CasusNO

Le scénario n'est plus de Ferri mais de Fabcarro. Ceci explique cela.

Erwan G a écrit : ↑mar. nov. 07, 2023 12:41 pm Le scénario n'est plus de Ferri mais de Fabcarro. Ceci explique cela.

Ah merde. Fabcaro est capable de mieux que ça.
Bon, il est capable de tout, il faut dire. Même du mauvais.
 

Pour nuancer, les retours sur BDgest sont globalement positifs (lien BDthèque).
La majorité des intervenants sur le forum souligne un humour plus présent que dans les albums signés Ferri.

La note moyenne est de 3,7/5 pour 72 personnes ayant attribué une note, contre 3,1 à 3,4 pour les 5 tomes signés Ferri (avec 136 à 262 personnes ayant noté ces albums).

Léonard a écrit : ↑mar. nov. 07, 2023 3:22 pm

Erwan G a écrit : ↑mar. nov. 07, 2023 12:41 pm Le scénario n'est plus de Ferri mais de Fabcarro. Ceci explique cela.

Ah merde. Fabcaro est capable de mieux que ça.
Bon, il est capable de tout, il faut dire. Même du mauvais.
 

Bin, disons, une fois que tu as lu un Fabcaro, tu as à peu près fait le tour de ce qu'il y a à lire de lui. Si je dois sauver quelque chose de sa biographie, c'est Zaï Zaï Zaï (peut être parce que c'est le moment où j'ai découvert son humour) et Open Bar qui contient quelques planches sympas (mais pas tout et de loin).

En tout cas, là, ça ressemble pour moi à une pâle copie de Goscinny. Les jeux de mots sont faciles, il y a des jeux de mots en faux latin et beaucoup d'excès. Là où Goscinny réussissait à être fin dans son analyse critique, Fabcaro y va avec des sabot en plomb et à pieds joints. Je me retrouve totalement dans la critique de @Loris : critique facile de la société, caricatures grossières, raccourcis simplistes.

Après, réussir un Astérix, c'est une gageure. Il y a tellement de pression de la part de tout le monde y compris et surtout de la part de la fille Goscinny que c'est difficile. En fait, tu dois faire un scénario comme papa, sans le renouveler, tout en étant moins bon que papa parce que. Je préfère de loin ce qui est fait aujourd'hui avec Spirou ou Lucky Luke : donner à des artistes la possibilité d'avoir leur vision du personnage.

Mais bon, on ne traite pas la star des publications françaises comme on traite le reste, c'est certain.

L'Iris blanc ? Mhm. Mouofbof.

Ça commençait très bien, avec des jeux de mots très amusants. Ça a continué avec une bonne idée (l'intérêt porté à Bonemine)... et puis, hélas, j'ai trouvé que ça traînait de la pantoufle de plus en plus, et que les quelques idées n'étaient pas du tout exploitées. La satire du développement personnel reste au raz des pâquerettes et pâlit énormément à côté d'albums sur des sujets proches comme La Zizanie. Certains traits d'humour m'ont paru pompés tout droit du film d'animation Le Domaine des dieux (tout ce qui tourne autour de la politesse dans la légion romaine). Et j'en suis ressorti avec l'impression qu'il n'y avait rien derrière, pas de propos, pas vraiment de nouveau personnage.

Le type de gauche en moi ajoutera perfidement que la "satire" des aspects réacs et xénophobes du village n'est jamais très mordante et qu'en somme tout le monde, y compris Astérix, qu'on a connu plus inspiré, est bien content que "l'estranger" retourne chez lui.
Désolé, mais quand je pense ne serait-ce qu'au film d'animation Le Domaine des dieux, Astier (dont je ne suis pourtant pas un fan inconditionnel, et qui certes s'appuyait sur un album de Goscinny) faisait cent fois plus subtil.

Vu dans Goblin Slayer Year One, tome 10, un personnage dont le cri de guerre est "par Gygax".
Sachant que dan une autre œuvre associée (Goblin Slayer Katana), on voit des dés, même s'ils ont des formes pas tout à fait platoniques et des numérotations étranges...

