ANTHURUS
Quand un champignon envahit un étrange mais paisible village des Balkans et qu'il sème la misère, la terreur et la mort. Un récit et un enregistrement par Claude Féry.
Première étape franchie, la création de personnages. Nous avons pris notre temps : 1h30. Exposé des règles, du contexte et j'ai laissé toute liberté de temps pour choisir le lieu.
Le mode découverte a été retenu.
Nous avons pris plaisir à définir la communauté qui peuple l'enclave, lieu retenue par les joueuses de cette session.
La communauté de Ormont s'est agrégée sur les ruines de la tour d'un arrogant et cruel seigneur. Les membres, soudés par le souvenir de ses méfaits, s'emploie à endiguer la prolifération de la grande forêt. Sur les hauteurs de la montagne, ils ont brûlé quelques hectares de terres qu'ils entretiennent y semant des graines de courges, d'orge, de lentilles. Les champs sont irrigués par un savant réseau de canaux alimentés par la rivière proche. Les puisatiers veillent à leur entretien ainsi qu'à l'intégrité des puits qui alimentent en eau potable la communauté qui vit recluse, dans le secret des hauteurs pour se préserver des Autres. Ils élèvent des chèvres et des vaches pour le lait et le fromage et s'efforcent de leur offrir une vie plaisante dans un profond respect de la nature sacrée de la vie. La Stoille qui les abrite n'a rien à envier aux maisons de bois qu'habitent ces gens. Des cornouillers sont entretenus pour le bois d'oeuvre et leurs succulents fruits les cornouilles.
Valkov et Trivatr le puisatier sont profondément attachés à leur vallée et au membre de leur communauté guidée par l'ancien, le Bellistioux.
La menace retenue : l'émergence d'une anthurus d'archer qui franchit la barrière des espèces en raison de sa réaction symbiotique avec un klosneuvirus
Nous jouerons la suite, les quatre actes, ce soir après le repas.
Voir les enregistrements de cette partie sur le Podcast Outsider
crédits : Bouba, cc-by-sa, sur wikimedia commons
Fiction Acte 1
Le premier acte s'est joué dans la foulée, sur une durée d'une heure. Il a pris la forme d'une balade au sein du quotidien de la communauté. Le décor planté, Pobednik, l'original de la communauté est venu consulter le puisatier. Il a quitté la Voivre qu'il affectionne tant, où il a construit la nef qui doit permettre à l'ensemble de la communauté de prendre son envol lorsque la vallée de montagne sera noyée par les eaux du déluge, pour avertir que les garennes sont partout, partout, partout et qu'ils pondent des œufs !
Intrigué, Trivatr, le maître des eaux, flanqué du jeune Valkov, s'est rendu sur place. En fait, d'oeuf, il s'agit d'une étrange plante, d'un blanc laiteux, suintant une humeur jaune à l'odeur d'excrément.
A la veillée, Trivatr expose la situation et produit le fruit de ses investigations. Une fois, l'hilarité générale retombée au récit des lapins qui sautent partout, partout et qui pondent des oeufs, l'ancien Bellistioux se range à l'avis de Valkov. Il faut contenir cette invasion de lapins qui menacent leurs plantations. En revanche, personne ne mangera leur chair, elle est probablement souillée.
Un témoignage audio de la fiction et d'un rapide debrief est dans mes archives.
J'ai créé
un tableau pinterest dédié
photo par Claude Féry, par courtoisie
Mon commentaire : La menace retenue est une invasion fongique foudroyante.
L'acte I ne comporte aucune confrontation. Il consiste en un tableau d'exposition. Indiquer les attaches sur la feuille de personnage ne suffit pas. Les jouer s'est mieux.
La menace est présente en toile de fond. Elle n'est pas avérée. Elle demeure vague et ambigüe, la communauté se sent menacée.
Pour des joueuses expérimentées je conçois aisément que cette étape soit superflue.
Ms fils ont besoin de tisser des liens avec les figurants pour bâtir et aimer leurs personnages. En outre, l'un des deux craint l'école de la maltraitance,. Par là j'entend l'inéluctable et horrifique accumulation d'avanies subies par le personnage. Il aime les mondes de bisounours (son propos), mais apprécie les émotions procurées par les slasher Paradoxe ? non ado. J'en viens donc à amender la règle pour mieux, j'espère, distiller l'horreur organique.
J'éprouve une vive satisfaction en raison des émotions nées autour de la table et du plaisir véritable retiré par Mathieu et Gabriel.
En remontant de la cave, nous avons évoqué le décès de mon oncle Claude, survenu ce matin.
Un original dans la famille.
Mahtieu et Gabriel ont conclu à l'unisson ma longue explication de son parcours un peu chaotique au plus jeune de mes fils que lui était un original qui était heureux à faire le tour du lac de Longemer avec sa vieille vespa, mais qu'il était aussi bienheureux dans son monde personnel que Pobednik les observant depuis sa nef.
