[moi, moi, moi] contre les Zotres

[titecox]

@Cédric Ferrand je préfère quand même le sega au maloya. Danyèl Waro c’est le yab le plus connu de France. Il racontait quoi comme mensonges sur La Réunion ton père ? Je suis curieuse

[Rosco]

A tout les fans de chat
Comment bloquer un boieng
@Merlock
https://www.bfmtv.com/economie/entrepri ... 80300.html

Le chat terroriste de 2021 me fait rire

[Cédric Ferrand]

@Cédric Ferrand je préfère quand même le sega au maloya. Danyèl Waro c’est le yab le plus connu de France. Il racontait quoi comme mensonges sur La Réunion ton père ? Je suis curieuse

Quand j'étais jeune, qu'il devait marcher dans la neige pendant des heures pour aller à l'école (ce qui était corroboré par le nom Piton des neiges, évidemment). Puis quand j'ai été en âge de comprendre que c'était une île océanique, il m'a fait croire qu'un lion essayait de les manger sur la route.

C'est plus tard que j'ai compris que c'était pour ne pas à avoir à me raconter la misère d'une famille nombreuse, de son jeune frère mort noyé dans une ravine, des bastons parce qu'ils étaient communistes...

Il avait tout une série d'histoire sur les cyclones, évidemment. Mes deux préférées : un voisin qui aurait été décapité par une tôle emportée par le vent et la fois où une boule de feu à traverser la cuisine.

C'est malin, j'ai passé la journée à écouter les Jokarys et Danyel Waro au travail.
Je fredonnais "Vou lé comme un bon rougail zoreil créole, alors moin mi appel aou zoréol..." en regardant les déneigeurs batailler dans les rues de Montréal.

[titecox]

@Cédric Ferrand Bon le Piton des neiges reste quand même un sacré morceau à grimper même s'il n'y a pas de neige (enfin ça arrive parfois mais c'est pas le Mont Blanc non plus). J'ai bien rit pour la boule de feu qui traverse la cuisine mais pour la tôle qui décapite le voisin je ne peux pas te dire si c'est réel.
Pour le lion il a du confondre avec un Lendormi et les Babouk ressemblent un peu à des tarentules c'est vrai.

Pour la noyade ça ne m'étonne pas on a un ami qui est mort noyé aussi il y a 4 ans, coincé dans un radier. J'ai eu peur 2 fois ici justement une fois où on avait laissé les enfants à la maison le temps de faire une course et la pluie avait submergé un radier on ne pouvait plus passer par la route pour rentrer et l'autre chemin c'est aussi un radier près d'une ravine ( la ravine Bernica si tu connais). Une autre fois un jour de houle on était sur l'ancienne route Littoral et ils ne l'avaient pas encore fermée , on rentrait de Saint Denis et une vague s'est abattue sur la voiture, mon copain est devenu tout blanc il a eu peur aussi mais il n'a rien dit pour pas effrayer les enfants (maintenant on a une route à 1 milliard perchée sur un viaduc donc pas de problème avec la houle).

On n'a pas eu de cyclone vraiment intense depuis longtemps. L'an dernier on est passé dans l’œil c'était sympa de voir ça c'est assez rare et il n'y a pas de vent ni rien dedans en fait, c'est tout calme. Nos amis Mahorais n'ont pas eu cette chance il y a 2 mois, un carnage avec Chido.

Zoréol c'est mignon, c'est comme ça qu'on appelle les enfants créoles/zorey (les miens sont zoréols mais bon dans la vie réelle bin on les appelle zorey). Il me semble que la chanson parle plutôt d'un zorey qui est sur l'île depuis longtemps? Pour la neige nous on en rêve en ce moment il fait tellement chaud et pas de pluie pas de vent, des températures anormalement élevées.
Si tu venais maintenant je pense pas que tu reconnaitrais La Réunion, c'est plus La Réunion dan'n tan lontan.

