C'est aussi le propos de Rouge Delaware pour Cthulhu Hack, mais je ne pense pas qu'il y ait des règles spécifiques au fait d'incarner des flics, à la différence de la campagne Les Encagés. Par contre, le côté "unité spéciale" est bien là, les PJ faisant partie du service des Liaisons.
Ph'nglui mglw'nqfh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn : tout sur l'Hovercraft et la pelle de Cassoulout
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Re: Ph'nglui mglw'nqfh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn : tout sur l'Hovercraft et la pelle de Cassoulout
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Re: Ph'nglui mglw'nqfh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn : tout sur l'Hovercraft et la pelle de Cassoulout
Chtuluh hack est basé sur quoi?
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Re: Ph'nglui mglw'nqfh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn : tout sur l'Hovercraft et la pelle de Cassoulout
Oui, mais une version assez remaniée de celui-ci. Les PJ n'ont pas de Niveau, utilisent des Attributs qui sont les caractéristiques habituelles de Donj', ont des Ressources qui utilisent des dés d'Usure pour représenter leurs compétences d'investigation (Torche et Bagou) et leur Santé mentale. Un perso est aussi doté de quelques capacités spéciales pour les distinguer (deux ou trois à la création, selon la méthode choisie).
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Re: Ph'nglui mglw'nqfh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn : tout sur l'Hovercraft et la pelle de Cassoulout
Traduit avec son accord, Andrew Logan Montgomery sur Le Sutra des Feuilles Pâles et son scénario "Le Pays des Merveilles" qui sera dans le 2ème ouvrage: Carcosa Manifest
https://andrewloganmontgomery.blogspot. ... d-and.html
De l'Autre Côté du Miroir: Le Pays des Merveilles et Le Sutra des Feuilles Pâles
Si j'avais été une fille, j'aurais porté son nom. Mais, né avec un pénis, j'étais un Andrew à la place.
J'ai failli être une Alice.
Pas étonnant que "Le Pays des Merveilles" attendait ma venue depuis toujours.
Ils l'ont précédé.
Tous sauf le "Roi en Jaune" et le "Signe Jaune" apparaissent d'abord dans l'œuvre d'Ambrose Bierce (1842-1914), dont "Un Habitant de Carcosa" fut publié en 1886. Troublant, onirique et hanté, le protagoniste du conte se réveille d'une fièvre (nous y reviendrons) pour se retrouver dans une campagne inconnue. Méditant sur le philosophe Hali, il pense à la nature de la mort en suivant une route antique pour voir où elle mène. La terre autour de lui est jonchée de tombes et de pierres tombales. Quand il arrive enfin à la cité en ruines de Carcosa, il se rappelle qu'il en fut autrefois citoyen, et réalise qu'il est lui-même mort depuis longtemps.
Mais si Bierce devait être retenu pour d'autres choses - "Un Incident au pont d'Owl Creek" est l'une des œuvres prééminentes de la littérature américaine, et Le Dictionnaire du Diable est une pièce de satire qui se compare favorablement à Voltaire - il fut aussi le Patient Zéro d'une forme virulente de fièvre.
Les fièvres sont des choses fascinantes. Fréquemment elles se propagent, transmises de victime en victime. La peau est froide et moite, il y a des frissons, de l'agitation, de la nervosité. Dans certains cas, des hallucinations. On dit que les artistes dans leur zone travaillent "fiévreusement". Les amoureux sont appelés "fiévreux". Les personnes intoxiquées ressemblent aux fiévreux. Et il en va de même pour tous ceux qui ont vu le Signe Jaune.
Seulement quatre des neuf nouvelles composant la collection de 1895 de Robert W. Chambers (1865-1933), Le Roi en Jaune, peuvent vraiment être catégorisées comme de l'horreur ou de la fiction étrange, mais celles qui le sont laissent une marque indélébile sur le genre. Ici commence vraiment l'Hastur que nous connaissons. Bierce était le Patient Zéro, mais le virus qu'il transmit à Chambers muta. Les histoires du Roi en Jaune sont liées par trois éléments internes : un livre et une pièce obscurs également appelés Le Roi en Jaune qui infectent les lecteurs d'une folie qui grandit lentement, un symbole ou sigil appelé le Signe Jaune qui a sensiblement le même effet que la pièce, et le Roi en Jaune lui-même (alias le Roi au Masque Blême), une entité terrifiante qui semble être à la fois l'essence et la manifestation du livre et du Signe. Masqué (ou L'EST-il ?), il rappelle les Médecins de la Peste de l'Europe du 17ème siècle.
