Re: [CR] Les jeux d'Outsider
Publié : lun. sept. 24, 2018 5:03 pm
LA FOLIE DE MA SŒUR
Suite de la campagne Millevaux Solo avec une incursion funèbre et enfiévrée dans la mémoire d'une défunte. Un récit par Damien Lagauzère.
Le jeu principal : Tombe et Oubli, le combat d'un mort pour rester dans la mémoire des vivants. Un jeu narratif par Benjamin Putois
Avertissement : contenu choquant (trigger warnings listés plus loin)

~Erebos, cc-by-nc, galerie sur flickr.com
Épisodes précédents de la campagne :
1. La forêt du dessous
Quand les souterrains deviennent cavernes et les fantômes deviennent horlas. Un crossover Poltergeists / Millevaux
2. Traqué par les capuches blanches
Une course-poursuite mortelle qui débouche vers l’enfer souterrain du jeu de rôle Cœlacanthes !.
3. Je suis d’un autre monde
L’agent Haze confronté à un serial killer originaire de Millevaux dans un imbroglio onirique des plus déroutants. Troisième épisode de la campagne Millevaux solo multi-systèmes de Damien Lagauzère.
4. Thanatrauma
Suite de la campagne Millevaux solo multi-systèmes par Damien Lagauzère. Où un agent secret onirique s’aventure dans la mégalopole de l’inconscient collectif en proie à la psychose végétale.
5. Sous la coupe des horlacanthes
Damien Lagauzère poursuit sa campagne Millevaux solo multi-système avec l’un des scénarios les plus éprouvants de Coelacanthes !
Je viens juste de terminer mon solo avec Tombe & Oubli. j'avoue très modestement être loin d'avoir fait le tour des potentiels offert par ce jeu mais c'est clair qu'il est très sympa et qu'il y a vraiment moyen de se marrer à plusieurs. En tout cas, en solo et pour Millevaux, pour une 1ère fois, voila ce que ça donne
Trigger warning : viol
L'histoire :
NeinUnd était revenu sur les lieux du massacre. Là où les hommes en cagoule blanche avaient tué tous ceux, ou presque, du Clan des Arbres sans aucune pitié. Il se doutait qu'il n'était pas le seul survivant. C'était impossible. Il devait forcément y en avoir
d'autres. Mais pour l'instant, il était seul. Seul parmi les cadavres. Il errait au hasard, reconnaissant chacun des visages paré du masque de la mort.
Siy, sa sœur, gisait là. Paradoxalement, son visage exprimait une impassibilité qui n'avait rien à voir avec sa fougue habituelle.
Combien de fois avait-il dû la ramener à la raison, la retenir alors qu'elle s'apprêtait à se confronter aux dangers de la forêt en toute insouciance ? Elle n'avait que faire des Horlas. Les mises en garde des chamans glissaient sur elle. Avait-elle souffert ? On jurerait que non. Lui, il souffrait. Il avait envie de hurler mais se retint, de peur d'attirer les hommes en cagoule.
Tout en jetant des regards craintifs autour de lui, NeinUnd se mit à creuser le sol. Il savait que cela n'avait aucun sens car il ne pourrait pas offrir une sépulture décente à chaque membre du clan, mais il voulait quand même le faire pour sa sœur. Il utilise une
sorte de pelle en pierre pour creuser la terre mais la force et le courage lui manquent. Et il a peur, peur que ces hommes reviennent.
Le trou est peu profond mais suffisant pour qu'il y dépose Siy. Il se rappelle quand, petite, elle avait creusé deux trous dans lesquels elle avait « planté ses pieds ». Elle voulait prendre racine et, comme les chamans, devenir un arbre elle aussi.
NeinUnd avait commencé par rire mais avait commencé à s'énerver comme elle refusait de bouger alors même que le soleil se couchait. Il avait fallu l'intervention et l'évocation d'une vieille légende mettant en scène Shubb-Niggurath elle-même pour qu'elle consente à sortir de terre. Maintenant, elle ne sortira plus jamais de terre.
Puisse-t-elle prendre vraiment racine et donner naissance à un bel arbre. Puis, il éclate en sanglots. Non parce que sa sœur est morte, mais parce qu'il se souvient. Il se souvient de ce qu'il lui a fait.