[XO de Vorcen]

Pour la boule de feu, cela pouvait être de la foudre globulaire. Mes parents en ont vu une traverser la cuisine en passant derrière puis dessous le frigo et finir par disparaitre dans le salon en enfilade. Mes frères et moi étions dans le jardin et avions regretté d'avoir raté cela. Ma mère la décrite à chaud comme une boule de feu qui a suivi mur et sol. Aucun dégâts.

[Jiohn Guilliann]

Pour la boule de feu, cela pouvait être de la foudre globulaire. Mes parents en ont vu une traverser la cuisine en passant derrière puis dessous le frigo et finir par disparaitre dans le salon en enfilade. Mes frères et moi étions dans le jardin et avions regretté d'avoir raté cela. Ma mère la décrite à chaud comme une boule de feu qui a suivi mur et sol. Aucun dégâts.

Le jour des résultats de mon bac (info sans aucune importance), on était chez un pote et il y avait un des plus gros orages dont je me souvienne.
On a vu un arc électrique sauter de la prise électrique et remonter le corps de la lampe halogène avec un claquement. Ca n'était pas une boule de feu, mais ça reste impressionnant. Alors l'histoire des boules de feu, j'y crois à fond, maintenant :-)

[Jiohn Guilliann]

Moi moi moi ça sent le roussi niveau boulot...

Probablement mon dernier déplacement à Londres, pas sûr que la boite existe encore dans deux mois...

Tu as mis ta société perso en sommeil ? (Et donc, c'est réactivable ?)

[Sammael99]

Moi moi moi ça sent le roussi niveau boulot...

Probablement mon dernier déplacement à Londres, pas sûr que la boite existe encore dans deux mois...

Tu as mis ta société perso en sommeil ? (Et donc, c'est réactivable ?)

La société Française n'existe plus depuis 2019. Je ne pouvais plus facturer en France en habitant en Asie, donc j'avais monté une structure à HK, qui est fermée depuis quelques mois.

[cdang]

Tiens, puisqu'on parle de la Réunion : je suis en train d'écouter une émission sur les stérilisations et avortements forcés... C'est glaçant...

Fabrice Drouelle, « Stérilisations et avortements forcés sur l’Ile de la Réunion », Affaires sensibles, France Inter, 20 février 2025
https://www.radiofrance.fr/franceinter/ ... 25-5033351

[Orlov]

Tiens, puisqu'on parle de la Réunion : je suis en train d'écouter une émission sur les stérilisations et avortements forcés... C'est glaçant...

Fabrice Drouelle, « Stérilisations et avortements forcés sur l’Ile de la Réunion », Affaires sensibles, France Inter, 20 février 2025
https://www.radiofrance.fr/franceinter/ ... 25-5033351

Ça et les envois d'enfants en métropole ... des fois, elle a pas été sympa la République.

[Silenttimo]

Il y a eu depuis 20 ans pas mal de BD, sérieuses ou plus légères, au sujet de la Réunion (avec une diffusion plus large que pour des BD d'autres territoires ultra-marins), mais ça sort un peu du cadre, alors je vais poster cela sur le fil BD...

Et pour ne pas poster sur 3 fils, vous parliez de musique créole réunionaise (notamment @titecox et @Cédric Ferrand), et comme je suis fan de Rosemary Standley (des groupes Moriarty, Birds on a wire, Lightnin 3, ou en solo), si jamais vous n'en aviez pas entendu parler, elle a participé à deux albums collectifs (2016 et 2022) en hommage à Alain Peters (wiki) sous le nom "Wati watia zorey band" (discogs).
Ils sont tous deux très bons, le premier étant même excellent.

[Cédric Ferrand]

Si tu venais maintenant je pense pas que tu reconnaitrais La Réunion, c'est plus La Réunion dan'n tan lontan.

