Re: [CR] [Dungeon World/Oltréé] Marches de l'Ouest
Publié : dim. oct. 24, 2021 9:24 pm
COMPTE-RENDU DE PARTIE : S1E07B - Vers le Sud : La Traverse (17 septembre 2021 - 10 Numismate 924)
Scribe : Kahanna (spirite - scribe)
Autres PJ : Norrig (druide - maîselier), Archibald Ursgatte (alchimiste - questeur), Isac (pistolero - custode)
BANDE SON
RÉSUMÉ
En rythme avec les claquements sur son djembé improvisé, Kahanna raconte l’histoire des patrouilleurs qui ont apporté l’espoir à la Traverse.
Ils devaient sécuriser la route vers Port-Salin, et leur voyage s’arrêta à La Traverse, où ils trouvèrent un village détruit par de récents combats. Le massacre avait été orchestré par une tribu ogre : les Mains de Sang.
Les forces du Promontoire de Hrölf et notamment la Famille Croc-d'Argent avaient pu récupérer la ville des ogres, au prix de nombreuses vies.
L'un des dernier vestige du bourg, une arène, promettait un combat épique et les patrouilleurs avaient proposé leur aide pour améliorer la prestation originale. Au lieu d’un combat entre une gladiatrice et un vieux rat en fin de vie, ils prévoyaient un duel entre cette combattante et un grizzly.
L’investissement mis au profit du village pour les festivités avait attiré nombre de voyageurs, un entrepreneur et assez de finances pour permettre au bourgmestre Artavius de commencer à reconstruire son village dans de meilleures conditions.
RAPPORT COMPLET
« C’était en plein Numismate, les trois fiers patrouilleurs de la commandeure Claudius se dirigeaient vers La Traverse, pour se rendre en direction de Port-Salin. »
Nous nous étions croisés sur cette route qui mène au Sud, et Isac l'eressien s'approcha de moi pour me proposer de les accompagner. Même si Rhaja et Or’Ey n’étaient pas d’accord, j’acceptai tout de même. Il m’avait présenté à ses camarades, Archibald l’alchimiste et Norrig la druide.
Face à cette étendue de verdure, le trio traversait une vaste lande. Archibald demanda à Norrig de se transformer en oiseau. Pour survoler le paysage et dire ce qu’elle y percevait... mais la métamorphe n'apprécia pas la remarque, et le lui fit comprendre. Alors ils continuèrent de marcher...
Quelques heures plus tard, le paysage changea pour laisser entrevoir des marécages et des forêts. Ils s'arrêtèrent finalement à un croisement. Ou plutôt une patte d'oie...
À gauche : La Traverse ! Qui les mènerait à Port Salin...
À droite : un village qui avait connu des jours meilleurs...
... et au milieu de cette bifurcation se tenait... ou devrais-je dire "tentait de se tenir"... un écriteau en piteux état.
Isac le pistolero s'en approcha pour nous le lire :
« Venez donc regarder l’affrontement dans notre arène de combat entre "Ratatouille, le rat sanguinaire" et "Petra la cornue", une gladiatrice légendaire ! »
Le trio se mit à réfléchir sur la direction à prendre. Vers La Traverse ou vers le village pour voir le combat ?
Pendant qu'ils se décidaient, les esprits et âmes égarées dans les parages s'étaient mis à témoigner des lourds combats qui avaient eu lieu quelques jours ou quelques semaines plus tôt.....
La notion du temps est devenu un concept bien différent depuis leurs passages vers l'autre monde...
Des troupes étaient passées par ici en direction de La Traverse. Il y avait eu d’énormes affrontements, féroces et brutaux ! Des pas très lourds avaient écrasé des cailloux et des pierres ! Des pas qui n'étaient probablement pas humains et des restes de campements jonchaient le sol un peu plus loin.
Furtivement, l’aura d’une âme s’estompa, plus loin, vers les marécages. Tandis que nous nous dirigions vers elle, Archibald se plaignit de l’état de la route et osa demander à la druide de se transformer en cheval pour le porter. Ce à quoi, elle lui rétorqua de se souvenir de ce qui était arrivé au dernier cavalier sur son dos… Alors ils avaient recommencé à se chamailler. Mais ce fut de courte durée... car une voix leur parvint de la forêt...
- Haha mon p’tit gars ! Je t’ai retrouvé !