Il était jeune et ne comprenait pas. Il avait pris les mots des chamans au pied de la lettre et avait conduit Siy dans la forêt, de nuit. Curieux d'observer les esprits de la nuit, il s'était servi d'elle pour attirer... Il ne savait pas vraiment ce qu'il voulait voir. Mais il avait vu. Il avait vu le futur. La forêt était devenu un gigantesque abattoir et d'immenses Horlacanthes d'au moins trois mètres de haut s'étaient emparées d'elle. Ils l'avaient prise, forcée et rejetée. Et lui, il avait observé la scène les yeux et la bouche grands ouverts, sans un mot ni un geste. Il avait ensuite attendu longtemps que sa sœur reprenne conscience. Puis, il l'avait ramenée au camp en lui jurant que tout cela n'était qu'un rêve.
Mais, il avait vu le futur...
NeinUnd ne fait qu'enterrer sa sœur. C'est ce souvenir, sa culpabilité qu'il enterre. Il voudrait aussi que ce futur qu'il a vu reste sous terre et ne voit jamais le jour. Il s'en veut d'avoir infligé ça à Siy. Et il s'en veut de n'avoir jamais plus vu en elle par la suite
que l'instrument, le jouet, de ce futur. Pendant des années, il s'est convaincu qu'elle était responsable de ce qui lui était arrivé et de ce qui leur arrivera à tous. Mais aujourd'hui, il sait que c'est lui le responsable de ce qu'elle a subi. Et les seuls Horlacanthes seront responsables de ce qu'ils infligeront aux humains. Ils n’avaient jamais évoqué cette nuit. Sauf une fois.
Sa fougue joyeuse, ce jour là, s'était muée en une violence verbale et physique dont il avait l'objet. Personne n'avait compris pourquoi elle l'avait agressé ainsi, sans aucun motif apparent. Lui, n'avait rien fait pour se défendre. Il avait encaissé les insultes et les coups, sachant qu'il les méritait et espérant qu'elle ne dise pas à tout le monde à quel point il les méritait. Il se souvient également de la fois où elle avait interrompu un rituel clanique. Là aussi, il avait craint qu'elle ne dévoile tout. Mais elle s'était borné d'injurier les chamans, les traitant au mieux d'ignorants, au pire de menteur. Il avait fallu l'exclure du cercle.
Ceux qui s'en étaient chargés devaient toujours porter les marques de griffures et de morsures qu'elle leur infligea.
Un jour, NoAnde leur fit part de sa volonté de devenir chaman. Il ne savait absolument pas d'où lui venait cette idée mais elle semblait profondément enracinée en lui. L'idée avait germé et la fleur de sa volonté était en train d'éclore. Il rendit visite à Siy et lui
demanda de l'accompagner dans sa démarche car le Serpent-Fleur en avait décidé ainsi. Elle refusa, arguant qu'elle était la gardienne d'une tradition trop ancienne pour se perdre dans ces enfantillages. Quand NoAnde lui demanda de s'expliquer quant à ce blasphème, elle se contenta d'un nom : le Thanatrauma ! Le Thanatrauma ! Oh oui ! Quel terrible Horla avait-elle déchaîné cette nuit. Nul ne sait comment elle s'y était pris et les chamans eux-mêmes préférèrent mentir et taire le rôle de Siy dans cette catastrophe, mais le Thanatrauma avait déferlé sur le Clan des Arbres. Il avait infecté les rêves de chaque membre du Clan et il avait fallu consacrer bien des jours et des nuits à de pénibles rituels de purifications. NeinUnd avait alors pensé que Siy serait bannie. Mais les chamans n'en firent rien. Ils ne parlèrent jamais d'elle dans cette histoire alors même que NeinUnd était certain qu'ils savaient. Mais pourquoi, pourquoi la protéger ?
Siy était née le 18ème jour de Vomembres. Ce jour là, elle chantait « Y'avait les ruines de cet hôtel... Chaque chambre vous conduisait à un souvenir de votre passé. Est-ce que ça a réellement existé ? Et si... » Puis elle s'était arrêté de chanter et, très érieusement avait repris « et si ce n'était pas un hôtel mais un hôpital, qui est le Patient 13 ? »
Le même mois, elle avait de nouveau perturbé une cérémonie. Cette fois, elle avait brisé le cercle en arrivant le visage recouvert de sang. Elle avait peint le chiffre 13 sur sa poitrine dénudée. Elle tenait, dans une main un lézard, dans l'autre un serpent. Elle
poussait des cris étouffés car elle avait rempli sa bouche de fleurs des bois. Elle recracha les fleurs quand elle fut ceinturés par les hommes qui tentèrent de la refouler. Alors, on comprit ses paroles. « Les bourreaux réduisent la douleur ! On ne respecte les serments envoûtant du SerpentFleur que pour échapper à la peur ! L'objet légendaire disparaît tous les un et un et un an. Car telle est la Vision du Lézard ! » NeinUnd se frappe le front du plat de la main et pleure.