La connexion avec Bierce vient de l'emprunt d'Hali, Carcosa et Hastur. Chambers les utilise comme décors dans de petits extraits de la pièce, Le Roi en Jaune. Carcosa, sur les rives du Lac Hali, n'est plus sur Terre mais sur un monde avec des soleils jumeaux et des étoiles noires dans ou près des Hyades. Hastur n'est plus un dieu berger pastoral mais quelque chose de décidément plus sinistre. Nous n'avons pas vraiment beaucoup de la pièce, mais ce que nous voyons rappelle à la fois "Le Masque de la Mort Rouge" de Poe et "La Chute de la Maison Usher", avec une ancienne dynastie royale semblant rencontrer son destin lors d'un bal masqué.
H.P. Lovecraft lut Chambers en 1927, attrapa le même virus, et mentionna Le Roi en Jaune et Hastur dans "Le Chuchoteur dans les Ténèbres" de 1931, ainsi que le Lac d'Hali et le Signe Jaune. Lovecraft n'écrivit jamais vraiment sur Hastur et compagnie, cela fut pour des disciples comme August Derleth et Lin Carter, mais il transmit la fièvre et en fit partie du Mythe.
La fièvre que nous semblons tracer ici est donc une sorte de mème viral, un ensemble de noms et de concepts propagés par le langage d'un esprit au suivant. Ses vecteurs - les organismes vivants qui transmettent un virus - furent Bierce, Chambers, Lovecraft, Derleth, Carter, Blish, et beaucoup d'autres. Maintenant vous pouvez ajouter mon nom, et les noms de tous les auteurs du Sutra des Feuilles Pâles (Damon Lang, Jason Sheets, et Yukihiro Terada), à la liste des coupables également.
Mais Hastur ne fonctionne pas tout à fait comme ça. Du moins pas chez Chambers. Le Roi en Jaune infecte. Il s'immisce sous votre peau. Lire le Necronomicon détruit l'esprit par révélation, mais le tome redoutable est indifférent à ce que vous le lisiez. Le Roi en Jaune au contraire veut être lu. Il vous invite à la danse. Lire Le Roi en Jaune commence comme une expérience assez plaisante, innocente, lyrique. Ce n'est qu'au second acte que le marteau tombe, et alors il est trop tard. La pièce vous tient, comme un trip de drogue qui commence bien mais tourne très mal, ou le protagoniste de Bierce qui ne réalise qu'après qu'il est déjà mort. La pièce est enrobée de sucre. Une lame de rasoir cachée dans un monticule de barbe à papa. C'est un type de mal très différent.
Il y a quelques années, on m'a approché au sujet du Sutra des Feuilles Pâles pour voir si je voulais y contribuer. J'étais intrigué parce que c'était une campagne située ici au Japon, et encore mieux, située pendant "l'Ère de la Bulle" de la fin des années 1980. Le Japon - où j'ai fait ma maison depuis près d'un quart de siècle maintenant - a eu une sacrée fièvre environ une décennie avant mon arrivée. Entre 1986 et 1991, l'économie japonaise s'éleva plus haut et plus vite que même la fébrile la plus sévère. Si vous étiez n'importe où sur la planète à l'époque, le Japon était le nouveau mot à la mode. Quand j'étais enfant, le Japon était connu principalement pour ses voitures bon marché mais fiables, ses radios bon marché mais fiables, et les jouets en plastique et caoutchouc dans nos placards. Au moment où j'étais adolescent, cependant, le Japon semblait prêt à hériter du monde. La science-fiction de l'époque - comme le classique Neuromancien de Gibson ou dans des films comme Blade Runner - dépeignait un futur distinctement japonais. L'anime japonais gagnait des fans mondiaux, leurs jeux vidéo dominaient le marché, et ils terrifiaient les conservateurs américains en rachetant des monuments américains. Et tout cela n'était rien comparé à ce qui se passait vraiment dans la nation du Japon elle-même.