C’était une voix grave de prédateur ! Mais les valeureux patrouilleurs ne se laissèrent pas impressionner si facilement. La norroise métamorphe s’élança en prenant appui sur le sol, bondit pour déployer ses ailes et s’envola. Elle attira l’attention des patrouilleurs, et Isac s’était mis à cligner des yeux pour communiquer avec elle, apprenant ainsi qu’il y avait bien quelqu’un dans les parages.
A nouveau, la voix se fit entendre... et les patrouilleurs aperçurent une fée sombre. C’était donc lui... qui parlait avec un sidhe, ou du moins ce qu'il en restait...
Quelque peu perturbée par le monologue de l'orque, je lui demandai de poser la tête de la fée avec qui il conversait. Il est vrai que de l'avoir vu parler avec elle, sans le corps qui va avec, était déstabilisant... Il obtempérera, sans le moindre signe d'hostilité, et nous invita à le rejoindre autour de son... repas. Des morceaux de viande crues ! Ayant compris d'où provenait cette nourriture, nous déclinâmes poliment, tandis qu'Archibald prit l'initiative de lui vendre du feu pour 5 Po, afin qu'il puisse manger un repas décent, cuit et chaud... L'orque accepta, et commença à nous parler de lui. Il s'appelait Tayo et pourchassait ce sidhe depuis fort longtemps. Il l'avait traqué à travers les plaines et les forêts, les montagnes et les rivières, pour assouvir sa vengeance. Il était très ému de pouvoir partager tout ceci avec nous. Il convainquit les patrouilleurs, qui souhaitaient continuer leur chemin, que ce sidhe méritait son sort... alors Archibald indiqua qu'il fallait enterrer dignement ce pauvre sidhe, avant de repartir. Une forte émotion m'envahissait à cet instant, et me poussa à lui dire que NON, il ne fallait pas l'enterrer ! Ce n'était pas le souhait du sidhe qui lui, acceptait son triste sort. Cette traque était justifiée et il confirmait les propos de la fée sombre. Pour que son esprit puisse être libre et rejoindre les étoiles, Tayo devait finir ce qu'il avait commencé. Ce n'est qu'après quelques hésitations que les patrouilleurs reprirent leur chemin, laissant l'orque à nouveau en tête à tête avec le sidhe...
Bien après avoir quitté l'orque, des palissades en très mauvais état se dessinèrent à l'horizon. Au-dessus de ces barrières dégradées pointaient les toitures de quelques maisons fortement endommagées, spectatrices des autres foyers tombés en ruines. Bien qu'estompée, une odeur de vieil incendie emplissait encore l'atmosphère du village. Le centre de la ville laissait sa place à une arène de fortune, creusée et délimitée par un grillage tout aussi dégradé que le village lui-même. Autour de cette arène, on pouvait apercevoir une vingtaine de personnes, à proximité d'un petit marché... constitué d'un unique vendeur de légumes ! Au loin, un vieil homme se précipita vers nous pour nous pour nous accueillir, en vantant les mérites de son arène. Il tentait surtout de nous convaincre que c'était le combat qu'il ne fallait pas rater... Pendant que Norrig bougonnait dans un coin, Archibald pris les devants en se présentant. Il montra un vif intérêt pour le combat et proposa de sponsoriser l’évènement. L’homme accueillit son offre à bras ouvert et se présenta sous le nom d’Armentio Artavius, bourmestre de la ville.
Il invita notre équipe autour d’un repas et indiqua qu’un certain Coliseus Regulus, un marchand qui appréciait les combats de gladiateur, allait arriver sous peu afin d’assister à l’évènement, et peut être investir, lui-aussi.
Curieux d’en savoir plus sur cette confrontation, Archibald demanda des renseignements, notamment au sujet du fameux « homme rat », mais au final ce n’était qu’un vieux rat. Archibald lui proposa une solution : créer un combat qui attirerait vraiment les foules, un combat impressionnant, avec des feux d’artifices pour le show, et de la musique. Une grande fête ! Il parla d’un grizzly, proposition qui effraya quelque peu le bourgmestre. Face à cette réticence, Archibald lui expliqua que Norrig pouvait se transformer en animal et qu’avec Petra la Cornue, les deux combattantes s’entraineraient à faire « semblant de se taper dessus ». Une sorte de catch, avait-il dit. Plus emballé par cette idée, Armantius demanda à ce que Norrig se transforme en … dragon ! Mais comme elle n’en avait jamais observé, elle lui indiqua qu'elle ne pouvait pas le faire. Le bourgmestre accepta le marché de l’alchimiste, pour lequel 20% des profits des combats reviendraient à la patrouille de la Commandeure Claudius.