Une belle conclusion de la fiction de cette partie.
Au-delà, j'ai bien conscience de ne pas avoir respecté l'ensemble des règles proposées par l'Empreinte. J'étais un peu anxieux de la gestion du temps entre les actes, et de fait, l'enregistrement en est témoin, une fois les commentaires et transitions ôtées, l'équilibre est présent.
La Menace ne s'est guère manifestée au travers de la roue des personnages ou de la roue de la Menace sinon sur les deux derniers actes.
Un point que je dois manifestement améliorer dans ma pratique.
La gestion de la nature de l'empreinte subie par la joueuse est une réelle bonne idée, efficace parce que soutenant la fiction.
L'attitude face à la menace mériterait d'être plus malléable.
En somme, mon ressenti à l'égard de ton jeu est plus qu'enthousiaste, même si je n'ai pas su profiter pleinement des mécaniques lors de ma tentative première
photo par Claude Féry, par courtoisie
Echanges sur l'acte I
Thomas :
L'attitude face à la menace est assez malléable en fait pour les raisons suivantes :
+ ça ne contraint jamais vraiment le roleplay : ça permet juste d'avoir un dé si un PJ s'y conforme pendant les jets de dés
+ en test, j'ai trouvé que certaines attitudes (comme agir selon ses propres objectifs dans l'ignorance de la menace) étaient en fait très plastiques et accordaient facilement le dé d'attitude
+ On peut changer une de ses deux attitudes à chaque phase d'introspection.
J'ai commencé l'écoute, j'en suis à la moitié de l'acte I : vous avez un vrai talent à développer ce concept de vie en communauté, sur la collision entre le quotiden, le folklore et l'horreur, et je pense que vous avez tout à fait compris le fonctionnement de Millevaux, je n'ai plus rien à vous apprendre sur ce thème.
photo par Claude Féry, par courtoisie
Fiction, acte III
(en fond sonore Molecular Heart Agitation d’Ukiyo)
Trivatr s’éveille brusquement en pleine nuit. Une vague de douleurs a envahie son corps. Il émerge avec peine d’un profond sommeil sans rêve mémorable, extirpé de ce néant pour découvrir, dans la pénombre du logis, le doux et réconfortant visage de la jeune Zina, tout contre le sien. Dans un souffle elle susurre :
« Mon oncle, Mon oncle… J’ai fait un rêve, Un rêve comme un cauchemar ...Kowlia et La Karova, la belle vache qui va mettre bas et bien y chantaient., y chantaient , Mon oncle... Mon oncle j’peux dormir avec toi ? »
Trivatr, console la jeune fille qui s’endort bientôt pelotonnées frileusement auprès de lui. C’est l’une des « trois sœurs », les trois plus jeunes membres de la communauté, dont la seule préoccupation au sein de cette fraternité austère est de mettre un peu d’espièglerie, dans ce monde de …
Valkov, lui est, lui aussi tiré d’un sommeil de grisaille, par la petite voix de Zorika.
« Mon oncle, Mon oncle… J’ai fait un rêve, Un rêve comme un cauchemar ...J’allais à Wabero (près de la rivière), j’allais rejoindre Kwolia pour l’aider au troupeau… Et là...Tout le troupeau pleurait… pleurait… c’était affreux… c’était affreux… Mon oncle »
- « oui »
« y avait c’te chose blanche. La créature chantait avec elles, la créature blanche. J’ai peur mon oncle. j’peux rester avec toi mon oncle ?. »
Et bientôt, la jeune Zorika s’endort auprès d’oncle Valkov.
Plus tard, ce n’est pas Zina, pas même Zorika, mais Vika, la troisième qui tire de son sommeil le brave puisatier.
« Mon oncle, Mon oncle… J’ai fait un rêve, Un rêve comme un cauchemar ... »
- « oui, raconte moi, mais je pense que tu as fait le même rêve que ta sœur qui dort à coté de moi. Mais raconte moi ton rêve. »
- » J’étais dans l’arboretum, j’allais cueillir des simples pour la bonne Corail, qui devait soigner Karova...et j’l’ai pas trouvé la plante qu’elle m’avait dite...J’la pas trouvée. Mais j’ai trouvé une créature blanche qui tremblotait et qui chantait. J’peux rester avec toi mon oncle ? »
- »Oui, ta sœur n’a pas fait le même rêve, mais c’est pas grave. »
Lorsque enfin, le puisatier et le potier s’éveillent, les jeunes filles ne sont plus à leur côtés. La porte est entrouverte sur un jour incertain, plein d’une pluie grasse. Seul Kasimir, le conservateur de la Tour de Triglav, qui rassemble ses effets, est encore dans la maison longue. C’est lui vers lequel on se tourne lorsque l’on doute de la coutume ou de l’usage. Il connaît les animaux. Il veille sur le savoir des aïeux.
