Casus Belli - Tempus Fungi (Revue du n°58 juillet - août 1990)

[Vociférator]

Salut à tous les lectrices et lecteurs, et petite question par rapport à l'évolution de ce fil. Quand j'ai commencé ces revues, j'ai collé la revue des actualités sur le bimestre du numéro, ce qui fait que celles-ci ont toujours un décalage spatio-temporel de deux mois d'avance avec le Casus qui est lui préparé justement deux mois antérieurement avant sa parution.

Ce n'est en général pas gênant car Casus en raison de sa périodicité "longue" et de sa ligne rédactionnelle était généralement peu en prise avec l'actualité. Ca change un peu avec cette année 1990 que ce soit pour des faits divers où le JDR est impliqué (Carpentras), ou pour la partie Wargame qui va fortement s'intéresser à la Guerre du Golfe à venir. En plus, à partir du numéro 59, Casus se fixe enfin sur un calendrier fixe de parution en annonçant les dates de bouclage de numéro et de parution ensuite : le numéro 60 est ainsi annoncé pour être bouclé le 26 octobre 1990 et disponible le 14 novembre. Jusqu'ici je tâtonnais pour trouver la date de parution réelle par rapport aux actualités de parution des jeux et des manifestations.

Je me demande donc est-ce que je recale la couverture des actualités de 2 mois "en arrière" pour la garder contemporaine avec le moment où le Casus est écrit, ou est-ce que je ne change rien parce que c'est très bien comme ça ?

[Orlov]

Si j'étais à ta place, j'irais au plus simple : ne rien changer parce que ça fonctionne très bien comme ça. Si tu as vraiment besoin d'éléments de contexte pour éclairer un point précis, tu peux toujours l'utiliser à ce moment là.
Encore plus simple une phrase à copier coller qui rappelle que les éléments de contexte politique s'appliquent au moment où le numéro du magazine est composé.

[Esbehmj]

AMHA, on ne change pas une équipe qui gagne. C'est très bien comme ça et encore merci pour ton travail énooorme (les posts sont de plus en plus complets et fouillés), ce qui nous replonge avec bonheur dans notre jeunesse rôlistique.

Bons jeux.

[senradackod]

Je vote pour la deuxième option : "je ne change rien parce que c'est très bien comme ça"
@Vociférator , ton dépouillement régulier du Casus de notre jeunesse est parfait : outre le plaisir nostalgique qu'il offre aux vieillards dans ton/mon/notre genre, il offre du recul sur la publication et la pratique du jeu de rôle.

Quelqu'un a souligné le fait que le tableau proposé dans le n°58 permettait d'avoir un aperçu très complet des jeux disponibles à l'époque, à comparer avec la pléthore de publications de la période actuelle. Et ce fait, associé aux échanges nourris sur ce forum et sur celui de BBE autour d'une énième mouture de Warhammer et de l'adéquation de tel ou tel système pour émuler le monde de Warhammer (Zweihänder, Brigandyne), m'amène à m'interroger sur l'édition aujourd'hui. Je crains une forme de tarissement de l'inspiration : j'ai l'impression que les FP permettent la résurrection de jeux anciens rendus disponibles pour les jeunes générations (ce qui n'empêche pas les vieux comme moi de les racheter pour le plaisir : Maléfices, Laelith et autres plaisirs coupables), ou bien de livrer l'ultime avatar pourtant jamais définitif de jeux antédiluviens déclinés à l'infini : D&D est à l'origine de ce mouvement, qui fait partie d'une dynamique désormais ancienne dans Runequest, Warhammer, mais aussi Star Wars, INS/MV, Vampire, Néphilim, etc.
Et pour se démarquer, on va finalement proposer des règles supposées mieux adaptées au monde, ou plus modernes (j'évoquais Zweihänder ou Brigandyne, mais on pourrait aussi citer tous les systèmes récents consacrés au monde lovecraftien), ou encore permettant un retour aux sources pour éviter l'affadissement (c'est un peu l'enjeu de l'OSR, me semble-t-il).
Des nouveautés réellement imaginatives sortent malgré tout, réellement portées par des FP (je songe aux récents Hieronymus ou Pour l'honneur). Mais ce ne sont pas ces nouveautés  qui attirent les foules
Les FP les plus réussis consacrent de préférence d'énièmes développements de D&D 5, du Runequest, et autres locomotives.
Je plaide coupable, car je participe aussi à ce type de financement.
C'était ma minute de prise de conscience pessimiste, qui ne m'empêche pas de profiter des jeux originaux qui peuvent sortir par ailleurs.
Je ne demande qu'à être détrompé.