Le mot patrouille avait quelque peu délié la langue de cet homme. Il raconta avoir discuté avec des voyageurs d’Argefaille, qui avaient rencontrés des patrouilleurs l’année précédente. Norrig tenta de récupérer plus d’informations mais le vieil homme était nerveux et stressé. Il se demandait si les patrouilleurs pouvaient s’occuper des ogres du clan des Mains de Sang, qui avaient attaqué son village quelques semaines plus tôt.
Pendant que la druide continuait de parler avec lui, Isac et Archibald s’étaient éloignés pour regarder une statue, couchée sur le sol. L’alchimiste trouva une forte ressemblance avec Isac. Le pistolero refusait de se faire passer pour cet inconnu, qui semble-t-il était un héros aux traits eressiens, ayant combattu contre une féroce créature pour libérer la région. Un gamin leur dit que cette statue avait au moins 25 ans (mais comme il n’était pas encore né, la véracité de cette date n’est pas certaine).
Isac passa pas mal de temps à dire aux gens que ce n’était pas lui et qu’il ne savait pas s’il s’agissait de quelqu’un de sa famille. Les villageois commencèrent à fabuler sur ses origines, en imaginant un frère jumeau ou un descendant, ou qu’Isac faisait partie d'une ancienne prophétie qui racontait que le héros reviendrait les sauver pendant les heures les plus sombres.
Plus tard dans la soirée, le bourgmestre invita les patrouilleurs autour d’un repas, en compagnie de Petra, de l’entrepreneur Coliseus Regulus et de sa garde du corps Livia.
Archibald profita de ce diner pour parler de son idée de catch. La gladiatrice allait se battre contre Norrig la grizzly, en donnant des coups chorégraphiés pour faire croire au public que le combat serait vraiment dangereux. Il voyait cela comme une fête, avec un solo de percussion et un feu d’artifice. Coliseus se montra très intéressé et demanda son avis à Livia (la guerrière était restée silencieuse en regardant les patrouilleurs). De toute évidence, elle n’appréciait pas leur présence et ne s’était même pas cachée pour le montrer. Elle indique que son nom était mal perçu à cause des patrouilleurs, pour lesquels elle semblait garder beaucoup d’animosité. Selon elle, ils n'étaient que des opportunistes qui avaient fait tomber son nom en disgrâce.
Ce nom était aussi celui du dernier satrape : Aurelius !
Le lendemain, les patrouilleurs mirent à profit leur temps libre pour préparer les réjouissances à venir. Alors qu’Archibald s'en retourna au Promontoire pour annoncer les jeux de la Traverse, Isac avait suivi Norrig dans la forêt. Attirés par un bruit après quelques heures, il leur sembla qu'un animal leur tournait autour. Sa silhouette se déplaçait furtivement mais le craquement des brindilles les avait alertés. Prêt à se défendre, Isac sorti son arme, alors que surgissait un énorme animal ailé à tête d'oiseau, qui menaçait en grognant les patrouilleurs. L'instinct de chasseur d'Isac brilla dans son regard. Imaginant déjà le trophée que représentait ce griffon sauvage, il leva son arme et prépara son tir. L'alignement était parfait. Il ne lui manquait plus qu'à presser la détente...
... Une main entra dans son champ de vision et se posa sur le canon. La druide baissa avec délicatesse l'arme du pistolero. Elle l'empêcha d'attaquer l'animal affamé, et proposa de lui donner ses rations pour qu'il s'en nourrisse. À contre-cœur, le chasseur obtempéra et la laissa faire. Elle s'approcha de la créature pour lui tendre un peu de nourriture. D'abord méfiant, le griffon saisit brusquement les rations dans la main de Norrig, sans chercher à l'agresser. Un pincement sur sa main lui arracha tout de même un cri de surprise et des détonations avaient déchiré le silence de la forêt. Isac avait réagi pour protéger la druide en vidant son arme. Le bruit avait surpris tout le monde, et chacun avait reculé d'un pas. Les patrouilleurs avaient profité de la situation pour se mettre en place et encaisser une attaque du griffon. Mais c'était trop tard. L'animal s'était emparé des rations et fuyait déjà en s'enfonçant dans la forêt.