« Eh la l’deux feignants y’srait p’tet temps de s’lver. C’est d’jà la mi-journée. »
Négligeant les douleurs qui palpitent à toutes leurs articulations, et dépassant la nausée qui les envahit, les deux jeunes hommes se pressent au dehors tandis que l’archiviste, fier et droit, gagne son antre sous la pluie battante
Les jeunes gens s’affairent à la recherche des œufs, Tout semble triste, les œufs émergent, ici et là au sein des prés. Tout semble silencieux.
Valkov s’éloigne vers l’abri à bois, pour se saisir d’un panier afin d’y déposer les œufs.
La pluie a une odeur différente. Un relent vague, indéfinissable qui lui remémore l’amas de dépouilles de la veille. Elle laisse des traces rougeâtres sur sa peau.
Bientôt ils perçoivent au loin des appels : « Zina...Zorika »
Toute la communauté s’est lancée à la recherche des trois sœurs qui ont disparues dans la nuit.
Les deux jeunes hommes racontent au Bellistioux les rêves partagés de la nuit.
Trivatr gagne la stoille. Du seuil, il entend des sanglots. Kwolia effondré, pleure sa Karova. Un mucus moussu lui sort des nasaux. Kwolia, lui, est dévasté, incohérent. Vlakov déclare alors qu’il faut ôter les œufs. En proie au plus profond désarroi, Kwolia lui rétorque avec des pleurs dans la voie « mais y’en a partout ! » Et bientôt il s’effondre évanouis. Les garçons le porte dans la maison déserte.
Trivatr retourne à la stoille. Il constate que les trois autres vaches sont fort mal en point. L’une flagelle sur ses pattes pour s’effondrer devant lui. Seul le taureau au dehors paît indifférent
Trivatr avise des œufs qui ont éclos dans la paille et entreprend de les faire disparaître.
Valkov, lui, se rend à l’arboretum. Il n’y trouve pas les sœurs, mais un cadavre. D’abord, il aperçoit entre les racines d’un majestueux saule, une chevelure d’un blanc immaculé. Mais cette toison est celle de la dépouille de la rousse Corail, dont les joues et les chairs sont pareillement blanches, exsangues et craquelées par endroit.
Le jeune homme fond en larmes. Tout semble mourir, dépérir, se craqueler blanchir.
Bientôt, il est rejoint par Trivatr. Lui aussi pleurt leur sœur.
Ils sont terrassés par ces morts qui se succèdent, ces disparitions qui s’enchaînent, leur monde qui vacille.
Trivatr, demeure longuement prostré, sous la pluie qui ronge sa peau. Il n’en a cure. Il n’est plus là.
Plus tard, ils sont saisis d’une rage frénétique, il faut ôter cette souillure, guérir leur enclave. Munis de leurs pelles et de leur houes, ils s’affairent sous la pluie battante. L’effort, la peine finissent par les contraindre, longtemps après les autres à renoncer. Ils vomissent de la bile.
Alors, ils regagnent, chancelants, absents la maison, après avoir arraché des œufs à leur terre. Valkov pleure de tristesse et de rage le corps sans vie de Corail.
Au décompte macabre de la journée qui comprend les deux dernières vaches s’ajoute leur vacher, Kwolia mort dans son lit en leur absence.
Valkov suggère au Bellistioux de débusquer la bête blanche. Ce dernier lui rétorque que les rêves ne sont que notre incompréhension du monde. Il lui intime l’ordre de n’en parler à personne, car ils ont la mort des leurs à déplorer. Il va leur falloir endiguer cette épidémie avant que …
Trivatr l’informe que les vaches avaient une mousse blanche, cette mousse annonce la mort.
Alors reprend le décompte funèbre : on compte parmi les absents, les trois sœurs, Zorika, Zina, et Vika ; Kasimir, l’archiviste ; Corail, Kwolia, Pobednik, les quatre vaches et le doyen de la communauté Krassimir qui lui aussi n’a pas reparu.
Krassimir, le dernier dont on a déploré la disparition était une personne appréciée de tous. Même s’il ne participait pas à la plupart des corvées en raison de son grand âge, ce grand taiseux avait à cœur de toujours se rendre disponible et il était le seul à supporter impassible l’incessant et incohérent babil des trois sœurs. Plus que cela, il le gratifiait outre de son attention soutenue et de son regard plissé de rires et sourires, d’une intelligente remarque frappée au sceau du bon sens.
La communauté est toute endeuillée. C’est un repas pénible qui clôt cette funeste journée.
Tout le monde est amoindri.
Le repas est aigre, Certains, comme eux pleurent les morts, en mangeant distraitement la soupe. D’autres se sont serrés frileusement et silencieusement autour de l’âtre. D’autres, enfin, rendent un dernier hommage au dehors, aux dépouilles de Corail et Kwolia. Dans l’après midi, les plus vigoureux ont péniblement halés les corps des vaches là ou les garennes ont été brûlés la veille.
Plus tard, éreintés, les esprits s’enfièvrent.
