Casus Belli - Tempus Fungi (Revue du n°58 juillet - août 1990)

[Vociférator]

Voilà qui est pour le moins croustillant, quantité de fans estimant que ADD1 était le vol de la création d'Arneson (pas taper s'il vous plait, je ne suis pas donjoniste pro ou anti Gygax, c'est juste ce que j'entends et lis depuis quelques années)

Epineux sujet, qui n'est pas tout à fait l'objet du fil. Qu'Arneson se soit fait virer comme un malpropre par Gygax, comme Gygax lui-même le sera quelques années plus tard, ça me semble être un fait. En revanche, est-ce qu'Arneson aurait pu assembler par lui-même ce qui était ses idées originales pour en faire le même compendium - certes imparfait mais existant - que ce que Gygax a réalisé, j'en doute plus fortement. Je crois que c'était le motif principal qui avait causé l'éviction d'Arneson : il avait un mal certain à cracher du signe (et quand on voit la profusion toute relative de sa production, ça me conforte dans cette hypothèse).

[Mugen]

Pour L’Œil Noir, je parlerais plutôt d’indifférence que de rejet véritable. J’ai l’impression qu’il était plus ou moins rangé dans le même sac que les LDVELH, pour lesquels l’équipe de Casus nourrissait une estime… disons, assez limitée.

Oui je suis d'accord avec ton analogie que le fait que Gallimard ait rangé ces deux collections sous deux présentations et intitulés très proches (Un LIVRE dont vous êtes le héros / Un JEU dont vous êtes le héros) incitait à tout mettre dans le même panier. Et à cette époque, le jeu d'origine allemand était encore peu développé et faisait office de clone de D&D.

Hmpf... La version destinée aux boutiques et magasins de jouets éditée par Schmidt n'avait pas fondamentalement meilleure presse.
Si le jeu lui-même avait des qualités (plus que son équivalent français, l'Ultime Épreuve), il proposait des scénarios assez pauvres en comparaison de ce que AD&D ou même D&D pouvait offrir.
De mémoire, Havena (exclusivité Schmidt) avait été assez bien accueillie, mais était considérée comme peu intéressante par rapport aux autres villes med-fan. La série Maîtres d'Armes aussi, mais Gallimard avait lâché l'affaire.
Et cette même présentation n'a pas trompé la rédaction lorsqu'il s'est agit de critiquer la première édition de Pendragon. Et il y était écrit noir sur blanc que le journaliste suspectait la maison d'édition de considérer les JdR comme un sous-produit des Livres dont...

[Pyth]

L'oeil Noir avait surtout la réputation d'un jeu pour gamins, avec ses sorts à dire a voix haute, son aventurie et compagnie. A côté d'un cthulhu, d'un jrtm, d'un Stormbringer ou même d'un Ad&D ça faisait bien pâle figure pour les ados que nous étions.

[senradackod]

Je ne demande qu'à être détrompé.

Au plus fort des années 1990, quand tous les éditeurs sortaient des clones de Vampire darko-contemporains, il y avait le même sentiment de saturation et de panne d'inspiration. Ce qui fait que quand des éditeurs se sont relancés sur du med fan qu'on croyait à bout de souffle (Earthdawn, Guildes), Casus s'était enthousiasmé de ce renouveau.

Perso, je suis pas trop pessimiste : peut-être que ceux qui se ruent sur les grosses licences actuelles rebasculeront ensuite sur des choses plus alternatives, une fois leur ludothèque "de base" bien constituée (c'est globalement le cheminement que j'ai suivi pour ma part).

Les dieux t'entendent (les douze, en l'occurrence ). Comme tu le suggères, je dois moi-même bien reconnaître que j'ai profité de ces financements participatifs pour (re-)constituer des gammes anciennes ou importantes à mes yeux, et que j'en viens maintenant à acheter des choses plus insolites ou originales.
Toutefois, les sempiternelles resucées de D&D proposées me lassent et me laissent donc de marbre.