Cinéma, cinémaaaa, de salle en salle et de film en film !!!

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Olivier Fanton
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Re: Cinéma, cinémaaaa, de salle en salle et de film en film !!!

Message par Olivier Fanton »

Morningkill a écrit : lun. nov. 10, 2025 12:40 pm Après, je suis un accro de scénes de "reaction organisée a une urgence "
Pareil, et j'ai adoré House of Dynamite du coup. Tout le premier tiers, j'étais hyper tendu. Et je me suis repassé plusieurs fois la scène sur le terrain de basket.

Le film finit abruptement, mais ça ne m'a pas gêné. C'est aussi une façon d'illustrer le fait que la situation n'a pas d'issue "correcte". Deux minutes de plus ne m'apporterait pas grand chose de plus. (Un deuxième film qui développe les conséquences de ces deux minutes, là oui.)

J'ai comparé cette fin à celle de A Serious Man, qui est un coup de maître dans le genre, et là aussi une illustration de tout le propos du film.
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Re: Cinéma, cinémaaaa, de salle en salle et de film en film !!!

Message par wade le rond »

Tgx a écrit : lun. nov. 10, 2025 2:03 pm J'ai bien aimé aussi le Frankenstein de Del Toro. Pour autant, pour moi, il ne détrône pas celui de Kenneth Branagh.

J'ai autant adoré le Frankenstein de Del Toro que j'ai détesté celui de Branagh.

Del Toro s'approprie le mythe, avec un film visuellement somptueux et des dialogues finement ciselés (aux antipodes des punchlines Marvel et autres blockbuster).
Surtout le film présente un axe assumé (qui n'est pas présent chez Shelley) : une réflexion puissante sur la paternité et la transmission des traumatismes familiaux sur plusieurs générations.

Shelley quand à elle, fille de parents philosophes crée bien plus qu'un roman gothique : une vrai conte philosophique sur les dangers de la science (le livre est sous titré : "le prométhéen moderne") dont notre actualité semble l'illustration parfaite.

Le thème prométhéen a d'ailleurs inspiré le grand philosophe Anders avec la notion de honte prométhéenne (devant nos artéfacts techniques)

Enfin, c'est jusqu'au jdr (malheureusement jamais traduit en français)  Promethean the Created  que le mythe de Frankenstein trouve son incarnation ludique presque parfaite : un joyau injustement mésestimé pour nous autres rolistes qui peut être revisité par l'esthétique et les thématiques de Del Toro.
 
Dernière modification par wade le rond le lun. nov. 10, 2025 5:20 pm, modifié 1 fois.
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Re: Cinéma, cinémaaaa, de salle en salle et de film en film !!!

Message par wade le rond »

Pyth a écrit : lun. nov. 10, 2025 8:54 am Vu Le Frankenstein de Guillermo del Toro, sur Netflix. Et c'était bien, plus que bien même.
Déjà, on ne s'ennuie pas, comme ça avait pu être le cas dans les adaptations les plus récentes qui souffraient toutes d'un sérieux problème de rythme. Ici, l'histoire divisée en un prologue, deux livres et un épilogue, est idéalement rythmée et se retrouve toujours avec quelque chose à raconter pour faire avancer le récit. Et del Toro en a, des choses à raconter, en puisant dans le récit d'origine mais aussi dans les toutes premières adaptations ciné comme dans sa propre imagination.
Ensuite, c'est visuellement réussi, avec des décors et costumes souvent splendides, et quelques plans carrément d'anthologie (celui de la fuite du monstre dans les bois, accompagné de corbeaux virevoltants par exemple ; c'est court mais waow, quel maestria). Et puis, le monstre : enfin une version moderne, au design original et qui fonctionne car n'étant pas conçu pour mettre en valeur son acteur comme ça avait pu être le cas pour au hasard, de Niro.
Enfin, le soucis du détail : chaque decor principal tient du génie tellement il regorge de détails vraiment bien pensés. Mention spéciale aux touches de body horror parsemant le film, aussi splendides que subtilement dérangeantes.
Un bémol toutefois concernant certains fx, quasi tous des cgi, qui ne parviennent pas à reproduire la réalité de manière crédible (certains feux et explosions, certains animaux). Rien de bien catastrophique mais bon, s'il fallait trouver quelque chose à redire ce serait là dessus.
Concernant les acteurs , je craignais Oscar Isaac en Victor et c'est vrai que parfois, on se demande un peu pourquoi avoir choisi un guatémaltèque qui ne ressemble ni à l'acteur jouant son père, ni à celui jouant son frère mais sorti de ça, son jeu tient la route au point de le rendre d'ailleurs parfaitement exécrable en monstre d'égoïsme.
Jacob Elordi, en monstre, est totalement convaincant, touchant, inquiétant bref, impeccable. Et beau, aussi, à sa manière.
Et puis Christoph Waltz, toujours efficace dès lors qu'on le laisse cabotiner.