Et c’est avec une certaine de forme de soulagement que Trivatr et Valkov sombrent dans un sommeil lourd.
C’est avec le souvenir de Krassimir, assis sur un tabouret, sa canne entre ses mains noueuses, le regard clair, observant les trois sœurs avec un plissement bienveillant au coin des yeux s’apprêtant à les gratifier d’un mot gentil.
Echanges sur l'acte III
Thomas :
Je viens aussi de lire l'acte III : ça commence vraiment à devenir abominable : on sent bien le concept de menace inexorable, vous êtes tout à fait dans le genre d'horreur voulu par le jeu. A la lecture, je pense en revanche que tu as peut-être omis une scène de tentation et peut-être même aussi une scène d'agression : me trompé-je ?
Claude :
En effet, la scène de tentation est absente de l'ensemble. J'ai éprouvé quelques difficultés au regard de la nature de la menace à la présenter sous un jour tentateur.
J'ai pris le parti d'un certain immobilisme une fois le lieu arrêté par Mathieu et Gabriel (la phase la plus longue de la préparation, arrêter un choix sur le lieu. Note que j'ai n'ai émis aucune restriction sur le temps dévolu à cette phase, pour qu'ils se sentent libre de choisir un cadre qui leur convienne). L'idée était de faire basculer l'idée qu'ils s'étaient faite de leur idyllique communauté graduellement vers l'horreur d'une mort blanche, immatérielle dans ses attaques et donc sournoise, mais palpable dans ses atteintes. La notion de tentation a été aménagée en une série de fausses pistes qui les éloigneraient des choix vitaux qui s'imposent pour que survive la communauté. Le développement du la souche suit son cours. En fin de l'acte II, ils étaient déterminés à éradiquer systématiquement les sources de propagation du mal qui les ronge. Mais Trivatr, Mathieu, a compris, qu'en éliminant les garennes ils avaient fait le lit du mal.
Alors, allumer des contre feu, au travers des rêves et d'une créature blanche chimérique était de nature à les mobiliser sur d'autres voies. Et Gabriel s'est engouffré dans la brèche, trop content d'identifier le visage d'un ennemi que la communauté pourrais réellement combattre fut-ce avec des prodiges étranges. La chasse à la créature blanche était ouverte...
Pour ce qui est de l'agression, elle tient le tiers de l'acte III. Elle prend les traits de la dépouille de Corail, atrocement ravagée par le mal. La confrontation a été jouée plus habilement que moi par Mathieu, qui non content d'admettre sa défaite au regard de son monde qui vacille en atteignant dans leurs chairs tous ses proches, il a admis l'inaction, de demeurer un temps prostré et a prévu aussitôt qu'à l'issue de l'acte, cette empreinte, la masse des malheurs de sa communauté l'habiterait comme une rage aveugle. Il a donc modifié son attitude face à la menace comme la résultante de l'empreinte de l'horreur qui le submergeait. Le bisounours a pris le mord aux dents !
Je reconnais volontiers que l'agression n'est pas entendue au sens premier, mais elle coûte au personnage, que la menace submerge au travers des émotions et des pertes qu'elle charrie.
Dans l'acte IV, j'ai considéré l'agression de façon plus littérale, même si ce n'est pas la Menace, mais ses agents qui les premiers ont agressés les personnages.
Pour être moins nébuleux dans la réponse de la manière dont j'ai dérogé à la règle, je te dresse un rapide résumé de ce qui suit dans la fiction.
Fiction, Acte IV :
Valkov s'éveille au coeur de la nuit avec des fragments épars d'un rêve violent.
Le Bellistioux, juché sur un cheval au sommet de la ligne de crête surplombant Mortagne, lance au sifflet, le masque à gaz en bandoulière, l'assaut de son groupe de cavalerie comportant tous les membres de la communauté, l'assaut sur la tranchée ennemie des têtes noirs embusqués derrière leurs nids de mitrailleuses. Il s'éveille en sueur et décide, jusqu'à épuisement, de passer le reste de la nuit à cherche frénétiquement la trace d'oeufs.
Trivatr est éveillé par un horrible cauchemar ou une créature blanche boute le feu à la tour de Triglav. Il lutte pour que les flammes n'emportent pas en cendres le savoir de ses aïeux au mépris de sa propre vie.
(commentaire : Mathieu joue toujours des personnages extrêmement prudents, voire lâches ; Gabriel a coutume d'aller toujours sur la pente la plus extrême de la personnalité des avatars et là il l'a jouée dans le cadre de la rage qui s'oppose au désespoir naissant de ne pouvoir vaincre. Il se résigne à ce que la bête blanche ne soit qu'une chimère).
A la mi journée, ils courent la campagne pour se débarrasser des oeufs, là où ils sont apparus, à la voivre.
Sur place, la nef a disparue. Aucun oeuf n'est présent et la terre a été retournée.
Alors surgit des profondeurs de la vallée de Mortagne un groupe de soudards aux atours chatoyants qui flanque un homme frêle, à la mise austère, juché sur une mule.
