CasusNO

Pour les prémices de paix-et je mets de côté le conflit israélo-palestinien-on sait qui doit être neutralisé dans le coin, le hic c'est le manque de courage des occidentaux....le Liban est certes complexe avec des rancoeurs cuites et recuites de part et d'autre (si les réfugiés chiites ont du mal à trouver de la place, c'est surtout parce que leurs coreligionnaires sunnites du nord ne veulent pas d'eux), mais l'adéquation chiites=fanatiques iraniens est fausse, ou pas entièrement exacte: le Hezbollah a pu prospérer car la population chiite libanaise était défavorisée et considérée comme des citoyens de seconde zone, en noyautant tout (aide sociale, aide à l'éducation) cette organisation mafieuse vivant du narcotrafic a pu asseoir son pouvoir, mais cela ne veut pas dire que tout le monde est d'accord.

Un exemple:

Ali al-amine

al-amine 2

C'est un sayyid, comme Nasrallah, et son influence est grande....

Le hic, c'est d'avoir trop laissé faire par lâcheté...un jour, il faudra qu'on parle des accointances de certaines chancelleries occidentales avec le Hezbollah, France y compris.

 

Florentbzh a écrit : ↑mer. nov. 27, 2024 11:06 am une "fenêtre de tir" comme dirait @Silenttimo suffisante pour s'occuper de la source des conflits dans cette région.

À savoir la fébrilité de Netenyahou à déclencher des conflits avec ses voisins pour faire oublier les problèmes intérieurs et retarder au maximum l'examen de son cas par une commission de la Knesset ?

Pas à déclencher, mais à faire durer.....

Netanyahu n'est pas un va t'en guerre, bien au contraire il a la réputation d'être louvoyant et de ne pas prendre de décisions fermes, ce qui explique d'ailleurs en grande partie l'inimitié entre lui et le Maitre Espion Meir Dagan....c'est un opportuniste

Ce dernier racontait même que lorsqu'il imposait une action au PM (le Mossad dépend exclusivement du PM, contrairement au Shin Bet), avec des méthodes croustillantes (ils débarquaient à 15 cadres du Mossad chez Bibi, Dagan lui disant tout de go "il faut qu'on soit au moins 15 pour réussir à te faire comprendre quelque chose"), Netanayahu retournait vite sa veste, à tel point que Dagan, avant de repartir à Tel Aviv, restait près du marché de Jérusalem à manger ses falafels favoris, attendant que Netanyahou fasse volte-face et annule les opérations que le Mossad voulait faire.

Un peu plus sur ce personnage haut en couleurs

Dagan

Le Monde se trompe toutefois, il voulait vaincre l'Iran, mais pas par la voie militaire, à la façon du Mossad.....et ses services ont réussi brillamment à freiner le programme militaire des enturbannés, alors que Netanyahu voulait bombarder l'Iran à la façon d'Opera pour OChirac Osirak 

Je sais pas ce qu'ils sniffent mais le Hezbolla se déclare victorieux avec l'arrivée du cessez-le-feu...

Oh, c'est un leitmotiv chez eux et le Hamas.....en fait dès qu'ils n'ont pas été totalement éliminés c'est une victoire flamboyante....

Ca explique beaucoup de choses...

Y compris le fait qu'ils perdront toujours, chose qu'ils n'ont pas compris...un peu comme les armées des pays voisins (à l'exception de la Jordanie, formée par Glubb Pacha, le Général J.B GLibb) qui sont condamnées à recevoir une pilée par Tsahal, sauf (et encore) à prendre Israël par surprise.

C'est structurel, en fait.Nasser qui lors des 6 jours faisait croire à ses alliés que ses avions survolaient Tel Aviv en bombardant à tout va alors qu'ils cramaient tous sur les tarmacs égyptiens, Sadate qui exultait et criait victoire alors que ses troupes étaient décimées....il y a un réel problème de déni qui, en plus, s'aggrave face à un adversaire des plus rationnels et pragmatiques.

Florentbzh a écrit : ↑jeu. nov. 28, 2024 3:37 pm il y a un réel problème de déni qui, en plus, s'aggrave face à un adversaire des plus rationnels et pragmatiques.

Yep je me demande si c'est lié "au culte de l'homme fort" tel que pratiqué dans cette région du monde ou si c'est juste le dénominateur commun des régimes/organisation autoritaires et/ou extrémistes

Un peu des deux, je pense, avec une prépondérance pour le premier.

Ce que je n'ai jamais compris, c'est qu'aucune leçon n'est jamais tirée de ces échecs successifs (je mets à part la Jordanie mais, comme par hasard, c'est la seule à avoir été formée à l'occidentale par la GB, tandis que tous les autres ont une formation soviétique) ??

Florentbzh a écrit : ↑jeu. nov. 28, 2024 4:18 pm tandis que tous les autres ont une formation soviétique

Hum c'est vrai qu'on retrouve une comononalité dans les discours

En fait il y a des deux: la structure soviétique, pas de sous-officiers dans les armées arabes (je parle des armées du MO, pas des armées du Maghreb qui elles en ont, car calquées sur le modèle français ), juste la troupe qui, prise individuellement, n'est pas forcément mauvaise, mais qui souffre d'un moral dans les chaussettes et d'une motivation plus que légère, et de l'autre côté des officiers arrogants, souvent placés là par népotisme et pas par leur formation et compétence.

Ensuite se greffe le problème local....une méfiance entre les corps d'armées et les armées (toute coopération interarmes est une vue de l'esprit, chaque chef d'état major étant jaloux de ses privilèges et ne voulant rien partager), sans compter celle du pouvoir en place dans une région habituée aux révolutions de palais et aux coups d'état, résultat l'armée est plus une police militarisée destinée à prévenir les renversements de régime et le pouvoir empêche toute structuration.