Le truc, c'est que je pense sincèrement que la Réunion que j'ai connue il y a 35 ans n'existait déjà pas de mon temps.
Évidemment que les récits embellis de mon père dépeignaient une fausse île, mais en plus quand j'y allais ("quand c'est gratuit, congé bonifié" comme disait l'autre), je voyais une réalité très parcellaire et idyllique.
Je suis nostalgique d'une île qui n'a probablement pas existé.
J'ai encore le goût des bouchons sur ma langue, j'en ai jamais trouvé des aussi bons ailleurs. La texture du rougail zourit familial est implanté dans ma tête. J'adorais aller chez le Chinois pour acheter un jus de fruit. J'ai le souvenir d'une réunion de famille pour une histoire d'héritage avec une engueulade épique en créole ponctuée de "Bèz ton momon". Les tournants sans fin pour monter au Tampon aller voir ma tante... Tout ça était parfaitement réel, mais je ne peux pas prétendre avoir connu la vie ordinaire sur place.
Quand j'écoute Tonton du bled (et Tonton des îles, sa variante) du 113, et ce sont des sentiments similaires. T'es à la fois élevé dans une version idéalisée du pays et tu y projettes des trucs qui n'y sont par forcément.
Mais je donnerais beaucoup pour me retrouver sur la plage des Avirons avec toute la famille endimanchée, mon père qui me dit que derrière le rouleau de vagues au loin, il y a des requins qui m'attendent (et il ne mentait pas, pour une fois), mes oncles et tantes qui s'engueulent gentiment pour des bêtises, des cousins qui eux rêvent de venir en métropole... Mais c'est pas possible, c'est l'hiver québécois qui joue dans ma tête. Tout ça n'a jamais été vrai.

[Ravortel]

@Cédric Ferrand
J’ai grandi en Guadeloupe, une île où la nature, là aussi, impose à l’homme une existence empreinte de sensations vives et de souvenirs indélébiles. Là-bas, j’ai passé les premières années de ma vie de jeune enfant, cette enfance dont les réminiscences, éparses et fragmentées, s’imposent à l’esprit comme des tableaux d’un autre temps. Ces souvenirs ressurgissent avec une étrange familiarité lorsque, vingt-cinq ans plus tard, j'ai foulé à nouveau cette terre baignée de mer et de vent.
La chaleur accablante, dense comme un manteau invisible ; les moustiques, ces infatigables tourmenteurs, règnent en maîtres dans l’air saturé d’humidité. Partout, la mer, immense et omniprésente, semble murmurer des secrets anciens, tandis qu’à l’horizon, la Soufrière, majestueuse et menaçante, se dresse comme une sentinelle éternelle. Le sable noir, brûlant sous les pieds, contraste avec l’éclat des poissons multicolores qui peuplent les eaux cristallines. Les feuilles gigantesques, longues d’un mètre, et les insectes, étranges et inquiétants, témoignent de la luxuriance d’une nature indomptée.
Les voitures improbables, et le code de la route, adapté à une logique insulaire dès qu'on sort des villes, ajoutent une touche de pittoresque. pourtant je ne suis pas créole, ni ne l'ai jamais été. Je suis un béké, un blanc de métropole, un "Zoreil". La Guadeloupe de mon enfance, déjà filtrée par ma vie d'enfant, magnifiée par 40 ans de souvenirs, n'est certes pas réelle. J'en ai déjà constaté les différences lorsque j'y suis revenu au début des années 2000, mais ça ne change rien : nous avons au fond de nous (chacun notre île), une Guadeloupe fantasmée qui reste uniquement nôtre et secrète. On peut voir ça comme une propriété privée, maintenant

[Cédric Ferrand]

nous avons au fond de nous (chacun notre île), une Guadeloupe fantasmée qui reste uniquement nôtre et secrète. On peut voir ça comme une propriété privée, maintenant

Comme c'est très bien dit...

[Cédric Ferrand]

Moi moi moi ça sent le roussi niveau boulot...

Probablement mon dernier déplacement à Londres, pas sûr que la boite existe encore dans deux mois...

Heureusement qu'on va se mettre bien avec notre JdR qui va battre tous les records de financement, hein.
Entre Udo et toi, c'est pas l'extase professionnelle, en ce moment.