Une culture profondément conservative, où la retenue, la frugalité et la modestie sont des aspects définissants, la Bulle (comme cette période vint à être connue) changea tout. Ayant bondi en position de deuxième plus grande économie de la planète, et avec un yen suralimenté, le revenu disponible était abondant et le consumérisme et le matérialisme étaient rampants. Les jeunes commencèrent à affluer vers les mecques urbaines comme Tokyo pour l'excitation, les opportunités et la vie nocturne, une tendance qui même aujourd'hui laisse le Japon rural rempli de villes fantômes. C'était la rage de porter et de s'habiller avec des marques occidentales chères, d'étaler sa richesse et son statut. L'abus d'alcool et l'expérimentation avec les drogues (inhabituel pour cette nation de tolérance zéro) explosèrent. L'expérimentation sexuelle, la transgression des tabous, et la culture des jeunes bouleversèrent une société construite sur l'ancienneté d'abord. La musique, le divertissement, les clubs devinrent tous plus audacieux et poussèrent les limites. Dans la Bulle, le Japon faisait la fête, et c'était une fête sauvage.
C'était le décor parfait pour que le Roi en Jaune fasse son entrée.
Mis à part l'attrait du décor, le studio de jeu indépendant derrière le Sutra, Sons of the Singularity, était basé ici au Japon et avait déjà une réputation pour faire des produits qui "comprenaient bien l'Asie" (quelque chose que nous n'avons pas toujours vu des produits L'Appel de Cthulhu). Il y a une tendance à fétichiser le Japon, et bien que les Japonais ne s'énervent pas à ce sujet (ils trouvaient tous les Yakuza courant avec des sabres de samouraï dans Kill Bill aussi amusants que nous tous), un grand nombre de livres de jeu écrits par des Occidentaux se perdent dans les herbes des ninjas, geishas et katanas. Je savais de leur travail précédent que les Sons n'allaient pas tomber dans ce piège.
Mais ce qui m'a vraiment accroché à l'idée était l'approche qu'ils prenaient du Roi en Jaune.
C'était beaucoup plus proche de ma conception d'Hastur et du Roi en Jaune que ce que j'avais vu précédemment dans L'Appel de Cthulhu. Kenneth Hite avait précédemment référé au Mythe comme du plutonium mental, avec l'exposition gaspillant et rendant malade l'esprit. Le Sutra, cependant, était un logiciel malveillant. J'étais partant immédiatement.
Et je savais exactement ce que j'allais écrire.
Depuis que je suis enfant, les histoires d'Alice m'ont foutu la trouille. D'une manière ou d'une autre, j'ai hérité d'un vieux volume rassemblant les deux histoires d'Alice, Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles et sa suite, De l'Autre Côté du Miroir, et Ce qu'Alice Y Trouva, avec toutes les illustrations originales. Pur. Carburant. À. Cauchemar. Si au cœur blême des histoires de Chambers se trouve un livre qui hante les gens, celui-là m'a certainement hanté. Et j'étais Mark Petrie, le petit gamin bizarre dans l'horreur. Pourtant, Alice me donnait la chair de poule.
Je ne suis guère un pionnier sur ce territoire. Bien que Disney ait fait de son mieux pour colorier les histoires en Technicolor, il y avait encore beaucoup de gens qui sentaient un courant sous-jacent d'obscurité là. American McGee sortit son sombre jeu vidéo Alice en 2000, le suivant avec Alice: Retour en Folie une décennie plus tard. L'immense popularité de ces jeux parlait du fait que beaucoup de gens savaient qu'il y avait de la vraie merde sombre cachée dans ces histoires. A Blade So Black de L.L. McKinney (2018) continua la plongée, révolutionnaire en réimaginant Alice comme de la fantasy urbaine et présentant un Wonderland très cauchemardesque. Un certain concepteur de jeu, Celui-Qui-Ne-Doit-Pas-Être-Nommé-Parce-Qu'Il-A-Été-Très-Annulé-Et-Je-Ne-Veux-Pas-Le-Mal-De-Tête-De-Supporter-Les-Commentaires-Potentiels-Que-Son-Nom-Pourrait-Invoquer, nous a donné un Paus des Merveilles dirigé par des vampires dans A Red & Pleasant Land pour Lamentations of the Flame Princess. Il avait, incidemment, la meilleure punition en jeu (je veux dire "explication") pour où vont les personnages quand leurs joueurs ne se présentent pas à cette session. Nous pourrions continuer. Il y a beaucoup d'Alice sombre là-bas, incluant The Matrix et le traitement de Tim Burton. Mais mon "accroche" pour le scénario était une chanson. "White Rabbit" de Jefferson Airplane de 1967.
