départ j'allais sur une suite de péripétie comme dans tout JdR tradi, mais finalement j'ai crée un move leur laissant le choix du type de menace croisée (là, le shaman a fait un 10+ et choisi d'être perdu ; d'autant plus qu'il venait de percevoir des traces astrales).
Pour gérer le froid, j'ai improvisé un jet de Blessure +assommant (l'orc à fait 10+ et choisi 1-dégât, d'où les engelures ; le shaman lui un 7-9 et perdit littéralement pied, d'où le début d'avalanche).
Enfin, un 6- sur le sort de lévitation m'a donné envie de ne pas bloquer les joueurs face à l'entrée du complexe (bien qu'un Evaluer leur ai indiqué qu'une autre entrée devait se trouver sous l'eau ; mais cette solution ne leur plaisait guère) et là encore, j'improvisais facilement cette glace cédant sous le poids du nain.
Le bruit d'hélico est la transcription du compteur d'action (car depuis leur arrivée sur Klawock ils sont passés en phase d'Action) à 21h (j'avais annoncé le décollage de l'hélico un peu plus tôt, suite à une erreur de lecture de mon horloge

; mais en même temps, le temps que l'hélico face les 1000 bornes, ca donne une certaine cohérence

).