Valkov se dissimule dans les halliers. Puis il se jette pelle en avant pour décapiter les envahisseurs sous le regard médusé du puisatier.
Le soudard visé, sans peine, l'esquive et le jette en pâture à ses comparses qui le rouent copieusement de coups (confrontation perdue de Gabriel).
Trivatr demande grâce pour son compagnon, mais est sommé de se taire et traîné par l'oreille sans ménagement sur une longue distance.
On les conduit jusqu'au bâtiment avec force coups et brimades. On les traite de horlas. La troupe d'une douzaine d'individus se déploie face à la communauté armée de ses arcs de cornouillers.
Alors, l'homme de noir vêtu entame un prêche enflammé (Les exorcistes, évangile de Saint Munier).
Quatre hommes installent posément des mitrailleuses déchargées de leurs montures.
Sitôt fait, le massacre commence, à la mitrailleuse, et aux calcinateurs dont sont munis les autres. L'hygiéniste poursuit sa litanie.
Les flèches sont de peu de poids. Les hommes, les femmes tombent sous les balles ou brulent dans d'atroces hurlements.
Valkov se rue sur une mitrailleuse (nouvelle confrontation avec échec, prise avec le sourire par Gabriel). Son genou est broyé par une balle et il meurt en en ayant la satisfaction de voir la nef s'élever au dessus du rideau d'arbre auquel se sont adossés les soldats de Dieu. Et du rebord de la nacelle dépasse trois doux visages, et les dominants deux regards graves, les trois soeurs et les deux anciens.
Trivatr a cherché à échapper au massacre et se ruer vers la nef. Devinant qu'il ne l'atteindrait pas, il se ravise et se rue à la tour, suivi par les hommes munis de leurs calcinateurs (confrontation réussie avec modification du souhait).
Sur le seuil surgit Kasimir, une arme lourde en mains dont il arrose les arrogants zélotes.
Mais il finit par s'effondrer terrassé par le mal sous le regard de Trivatr.
Ce dernier pénètre précipitamment dans le coeur du savoir et trouve l'alcôve ou reposait le crane des aïeux béante. Il s'y engouffre et le porte se referme sur lui.
Il entreprend de compter son histoire. Mais il ne sortira jamais de la tour. Son crane percé par l'atteinte du mal git sur le sol.
FIN
Echanges sur l'acte IV :
Claude :
L'agression est donc présente dans l'acte IV au sens littéral et le final a été ressenti par Mathieu comme une dernière avanie subie par son avatar (confrontation perdue).
Voilà
Tu ne te trompes donc pas, j'ai grandement négligé certaines mécaniques proposées, avec l'excuse de renforcer les émotions autour de la table.
Thomas :
A. Merci pour ces précisions sur la tentation et l'agression dans l'acte III. J'ai réalisé en test post-publi que les scènes de tentation ne sont pas forcément évidentes à mettre en oeuvre. Disons qu'il faut concevoir un moment où un personnage se voit proposer un avantage (objet, allié...) en échange d'une empreinte. Ce n'est pas forcément très-directement lié à la menace.
B. Concernant l'agression dans l'acte III (face à Corail si j'ai bien compris), y a-t-il eu un jet de dés ?
C. L'acte IV est bien désespéré. Je ne m'attendais pas à ce que la fin soit précipitée par les hygiénistes mais c'est très bien, c'est une conclusion tout à fait intéressante et cohérente avec le setting ukrainien puisque les hygiénistes peuvent rappeler les
liquidateurs.
Claude :
A. précision entendue J'aurais l'occasion de tenter la tentation lors de ma prochaine partie, vendredi ou samedi
B. Oui. Et les joueuses ont particulièrement apprécié l'aspect graphique de la roue
C. Mon "est" volontairement ambigu. Il répond à ta définition, l'une de mes lectures, mais aussi à l'histoire de l'arrivée du champignon en Europe, par la cavalerie néo zélandaise stationnée à Saint Dié. Le tout pouvait aussi se dérouler dans les Vosges. Pour l'Ukraine Gabriel l'a perçu comme cela d'autant qu'il voyait une version personnelle du film Idi y smotri (requiem pour un massacre) que nous avions regardé ensemble.
Thomas :
D. Super ! Un grand merci, c'est un document très intéressant. En revanche, je vais mettre un peu de temps pour diffuser ça. J'ai un tout petit peu de travail à faire : peut-être accélérer le son en x1.25 ou x1.5, comprimer les fichiers en mp3, les uploader... D'expérience je sais que ça va me prendre un peu de temps, or ce mois de mars je veux être focus sur les corrections de Coelacanthes et mon retard à rattrapper dans les comptes-rendus de partie. Donc ce sera plutôt pour avril je dirais.
