Hot Milk (Rebecca Lenkiewicz, 2025) : Sofia accompagne sa mère Rose en Espagne, pour que celle-ci rencontre un médecin capable de la guérir de sa mystérieuse maladie. Entre non-dits et secrets de famille, leur relation est très compliquée, et le devient encore plus quand Sofia rencontre la séduisante Ingrid.
J'avais beaucoup aimé le roman de Deborah Levy, j'étais très curieux de son adaptation par Rebecca Lenkiewicz, dont c'est la première réalisation mais qui a auparavant écrit les scénarios de chouettes films comme
She Said et
Désobéissance. L'adaptation est réussie, fidèle au livre tout en sachant s'en éloigner à des moments. Le poids du silence et des secrets, mais aussi la sensualité brûlante de l'été à Almería, sont bien rendus.
C'est marrant, le roman est très "bavard", écrit à la première personne, c'est Sofia la narratrice qui commente tout ce qui se passe, le film, lui, est taiseux et contemplatif comme l'est Sofia. Le personnage est joué par Emma Mackey, que j'avais découverte et appréciée dans la série
Sex Education, lâchée avant la fin de la première saison par contre. J'espère qu'elle va avoir une belle carrière au cinéma, elle le mérite.
Agent trouble (Jean-Pierre Mocky, 1987) : un routard marginal trouve un car touristique garé sur le bord de la route. À l'intérieur, tous les passagers sont morts. Il dépouille les cadavres avant que le chauffeur revienne.
C'est un Mocky du temps où il avait encore de l'argent pour faire ses films, une bizarrerie quelque part entre un
X-Files franchouillard et un thriller paranoïaque très BD (oui je sais ça veut pas dire grand chose, mais je me comprends).
Bon, ça reste très léger, l'humour digne de Patrick Sébastien pète un peu l'ambiance et le scénario manque de rigueur, mais c'est plutôt rigolo, l'air de rien assez sombre, et il y a une belle brochette d'acteurs : Richard Bohringer, Tom Novembre, Kristin Scott Thomas, Pierre Arditi, Dominique Lavanant et surtout Catherine Deneuve, qui a l'air de s'amuser comme une folle dans le premier rôle avec sa moumoute et ses grosses lunettes.
Le film est disponible
sur Arte jusqu'au 7 septembre 2025.
Yandere (William Laboury, 2019) : le jeune Tommy fait l'acquisition de Maïko, une petite amie holographique programmée pour être follement amoureuse de son propriétaire. Le jour où l'adolescent entame une relation avec une vraie jeune fille, Maïko devient jalouse et décide de se venger.
Un court-métrage français de SF, avec une
vibe cyberpunk ? Ça se tente. C'est pas mal, les trois jeunes acteurs sont bons, les VFX réussis et le propos bien traité, mais ça ronronne quand même un peu, rien de fou quoi, et l'écriture aurait méritée d'être plus solide (le plan final de Tommy pour arrêter Maïko, c'est n'importe quoi).
Ça m'a quand même donné envie de voir les autres courts du réalisateur, il y a un certain potentiel je pense.
