Re: [Guerre en Ukraine] Du Rififi dans la Rus'
Publié : mer. févr. 26, 2025 9:25 am
« Guerre en Ukraine : 95 000 soldats russes tués auraient été identifiés par “Mediazona” et la BBC », Libération, 25 février 2025
https://www.liberation.fr/international ... IROVDICYY/
Vincent Coquaz, « L’Europe a-t-elle vraiment plus aidé l’Ukraine que les Etats-Unis, comme l’a dit Macron à Trump ? », Libération, 25 février 2025
https://www.liberation.fr/checknews/leu ... HPONLTYXE/
La dernière phrase me tue.
https://www.liberation.fr/international ... IROVDICYY/
Le média russe indépendant Mediazona a indiqué avoir identifié, en collaboration avec la BBC, plus de 95 000 soldats russes tués depuis le début de la guerre avec l’Ukraine en 2022 via des données en sources ouvertes, un bilan que le Kremlin n’a ni commenté ni démenti ce mardi 25 février. Une nouvelle infographie détaillée, publiée lundi à l’occasion du troisième anniversaire de l’assaut contre l’Ukraine, identifie des dizaines de milliers de soldats russes, donnant leur nom, date de naissance, date de décès, unité et leur région d’origine.
Ces identités, souvent accompagnées d’une photo, ont été rassemblées sur un site (https://200.zona.media/) pour former une reproduction du tableau « L’apothéose de la guerre », une œuvre du peintre russe Vassili Verechtchaguine montrant une pyramide de crânes humains.
Mediazona, un site fondé par Piotr Verzilov, un opposant russe ayant combattu du côté de l’Ukraine et qui a été également lié au groupe punk anti-Poutine Pussy Riot, souligne que le bilan n’est pas exhaustif, estimant que quelque 165 000 militaires russes ont pu être tués en trois ans.
[...]
[Le ministère de la Défense de la Fédération de Russie] n’a pas publié de bilan depuis septembre 2022, lorsque le ministre de l’époque, Sergueï Choïgou, avait admis la mort de 5 937 soldats. Fin 2024, le secrétaire américain à la Défense de l’époque, Lloyd Austin, avait lui évoqué un bilan de 700 000 militaires russes morts ou blessés. Côté ukrainien, le président Volodymyr Zelensky avait fait état mi-février de quelque 46 000 soldats tués et 380 000 autres blessés. Le correspondant de guerre ukrainien Iouriï Boutoussov, un journaliste indépendant, a lui affirmé en décembre 2024 que ses sources au sein de l’armée avaient décompté 70 000 morts et 35 000 disparus.
Vincent Coquaz, « L’Europe a-t-elle vraiment plus aidé l’Ukraine que les Etats-Unis, comme l’a dit Macron à Trump ? », Libération, 25 février 2025
https://www.liberation.fr/checknews/leu ... HPONLTYXE/
Début 2023, environ un an après le début de l’invasion à grande échelle par la Russie, [le Kiel Institute, un think tank économique basé en Allemagne,] notait ainsi que « les États-Unis sont de loin le plus grand soutien bilatéral de l’Ukraine, ayant engagé 73,18 milliards d’euros, soit plus de 50 % du total des engagements répertoriés dans [leur] base de données ».
Mais les chiffres ont bien évolué depuis. Dans un rapport publié le 14 février, le même think tank notait que l’Europe dans son ensemble (États et institutions) a clairement dépassé les États-Unis en matière d’aide à l’Ukraine. Au total, l’Europe a alloué 70 milliards d’euros en aide financière et humanitaire, ainsi que 62 milliards d’euros en aide militaire. À titre de comparaison, « les États-Unis ont fourni 64 milliards d’euros en aide militaire et 50 milliards d’euros en allocations financières et humanitaires ». Au total, l’Europe a donc contribué à hauteur de 132 milliards d’euros, contre 114 pour les États-Unis. Des chiffres qui correspondent à ceux avancés par Emmanuel Macron puisque l’aide européenne représente, selon le Kiel Institute, 58 % de l’aide totale reçue par l’Ukraine.
Mais un autre chiffre est parfois avancé côté américain : celui d’une aide totale de 183 milliards de dollars (soit environ 175 milliards d’euros), alloués par les États-Unis. [...]
Ce montant total, qu’on retrouve bien dans un rapport détaillé remis au Congrès, correspond toutefois au total des sommes allouées par les États-Unis à l’opération « Atlantic Resolve » [...]. Il inclut donc plusieurs lignes de dépenses qui ne sont pas à proprement parler des aides directes à l’Ukraine. Près de 45 milliards de dollars sont par exemple consacrés à « renforcer la présence américaine en Europe » pour « dissuader toute agression contre les alliés de l’Otan ». Des sommes qui ne sont donc pas exclusivement versées à l’Ukraine pour mener la guerre, même si on peut estimer qu’elles participent à l’effort global des États-Unis dans ce conflit.
[...] si l’on se penche sur les seules aides financières (c’est-à-dire l’argent versé directement à l’Ukraine et en mettant de côté la fourniture de matériel militaire par exemple), les Américains ont accordé beaucoup plus de subventions (qui n’ont par principe pas vocation à être remboursées) que les Européens, qui ont plutôt accordé des prêts ou des garanties (permettant à l’Ukraine d’emprunter).
[...] les États-Unis et les institutions européennes ont par exemple tous deux versé la même somme (environ 46 milliards de dollars) d’aide financière directe à Kyiv depuis le début de la guerre. Mais pour l’UE, cela a été fait très majoritairement sous la forme de prêts (42 milliards) et peu de subventions (3,7 milliards). À l’inverse, les États-Unis ont déjà accordé 28 milliards à l’Ukraine qui n’avaient pas vocation à être remboursés (et un peu moins de 20 millions sous la forme de prêt), en plus de l’aide militaire.
[...]
Concernant le matériel militaire fourni à l’Ukraine ou les actions de formation des troupes, ils peuvent être généralement assimilés à des dons. En effet, les différents programmes mobilisés par les États (comme l’Ukraine Security Assistance Initiative pour les États-Unis ou la « Facilité européenne pour la paix » côté UE) ne prévoient pas explicitement de remboursement de la part de Kyiv. Et si en 2022 Joe Biden avait fait voter une loi « Prêt-bail » permettant d’accélérer les fournitures de matériel militaire à Kyiv en contrepartie d’un remboursement ultérieur, ce dispositif n’a finalement pas été utilisé (l’administration américaine préférant jusqu’à maintenant les dons plutôt que les prêts).
À noter enfin que selon le Kiel Institute, l’aide occidentale apportée à l’Ukraine dans son ensemble est relativement faible si on la compare à d’autres conflits. À titre d’exemple, le think tank note que l’Allemagne, qui fait pourtant partie des donateurs les plus généreux envers Kyiv, « avait mobilisé plus de fonds et plus vite pour libérer le Koweït » après l’invasion irakienne, que pour soutenir l’Ukraine depuis 2022.
La dernière phrase me tue.