NeinUnd regarde autour de lui. Il a le sentiment d'être observé. Les hommes encagoulés sont-ils revenus ou est-ce autre chose... Il ne voit rien, n'entend rien. Ce qu'il craint n'est pas dehors mais dedans, en lui. C'est dans sa mémoire. Ce sont ses souvenirs. Ce souvenir... Cette nuit où il l'avait rejoint. Elle dormait. Il l'avait observée pendant de longues minutes. Il regardait ses mains s'approchant du cou de la jeune fille, lentement, très lentement. Mais, elle avait soudain ouvert les yeux. Elle l'avait fixé froidement puis avait ouvert la bouche. « Demian décrit comment il met en fuite les dealers qui s'en prenaient à D. Maze. Il fait planer sur eux la menace des Lwas et du clan Powl. On se saura jamais vraiment laquelle de ces menaces a été efficaces mais les dealers s'enfuient. Pour autant, D. Maze n'est pas tiré d'affaire car Demian déclenche une scène de confrontation. Il entend en effet le faire renoncer à son enquête et déclare que son but va à l'encontre de la volonté des Lwas. Il est hors la Lwa ! Pour appuyer son propos, Powl agite sa cyberdread à la lame rétractable. D. Maze sent que l'albinos a des informations. Il enclenche tous ces cyber d'enregistrement et entend bien obtenir de lui autant de renseignements que possible. À la cyberlame, il oppose son pistolet à fléchettes. Il espère ne pas avoir à s'en servir, mais est-ce que ce sera suffisant pour intimider Aaron Powl ? »
Aucun sens. Cela n'avait aucun sens. Sa sœur était folle. C'était lui qui l'avait rendu folle. C'était à cause de lui. Et c'était à lui de remédier à ça. À lui de la tuer. Mais il avait été lâche et aujourd'hui, c'était tout le Clan des Arbres qui payait cette lâcheté car nul doute que c'était pour elle que ces hommes étaient venus.
Suite de la campagne Millevaux Solo avec une incursion funèbre et enfiévrée dans la mémoire d'une défunte. Un récit par Damien Lagauzère.
Le jeu principal : Tombe et Oubli, le combat d'un mort pour rester dans la mémoire des vivants. Un jeu narratif par Benjamin Putois
Avertissement : contenu choquant (trigger warnings listés plus loin)

~Erebos, cc-by-nc, galerie sur flickr.com
Épisodes précédents de la campagne :
1. La forêt du dessous
Quand les souterrains deviennent cavernes et les fantômes deviennent horlas. Un crossover Poltergeists / Millevaux
2. Traqué par les capuches blanches
Une course-poursuite mortelle qui débouche vers l’enfer souterrain du jeu de rôle Cœlacanthes !.
3. Je suis d’un autre monde
L’agent Haze confronté à un serial killer originaire de Millevaux dans un imbroglio onirique des plus déroutants. Troisième épisode de la campagne Millevaux solo multi-systèmes de Damien Lagauzère.
4. Thanatrauma
Suite de la campagne Millevaux solo multi-systèmes par Damien Lagauzère. Où un agent secret onirique s’aventure dans la mégalopole de l’inconscient collectif en proie à la psychose végétale.
5. Sous la coupe des horlacanthes
Damien Lagauzère poursuit sa campagne Millevaux solo multi-système avec l’un des scénarios les plus éprouvants de Coelacanthes !
Je viens juste de terminer mon solo avec Tombe & Oubli. j'avoue très modestement être loin d'avoir fait le tour des potentiels offert par ce jeu mais c'est clair qu'il est très sympa et qu'il y a vraiment moyen de se marrer à plusieurs. En tout cas, en solo et pour Millevaux, pour une 1ère fois, voila ce que ça donne

Trigger warning : viol
L'histoire :
NeinUnd était revenu sur les lieux du massacre. Là où les hommes en cagoule blanche avaient tué tous ceux, ou presque, du Clan des Arbres sans aucune pitié. Il se doutait qu'il n'était pas le seul survivant. C'était impossible. Il devait forcément y en avoir
d'autres. Mais pour l'instant, il était seul. Seul parmi les cadavres. Il errait au hasard, reconnaissant chacun des visages paré du masque de la mort.