"White Rabbit" me frappe comme l'intersection entre le Roi en Jaune et Alice. La chanson parle, évidemment, de psychédéliques, et qu'elle ait glissé sous le radar des censeurs à la fin des années 60 stupéfie l'esprit. Maintenant il y a des accusations que Carroll écrivait sciemment sur les drogues, mais je n'y ai jamais particulièrement souscrit. À une époque où l'opium était acheté en vente libre, les gens buvaient de l'absinthe, et la cocaïne était dans le Coca Cola, on pensait différemment aux drogues. Mais la chanson de Jefferson Airplane peint Alice comme une sorte de guide spirituel dans le psychédélique (va demander à Alice, je pense qu'elle saura). Elle sait que vous pouvez ingérer des choses pour devenir plus grand ou plus petit. Elle a bavardé avec des chenilles qui fument le narguilé et est tombée dans des terriers de lapin. Les hommes sur l'échiquier se sont levés et lui ont dit où aller, etc. Elle est peinte presque comme une Décadente, un mouvement artistique et philosophique de la fin du 19ème siècle embrassant l'hédonisme, brisant les tabous, et la fantaisie sur la logique. Ils aimaient leur laudanum. Ils aimaient leur absinthe. Ils aimaient leur opium. Ils aimaient tout ce qui élargissait leur conscience. Chambers fit de nombreux personnages dans les histoires d'Hastur des Décadents, ou membres du demi-monde, le monde d'ombre à demi sur la périphérie liminaire de la société polie. Le Roi en Jaune est simplement une autre drogue qu'ils ingèrent. Les écrivains subséquents continueraient le thème. Vous venez au Roi en Jaune quand vous voulez que la logique et la proportion tombent "mollement mortes". Pas juste "mortes", les gens. Mollement mortes. C'est une mort humide et désordonnée.
Et amener "Le Pays des Merveilles" au Japon n'est pas aussi étrange qu'il pourrait sembler.
Il y a, actuellement, cinq bars, cafés, ou clubs sur le thème d'Alice au Pays des Merveilles actifs à Tokyo. Dans la sous-culture "Lolita" (ロリータ) du Japon, où les jeunes filles portent des modes victoriennes ou rococo, Alice est sa propre division de cette sous-culture. Il n'est pas terriblement inhabituel de repérer des filles en perruques blondes et robe Alice bleu poudre. L'œuvre de Carroll atteignit d'abord ces rivages en 1899, avec De l'Autre Côté du Miroir apparaissant d'abord comme "Monde Miroir". Mais le Japon embrassa Alice tôt. Les histoires n'ont jamais été épuisées ici, et il y a eu de nombreuses adaptations ou références d'anime et manga. Alice in Borderland récent de Netflix n'est que l'une des dernières.
"Le Pays des Merveilles", alors, était mon ode à la chanson, à Carroll, à Alice hantant les franges de la sous-culture, et spécialement à Chambers. Apparaissant dans le second volume, Carcosa Manifest (le premier volume du Sutra, Twin Suns Rising, est déjà sorti), "Le Pays des Merveilles" parle d'une tentative de faire devenir viral le Sutra des Feuilles Pâles de manières que seuls les mèmes modernes peuvent, profitant d'une nouvelle technologie émergeant pendant cette période. Il s'agit d'un autre type de Décadent, ou résident du demi-monde, qui émergeait aussi dans le Japon de l'Ère de la Bulle, l'otaku ou "geek". C'étaient des Japonais qui se retiraient dans leurs propres royaumes de fantaisie, notamment l'anime, le manga, les modèles, et les jeux. C'est aussi un clin d'œil sournois à une autre marque de folie qui se répandait dans le Japon de l'Ère de la Bulle, un passe-temps qui viendrait finalement à être connu comme les jeux de rôle sur table, des hallucinations partagées auxquelles certains d'entre nous sont accros.