En résumé, j'ai vraiment bien aimé, trouvant un récit gothique à la lisière du conte ( du Del Toro quoi) bien réalisé, bien joué et surtout, qui ne soit pas redondant avec ce qui avait déjà été fait.

Edit: Ha tiens oublié de parler de la musique d'Alexandre Desplat, qui apporte son petit plus, aussi : Ce n'est pas une ost qui se contente d'illustrer le film, mais qui le complète et l'enrichit. Très chouette bande originale.

Edit 2 : Et la photographie de Dan Laustsen, aussi. Pas pour rien que ce mec était nommé aux oscars.

Tout à fait en phase avec toi (cf juste au-dessus ma propre appréciation du film).

Les loups, quelle horreur : un des rares loupés de ce film
 
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Pyth
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Re: Cinéma, cinémaaaa, de salle en salle et de film en film !!!

Message par Pyth »

Le cerf, aussi. Tous les mammifères en fait, les oiseaux s'en tirent beaucoup mieux. Le plus curieux étant qu'ils s'étaient quand même emmerdés à prendre de vrais loups, à les filmer en train de simuler des attaques sur leur dresseur puis à retravailler le tout en CGI. Ben c'est pas concluant, comme méthode.
Dernière modification par Pyth le lun. nov. 10, 2025 10:37 pm, modifié 2 fois.
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Re: Cinéma, cinémaaaa, de salle en salle et de film en film !!!

Message par wade le rond »

Pyth a écrit : lun. nov. 10, 2025 7:17 pm Le cerf, aussi. Tous les mammifères en fait, les oiseaux s'en tirent beaucoup mieux. Le plus curieux étant qu'ils s'étaient quand même emmerdés à prendre de vrais loups, les filmer simuler des attaques sur leur dresseur puis retravailler le tout en CGI. Ben c'est pas concluant, comme méthode.

oui, très clairement. Le cerf est très moche.
Tu as raison de souligner la prestation incroyable de Jacob Elordi; à côté Oscar Isaac est presque décevant.
La créature n'est pas monstrueuse ni repoussante. Elle est juste incroyablement étrange et la charge de la monstruosité revient finalement aux Humains, incapables d'accepter la différence.
Le fin du film m'a véritablement bouleversé, pour des motifs personnels (et familiaux) qu'il est impossible d'écrire ici.
Tout comme le génie du Ridley Scott dans Blade Runner est d'avoir habilement trahi K Dick ("mais pour lui faire un beau bébé" selon l'expression de Dumas), le génie de Del Toro est d'avoir digéré Shelley et de raconter son Frankenstein.
Certains thèmes de la BO sont somptueux, sans égaler par exemple un Wojciech Kilar de Dracula.
Enfin les dialogues, de vrais dialogues. Je ne supporte plus cette simplification progressive de la densité et de la subtilité des dialogues de film (comparer sur Dune les dialogues du film de Lynch avec le quasi mutisme assumé de Villeneuve)
Chaque mot, chaque phrase est pesé et une intensité existentielle se dégage des récits du Docteur et de la Créature.
C'est tellement agréable; je pense que c'est quelque chose que nous pouvons rechercher en parties de jdr (des dialogues profonds et émouvants qui ne soient ni du badinage ni des punchline)
Alors certes, le film perd la densité philosophique du livre, mais...je crois que je l'ai préféré.
La réflexion philosophique sur la science de Shelley est merveilleuse, mais Del Toro m'a réconcilié (attention avis subjectif à 1000%) avec le beau cinéma ambitieux sans être prétentieux, avec ces films mondes qui sont aussi des spectacles incroyables.
La beauté de la forme se marie parfaitement avec la profondeur du propos et une vrai œuvre, plus qu'un produit commercial et bankable est proposée au public.
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Message par Olivier Fanton »