Fin du HS : désolé de cette digression, mais ça me tarabuste depuis un petit moment.

Merci encore @Vociférator 
 

[Tristan]

Je me range dans le camp du "si c'est pas cassé, on ne le répare pas", c'est très bien comme ça.
 

[Oberon 77]

Marrant ce tableau, on s'aperçoit que Trauma et Whog Shrog sont très impopulaires, l'Oeil Noir à peine moins et C et S ne trouve qu'un laudateur, FMF venu de ADD.

Ces deux jeux qui étaient très orientés violence, en tout cas dans la perception de Casus, n'ont jamais eu en effet très bonne presse dans le magazine. Pour C&S, il me semble que FMF en disait encore du bien dans son ultime interview, peut-être parce que le jeu ne cherchait pas à copier le sacro-saint AD&D ?

Et sinon pour compléter avec la remarque de @pseudo concernant le désamour aussi de D&D et de l'Oeil Noir, c'est vrai que ces jeux malgré leur succès étaient dénigrés par rapport respectivement à AD&D et Runequest. Et qu'à partir du moment où le HS 1 Simulacres est paru, celui-ci devient le canal privilégié de Casus quand il s'agit de mettre en avant du matériel d'initiation.

Si j'en crois l'inventaire du Casus Belli HS15, D&D a quand même eu droit à sa (petite) part de scénarios quand l'Oeil Noir devait se contenter d'une excellente critique comparative (avec D&D tiens)  — signée Jean Balczesak — dans le numéro 32, confirmant la primauté du JDR allemand comme jeu d'initiation.

Ceci dit, ce n'était pas un réel problème : avec le soutien éditorial de Gallimard, l'Oeil Noir a connu une belle carrière sans forcer, et puis les joueurs sont passés à autre chose  — les JV bien sûr, mais aussi des JDR plus complexes. Au début des années 90, l'AdC et Warhammer JRDF représentaient une relève idéale. Pour le dernier, Games Workshop commençait doucement à implanter ses boutiques en France. Hautefeuille, ce devait être vers 1993. Bien sûr, il s'agissait du versant Battle (et autre 40K), mais une fois qu'on avait mordu à l'univers (et à l'hameçon £££)... 

C'est d'ailleurs à partir de cette époque je me suis mis à lire régulièrement Casus Belli. La diffusion plus confidentielle de Warhammer JDRF nécessitait de trouver un point de repère en dehors des boutiques. Et c'est à peu près au même moment que j'ai découvert Lovecraft et l'AdC. Heureuse époque, malgré l'odeur persistante de poisson et les tentacules gluants. Merci à Tristan Lhomme et à toute la petite bande de Casus Belli — pour les scénarios, les frissons, et les mondes qu’on n’a jamais vraiment quittés.

[pseudo]

@Vociférator 
Je pense que tu peux continuer avec l'actualité telle qu'elle était au moment de la parution et non au moment de l'écriture deux mois plus tôt.
En effet, à mon avis il vaut mieux se rememorer l'ambiance de l'époque au moment ou nous lisions le magazine.
Le point de vue du lecteur que nous étions alors me semble plus pertinent que celui de l'auteur deux mois plus tôt, d'autant plus que Casus Belli n'a pas eu vocation à informer de l'actualité, ni à la commenter.

[Da Beast]

Même avis que les copains, j'en profite juste pour te remercier  @Vociférator  pour ces madeleines  :wub:

Rhhaaaa la première guerre du golfe, c'est l'été, tout est calme, on part deux semaines dans un mas en montagne faire du JdR coupés de tout.
Lorsqu'on redescend le monde est au bord de la 3eme guerre mondiale, Saddam était devenu un Super Vilain (alors que dans mes souvenirs de gamin c'était notre Palouf face aux maléfiques chiites...), l'Irak a soudainement la 3eme armée du monde et y'a des schémas dans l’Indépendant montrant comment Marseille pourrait être bombardée par les irakiens depuis des bases en Lybie  8)7 
Ce décalage temporel a été un déclic pour l'ado que j'étais qui pensait jusque là que la propagande ne concernait que le côté rouge de la carte d'Europe...