Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

[Erwan G]

LA CITE DES NUAGES ET DES OISEAUX
Anthony Doerr

Allez, bien vendu, je l'ai pris, c'est ma prochaine lecture  (quand j'aurai fini la Horde du Contrevent)

Merci. Mais fais gaffe, mouille-toi la nuque avant !

La Cité des nuages et des oiseaux est extrêmement agréable à lire, au point même où il est souvent difficile de poser le livre. Vu la taille des chapitres, il est aisé de se dire « aller, encore un et après je dors » et de ne réussir à s’endormir qu’après avoir lu une cinquantaine de pages de plus. C’est une très belle réussite, bien rythmée, très intéressante à la fois sur le sujet (le livre, sa conservation, sa transmission et le risque de disparition) mais également pour les personnages développés qui, s’ils sont tous un peu extraordinaires, ne sont aucunement des personnages hors normes, incroyables ou monolithiques. Je recommande chaudement sa lecture.

Je l'avais trouvé pas trop mal aussi, mais je trouve qu'il souffre vraiment énormément de la comparaison avec sa source d'inspiration principale, d'ailleurs citée en biblio : le Quattrocento de Stephen Greenblatt, bien plus documenté, plus ancré, tellement plus riche et passionnant, sur l'histoire véritable et bien romancée aux entournures du Pogge, le scribe et secrétaire d'un pape à la grande époque du schisme d'Occident qui avait cherché partout, et finalement découvert, un manuscrit du De Natura Rerum de Lucrèce, texte de très grande réputation chez les auteurs latins mais que mille ans plus tard on croyait définitivement perdu (et qui l'aurait été sans lui).

Si tu as aimé le Doerr, tu devrais y jeter un œil.

J'y jetterai un œil avec plaisir.

Je ne sais pas si les deux sont si proches : le Doerr est un livre sur la passion de la lecture plus que sur le fait de retrouver ou pas un livre donné. Il mêle avec délectation plusieurs genres qui s'unissent à travers cette passion de la lecture.

[BenjaminP]

Je ne sais pas si les deux sont si proches : le Doerr est un livre sur la passion de la lecture plus que sur le fait de retrouver ou pas un livre donné. Il mêle avec délectation plusieurs genres qui s'unissent à travers cette passion de la lecture.

Ils sont très différents. Globalement, l'un est un livre d'aventure sous un joli vernis historique, l'autre un essai d'histoire très bien romancé. On n'y prend pas du tout le même genre de plaisir. Mais les parallèles sont malgré tout multiples, en particulier les thèmes de la conservation et du dialogue par-delà les époques. L'influence est repérable et directe.

Et je trouve simplement qu'on ressort bien plus enrichi de l'un que de l'autre ; mais, bien sûr, c'est mon expérience de lecteur, pas un critère absolu ni une fatalité.

[Harfang2]

La caverne du ciel, poul Anderson, 248 p., ed Opta, 1977

Les aventures de Dominic Flandry, agent de renseignement de l'immense et déclinant empire terrien.
Le Dominic en question est une espèce de synthèse (ou précurseur plutôt) de James Bond et Han Solo, prêt, avec désinvolture et charme a tous les coups fourrés, opérations spéciales et autres joyeusetés. de ses deux successeurs il possède le même gout de la gent féminine, de Bond, le flegme et l'égance et de Han, les talents de pilotages et la badinerie.
Ecrit au milieu des années 60, l'univers parait, aussi, être un précurseur de l'univers de la guerre des étoiles, avec ses extra-terrestres humanoïdes, son empire multi-espèces, sa vitesse supra-luminique et ses confltis (Mais pas ses jedis). J'y vois, aussi, des parallèles avec le première cycle de Valérian (Mais sans Laureline, même si les personnages féminins ne manquent pas).
On se balade donc avec beaucoup de bonheur dans les aventures et mésaventures de Dominic Flandry, au gré d'une écriture fluide et de personnages aussi vivant que l'univers; les seconds rôles y sont d'ailleurs bien brossés et plus évocateurs que chez nombres d'auteurs (que je ne citerai pas par commisération.)
Notons que l'ouvrage présent est une première ou deuxième édition française et que les aventures de Flandry on été republié en intégrale par l'Atalante en trois tomes dont le premier est Agent de l'empire terrien.
Pour le présent ouvrage nous avons ici deux récits "la caverne du ciel" qui mettra Flandry aux prises avec un nouvel envahisseur frappant au coeur de l'empire terrien et "Le fléau des maîtres" qui le confrontera a l'isolement sur une planète des frontières dominé par une caste de tyrans.
Bref, une lecture recommandable tant sur la forme, que le fond et, aussi, par son intérêt méta pour qui s'intéresse à l'histoire de la SF. Poul Anderson était, déjà, à mon gout, un bon auteur, il gagne ici des galons supplémentaires.
Enfin, j'avoue que l'univers décrit ici, est, aussi, un bon vivier pour et planter son space opéra ou proposer des aventures convenant bien à un troupe de maraudeurs, agent ou quoi que ce soit d'approchant dans un univers Space-op point trop typé, pour ma part, j'avoue que pour mon Star Wars non orthodoxe post destruction de l'étoile noire, c'est tout indiqué.