Siy, sa sœur, gisait là. Paradoxalement, son visage exprimait une impassibilité qui n'avait rien à voir avec sa fougue habituelle.
Combien de fois avait-il dû la ramener à la raison, la retenir alors qu'elle s'apprêtait à se confronter aux dangers de la forêt en toute insouciance ? Elle n'avait que faire des Horlas. Les mises en garde des chamans glissaient sur elle. Avait-elle souffert ? On jurerait que non. Lui, il souffrait. Il avait envie de hurler mais se retint, de peur d'attirer les hommes en cagoule.
Tout en jetant des regards craintifs autour de lui, NeinUnd se mit à creuser le sol. Il savait que cela n'avait aucun sens car il ne pourrait pas offrir une sépulture décente à chaque membre du clan, mais il voulait quand même le faire pour sa sœur. Il utilise une
sorte de pelle en pierre pour creuser la terre mais la force et le courage lui manquent. Et il a peur, peur que ces hommes reviennent.
Le trou est peu profond mais suffisant pour qu'il y dépose Siy. Il se rappelle quand, petite, elle avait creusé deux trous dans lesquels elle avait « planté ses pieds ». Elle voulait prendre racine et, comme les chamans, devenir un arbre elle aussi.
NeinUnd avait commencé par rire mais avait commencé à s'énerver comme elle refusait de bouger alors même que le soleil se couchait. Il avait fallu l'intervention et l'évocation d'une vieille légende mettant en scène Shubb-Niggurath elle-même pour qu'elle consente à sortir de terre. Maintenant, elle ne sortira plus jamais de terre.
Puisse-t-elle prendre vraiment racine et donner naissance à un bel arbre. Puis, il éclate en sanglots. Non parce que sa sœur est morte, mais parce qu'il se souvient. Il se souvient de ce qu'il lui a fait.
Il était jeune et ne comprenait pas. Il avait pris les mots des chamans au pied de la lettre et avait conduit Siy dans la forêt, de nuit. Curieux d'observer les esprits de la nuit, il s'était servi d'elle pour attirer... Il ne savait pas vraiment ce qu'il voulait voir. Mais il avait vu. Il avait vu le futur. La forêt était devenu un gigantesque abattoir et d'immenses Horlacanthes d'au moins trois mètres de haut s'étaient emparées d'elle. Ils l'avaient prise, forcée et rejetée. Et lui, il avait observé la scène les yeux et la bouche grands ouverts, sans un mot ni un geste. Il avait ensuite attendu longtemps que sa sœur reprenne conscience. Puis, il l'avait ramenée au camp en lui jurant que tout cela n'était qu'un rêve.
Mais, il avait vu le futur...
NeinUnd ne fait qu'enterrer sa sœur. C'est ce souvenir, sa culpabilité qu'il enterre. Il voudrait aussi que ce futur qu'il a vu reste sous terre et ne voit jamais le jour. Il s'en veut d'avoir infligé ça à Siy. Et il s'en veut de n'avoir jamais plus vu en elle par la suite
que l'instrument, le jouet, de ce futur. Pendant des années, il s'est convaincu qu'elle était responsable de ce qui lui était arrivé et de ce qui leur arrivera à tous. Mais aujourd'hui, il sait que c'est lui le responsable de ce qu'elle a subi. Et les seuls Horlacanthes seront responsables de ce qu'ils infligeront aux humains. Ils n’avaient jamais évoqué cette nuit. Sauf une fois.
Sa fougue joyeuse, ce jour là, s'était muée en une violence verbale et physique dont il avait l'objet. Personne n'avait compris pourquoi elle l'avait agressé ainsi, sans aucun motif apparent. Lui, n'avait rien fait pour se défendre. Il avait encaissé les insultes et les coups, sachant qu'il les méritait et espérant qu'elle ne dise pas à tout le monde à quel point il les méritait. Il se souvient également de la fois où elle avait interrompu un rituel clanique. Là aussi, il avait craint qu'elle ne dévoile tout. Mais elle s'était borné d'injurier les chamans, les traitant au mieux d'ignorants, au pire de menteur. Il avait fallu l'exclure du cercle.
Ceux qui s'en étaient chargés devaient toujours porter les marques de griffures et de morsures qu'elle leur infligea.