E. Très heureux et honoré d'apprendre que vous rejouez à l'Empreinte. la campagne d'Arbre est en pause ?
F. A l'écoute du premier enregistrement, tes joueurs te font remarquer que le dé de risque leur semble en fait moins risqué que les autres dés puisque sur un 6, ce n'est pas obligé de prendre une empreinte. Tu leur expliques en quoi le dé représente la volonté de braver le danger, mais à mes yeux on peut expliquer différemment. Soit le dé de risque comporte le risque d'avoir une empreinte (mais dans ce cas là elle est connue à l'avance), soit il comporte le risque d'avoir un revers qui ne sera certes pas une empreinte, mais sera quand même impactant pour le personnage : ce peut être sa propre mort, ou la mort d'un proche, ou la perte d'un objet, ou tout autre désagrément majeur. On peut aussi, sur un 6, écoper d'un désagrément majeur ET d'une empreinte (par exemple je me rue au combat entraînant avec moi mon frère Nikolaï, je prends le risque que Nikolaï meurt et que moi je reçoive comme empreinte le désespoir d'avoir exposé la vie de mon frère) mais c'est un peu vache.
Je viens de finir l’écoute de votre partie de l’Empreinte. J’ai quelques questions ou remarques à te soumettre :
G. Comme l'Ukraine semble un terrain de jeu cher à vos coeurs, je ne saurais trop vous conseiller le scénario
Mildiou, pour Millevaux Sombre, par ailleurs est désormais assorti d'une playlist
H. Acte 2 & 3 : je n’ai pas l’impression que les souhaits de l’arbitre ou des personnages soient bien formalisés avant de lancer les dés
I. quand Valkov lutte contre les champignons et utilise un dé d’empreinte au titre que Privatr est marqué d’une empreinte, ça compte en effet puisqu’on peut avoir un dé d’empreinte « si le personnage utilise […] un allié marqué par l’emprise. » Ceci dit, dans la situation donnée, c’était un peu libéral, puisque Privatr n’était pas vraiment aux côtés de Valkov, il était resté dormir. Cela aurait fonctionné dans des jeux avec un lien télépathique entre les personnages, comme Inflorenza, mais à L’Empreinte, l’allié marqué par l’emprise doit être présent dans la scène et agir. Bref, on parle d’un figurant. Si Privatr aurait été là, il aurait pu utiliser le dé d’empreinte en justifiant que son empreinte lui donnait un avantage ou une motivation, mais c’est le joueur de Privatr qui aurait lancé le dé, et non pas le joueur de Valkov, vierge d’empreinte à ce moment.
J. A plusieurs reprises, tu rappelles au joueur de Valkov qu’il faut jeter les dés séquentiellement, et tu fais bien. Car comme chaque 6 peut rapporter une empreinte, il vaut mieux jeter le minimum de dé. Donc si à un moment, tu es sûr d’avoir fait un meilleur score que la menace, tu peux arrêter de jeter les dés de ton côté. Si tu jettes d’un coup tous les dés que tu pourrais, tu vas peut-être faire un super score qui écrasera celui de la menace, mais peut-être que tu auras obtenu des 6 que tu aurais pu éviter.
K. Je trouve très sympa l'utilisation du texte de l'Apocalypse de Millevaux. Cela faisait un texte parfait pour des éradicateurs
L. J’ai l’impression que Krassimir, qui tue quelques têtes noires avec un fusil-relique, est un deus ex machina qui permet à Privatr d’entrer dans la tour alors qu’il avait raté son jet de dé pour y parvenir. Dans d’autres systèmes, ce serait un coup légal (dans Millevaux choc en retour, j’aurais en effet autorisé Privatr à monter dans la tour et la mort de Krassimir en aurait été le revers karmique), mais ici tu casses l’importance du jet de dés.
M. Je comprends bien que les têtes noires avaient pour objectif d’éradiquer les champignons en brûlant tout et en tuant tout le monde. Mais sont-ils parvenus à éradiquer la menace ? Le jeu dit que les personnages ne peuvent rien contre la menace. J’aurais tendance à dire que les figurants n’y peuvent rien non plus, car je voudrais éviter qu’à l’acte IV un gentil deus ex machina arrive et éradique la menace, happy end et clap de fin. Mais dans le cas de votre partie, je pense qu’on peut tolérer que la menace soit éradiquée, vu le prix que ça a coûté. Ceci dit, je trouve encore plus élégant le fait que cette question reste sans réponse, comme c’est le cas dans votre partie. Si ça se trouve, les champignons vont réapparaître dans quelques temps, ou alors ils étaient déjà passé à une autre phase et ont contaminés les têtes noires d’une façon ou d’une autre, ou alors les fugitifs de la nef sont partis colporter la contamination ailleurs…
N. Je réalise que même le mode découverte peut être hardcore si les souhaits émis par l’arbitre en acte 4 sont élévés (demander la mort des personnages ou de leurs proches, détruire toute une zone, etc.)
O. En debriefing, je crois que tu dis qu’on peut changer une attitude à l’issue de la scène d’instrospection de l’acte I. Mais en fait, on peut le faire à l’issue de la scène d’introspection de n’importe quel acte.