Trois jours après cette péripétie dans la forêt, Archibald était revenu avec beaucoup de monde. Norrig et Petra avaient passé leur temps à préparer chaque mouvement de leur combat et Isac avait préparé un discours de présentation, que lui avait demandé l'alchimiste.
Plutôt mal à l'aise au début, Isac annonça chaque étape de l'événement, en commençant par mon solo de musique. Je profitai de mon djembé improvisé pour jouer de la musique et raconter une histoire de mon village. Les gens apprécièrent mon spectacle, et n'attendaient plus qu'une chose : le duel.
Isac invita la foule à acclamer « Norrig, la fille de la nature » et « Petra la Cornue » ! Les gens exaltaient d’impatience et applaudissaient l’entrée des guerrières :
D’un côté, Petra brandissait une lourde épée étincelante (émoussée, pour ne pas risquer de blesser Norrig - mais le public ne pouvait pas le savoir car l’illusion était parfaite).
De l’autre côté, Norrig, sous sa forme humaine, exagérait son côté druidique et sauvage pour impressionner le public. La norroise tournait en rond dans l’arène, pareille à une lionne en cage.
La gladiatrice donna le signal à Norrig en balayant la distance qui les séparait avec son épée. La norroise fit une roulade pour se transformer soudainement... en grizzly !
Menaçant et agressif, l’animal s’était dressé sur ses pattes dans un rugissement bestial. Des acclamations de stupeur s’élevèrent de la foule. Les combattantes s’affrontaient dans un combat acharné, des coups d’épées par-ci, des coups de pattes par-là. Les échanges s’enchainaient de plus en plus vite, et de plus en plus fort. Le combat s’intensifia jusqu’au moment où la druide réussit à désarmer la vaillante gladiatrice. A mains nues, Petra fonça vers la grizzly pour la bousculer… mais l’animal, ne cessa pas de rugir et de résister. Ses babines retroussées laissaient échapper des filets de bave. Le casque cornu de la gladiatrice tomba sur le sol et le public retint son souffle pendant plusieurs secondes. Tombée par terre sous la puissance du grizzly, les villageois commençaient à craindre pour sa vie. Alors Norrig tourna autour de la combattante sans défense, ses épaules roulant sous sa fourrure. D’un bond magistral qui souleva des nuages de poussière, l’animal se rua vers elle. On entendait les gens crier et hurler. Effrayés par la scène qui se déroulait sous leurs yeux, certains enfants s’étaient mis à pleurer. Des femmes s’évanouissaient. Les hommes grondaient de colère pour que Petra se relève. La poussière semblait prendre son temps avant de retomber, et seuls les cris de Petra et les grognements de Norrig traversaient ce rideau opaque. Un rugissement transperça le voile. Au summum du suspens, les villageois ne savaient plus comment réagir. Certains hésitaient à rentrer dans l’arène pour porter secours à la gladiatrice… Et le nuage retomba… Le grizzly était au sol… Petra s’était relevée… Brandissant fièrement son arme dans un cri de victoire, son pied posé sur la bête.
Norrig reprenait doucement sa forme humaine lorsque Petra lui tendit la main pour l’aider à se relever. Une acclamation de joie vibrait dans la foule qui se relâchait de la pression du combat, dans une ovation tonitruante !
Pour clôturer le spectacle, l’alchimiste Archibald mit le feu aux poudres. Une explosion de couleurs illumina le ciel, accompagnés de détonations rappelant la musique du djembé, une lumière pareille au discours d’Isac et les couleurs se mêlaient dans une bataille pour posséder les cieux.
La fête battait son plein et le bourgmestre ne cessait de remercier et d’acclamer la prestation des patrouilleurs. Il était époustouflé par les ressources mises en place pour aider son village et promit aux guerriers qu’ils seraient toujours les bienvenus chez lui.
Au lendemain des festivités, il fut l'heure pour les patrouilleurs de rentrer au fortin. Encore euphoriques, les villageois saluèrent leur départ avec émotion.
Sur le chemin du retour, un papier accroché à une branche attira l’attention des patrouilleurs. Lorsqu’ils l’attrapèrent, une forte odeur de sel s’en dégagea…
Un pamphlet y était écrit à plusieurs reprises :
"faites gaffe à Garf fils de Garf, faites gaffe à Garf fils de Garf, faites gaffe à Garf fils de Garf,
faites gaffe à Garf fils de Garf, faites gaffe à Garf fils de Garf, faites gaffe à Garf fils de Garf, ..."