Il suffit de voir les comportements des officiers: lors du Golfe V1, ceux qui étaient prisonniers dans des camps juste en face de la troupe avaient eu les tentes arrachées par un coup de 'zef...ils restaient là sans rien faire, préférant les rafales de sable en pleine poire plutôt que de remonter les tentes car -ô déshonneur-les mdr les auraient vu faire un travail manuel.

Un peu comme ceux qui venaient dans les centres de formation occidentaux et qui lors des marches forcées pour les brevets demandaient un porteur pour le barda (car il étaient princes au 26578° degré) et refusaient la marche, offusqués.

De la même manière, ce qui étonnait les instructeurs occidentaux c'était le culte du secret: alors que lorsqu'on forme un officier occidental et que celui ci, ensuite, partage son savoir, là c'était l'inverse, de la rétention d'information afin d'avoir un levier sur ses pairs.....

Autre chose qui m'a toujours étonné, chez leurs pilotes, leurs difficultés en vol de nuit (et là, cela comprend les Jordaniens), les Israéliens attaquent souvent dans ces heures là car ils savent avoir peu de résistance...

Et in fine, lorsqu'ils se plaignent que le matériel occidental est trop fragile...alors qu'en fait ils ne savent pas l'entretenir, et n'ont vocation à le faire, ce qui arrange bien nos marchands de canon vu qu'ils paient rubis sur l'ongle.

Ceci dit, Tsahal a aussi des faiblesses structurelles, deux en particulier. 

Le dénominateur commun des deux problèmes que tu soulèves est finalement le népotisme rampant dans ces armées/troupes/organisations

Népotisme certes mais il y a aussi une dimension culturelle/anthropologique, on appelle cela comme on veut.

Florentbzh a écrit : ↑ven. nov. 29, 2024 10:04 am mais il y a aussi une dimension culturelle/anthropologique, on appelle cela comme on veut.

Sur des évènements de cette ampleur il y'a forcément une dimension culturelle et/ou sociétale.

Sur un front voisin, les rebelles Syriens (avec la bénédiction de la Turquie) ont repris l'offensive contre les troupes d'Assad avec un certain succès. D'acun murmure que c'est un des premiers effets indirects de l'affaiblissement du Hezbolla et donc de l'influence iranienne dans le secteur. Comme quoi malgré leur "glorieuse victoire d'origine divine", les affaires ne doivent pas allez si bien que ça...

Oh, elles ne vont pas bien du tout, qu'on se rappelle déjà la joie des rebelles syriens à la mort de Nasrallah et lors de l'affaire des bipers, ils fêtaient cela à grand coup de klaxons....on nous a présenté tout d'abord les rebelles qui s'opposaient à Bachar comme de justes démocrates, alors qu'il y avait des islamistes, ensuite on les a peints comme des islamistes, alors qu'il y a des démocrates....et cette faction qui aspire à plus de démocratie a beaucoup souffert des exactions iraniennes: les milices expédiées par Téhéran se complaisent dans les crimes de droit commun, viols, exécutions sommaires et surtout un narcotrafic qui a gangrené la société syrienne qui comporte désormais un lot de toxicomanes ingérable de par son importance.....et cela, les syriens ne le pardonnent pas.

Bachar, contrairement à son père, est faible et a eu besoin de l'Iran (tout comme le Hamas sunnite s'est tourné vers Téhéran lorsqu'Israël a tiré au missile sur le cheikh Yassine, ce dernier, sunnite fervent ne voulait pas du tout de l'Iran chiite) ce qui lui met une chaine au pied....or le Hezbollah va mal, à la fois parce qu'il a perdu tous ses leaders, mais aussi car il a perdu la face, ce qui est très grave dans le monde arabe.

Au delà des forfanteries, le bilan est très lourd:comme déjà dit, les chefs et les commandants ont soit été tués soit, pour les seconds, mis HS par l'Institut mais les pertes sont également énormes, entre 3500 (version ratel) et 4000 morts (version Hezbollah), c'est dire 10 fois les pertes de 2006 en un mois.

L'Iran est en panique totale et c'est pour cela qu'ils font profil bas depuis le dernier raid israélien, premièrement car les dégâts sont plus importants qu'énoncé (contrairement aux islamistes qui sont dans la forfanterie, Israël reste toujours très discret sur ses actions) avec des sites sensibles (nucléaires) qui ont été touchés, deuxio car l'infiltration du Mossad est encore plus ample que prévu-et pourtant la marge était grande!!- car le site neutralisé était ultra-secret et ignoré même dans les hautes sphères tercio car la donne géopolitique a changé avec l'élection de Trump, c'est carrément un blanc seing pour le ratel, et l'Iran, très vulnérable, a peur, très peur....pas vraiment des occidentaux en soi, car il sait que les Européens sont faibles et aisément manipulés, mais des USA et d'Israel, ce dernier est parfaitement capable de bombarder les installations pétrolières, la manne financière du pays...

Car s'il y a bien une chose dont l'Iran a encore plus peur que du ratel, c'est de sa population qui ne demande qu'à se révolter, or avec le garrot financier créé par de nouvelles sanctions US plus le bombardement, c'est un risque majeur, cette révolution, et on voit bien qu'Israel ménage la population iranienne (qui parfois l'encourage même, c'est dire!! ).....c'est d'ailleurs pourquoi on le voit, ces derniers jours, proclamer que la trève au Liban est une excellente chose, susceptible  d'annuler une riposte iranienne....dans la réalité, le sort des Libanais lui importe peu, mais avec le Hamas KO technique, le Hezbollah amputé, pas besoin d'être un géopoliticien émérite pour savoir où le ratel tourne désormais le regard.