Quelques films horreur/fantastique (et assimilés) plutôt récents vus ces jours-ci :
Grafted, des thématiques liées au corps, à la peau (le titre se traduisant par "Greffé"), à l'apparence, aux défauts de cette même apparence, à la difficulté à s'intégrer... allant d'expériences menées par un scientifique chinois jusqu'à la recherche en laboratoire en australie sous la direction d'un chercheur arriviste, le tout tournant autour d'une étudiante chinoise et son souhait de s'insérer dans son nouvel environnement d'adoption - bref un film avec des relents de Cronenberg et quelques similarités avec The Substance (même si Grafted est bien moins lisse, linéaire et hollywoodien que The Substance). Un bon film à mon goût.
Rumours. Aurait pu être un très bon film, mais il est bancal sur tous les aspects à force de se chercher sans se trouver. Le pitch : les membres du G7 se réunissent dans un château pour rédiger une déclaration provisoire qui va rassurer le monde car elle va montrer leur capacité, en tant que dirigeant, à gérer la crise en cours (crise dont on ne saura rien, mais çà n'a aucune importance). Cette partie est assez jouissive : tous ces dirigeants des grands pays sont pétris de médiocrité et sentent bon la vacuité et l'inutilité. Ajoutons à celà une touche de fantastique, des créatures de l'âge de fer qui resurgissent et dansent nues autour d'un feu qu'ils éteignent avec leur semence (oui, oui), une IA de type chatbot pour lutter contre la pédocriminalité, un cerveau géant, une échappée nocture et sauvage en pleine forêt pour retrouver la civilisation ... Oui, normalement, à ce stade de la lecture de ce paragraphe, vous êtes aussi perdus que moi en l'écrivant (et en voyant le film) : mais çà résume ainsi parfaitement le film. Dommage, l'aspect futile de ces dirigeants (spoiler : les présidents français et canadiens prennent particulièrement cher dans le film) était vraiment jouissive, mais le film reste foutraque au final. Cate Blanchett en tête d'affiche incarne, au passage, le pendant d'Ursula Van Der Leyen.
In a Violent Nature, un énième slasher ... aux critiques pourtant souvent littérallement élogieuses. Un film "qui casse les codes du genre", en adoptant la vue du tueur (à la troisième personne, caméra derrière le tueur). Au final : quelques scènes de "çà va couper chérie" particulièrement visuelles et efficaces, et entre deux scènes de ce type ... un film interminable. Le tueur est une sorte de zombie, qui marche, lentement, très lentement, se rendant de la scène de crime précédente à la suivante à 2 à l'heure, souvent en forêt, avec de fait des passages qui durent 5, 10, 15 minutes en mode "FPS" ou "promenade-dans-les-bois-simulator". Insupportable de longueur et d'absence de quoi que ce soit à raconter. Alors oui, on ne voit pas comme dans la majorité des films de ce genre les teenagers s'amuser, puis avoir peur, puis se séparer, puis avoir encore plus peur, puis se faire découper un par un - oui on voit en effet majoritairement le monstre sanguinaire à l'écran mais ... qui ne fait rien d'autre que marcher. Lentement. Longuement. Littéralement. Je me suis fait avoir par le "good buzz".
Oddity, deux soeurs jumelles, un psychiatre et ses patients, une medium, une maison abandonnée en train d'être renovée, un meurtre brutal, le coupable, une mystérieuse poupée en bois ... vraiment pas mal, presque un film policier sur fond de parapsychisme.
Azrael, une communauté dans les bois, vivant en reclu, presque dans un post-cataclysme, sur une terre (littéralement) infestée de démons sanguinaires sortis des enfers et qu'il faut nourrir de sacrifices - avec la particularité que tous les membres de la communauté ont perdu l'usage de la parole (symbole du péché dans cet univers) ... univers duquel une jeune fille, héroïne du film, va se retrouver, chassée de toute part, à suffoquer pendant tout le film pour sa survie, allant de captures en échappées sauvages pour revenir encore et encore à son point de départ. Pas mal du tout sur cet apect "survivante de l'extrême".
The Sacrament (film de 2013 pour celui là). Un pseudo-documentaire quasiment en "found footage", sur une communauté "hippie" perdue en pleine jungle et qu'un homme, inquiet d'avoir perdue de vue sa soeur depuis qu'elle l'a intégrée, va découvrir, accompagné d'un journaliste et d'un caméraman. Le film est assez lent dans sa première partie et manque donc un peu de rythme au global, mais glaçant dans sa deuxième partie, notamment de par l'emprise du "gourou" sur sa communauté, et de par les événements qui seront déclenchés indirectement suite à l'arrivée des journalistes ...
Prenez "La Mouche", mais sans Jeff Goldblum - mais avec Dominique Pinon et quelques acteurs grecs. Et sans telepods, mais avec une armoire normande. Et sans mouche, mais avec un cochon et un poulet. Ajoutez un peu de Stranger Things, mais sans démogordon, mais toujours avec un monde parallèle. Mélangez le tout dans un grand bol de substance type LSD, touillez lentement sur une musique psychédélique pendant 1h30, et vous obtenez
She loved Blossoms more. A savourer, pour connaisseurs, mais alors vraiment sans en abuser.
Compagnon. Aurait pu être un très bon épisode de Black Mirror, de par ses thématiques et son rendu, il n'y aurait pas dépareillé. Très "nouvelles technologies", dont (mais pas que, bien sûr) tout ce qui est voiture autonome - et plus si affinité. Difficile de pitcher sans dévoiler l'intrigue, mais si vous aimez "Her", "Black Mirror", donc, vous ne devriez pas être déçus.