Scribe : Kahanna (spirite - scribe)
Autres PJ : Norrig (druide - maîselier), Archibald Ursgatte (alchimiste - questeur), Isac (pistolero - custode)
BANDE SON
RÉSUMÉ
En rythme avec les claquements sur son djembé improvisé, Kahanna raconte l’histoire des patrouilleurs qui ont apporté l’espoir à la Traverse.
Ils devaient sécuriser la route vers Port-Salin, et leur voyage s’arrêta à La Traverse, où ils trouvèrent un village détruit par de récents combats. Le massacre avait été orchestré par une tribu ogre : les Mains de Sang.
Les forces du Promontoire de Hrölf et notamment la Famille Croc-d'Argent avaient pu récupérer la ville des ogres, au prix de nombreuses vies.
L'un des dernier vestige du bourg, une arène, promettait un combat épique et les patrouilleurs avaient proposé leur aide pour améliorer la prestation originale. Au lieu d’un combat entre une gladiatrice et un vieux rat en fin de vie, ils prévoyaient un duel entre cette combattante et un grizzly.
L’investissement mis au profit du village pour les festivités avait attiré nombre de voyageurs, un entrepreneur et assez de finances pour permettre au bourgmestre Artavius de commencer à reconstruire son village dans de meilleures conditions.
RAPPORT COMPLET
« C’était en plein Numismate, les trois fiers patrouilleurs de la commandeure Claudius se dirigeaient vers La Traverse, pour se rendre en direction de Port-Salin. »
Nous nous étions croisés sur cette route qui mène au Sud, et Isac l'eressien s'approcha de moi pour me proposer de les accompagner. Même si Rhaja et Or’Ey n’étaient pas d’accord, j’acceptai tout de même. Il m’avait présenté à ses camarades, Archibald l’alchimiste et Norrig la druide.
Face à cette étendue de verdure, le trio traversait une vaste lande. Archibald demanda à Norrig de se transformer en oiseau. Pour survoler le paysage et dire ce qu’elle y percevait... mais la métamorphe n'apprécia pas la remarque, et le lui fit comprendre. Alors ils continuèrent de marcher...
Quelques heures plus tard, le paysage changea pour laisser entrevoir des marécages et des forêts. Ils s'arrêtèrent finalement à un croisement. Ou plutôt une patte d'oie...
À gauche : La Traverse ! Qui les mènerait à Port Salin...
À droite : un village qui avait connu des jours meilleurs...
... et au milieu de cette bifurcation se tenait... ou devrais-je dire "tentait de se tenir"... un écriteau en piteux état.
Isac le pistolero s'en approcha pour nous le lire :
« Venez donc regarder l’affrontement dans notre arène de combat entre "Ratatouille, le rat sanguinaire" et "Petra la cornue", une gladiatrice légendaire ! »
Le trio se mit à réfléchir sur la direction à prendre. Vers La Traverse ou vers le village pour voir le combat ?
Pendant qu'ils se décidaient, les esprits et âmes égarées dans les parages s'étaient mis à témoigner des lourds combats qui avaient eu lieu quelques jours ou quelques semaines plus tôt.....
La notion du temps est devenu un concept bien différent depuis leurs passages vers l'autre monde...
Des troupes étaient passées par ici en direction de La Traverse. Il y avait eu d’énormes affrontements, féroces et brutaux ! Des pas très lourds avaient écrasé des cailloux et des pierres ! Des pas qui n'étaient probablement pas humains et des restes de campements jonchaient le sol un peu plus loin.
Furtivement, l’aura d’une âme s’estompa, plus loin, vers les marécages. Tandis que nous nous dirigions vers elle, Archibald se plaignit de l’état de la route et osa demander à la druide de se transformer en cheval pour le porter. Ce à quoi, elle lui rétorqua de se souvenir de ce qui était arrivé au dernier cavalier sur son dos… Alors ils avaient recommencé à se chamailler. Mais ce fut de courte durée... car une voix leur parvint de la forêt...
- Haha mon p’tit gars ! Je t’ai retrouvé !
