Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

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Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Erwan G »

vivien a écrit : jeu. déc. 04, 2025 12:36 pm Je ne comprends pas bien pourquoi faire lire du barjavel alors qu'il y a tellement de choses plus intéressantes en sf.
Je me suis permis de corriger. Surtout que je ne considère pas Barjavel comme un auteur de SF : il déteste la science et c'est toujours quelque chose de nocif, qui empêche la nature réelle de l'être, à savoir le paysan, de s'exprimer. Il faut travailler dur, faire des enfants. Le reste, c'est nocif.

senradackod a écrit : jeu. déc. 04, 2025 1:42 pm
Eh ben : je n'ai gardé aucun souvenir de tous ces travers, ma lecture préadolescente étant ancienne, comme je le disais plus haut.
De fait, tu m'as coupé l'envie de le relire pour me faire une idée.  8O
 

Pilule rouge ou pilule bleue ?

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Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Erwan G »

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LA FILEUSE D’ARGENT
Naomi Novik

Trouver de la bonne Fantasy à lire, c’est difficile. Heureusement, il semble y avoir une série de « nouveaux » auteurs qui arrivent à proposer des livres qui sortent de l’ordinaire, quand bien même ils reprennent, parfois, des thèmes ou des cadres connus.

Miryem, 16 ans, est la fille du prêteur d’un bourg si petit qu’il n’a pas de nom. Le prêteur vit en paix dans ce village, mais aux torts de sa famille. Il a prêté tout ce qu’il a pu et peine à se faire rembourser, trouvant toujours des excuses à ses débiteurs. Lorsque Meriem et sa mère rendent visite à son grand-père maternelle, banquier dans la grande ville voisine, elle se sent toujours en décalage. Jusqu’au jour où sa mère tombe malade et que Miryem, face à une absence de nourriture et de bois, se décide à faire ce que son père refuse de faire, à savoir recouvrer ses créances. Lors de sa visite suivante chez son grand-père, elle est moins maigre, mieux habillée et son grand-père découvre qu’elle est une bonne prêteuse. Wanda est la fille d’un paysan pauvre qui, à chaque fois qu’il a trois sous en poche, le bois et frappe ses enfants. Un jour, il a emprunté au père de Miryem une petite fortune, qu’il a dépensée essentiellement en boisson, et un peu pour tenter de sauver sa femme, morte en couche. Il en est à chercher combien il pourrait tirer du mariage de sa fille, lorsque Miryem vient lui proposer de régler la dette en nature, par l’embauche de Wanda. Peu à peu, Wanda devient le bras droit de Miryem et accomplit les tournées auprès de ses débiteurs. De plus, Miryem commence à acheter des biens dans la ville de son grand-père pour les vendre sur le marché de son bourg. Sa réputation est telle qu’elle finit, un jour, par attirer l’attention d’un Staryk, sorte d’elfe des neiges, passionnés par l’or. Ce dernier la met au défi de transformer de l’argent Starik en or. Elle contacte alors un bijoutier qui va transformer l’argent staryk en bijoux dotés d’une certaine magie. Irina est la fille du duc, née d’un premier lit. Sa totale banalité fait qu’elle n’a, pour le duc, aucune valeur ni aucune importance. Jusqu’au jour où son père achète assez de bijoux en argent staryk pour qu’elle puisse, pense-t-il, attirer l’œil du jeune tsar, encore célibataire.

Derrière une apparence de conte de fées, la Fileuse d’argent est un livre qui aborde des sujets intéressants : la nature des engagements staryk, par exemple, qui contraint certaines situations surprenantes, la place des juifs dans une Europe de l’est imaginaire mais fidèle sur leur situation, les dangers du quotidien. La place des femmes, qui ne sont que des objets de convoitise ou des poids morts que l’on ne souhaite pas. La pauvreté et ce qu’elle peut engendrer.

Si le roman se perd un peu en multipliant les personnages (et, subséquemment, nous apporte des informations assez peu utiles pour justifier la narration dudit personnage), il reste court, efficace et prenant. Loin des champs de bataille, des affrontements guerriers, on parle de la vie des gens, dans un univers touché par le merveilleux, de leurs envies, de leur besoin. Le fait de placer ce roman dans un univers fantastique issus de l’Europe orthodoxe et de ses croyances, pratiques, rites & cultures, donne au livre une certaine originalité qui aurait manqué si l’on s’était retrouvé avec le même roman et des elfes anglo-saxons, glissant de leur monde au notre. L’histoire reste au niveau humain, repose sur l’intelligence et l’empathie des personnages bien plus que sur leurs prouesses. Malgré tout, le livre est en dessous de Déracinée mais reste une lecture agréable, surtout en audio. Le choix d’avoir une voix par narrateur est agréable et rend la lecture très fluide.
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