Episode 3 : Les balles sifflent sur Shanghai (deuxième partie)
La première partie du scénario était racontée à la page précédente.
Ce matin-là, les lieutenants
Beauregard et
Packard reçoivent à leur hôtel un message de
Clive Chesney, des services secrets de la Royal Navy, leur demandant de les rejoindre à son bureau.
Au même moment, le jeune
Meo trotte à travers les rues du quartier chinois, jusqu'à une paisible maison de thé.
"Le docteur
Chen-Wong est-il là ? demande-t-il au propriétaire."
Dans son bureau, Clive Chesney présente aux deux Américains le
professeur Walter Bolgenstein et son assistante,
Emy Carpenter. Cette dernière, aristocrate britannique et navigatrice chevronnée, est en fait agent de renseignements de la Royal Navy. Elle a été missionnée par les services de son pays pour rejoindre le Bureau of Special Investigations. Quant au professeur Bolgenstein, c'est un anthropologue américain spécialiste des peuplades d'Asie, qui fera un précieux consultant pour le Bureau.
George Chen-Wong est un antiquaire hongkongais, ancien fonctionnaire de l'Empire britannique, qui s'intéresse tout spécialement à l'ésotérisme chinois. Meo, qui travaille souvent pour lui lorsqu'il est de passage à Shanghai, lui raconte l'affaire du miroir ensorcelé du prêtre français. Cela intrigue vivement M. Chen-Wong, qui accepte de rencontrer les agents américains qui travaillent sur cette affaire.
Notre groupe de PJ, maintenant renforcé, continue son enquête sur l'affaire
de Briac. Beauregard retourne voir le
père Duvivier à l'hôpital St Pantéléon, et en apprend un peu plus sur les rapports entre
Albert Londres et Emile de Briac : ils étaient devenus amis en février 1932, alors que le journaliste couvrait la "Guerre de Shanghai" entre la Chine et le Japon. Deux mois plus tard, Londres est venu voir de Briac pour lui parler d'une affaire « qu’un prêtre serait plus à même de comprendre qu’un sceptique tel que [lui]. »
Le père de Briac n'a rien révélé de leur conversation, mais lorsqu'il a appris la mort d'Albert Londres, il a été convaincu qu'elle était intentionnelle. Et après avoir échappé de justesse à un accident de la circulation, il a pensé qu'on en voulait à sa vie, et a décidé de partir en mission en Chine intérieure.
Le père Duvivier affirme aussi que, depuis le départ de son ami, des agents japonais surveillent régulièrement l'hôpital.
Les PJ enquêtent aussi sur
Darvesh Singh, le voisin du père à la pension Montigny. Le Sikh a quitté sa chambre, mais on retrouve au dos de son matelas la trace d'un Mauser, une arme de professionnel.
L'inspecteur Basseman se souvient que Darvesh Singh est un ancien policier de la concession internationale, qui a abandonné son poste il y a quelques mois, pour des raisons mystérieuses.
D'autre part, les PJ ont vent de rumeurs concernant des règlements de compte au sein de
la Bande Verte, la Triade de Shanghai. On dit que deux lieutenants de la faction du Lotus Noir auraient été assassinés. Le second aurait été retrouvé hier dans la Concession Française, "sec comme un pruneau".
Par la suite, en rencontrant le chef de la police française, les PJ apprennent que l'autre truand assassiné aurait été abattu par un Mauser.
Un peu plus tard dans l'après-midi, Meo découvre une vieille mendiante promenant un cadavre dans une charrette à bras. Le corps, affreusement desséché, est celui d'un Sikh. Il porte encore un mauser sous sa veste. La mendiante a trouvé le corps dans une ruelle, et a aperçu un homme qui s'enfuyait : un Chinois portant un manteau au col en fourrure.
De leur côté, les autres PJ interrogent à nouveau
Jenny Simon, la logeuse de la pension Montigny. Elle explique que Darvesh Singh a quitté la pension la veille, après avoir reçu de l'argent d'un Chinois qui louche, avec un manteau au col en fourrure.
Les PJ commencent alors à avoir une idée claire des événements : le miroir est un
Mei, un esprit maléfique capable de voler l'énergie vitale (le Qi) de ses victimes. Le père de Briac, qui ne voulait causer la mort de personne, a finalement utilisé le miroir contre lui-même (de son propre fait, ou par la volonté du Mei). Darvesh Singh, tueur à gage au service de la mafia chinoise, l'a récupéré dans la chambre d'Emile de Briac. Il s'en est servi pour tuer l'un des membres du Lotus Noir, puis a été tué par son propre employeur, l'homme au manteau de fourrure. C'est donc lui qui doit être en possession du miroir, à présent.
Faisant jouer leurs informateurs, les PJ apprennent que M. Manteau-de-Fourrure est
"Mauvais Œil" Ling, le chef d'une faction mineur de la Bande Verte. Il rackette les commerce du "Petit Moscou", le quartier russe, et on peut souvent le voir au Salon Volga.
Les PJ montent un plan (plutôt foireux) : le professeur Bolgenstein se fera passer pour un trafiquant d'armes, et proposera une vente à "Mauvais Œil" Ling, afin de l'attirer dans un piège. Il attend donc Ling au café Volga, où il remarque, parmi la clientèle russe, un Japonais. Hélas, Bolgenstein est repéré par un serveur, qui fait signe à Ling de prendre la fuite, dès qu'il entre dans le café.
Bolgenstein, accompagné par Meo, prend Ling en chasse. Mais il est lui-même suivi par le client japonais, à qui Beauregard et Packard, restés en soutien, emboîtent le pas. Cette filature compliquée ne pouvait que tourner au drame : le Japonais finit par sortir une arme, une fusillade éclate avec Packard et Beauregard, qui l'abattent. Ling sort son miroir, mais Bolgenstein lui tire dessus, et parvient à le plaquer au sol avant qu'il ne tourne l'objet maléfique contre lui. C'est finalement "Mauvais Œil" lui-même qui est tué par son propre miroir.
Avant de prendre la fuite, les PJ prennent les papiers du Japonais : c'est un agent des services secrets nippons.
Ayant récupéré le miroir, George Chen-Wong le confie à un prêtre bouddhiste de la connaissance qui sera capable, grâce à des rituels longs et compliqués, de le neutraliser définitivement.
Les PJ ayant tiré au clair cette histoire de miroir, il vont pouvoir s'intéresser à l'autre pan de ce dossier : quelle était cette affaire sur laquelle a enquêté Albert Londres, et qui lui a valu d'être tué dans le naufrage du
Georges-Philippar ?