[Rosco]

Jb 007 est crée dàs les année 50
@Harfang2
Casino royal c est 1953 en Angleterre et 1960 en France


Mais le heros seducteur et buveau est un classique du feuilleton

[theWatch]

Jb 007 est crée dàs les année 50
@Harfang2
Casino royal c est 1953 en Angleterre et 1960 en France


Mais le heros seducteur et buveau est un classique du feuilleton

Oui, ba Flandry apparaît dès 1951 chez Poupoul, lui : https://en.wikipedia.org/wiki/Dominic_Flandry

Donc sorte de précurseur de JB, comme le dit Harfang2, ça me va.

[Harfang2]

Jb 007 est crée dàs les année 50
@Harfang2
Casino royal c est 1953 en Angleterre et 1960 en France


Mais le heros seducteur et buveau est un classique du feuilleton

Ha! Ha! Je m'y attendais ^^
Outre ce que the Watch à dit, je pensais plus ici à l'aspect cinématographique de James Bond, que du personnage littéraire qui, à la lecture, m'a paru moins typé que celui du cinéma.
 

[Rosco]

Moins typé, mais difficilement exploitable en l'etat,
Le jb des romans est ferement convaincur que les blancs autre que britanique et blanc sont inferieurs.
Que les noirs et les jaunes sont encore en dessous et qu'ils besoin des blancs pour gerer leur vie.
Sans oublier les femmes qui ne sont bonne qu'en repos du guerrier, sauf la reine.
Et le fait que JB est un tueur psychopate.
Donc floundry et bond sont de la meme generation

[Harfang2]

Mais Flandry est beaucoup plus fréquentable pas de racisme ni de mysoginie, les personnages féminins, s'ils sont objets de désir, sont tout à fait capable.

[Harfang2]

La dame des MacEnnen, Armand Cabasson, 144 p., ed Glyphes, 2008

Une novella prenant place durant la guerre des deux roses et, bien avant, vous le saurez dès le premier chapitre dans la révolte de Lucifer contre Dieu.

D'Armand Cabasson, j'avais aimé Loin à l'intérieur et avait pu y apprécier son style et ses qualités de novelliste... avec, aussi, ce quelque chose de sensible en plus qu'il puise, je pense, dans son gout pour la pysché humaine (je crois qu'il est psychiatre).
Cette novella, aussi, fut un plaisir. On s'attache aisément aux personnages et l'auteur est un bon conteur de l'histoire dans l'Histoire, car, oui, l'Histoire est souvent le décorum privilégié par Cabasson et on sent bien, d'ailleurs, que sa connaissance est maîtrisée, bien au delà d'une superficialité que l'on trouve chez certains auteurs.
Cependant, le présent texte n'est pas exempt d'une maladresse regrettable, à savoir celle de mettre trop en avant l'Histoire, avec un grand H, plutôt, que la narration propre au récit. En effet, trop souvent nous nous retrouvons avec un rapide exposé historique, des personnages historiques à peine esquissées - et inutile au récit, au fond - alors même que la grande Histoire n'est qu'un décorum et que son récit eût put être décorréllé d'un moment historique sans rien y perdre. Le récit de Cabasson aurait du être plus ramassé, réduit à son coeur pour gagner en intensité, au, a contrario, plus long embrassant des générations. 
Dans tous les cas, Cabasson est un auteur intéressant, il faudrait, sans doute que je découvre un ou deux autre de ses romans ou recueil de nouvelles, notamment dans les récents.