C’était une voix grave de prédateur ! Mais les valeureux patrouilleurs ne se laissèrent pas impressionner si facilement. La norroise métamorphe s’élança en prenant appui sur le sol, bondit pour déployer ses ailes et s’envola. Elle attira l’attention des patrouilleurs, et Isac s’était mis à cligner des yeux pour communiquer avec elle, apprenant ainsi qu’il y avait bien quelqu’un dans les parages.
A nouveau, la voix se fit entendre... et les patrouilleurs aperçurent une fée sombre. C’était donc lui... qui parlait avec un sidhe, ou du moins ce qu'il en restait...
Quelque peu perturbée par le monologue de l'orque, je lui demandai de poser la tête de la fée avec qui il conversait. Il est vrai que de l'avoir vu parler avec elle, sans le corps qui va avec, était déstabilisant... Il obtempérera, sans le moindre signe d'hostilité, et nous invita à le rejoindre autour de son... repas. Des morceaux de viande crues ! Ayant compris d'où provenait cette nourriture, nous déclinâmes poliment, tandis qu'Archibald prit l'initiative de lui vendre du feu pour 5 Po, afin qu'il puisse manger un repas décent, cuit et chaud... L'orque accepta, et commença à nous parler de lui. Il s'appelait Tayo et pourchassait ce sidhe depuis fort longtemps. Il l'avait traqué à travers les plaines et les forêts, les montagnes et les rivières, pour assouvir sa vengeance. Il était très ému de pouvoir partager tout ceci avec nous. Il convainquit les patrouilleurs, qui souhaitaient continuer leur chemin, que ce sidhe méritait son sort... alors Archibald indiqua qu'il fallait enterrer dignement ce pauvre sidhe, avant de repartir. Une forte émotion m'envahissait à cet instant, et me poussa à lui dire que NON, il ne fallait pas l'enterrer ! Ce n'était pas le souhait du sidhe qui lui, acceptait son triste sort. Cette traque était justifiée et il confirmait les propos de la fée sombre. Pour que son esprit puisse être libre et rejoindre les étoiles, Tayo devait finir ce qu'il avait commencé. Ce n'est qu'après quelques hésitations que les patrouilleurs reprirent leur chemin, laissant l'orque à nouveau en tête à tête avec le sidhe...
Bien après avoir quitté l'orque, des palissades en très mauvais état se dessinèrent à l'horizon. Au-dessus de ces barrières dégradées pointaient les toitures de quelques maisons fortement endommagées, spectatrices des autres foyers tombés en ruines. Bien qu'estompée, une odeur de vieil incendie emplissait encore l'atmosphère du village. Le centre de la ville laissait sa place à une arène de fortune, creusée et délimitée par un grillage tout aussi dégradé que le village lui-même. Autour de cette arène, on pouvait apercevoir une vingtaine de personnes, à proximité d'un petit marché... constitué d'un unique vendeur de légumes ! Au loin, un vieil homme se précipita vers nous pour nous pour nous accueillir, en vantant les mérites de son arène. Il tentait surtout de nous convaincre que c'était le combat qu'il ne fallait pas rater... Pendant que Norrig bougonnait dans un coin, Archibald pris les devants en se présentant. Il montra un vif intérêt pour le combat et proposa de sponsoriser l’évènement. L’homme accueillit son offre à bras ouvert et se présenta sous le nom d’Armentio Artavius, bourmestre de la ville.
Il invita notre équipe autour d’un repas et indiqua qu’un certain Coliseus Regulus, un marchand qui appréciait les combats de gladiateur, allait arriver sous peu afin d’assister à l’évènement, et peut être investir, lui-aussi.
Curieux d’en savoir plus sur cette confrontation, Archibald demanda des renseignements, notamment au sujet du fameux « homme rat », mais au final ce n’était qu’un vieux rat. Archibald lui proposa une solution : créer un combat qui attirerait vraiment les foules, un combat impressionnant, avec des feux d’artifices pour le show, et de la musique. Une grande fête ! Il parla d’un grizzly, proposition qui effraya quelque peu le bourgmestre. Face à cette réticence, Archibald lui expliqua que Norrig pouvait se transformer en animal et qu’avec Petra la Cornue, les deux combattantes s’entraineraient à faire « semblant de se taper dessus ». Une sorte de catch, avait-il dit. Plus emballé par cette idée, Armantius demanda à ce que Norrig se transforme en … dragon ! Mais comme elle n’en avait jamais observé, elle lui indiqua qu'elle ne pouvait pas le faire. Le bourgmestre accepta le marché de l’alchimiste, pour lequel 20% des profits des combats reviendraient à la patrouille de la Commandeure Claudius.