https://andrewloganmontgomery.blogspot. ... d-and.html
De l'Autre Côté du Miroir: Le Pays des Merveilles et Le Sutra des Feuilles Pâles
Ma grand-mère est décédée quelques mois avant ma naissance.Une pilule vous agrandit, et une pilule vous rapetisse, et celles que Maman vous donne, ne font rien du tout...
Si j'avais été une fille, j'aurais porté son nom. Mais, né avec un pénis, j'étais un Andrew à la place.
J'ai failli être une Alice.
Pas étonnant que "Le Pays des Merveilles" attendait ma venue depuis toujours.
Le meilleur endroit pour commencer est peut-être de nous rappeler qu'Hastur, Hali, Carcosa et le Roi en Jaune n'ont pas été créés dans le cadre du Mythe de Cthulhu.Et si vous partez, chassant les lapins, et vous savez que vous allez tomber...
Ils l'ont précédé.
Tous sauf le "Roi en Jaune" et le "Signe Jaune" apparaissent d'abord dans l'œuvre d'Ambrose Bierce (1842-1914), dont "Un Habitant de Carcosa" fut publié en 1886. Troublant, onirique et hanté, le protagoniste du conte se réveille d'une fièvre (nous y reviendrons) pour se retrouver dans une campagne inconnue. Méditant sur le philosophe Hali, il pense à la nature de la mort en suivant une route antique pour voir où elle mène. La terre autour de lui est jonchée de tombes et de pierres tombales. Quand il arrive enfin à la cité en ruines de Carcosa, il se rappelle qu'il en fut autrefois citoyen, et réalise qu'il est lui-même mort depuis longtemps.
Mais si Bierce devait être retenu pour d'autres choses - "Un Incident au pont d'Owl Creek" est l'une des œuvres prééminentes de la littérature américaine, et Le Dictionnaire du Diable est une pièce de satire qui se compare favorablement à Voltaire - il fut aussi le Patient Zéro d'une forme virulente de fièvre.
Les fièvres sont des choses fascinantes. Fréquemment elles se propagent, transmises de victime en victime. La peau est froide et moite, il y a des frissons, de l'agitation, de la nervosité. Dans certains cas, des hallucinations. On dit que les artistes dans leur zone travaillent "fiévreusement". Les amoureux sont appelés "fiévreux". Les personnes intoxiquées ressemblent aux fiévreux. Et il en va de même pour tous ceux qui ont vu le Signe Jaune.
Seulement quatre des neuf nouvelles composant la collection de 1895 de Robert W. Chambers (1865-1933), Le Roi en Jaune, peuvent vraiment être catégorisées comme de l'horreur ou de la fiction étrange, mais celles qui le sont laissent une marque indélébile sur le genre. Ici commence vraiment l'Hastur que nous connaissons. Bierce était le Patient Zéro, mais le virus qu'il transmit à Chambers muta. Les histoires du Roi en Jaune sont liées par trois éléments internes : un livre et une pièce obscurs également appelés Le Roi en Jaune qui infectent les lecteurs d'une folie qui grandit lentement, un symbole ou sigil appelé le Signe Jaune qui a sensiblement le même effet que la pièce, et le Roi en Jaune lui-même (alias le Roi au Masque Blême), une entité terrifiante qui semble être à la fois l'essence et la manifestation du livre et du Signe. Masqué (ou L'EST-il ?), il rappelle les Médecins de la Peste de l'Europe du 17ème siècle.