Un "artiste" à "créée" un nouvel épisode du manga Black Jack en utilisant de l'IA pour singer le style d'Osamu Tezuka. C'est une honte, les éditeurs qui ont approuvés çà sont des minables opportunistes et "l'auteur" est un minable faussaire. Ils méritent tous d'aller au goulag.

L'article dit que c'est le fils de Tezuka qui est aux commandes. Il me semble qu'il y avait déjà eu un manga réalisé par une IA dans le style Tezuka, une histoire "originale", dans ce cas. Après recherche, ça s'appelle Paidon, et ça date de 2020.

Je sais pas si Belphégor plaisante, mais je trouve que ce cas de figure est un cas de bonne utilisation de l'IA :

• collaboration ayants droits (fils de Tezuka) et prof d'université travaillant sur l'IA (donc pas de pillage de droits et d'apprentis sorciers)
  
• à l'occasion d'un évènement unique : les 50 ans de l’œuvre (donc pas pour des raisons anodinement pécuniaires)
  
• collaborations entre créateurs et IA (donc pas que IA)
  
• présentation officielle de la collaboration (donc pas de travail d'IA dissimulé)
  

C'est quand même un sacré précédent, et je ne sais pas si c'est une bonne chose.
En tous cas, c'était clair que cela allait venir...Now and Then...I know it's true... It's all because you ...

Est-ce si différent de la reprise de Spirou ou d'Astérix par d'autres auteurs que ceux d'origine ?

Qui Revient de Loin a écrit : ↑jeu. nov. 23, 2023 3:40 pm Est-ce si différent de la reprise de Spirou ou d'Astérix par d'autres auteurs que ceux d'origine ?

Carrément, on peut passer pur mode prod industrielle.
Tu commences par utiliser des scénaristes que tu remplaces par des marketeux qui t'écrivent des prompts, puis selon les retours marché, tu scales pour segmenter:
1 album par mois ou par semaine,
une ligne mainstream,
une ligne Asterix et Cthulhu,
une ligne erotique cis-genre et une autre queer,
une ligne Asterix façon Warhammer,
une ligne bouffe avec Obelix en cuisine qui ouvre son restau pour obtenir son macaron,
une ligne Agecanonix pour les seniors,
une ligne Panoramix santé,
une ligne Assurancetorix Hip hop,
une ligne Abraracoursix plus belle la vie,
une ligne Falballa le bonheur est dans les camps romains,
une ligne Idéfix pour les trucs animaliers avec des HS special chats,
etc...

(ça existe quasi déjà avec des humains... on appelle ça des produits dérivés : la BD Idéfix, le pastiche Istérix, etc.)

Seule la vitesse de production varie (fortement).

Qui Revient de Loin a écrit : ↑ven. nov. 24, 2023 3:52 pm (ça existe quasi déjà avec des humains... on appelle ça des produits dérivés : la BD Idéfix, le pastiche Istérix, etc.)

Seule la vitesse de production varie (fortement).

Oui, c'est le point. La scalabilité et la vitesse éxecution.
On peut passer d'un truc théoriquement possible (un immense studio) mais financièrement impossible à quelque chose de facile à mettre en place et financièrement relativement peu onéreux une fois que tu as payé le ticket d'entrée (la phase d'apprentissage).

Bon, alors :


Ensuite, sur l'IA pour la fabrication de produit, ça manque un peu d'imagination, mais cela pourrait correspondre à ce que l'éditeur et Anne Goscinny cherchent à faire (même si une de leurs marque de fabrique est d'essayer de prendre les comiques en vogue pour faire leurs produits).

J'aime beaucoup plus la lignée Lucky Luke et Spirou. Donner à des auteurs la possibilité de jouer à leur façon. Ca donne des livres assez réussis, qui ne prennent pas les personnages autant au sérieux. Mais bon, ce n'est pas le même poids éditorial...