Harfang2 a écrit : ↑mar. nov. 04, 2025 10:55 am L'entreprise des Indes, Erik Orsenna
Premier livre de cet auteur que je lis.
Lecture prenant d'ailleurs place après trois abandons de lectures du a des ouvrages d'une médiocrité assez consternante qui ne trouveraient comme circonstances atténuantes que l'atmosphère maussade de l'automne ou du lecteur.
C'était donc avec un mélange de dépit et d'espoir que j'ouvrais ce pauvre ouvrage usé trouvait dans des une benne et l'ouvrit.
Ce fut là, une découverte agréable de l'auteur. Enfin! Je retrouvais un écrivain capable d'une écriture souple, non dénuée de quelques élégances alliée à une vraie narration. Joie de retrouver ici du solide dans l'architecture et du fluide dans le style. Oui, Orsenna, mérite donc bien à mes yeux le doux titre d'écrivain et jamais plus je ne repasserai près de l'un de ces ouvrages sans me demander si l'écrivain vaut le coup.
Sur le fond de l'Histoire nous avons là l'exposé de la vie de Bartolomé Colomb, frère de Christophe qui nous brossera un tracé très subjectif de sa vie, de celle de son frère et de la route que suivra leur vie. Très subjectif car Orsenna ne tiens pas, ici, à faire dans l'exhaustif et le biographique. Non, son projet est un roman et sa plume celle d'un écrivain caboteur qui ira bien où il veut et se servira du prétexte de son récit pour exposer ce qui lui tiens à coeur; de la un passage sur l'algèbre, un autre sur les juifs... et pourquoi pas? Un auteur qui se force fait rarement du bon travail, et là, Orsenna nous fait facilement suivre son récit.
Un bon récit, donc, qui vaut son temps de lecture et apportera un éclairage agréable sur le personnage Colomb et, surtout, le contexte de la découverte des amériques....
Pour autant, le roman a ses limites et ouvre plus de portes qu'ils n'en explorent. Et si Orsenna est bon écrivain, je le trouve un peu paresseux, avec toute cette matière, dont témoigne, d'ailleurs, l'imposante bibliographie qu'il nous propose et qu'il a sans doute lu, il y avait matière a plus intense, plus large et plus profond. Et c'est, au fond, regrettable, un peu comme un Colomb qui aurait gaché son talent en cabotant entre Lisbonne - Bordeaux durant toute sa carrière.
C'est un de mes auteurs préférés, pour tout autre chose que l'Entreprise des Indes d'ailleurs : à la fois pour ses romans que je n'ose appeler de jeunesse (Deux étés, Grand Amour, Portrait d'un homme heureux (1)...) que pour ses récits géostratégiques (le Petit précis de mondialisation). Ses écrits sur l'orthographe sont par contre totalement dispensables.
(1) dont je recommande l'édition grand format, illustrée de plans et peintures d'époques.