La connexion avec Bierce vient de l'emprunt d'Hali, Carcosa et Hastur. Chambers les utilise comme décors dans de petits extraits de la pièce, Le Roi en Jaune. Carcosa, sur les rives du Lac Hali, n'est plus sur Terre mais sur un monde avec des soleils jumeaux et des étoiles noires dans ou près des Hyades. Hastur n'est plus un dieu berger pastoral mais quelque chose de décidément plus sinistre. Nous n'avons pas vraiment beaucoup de la pièce, mais ce que nous voyons rappelle à la fois "Le Masque de la Mort Rouge" de Poe et "La Chute de la Maison Usher", avec une ancienne dynastie royale semblant rencontrer son destin lors d'un bal masqué.
H.P. Lovecraft lut Chambers en 1927, attrapa le même virus, et mentionna Le Roi en Jaune et Hastur dans "Le Chuchoteur dans les Ténèbres" de 1931, ainsi que le Lac d'Hali et le Signe Jaune. Lovecraft n'écrivit jamais vraiment sur Hastur et compagnie, cela fut pour des disciples comme August Derleth et Lin Carter, mais il transmit la fièvre et en fit partie du Mythe.
La fièvre que nous semblons tracer ici est donc une sorte de mème viral, un ensemble de noms et de concepts propagés par le langage d'un esprit au suivant. Ses vecteurs - les organismes vivants qui transmettent un virus - furent Bierce, Chambers, Lovecraft, Derleth, Carter, Blish, et beaucoup d'autres. Maintenant vous pouvez ajouter mon nom, et les noms de tous les auteurs du Sutra des Feuilles Pâles (Damon Lang, Jason Sheets, et Yukihiro Terada), à la liste des coupables également.
Le Sutra des Feuilles Pâles, la dernière campagne à être publiée pour le légendaire jeu d'horreur cosmique de Chaosium, L'Appel de Cthulhu, est une nouvelle approche d'Hastur et du Signe Jaune, du moins en ce qui concerne L'Appel de Cthulhu. Le Roi en Jaune fait partie du jeu depuis sa publication initiale en 1981, environ un siècle après que le mème soit apparu pour la première fois. L'Appel de Cthulhu a abordé Hastur dans des campagnes comme Les Oripaux du Roi et la Monographie Ripples from Carcosa, mais de manière assez traditionnelle. Le rencontrer, lire Le Roi en Jaune, et voir le Signe Jaune sont tous accompagnés de la mécanique signature du jeu, la perte de SAN. L'implication de ceci est que rencontrer Hastur est comme rencontrer tout autre élément du Mythe, l'esprit humain est endommagé en apprenant trop sur la vraie nature du cosmos.Quand les hommes sur l'échiquier se lèvent et vous disent où aller...
Mais Hastur ne fonctionne pas tout à fait comme ça. Du moins pas chez Chambers. Le Roi en Jaune infecte. Il s'immisce sous votre peau. Lire le Necronomicon détruit l'esprit par révélation, mais le tome redoutable est indifférent à ce que vous le lisiez. Le Roi en Jaune au contraire veut être lu. Il vous invite à la danse. Lire Le Roi en Jaune commence comme une expérience assez plaisante, innocente, lyrique. Ce n'est qu'au second acte que le marteau tombe, et alors il est trop tard. La pièce vous tient, comme un trip de drogue qui commence bien mais tourne très mal, ou le protagoniste de Bierce qui ne réalise qu'après qu'il est déjà mort. La pièce est enrobée de sucre. Une lame de rasoir cachée dans un monticule de barbe à papa. C'est un type de mal très différent.
Il y a quelques années, on m'a approché au sujet du Sutra des Feuilles Pâles pour voir si je voulais y contribuer. J'étais intrigué parce que c'était une campagne située ici au Japon, et encore mieux, située pendant "l'Ère de la Bulle" de la fin des années 1980. Le Japon - où j'ai fait ma maison depuis près d'un quart de siècle maintenant - a eu une sacrée fièvre environ une décennie avant mon arrivée. Entre 1986 et 1991, l'économie japonaise s'éleva plus haut et plus vite que même la fébrile la plus sévère. Si vous étiez n'importe où sur la planète à l'époque, le Japon était le nouveau mot à la mode. Quand j'étais enfant, le Japon était connu principalement pour ses voitures bon marché mais fiables, ses radios bon marché mais fiables, et les jouets en plastique et caoutchouc dans nos placards. Au moment où j'étais adolescent, cependant, le Japon semblait prêt à hériter du monde. La science-fiction de l'époque - comme le classique Neuromancien de Gibson ou dans des films comme Blade Runner - dépeignait un futur distinctement japonais. L'anime japonais gagnait des fans mondiaux, leurs jeux vidéo dominaient le marché, et ils terrifiaient les conservateurs américains en rachetant des monuments américains. Et tout cela n'était rien comparé à ce qui se passait vraiment dans la nation du Japon elle-même.