Le ventre de la faë, Alice Ferney, 115p., ed Actes Sud 1993

Je serais bref, pour éviter de dévoiler le sujet.
Enfin mettons quand même quelques éléments sous spoiler

Spoiler:

L'auteur écrit bien et les scènes sont très évocatrices. Dans la première partie on tombe, même sous le charme de la fée, décrite avec simplicité et esthétisme, tendresse même.
Mais la suite... Meutres, viols, viols et meutres d'enfants. le tout sans aucune moralité, évidemment, mais sans aucune morale narrative non plus. Pire, une esthétisation, une sensibilisation du massacre.

Un récit tout à fait dégoutant, donc que je déconseille donc puissamment, pas tant, d'ailleurs, pour un côté gore descriptif, qui n'est pas présent, mais pour cette inconvenante esthétisation du mal, et son immoralité assumé.
Auteur blacklisté, évidemment.

[lockheed]

Je suis à la recherche de conseils de lecture pour de la SF récente ( donc pas Dune, Hypérion,  Fondation ou autre )
Plutot space op que hard sf 

[Erwan G]

Alastair Reynolds ?

De lui, j'ai lu l'espace de libération et j'ai bien aimé.

Mais si tu es prêt à lire quelque chose d'assez ouvert, le must read du moment pour moi, c'est Becky Chambers et son L'espace d'un an.

[Sammael99]

Je suis à la recherche de conseils de lecture pour de la SF récente ( donc pas Dune, Hypérion,  Fondation ou autre )
Plutot space op que hard sf 

Becky Chambers, la série des Wayfarers (Les Voyageurs), 4 tomes, ça se finit. 


 

[Olivier Fanton]

Je suis à la recherche de conseils de lecture pour de la SF récente ( donc pas Dune, Hypérion,  Fondation ou autre )

J'ai lu récemment Skyward, de Brian Sanderson, qui est très chouette. Une gamine rêve de devenir pilote sur une planète où une petite nation humaine vit retranchée, harcelée par de mystérieux vaisseaux venus de l'espace. Problème, personne ne veut d'elle, à cause de son histoire familiale.

Je crois qu'Erwan n'avait pas aimé, mais moi j'ai adoré A Memory Called Empire et sa suite. Le style, l'histoire, tout. La nouvelle émissaire d'une colonie minière hyper mineure arrive sur la planète capitale de l'empire, où elle se trouve mêlée à des complots autour de la future succession de l'empereur. Problème, elle devait avoir un guide/conseiller, mais ça ne se passe pas comme prévu.

Six Wakes et Orbital se passent techniquement dans l'espace, mais le premier est un plutôt un thriller, et le second une tranche de vie philosophique. Les deux sont supers.

J'ai lu tout ça en VO, donc je ne prononcerais pas sur la qualité de la traduction, quand elle existe.

[sherinford]

Dernières lectures:



"Harry Dickson - Intégrale 2" par Jean Ray.

Même si le premier m’avait un peu déçu, j’ai attaqué le deuxième tome des aventures d’Harry Dickson, qui reprend cinq nouvelles. Après avoir lu ce tome, j’ai réalisé que ces “enquêtes” n’en sont pas vraiment: à la différence des oeuvres d’Agatha Christie, il est impossible au lecteur d’inférer l’identité ou le motif du meurtre, dans la mesure où le héros garde cachées des informations essentielles à la résolution du “mystère”, ce qui diminue fortement la qualité de l’expérience.

Dans ce recueil, je retiens surtout une nouvelle un peu à part: “ce paradis de Flower Dale” met en scène un village entier qui s’est tourné vers le crime, et plus particulièrement la traite d’être humains. Au-delà de l’originalité du thème, il y a aussi quelque chose d’assez cathartique quant au sort que le héros réserve à ces criminels.

Malgré tout, je ressors quelque peu déçu de la lecture des deux premiers tomes de cette intégrale, et j’en viens à me demander si je vais vraiment persévérer avec les suivants.



“The wood at midwinter” par Suzanna Clarke

Courte nouvelle magnifiquement illustrée, the wood at midwinter met en scène une jeune fille qui aime la solitude des bois et la compagnie des animaux plus que celle des hommes. C’est joliment écrit, très court, mais très plaisant. Je n'en attendais pas moins de Suzanna Clarke, mais j'aimerais vraiment qu'elle écrive quelque chose de plus substantiel...