Yoroi. Un chanteur part se resourcer au Japon et découvre une armure maudite qui attire des monstres. Baston. Je dirais même : des bastons claires et compétentes. Pas géniales non plus, mais agréables à regarder. L’histoire voudrait être celle d'une rédemption, mais elle a un gros problème de rythme. Il met longtemps à comprendre. Du coup, la fin parait forcée. Ils auraient dû montrer ses efforts bien plus tôt.
Sinon, c’est un one-Orelsan-show… Mais bon, c’est très sympathique. Les images du Japon sont belles. La première partie est très bien. Moins convaincu par le dernier tiers.
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Re: Cinéma, cinémaaaa, de salle en salle et de film en film !!!

Message par Mugen »

Dans le Frankenstein, si le personnage campé par Mia Goth n'est pas inoubliable, j'ai moi été très intéressé par le jeu des couleurs sur ses vêtements. Dans un monde très gris dominé par les hommes, elle est comme le papillon qu'elle capture, toute en couleurs chatoyantes, même si leur agencement a quelque chose de criard.
Un peu comme si elle criait "regardez-moi" par ses vêtements.
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Ne pas monter bien haut peut-être, mais tout seul.
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Pyth
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Re: Cinéma, cinémaaaa, de salle en salle et de film en film !!!

Message par Pyth »

Tu as un plan de profil, très vaporeux, très éthéré, où sa robe et son châle translucide lui donnent quasiment des ailes. Mais il n'y a pas que le parallèle avec le papillon, il y a aussi celui du lucane par le vert irisé de sa robe, lucane qui comme par hasard se trouve être l'insecte qu'elle montre au début dans son bouquin.

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Re: Cinéma, cinémaaaa, de salle en salle et de film en film !!!

Message par wade le rond »

Pyth a écrit : lun. nov. 10, 2025 11:22 pm Tu as un plan de profil, très vaporeux, très éthéré, où sa robe et son châle translucide lui donnent quasiment des ailes. Mais il n'y a pas que le parallèle avec le papillon, il y a aussi celui du lucane par le vert irisé de sa robe, lucane qui comme par hasard se trouve être l'insecte qu'elle montre au début dans son bouquin.

Bien vu !
J'ai été émerveillé par le personnage d'Elisabeth.
Je pense qu'elle est le contraire de Victor.
La science chez Victor est une force diabolique (l'ange rouge) la où Elisabeth est une figure séraphique.
Elle le perce à jour dès leur première rencontre.
Chez elle la science (l'entomologie) n'est pas froide mais chaude et illuminée par sa foi en Dieu et en sa création.
C'est ainsi que lorsqu'elle perçoit la Créature, elle ne voit pas un monstre dangereux à dresser mais une âme pure non souillée par le péché originel.
Les deux grandes figures féminines du film (la mère de Victor et Elisabeth) incarnent la vie et l'amour tandis que les hommes sont maléfiques, liés à la pulsion de mort  (à l'exception de l'aveugle dont la cécité est une bénédiction car il perçoit en la créature autre chose que son apparence) 
Ainsi l'aveugle et Elisabeth offriront les deux plus beaux dons humains à la Créature : l'amitié inconditionnelle et l'amour absolu.
Il me semble que Del Toro offre un film profondément féministe, et une réflexion terrible sur la paternité noire.
Les mauvais traitement que Victor reçoit de son père sont ceux que Victor inflige à la Créature.
Il faudra la dernière scène (que je ne spoile pas) pour que le traumatisme générationnel soit vaincu. La créature cesse alors d'être réifiée et objectivée par son créateur et le couple Créateur / Créature cède la place à quelque chose d'infiniment beau, noble et pur (ceux qui ont vu le film me comprendront).

 
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