Le mot patrouille avait quelque peu délié la langue de cet homme. Il raconta avoir discuté avec des voyageurs d’Argefaille, qui avaient rencontrés des patrouilleurs l’année précédente. Norrig tenta de récupérer plus d’informations mais le vieil homme était nerveux et stressé. Il se demandait si les patrouilleurs pouvaient s’occuper des ogres du clan des Mains de Sang, qui avaient attaqué son village quelques semaines plus tôt.
Pendant que la druide continuait de parler avec lui, Isac et Archibald s’étaient éloignés pour regarder une statue, couchée sur le sol. L’alchimiste trouva une forte ressemblance avec Isac. Le pistolero refusait de se faire passer pour cet inconnu, qui semble-t-il était un héros aux traits eressiens, ayant combattu contre une féroce créature pour libérer la région. Un gamin leur dit que cette statue avait au moins 25 ans (mais comme il n’était pas encore né, la véracité de cette date n’est pas certaine).
Isac passa pas mal de temps à dire aux gens que ce n’était pas lui et qu’il ne savait pas s’il s’agissait de quelqu’un de sa famille. Les villageois commencèrent à fabuler sur ses origines, en imaginant un frère jumeau ou un descendant, ou qu’Isac faisait partie d'une ancienne prophétie qui racontait que le héros reviendrait les sauver pendant les heures les plus sombres.
Plus tard dans la soirée, le bourgmestre invita les patrouilleurs autour d’un repas, en compagnie de Petra, de l’entrepreneur Coliseus Regulus et de sa garde du corps Livia.
Archibald profita de ce diner pour parler de son idée de catch. La gladiatrice allait se battre contre Norrig la grizzly, en donnant des coups chorégraphiés pour faire croire au public que le combat serait vraiment dangereux. Il voyait cela comme une fête, avec un solo de percussion et un feu d’artifice. Coliseus se montra très intéressé et demanda son avis à Livia (la guerrière était restée silencieuse en regardant les patrouilleurs). De toute évidence, elle n’appréciait pas leur présence et ne s’était même pas cachée pour le montrer. Elle indique que son nom était mal perçu à cause des patrouilleurs, pour lesquels elle semblait garder beaucoup d’animosité. Selon elle, ils n'étaient que des opportunistes qui avaient fait tomber son nom en disgrâce.
Ce nom était aussi celui du dernier satrape : Aurelius !
Le lendemain, les patrouilleurs mirent à profit leur temps libre pour préparer les réjouissances à venir. Alors qu’Archibald s'en retourna au Promontoire pour annoncer les jeux de la Traverse, Isac avait suivi Norrig dans la forêt. Attirés par un bruit après quelques heures, il leur sembla qu'un animal leur tournait autour. Sa silhouette se déplaçait furtivement mais le craquement des brindilles les avait alertés. Prêt à se défendre, Isac sorti son arme, alors que surgissait un énorme animal ailé à tête d'oiseau, qui menaçait en grognant les patrouilleurs. L'instinct de chasseur d'Isac brilla dans son regard. Imaginant déjà le trophée que représentait ce griffon sauvage, il leva son arme et prépara son tir. L'alignement était parfait. Il ne lui manquait plus qu'à presser la détente...
... Une main entra dans son champ de vision et se posa sur le canon. La druide baissa avec délicatesse l'arme du pistolero. Elle l'empêcha d'attaquer l'animal affamé, et proposa de lui donner ses rations pour qu'il s'en nourrisse. À contre-cœur, le chasseur obtempéra et la laissa faire. Elle s'approcha de la créature pour lui tendre un peu de nourriture. D'abord méfiant, le griffon saisit brusquement les rations dans la main de Norrig, sans chercher à l'agresser. Un pincement sur sa main lui arracha tout de même un cri de surprise et des détonations avaient déchiré le silence de la forêt. Isac avait réagi pour protéger la druide en vidant son arme. Le bruit avait surpris tout le monde, et chacun avait reculé d'un pas. Les patrouilleurs avaient profité de la situation pour se mettre en place et encaisser une attaque du griffon. Mais c'était trop tard. L'animal s'était emparé des rations et fuyait déjà en s'enfonçant dans la forêt.