Une culture profondément conservative, où la retenue, la frugalité et la modestie sont des aspects définissants, la Bulle (comme cette période vint à être connue) changea tout. Ayant bondi en position de deuxième plus grande économie de la planète, et avec un yen suralimenté, le revenu disponible était abondant et le consumérisme et le matérialisme étaient rampants. Les jeunes commencèrent à affluer vers les mecques urbaines comme Tokyo pour l'excitation, les opportunités et la vie nocturne, une tendance qui même aujourd'hui laisse le Japon rural rempli de villes fantômes. C'était la rage de porter et de s'habiller avec des marques occidentales chères, d'étaler sa richesse et son statut. L'abus d'alcool et l'expérimentation avec les drogues (inhabituel pour cette nation de tolérance zéro) explosèrent. L'expérimentation sexuelle, la transgression des tabous, et la culture des jeunes bouleversèrent une société construite sur l'ancienneté d'abord. La musique, le divertissement, les clubs devinrent tous plus audacieux et poussèrent les limites. Dans la Bulle, le Japon faisait la fête, et c'était une fête sauvage.
C'était le décor parfait pour que le Roi en Jaune fasse son entrée.
Mis à part l'attrait du décor, le studio de jeu indépendant derrière le Sutra, Sons of the Singularity, était basé ici au Japon et avait déjà une réputation pour faire des produits qui "comprenaient bien l'Asie" (quelque chose que nous n'avons pas toujours vu des produits L'Appel de Cthulhu). Il y a une tendance à fétichiser le Japon, et bien que les Japonais ne s'énervent pas à ce sujet (ils trouvaient tous les Yakuza courant avec des sabres de samouraï dans Kill Bill aussi amusants que nous tous), un grand nombre de livres de jeu écrits par des Occidentaux se perdent dans les herbes des ninjas, geishas et katanas. Je savais de leur travail précédent que les Sons n'allaient pas tomber dans ce piège.
Mais ce qui m'a vraiment accroché à l'idée était l'approche qu'ils prenaient du Roi en Jaune.
Le Sutra des Feuilles Pâles parle d'une manifestation orientale du Roi en Jaune, le Prince Pâle, et au lieu d'une pièce, le Prince est associé à une écriture connue comme le Sutra des Feuilles Pâles. L'œuvre a pris naissance en Inde et a migré vers l'est, d'abord en Chine et plus tard au Japon. Contrairement à la plupart des tomes du Mythe, le Sutra ne rend pas les gens fous en révélant des vérités cosmiques incompréhensibles. Au lieu de cela, c'est un virus. Enraciné dans le concept japonais de kotodama, l'idée que les mots possèdent leur propre esprit vivant et peuvent posséder l'esprit ou altérer la réalité, le Sutra est lui-même l'antagoniste principal de la campagne. Sans dévoiler le jeu, Le Sutra des Feuilles Pâles ne fait pas exploser la SAN. Au lieu de cela, l'exposition répétée vous donne une nouvelle statistique qui augmente avec l'exposition continue. Le Sutra s'immisce en vous et grandit.Va demander à Alice, je pense qu'elle saura...
C'était beaucoup plus proche de ma conception d'Hastur et du Roi en Jaune que ce que j'avais vu précédemment dans L'Appel de Cthulhu. Kenneth Hite avait précédemment référé au Mythe comme du plutonium mental, avec l'exposition gaspillant et rendant malade l'esprit. Le Sutra, cependant, était un logiciel malveillant. J'étais partant immédiatement.
Et je savais exactement ce que j'allais écrire.