“Goodnight Tokyo” par Atsuhiro Yoshida

Petit recueil de nouvelles “imbriquées” les unes dans les autres, “Good night Tokyo” met en scène une dizaine de personnages noctambules, dont le destin se croise: Matsui, le chauffeur de taxi, Mitsuki, l’accessoiriste de cinéma, qui cherche les objets dont les réalisateurs auront besoin pour décorer leurs scènes, Ibaragi, l’antiquaire qui ne vend dans sa boutique que des objets brisés, Kanako, la téléphoniste, Shuro, le touche à tout qui se fait passer tantôt pour un acteur, tantôt pour un détective, etc.

C’est plutôt feel good, mais pas aussi prenant que “le café où vivent les souvenirs”. Je le classe comme “sympa mais sans plus”.



Lectures de 2025:

Spoiler:

1. "Le dernier voeu & l’épée de la providence" de Andrzej Sapkowski (10/10).
2. "Voix d’extinction" de Sophie Hénaff (6/10).
3. "Béantes portes du ciel" de Robert Reed (7/10).
4. "Dernier meurtre au bout du monde" de Stuart Turton (9/10).
5. "Drame de pique" de Sophie Hénaff (8/10).
6. "La vengeance du Manitou" de Graham Masterton (7/10).
7. "Les chevaliers d'émeraude - tome 1 - Le feu dans le ciel" de Anne Robillard (6/10).
8. "Itinéraires nocturnes" par Tim Powers (4/10).
9. "Dune" par Frank Herbert (10/10).
10. "Le Messie de Dune" par Frank Herbert (8/10).
11. "Les enfants de Dune" par Frank Herbert (6/10).
12. "L'Empereur-Dieu de Dune" par Frank Herbert (10/10).
13. "L'invasion des profanateurs" par Jack Finney (7/10).
14. "Sinistre réputation" par Miranda James (5/10).
15. "Les yeux de la momie" par Robert Bloch (8/10).
16. "Les mines du Roi Salomon" par Henry Rider Haggard (7/10).
17. "She - tome 1" par Henry Rider Haggard (8/10).
18. "She - tome 2" par Henry Rider Haggard (8/10).
19. "La montagne dans la mer" par Ray Nayler (6/10).
20. "Medalon" par Jennifer Fallon (6/10).
21. "L'épée brisée" par Poul Anderson (9/10).
22. "La bibliothèque des rêves secrets" par Michiko Aoyama (8/10).
23. "Le rôdeur devant le seuil" par H.P. Lovecraft et August Derleth (4/10).
24. "La crise dans le récit" par Byung-Chul Han (8/10).
25. "Opération Napoléon" par Arnaldur Indridason (8/10).
26. "Les hérétiques de Dune" par Frank Herbert (7/10).
27. "La maison des mères" par Frank Herbert (8/10).
28. "Harry Dickson - Intégrale 1" par Jean Ray (4/10).
29. "L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire ikea" par Romain Puértolas (7/10).
30. "Summerland" par Hannu Rajaniemi (8/10).
31. "Des meurtres qui font du bien" par Karsten Dusse (8/10).
32. "Hildegarde" par Léo Henry (8/10).
33. "Papi Mariole" par Benoît Philippon (6/10).
34. "Le Merveilleux Restaurant des souvenirs" par Yuta Takahashi (7/10).
35. "Les gouvernantes" par Alex Hay (6/10).
36. "Le sanctuaire" par Laurine Roux (9/10).
37. "L'île inconnue" par Clark Ashton Smith (8/10).
38. "Mon mari" par Maud Ventura (8/10).
39. "Un roman à succès sur papier recyclé" par Simon Drouard et Vianney Louvet (4/10).
40. "Le jardin de Suldrun" par Jack Vance (10/10).
41. "La perle verte" par Jack Vance (10/10).
42. "Madouc" par Jack Vance (10/10).
43. "Le règne du gorille" par Lyon Sprague De Camp (7/10).
44. "Chute libre" par Albert et Jean Crémieux (3/10).
45. "Harry Dickson - Intégrale 2" par Jean Ray (6/10).
46. "The wood at midwinter" par Suzanna Clarke (8/10).
47. "Goodnight Tokyo" par Atsuhiro Yoshida (6/10).

[Inigin]

Je suis à la recherche de conseils de lecture pour de la SF récente ( donc pas Dune, Hypérion,  Fondation ou autre )
Plutot space op que hard sf 

La Culture de Iain M Banks ? (Il n’est pas récent, mais suffisamment inconnu pour être « frais »)

Même chose pour la Geste des Princes Démons de Vance.