Trois jours après cette péripétie dans la forêt, Archibald était revenu avec beaucoup de monde. Norrig et Petra avaient passé leur temps à préparer chaque mouvement de leur combat et Isac avait préparé un discours de présentation, que lui avait demandé l'alchimiste.
Plutôt mal à l'aise au début, Isac annonça chaque étape de l'événement, en commençant par mon solo de musique. Je profitai de mon djembé improvisé pour jouer de la musique et raconter une histoire de mon village. Les gens apprécièrent mon spectacle, et n'attendaient plus qu'une chose : le duel.
Isac invita la foule à acclamer « Norrig, la fille de la nature » et « Petra la Cornue » ! Les gens exaltaient d’impatience et applaudissaient l’entrée des guerrières :
D’un côté, Petra brandissait une lourde épée étincelante (émoussée, pour ne pas risquer de blesser Norrig - mais le public ne pouvait pas le savoir car l’illusion était parfaite).
De l’autre côté, Norrig, sous sa forme humaine, exagérait son côté druidique et sauvage pour impressionner le public. La norroise tournait en rond dans l’arène, pareille à une lionne en cage.
La gladiatrice donna le signal à Norrig en balayant la distance qui les séparait avec son épée. La norroise fit une roulade pour se transformer soudainement... en grizzly !
Menaçant et agressif, l’animal s’était dressé sur ses pattes dans un rugissement bestial. Des acclamations de stupeur s’élevèrent de la foule. Les combattantes s’affrontaient dans un combat acharné, des coups d’épées par-ci, des coups de pattes par-là. Les échanges s’enchainaient de plus en plus vite, et de plus en plus fort. Le combat s’intensifia jusqu’au moment où la druide réussit à désarmer la vaillante gladiatrice. A mains nues, Petra fonça vers la grizzly pour la bousculer… mais l’animal, ne cessa pas de rugir et de résister. Ses babines retroussées laissaient échapper des filets de bave. Le casque cornu de la gladiatrice tomba sur le sol et le public retint son souffle pendant plusieurs secondes. Tombée par terre sous la puissance du grizzly, les villageois commençaient à craindre pour sa vie. Alors Norrig tourna autour de la combattante sans défense, ses épaules roulant sous sa fourrure. D’un bond magistral qui souleva des nuages de poussière, l’animal se rua vers elle. On entendait les gens crier et hurler. Effrayés par la scène qui se déroulait sous leurs yeux, certains enfants s’étaient mis à pleurer. Des femmes s’évanouissaient. Les hommes grondaient de colère pour que Petra se relève. La poussière semblait prendre son temps avant de retomber, et seuls les cris de Petra et les grognements de Norrig traversaient ce rideau opaque. Un rugissement transperça le voile. Au summum du suspens, les villageois ne savaient plus comment réagir. Certains hésitaient à rentrer dans l’arène pour porter secours à la gladiatrice… Et le nuage retomba… Le grizzly était au sol… Petra s’était relevée… Brandissant fièrement son arme dans un cri de victoire, son pied posé sur la bête.
Norrig reprenait doucement sa forme humaine lorsque Petra lui tendit la main pour l’aider à se relever. Une acclamation de joie vibrait dans la foule qui se relâchait de la pression du combat, dans une ovation tonitruante !
Pour clôturer le spectacle, l’alchimiste Archibald mit le feu aux poudres. Une explosion de couleurs illumina le ciel, accompagnés de détonations rappelant la musique du djembé, une lumière pareille au discours d’Isac et les couleurs se mêlaient dans une bataille pour posséder les cieux.
La fête battait son plein et le bourgmestre ne cessait de remercier et d’acclamer la prestation des patrouilleurs. Il était époustouflé par les ressources mises en place pour aider son village et promit aux guerriers qu’ils seraient toujours les bienvenus chez lui.
Au lendemain des festivités, il fut l'heure pour les patrouilleurs de rentrer au fortin. Encore euphoriques, les villageois saluèrent leur départ avec émotion.
Sur le chemin du retour, un papier accroché à une branche attira l’attention des patrouilleurs. Lorsqu’ils l’attrapèrent, une forte odeur de sel s’en dégagea…
Un pamphlet y était écrit à plusieurs reprises :
"faites gaffe à Garf fils de Garf, faites gaffe à Garf fils de Garf, faites gaffe à Garf fils de Garf,
faites gaffe à Garf fils de Garf, faites gaffe à Garf fils de Garf, faites gaffe à Garf fils de Garf, ..."