P. Le joueur de Privatr a choisi de changer d’attitude à l’issue d’une empreinte qu’il avait encaissé. Même si ce n’est pas prévu dans les règles, je l’aurais autorisé comme tu l’as fait, car c’est assez logique. Je pense en revanche qu’on devrait rester limité à un changement d’attitude par acte.
Q. Pour la localisation de votre aventure dans l’Atlas, je choisis les Balkans (comme tu le dis toi-même en debriefing), même si tu importes des éléments des Vosges, de Toulouse et d’Ukraine.
Claude :
Je te remercie d'avoir pris de ton temps pour écouter le témoignage audio de notre partie.
Je tiens à préciser qu'il s'agissait d'une "tentative première", une première approche que j'ai tenté.
Si je suis réellement enthousiaste sur le ressenti à notre table et sur les potentialités manifestes de L'Empreinte, j'ai tout à fait conscience d'avoir négligé de trop nombreux aspects de ta proposition ludique.
Je joue trop peu à mon goût, écartelé entre ma position de père devant veiller à l'éducation des mes fils, et la volonté de générer du jeu qui puisse satisfaire mes joueuses qui sont la plupart du temps ces mêmes fils et parfois leurs copains. Ainsi,je cherche à chaque session à ce que les émotions et le plaisir de jeu émergent, Parfois nous devons renoncer à jouer en raison de chicaneries fraternelles qui prennent des proportions indues.
Aussi, je conçois chaque session comme s'inscrivant dans notre parcours.
La relecture de l'Empreinte, qui suivait de peu pour moi la lecture de
Cthulhu Dark dernière mouture, a suscité en moi une réelle volonté d'éprouver le jeu à ma table.
Toutefois, ma lecture en tant qu'Arbitre a été fautive. J'ai lu bien trop hâtivement certains passages sans réellement en intégrer les mécanismes sous-jacents ou bien mêmes explicites ou bien encore leurs implications.
Ce fut donc réellement une tentative de jeu réalisée dans la précipitation.
Le texte que tu proposes n'ai nullement en cause et c'est pourquoi je précise ces éléments de contexte.
J'ai réellement laissé de côté des aspects du jeu, me focalisant quasi exclusivement sur la montée de l'angoisse liée à la menace dans le contexte fictionnel que j'avais esquissé.
Millevaux t'est spontané.
Je suis encore au stade ou nous nous nous apprivoisons l'un l'autre. Aussi, l'improvisation totale qui était ma pratique en tant que Gardien des Rêves à Rêve de Dragon par exemple, devient une ressource inaccessible dans ce contexte.
Ainsi, j'ai retenu de tes nombreux écrits, l'idée de la préparation non préparation, une formulation que je trouve tout particulièrement heureuse, et que je m'approprie volontiers et que je conjugue à ma sauce. Je prépare ma session en réalisant d'abord une recherche iconographique qui sera un support à une rêverie personnelle. Celle-ci obtenue, je réalise des recherches ciblées sur les ressorts du contexte. Je résume l'ensemble de celles-ci en une page et vogue la galère ! Mais je sers aussi l'ambition de propose à mes joueuses quelques idées et si possible un peu de poésie.
Ce bagage est parfois un peu lourd à porter et je m'égare parfois en chemin.
Tout cela pour t'indiquer que tes remarques formulées en H., I.,O., et P. sont pleinement pertinentes.
L. prend sa source dans ma préparation non préparation.
Kasimir n'est pas un deux ex machina. C'est un figurant qui a son propre agenda. Il a disparu lors de l'acte précédent et s'est réfugié pour méditer sur la situation de la communauté. Il était le protecteur de celle-ci et réagit avec les moyens dont il dispose mais trop tard. L'ensemble de la communauté est anéantie. Les joueuses auraient pu rejoindre Kasimir dans son antre du savoir et le questionner sur les moyens de lutter contre l'invasion de la Menace, mais ils se seraient retrouvés tout aussi démunis que lui.
De même Krassimir et Pobednik sont venus chercher les trois plus jeunes membres de la communauté afin de préserver l'espoir quelles représentent au moyen de la nef. Les joueuses auraient pu les rejoindre auparavant, mais cela n'aurait contribué qu'à fragiliser le projet de fuite, voire le faire avorter.
La Menace était Anthurus Archeri. Elle s'est entendue. Elle a contaminé tout le monde excepté les passagers de la nef. Quoique ce sont désormais des porteurs sains. De plus,la nef en elle même est porteuse du germe.
Le souhait de Mathieu pour le compte de Trivatr était d'atteindre la Tour de Triglav pour préserver les rouleaux qui contiennent le savoir de la communauté.
Et il échoue, tout comme son jet de dé nous l'indique. Le savoir est jamais enfermé avec son squelette dans une cache reposant sous les ruines de la tour. La porte s'est refermée sur le savoir qui dépasse ses connaissance et qui ne lui permet pas de le transmettre à quiconque, avant que le mal ne le terrasse seul et démuni.