Un jour, NoAnde leur fit part de sa volonté de devenir chaman. Il ne savait absolument pas d'où lui venait cette idée mais elle semblait profondément enracinée en lui. L'idée avait germé et la fleur de sa volonté était en train d'éclore. Il rendit visite à Siy et lui
demanda de l'accompagner dans sa démarche car le Serpent-Fleur en avait décidé ainsi. Elle refusa, arguant qu'elle était la gardienne d'une tradition trop ancienne pour se perdre dans ces enfantillages. Quand NoAnde lui demanda de s'expliquer quant à ce blasphème, elle se contenta d'un nom : le Thanatrauma ! Le Thanatrauma ! Oh oui ! Quel terrible Horla avait-elle déchaîné cette nuit. Nul ne sait comment elle s'y était pris et les chamans eux-mêmes préférèrent mentir et taire le rôle de Siy dans cette catastrophe, mais le Thanatrauma avait déferlé sur le Clan des Arbres. Il avait infecté les rêves de chaque membre du Clan et il avait fallu consacrer bien des jours et des nuits à de pénibles rituels de purifications. NeinUnd avait alors pensé que Siy serait bannie. Mais les chamans n'en firent rien. Ils ne parlèrent jamais d'elle dans cette histoire alors même que NeinUnd était certain qu'ils savaient. Mais pourquoi, pourquoi la protéger ?
Siy était née le 18ème jour de Vomembres. Ce jour là, elle chantait « Y'avait les ruines de cet hôtel... Chaque chambre vous conduisait à un souvenir de votre passé. Est-ce que ça a réellement existé ? Et si... » Puis elle s'était arrêté de chanter et, très érieusement avait repris « et si ce n'était pas un hôtel mais un hôpital, qui est le Patient 13 ? »
Le même mois, elle avait de nouveau perturbé une cérémonie. Cette fois, elle avait brisé le cercle en arrivant le visage recouvert de sang. Elle avait peint le chiffre 13 sur sa poitrine dénudée. Elle tenait, dans une main un lézard, dans l'autre un serpent. Elle
poussait des cris étouffés car elle avait rempli sa bouche de fleurs des bois. Elle recracha les fleurs quand elle fut ceinturés par les hommes qui tentèrent de la refouler. Alors, on comprit ses paroles. « Les bourreaux réduisent la douleur ! On ne respecte les serments envoûtant du SerpentFleur que pour échapper à la peur ! L'objet légendaire disparaît tous les un et un et un an. Car telle est la Vision du Lézard ! » NeinUnd se frappe le front du plat de la main et pleure.
NeinUnd regarde autour de lui. Il a le sentiment d'être observé. Les hommes encagoulés sont-ils revenus ou est-ce autre chose... Il ne voit rien, n'entend rien. Ce qu'il craint n'est pas dehors mais dedans, en lui. C'est dans sa mémoire. Ce sont ses souvenirs. Ce souvenir... Cette nuit où il l'avait rejoint. Elle dormait. Il l'avait observée pendant de longues minutes. Il regardait ses mains s'approchant du cou de la jeune fille, lentement, très lentement. Mais, elle avait soudain ouvert les yeux. Elle l'avait fixé froidement puis avait ouvert la bouche. « Demian décrit comment il met en fuite les dealers qui s'en prenaient à D. Maze. Il fait planer sur eux la menace des Lwas et du clan Powl. On se saura jamais vraiment laquelle de ces menaces a été efficaces mais les dealers s'enfuient. Pour autant, D. Maze n'est pas tiré d'affaire car Demian déclenche une scène de confrontation. Il entend en effet le faire renoncer à son enquête et déclare que son but va à l'encontre de la volonté des Lwas. Il est hors la Lwa ! Pour appuyer son propos, Powl agite sa cyberdread à la lame rétractable. D. Maze sent que l'albinos a des informations. Il enclenche tous ces cyber d'enregistrement et entend bien obtenir de lui autant de renseignements que possible. À la cyberlame, il oppose son pistolet à fléchettes. Il espère ne pas avoir à s'en servir, mais est-ce que ce sera suffisant pour intimider Aaron Powl ? »
Aucun sens. Cela n'avait aucun sens. Sa sœur était folle. C'était lui qui l'avait rendu folle. C'était à cause de lui. Et c'était à lui de remédier à ça. À lui de la tuer. Mais il avait été lâche et aujourd'hui, c'était tout le Clan des Arbres qui payait cette lâcheté car nul doute que c'était pour elle que ces hommes étaient venus.