Tout est bien qui finit mal en somme ! Ta crainte exprimée en M. est donc en partie infondée, tout au moins de mon point de vue.
Q. Tout à fait d'accord, c'est l'ancrage imaginé et pour être plus précis Nic ("Nitze"en actuelle Serbie).
G. Je l'ai déjà lu. La playlist est sur ma playlist à double titre (L'Empreinte et
Les Forêts Mentales).
Pour conclure, c'est un singulier retour que je t'ai proposé. Mais du naufrage de la tentative première j'envisage à nouveau d'appareiller.
J'avais initialement prévu de la faire ce Week-end, mais les inscriptions post bac et la relecture, correction accompagnement de l'exposé de certification d'allemande ont rempli celui-ci. Et c'est tant mieux, je pourrais profiter pleinement de tes remarques judicieuses et précisions pour que la prochaine session de L'Empreinte soit une pleine réussite.
Thomas :
R. C'était un grand plaisir d'écouter votre partie audio. Pouvoir être une petite souris et écouter des personnes tierces jouer à une de ses créations, c'est le rêve de tout auteur. En plus, le son est très correct et la musique d'ambiance bien intégrée, passées les crachotis du tout premier podcast. Et comme je l'ai déjà dit, je vous suis reconnaissant d'en permettre la diffusion (apparemment c'était prévu dès le départ à vous entendre), car les parties audio sont des aides de jeu précieuses pour la communauté.
S. jamais je ne reprocherai à quiconque d'omettre sciemment ou par erreur (ou par précipitation, comme tu l'expliques) certaines des règles de mes jeux. L'ambiance à votre table prime avant le respect des règles. Il me semble qu'il y a une bonne ambiance. Cela n'est pas grave si elle diverge de l'ambiance exacte qu'aurait généré une application plus scrupuleuse des règles. Moi-même j'ai du mal à toujours bien respecter les règles quand je joue aux jeux des autres. Si je te pose des questions sur l'application des règles, c'est que j'aime en parler, et aussi ça représente un intérêt dans l'idée que (si j'ai ton accord) je publierai nos échanges sur le respect des règles avec ton compte-rendu écrit.
T. Je vois. Beaucoup de préparation (aussi flexible soit-elle) implique beaucoup d'exposition, et donc moins de temps consacré aux mécaniques. C'est logique. L'idée, si on veut équilibrer le rapport exposition / résolution mécanique, c'est de se demander en quoi la résolution mécanique met en valeur notre préparation.
U. Sur le côté spontané de Millevaux, tu as bien raison. D'autant plus que je pense qu'il manque encore quelques ouvrages essentielles à la parfaite transmission de l'univers de Millevaux. je pense à trois livres que j'ai diffusé sous forme de brouillon : Ruines, Nature et Surnature. Je pense que les livres finaux apporteront une compréhension plus profonde de la physique et de la métaphysique de Millevaux. Ceci dit, je trouve que tu t'en sors très bien, que ce soit avec L'Empreinte et Les Forêts Mentales, je trouve que tu restitue à merveille l'ambiance Millevaux tout en te l'appropriant (ce qui est tout aussi important à mes yeux).
L. OK en fait il y avait un Kasimir et un Krassimir. Je pense qu'avec les informations que tu viens de me donner, et si j'avais dû gérer la scène, j'aurais intégré Kasimir défendant sa tour comme tu l'as fait, mais il serait intervenu pendant le jet de dés et non après. Eventuellement, j'aurais pu préciser qu'il était condamné par le champignon, ce qui aurait rapporté un dé d'empreinte à Trivatr.
M. OK. Je réalise par ailleurs que j'ai vraiment une grosse tendance à verbaliser les implications des mécaniques. De ton côté, tu induis de l'échec de Trivatr le fait qu'il ne pourra pas détruire le savoir comme il l'avait prévu (en fait tu proposes un autre choix de vie au personnage : écrire ses mémoires et mourir avec le savoir de la tour), mais ça le joueur ne l'apprend que bien plus tard. En ce qui me concerne, j'aurais sans doute émis comme souhait que les têtes noires l'empêchent d'atteindre la tour (en le tuant ou le faisant prisonnier) et je m'y serais tenu à l'issue du jet de dés, ou alors j'aurais émis, au plus tard avant le dernier dé lancé, le souhait que Trivatr, arrivé à la tour, se sente incapable de détruire le savoir et se retrouve emmuré et faire ses mémoires. Ton approche est plus fluide du point de vue de la narration, alors que la mienne a le désavantage d'accorder une sorte de prescience au personnage, mais à l'avantage d'être plus "cartes sur table".
V. Encore une fois, cette partie de l'Empreinte est loin de m'apparaître comme un naufrage. Ou alors un naufrage pour aller trouver des perles dans les bas-fonds