Comme le nom "Le Pays des Merveilles" le suggère, j'ai amené Lewis Carroll dans le mélange.Quand la logique et la proportion sont tombées mollement mortes...
Depuis que je suis enfant, les histoires d'Alice m'ont foutu la trouille. D'une manière ou d'une autre, j'ai hérité d'un vieux volume rassemblant les deux histoires d'Alice, Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles et sa suite, De l'Autre Côté du Miroir, et Ce qu'Alice Y Trouva, avec toutes les illustrations originales. Pur. Carburant. À. Cauchemar. Si au cœur blême des histoires de Chambers se trouve un livre qui hante les gens, celui-là m'a certainement hanté. Et j'étais Mark Petrie, le petit gamin bizarre dans l'horreur. Pourtant, Alice me donnait la chair de poule.
Je ne suis guère un pionnier sur ce territoire. Bien que Disney ait fait de son mieux pour colorier les histoires en Technicolor, il y avait encore beaucoup de gens qui sentaient un courant sous-jacent d'obscurité là. American McGee sortit son sombre jeu vidéo Alice en 2000, le suivant avec Alice: Retour en Folie une décennie plus tard. L'immense popularité de ces jeux parlait du fait que beaucoup de gens savaient qu'il y avait de la vraie merde sombre cachée dans ces histoires. A Blade So Black de L.L. McKinney (2018) continua la plongée, révolutionnaire en réimaginant Alice comme de la fantasy urbaine et présentant un Wonderland très cauchemardesque. Un certain concepteur de jeu, Celui-Qui-Ne-Doit-Pas-Être-Nommé-Parce-Qu'Il-A-Été-Très-Annulé-Et-Je-Ne-Veux-Pas-Le-Mal-De-Tête-De-Supporter-Les-Commentaires-Potentiels-Que-Son-Nom-Pourrait-Invoquer, nous a donné un Paus des Merveilles dirigé par des vampires dans A Red & Pleasant Land pour Lamentations of the Flame Princess. Il avait, incidemment, la meilleure punition en jeu (je veux dire "explication") pour où vont les personnages quand leurs joueurs ne se présentent pas à cette session. Nous pourrions continuer. Il y a beaucoup d'Alice sombre là-bas, incluant The Matrix et le traitement de Tim Burton. Mais mon "accroche" pour le scénario était une chanson. "White Rabbit" de Jefferson Airplane de 1967.
"White Rabbit" me frappe comme l'intersection entre le Roi en Jaune et Alice. La chanson parle, évidemment, de psychédéliques, et qu'elle ait glissé sous le radar des censeurs à la fin des années 60 stupéfie l'esprit. Maintenant il y a des accusations que Carroll écrivait sciemment sur les drogues, mais je n'y ai jamais particulièrement souscrit. À une époque où l'opium était acheté en vente libre, les gens buvaient de l'absinthe, et la cocaïne était dans le Coca Cola, on pensait différemment aux drogues. Mais la chanson de Jefferson Airplane peint Alice comme une sorte de guide spirituel dans le psychédélique (va demander à Alice, je pense qu'elle saura). Elle sait que vous pouvez ingérer des choses pour devenir plus grand ou plus petit. Elle a bavardé avec des chenilles qui fument le narguilé et est tombée dans des terriers de lapin. Les hommes sur l'échiquier se sont levés et lui ont dit où aller, etc. Elle est peinte presque comme une Décadente, un mouvement artistique et philosophique de la fin du 19ème siècle embrassant l'hédonisme, brisant les tabous, et la fantaisie sur la logique. Ils aimaient leur laudanum. Ils aimaient leur absinthe. Ils aimaient leur opium. Ils aimaient tout ce qui élargissait leur conscience. Chambers fit de nombreux personnages dans les histoires d'Hastur des Décadents, ou membres du demi-monde, le monde d'ombre à demi sur la périphérie liminaire de la société polie. Le Roi en Jaune est simplement une autre drogue qu'ils ingèrent. Les écrivains subséquents continueraient le thème. Vous venez au Roi en Jaune quand vous voulez que la logique et la proportion tombent "mollement mortes". Pas juste "mortes", les gens. Mollement mortes. C'est une mort humide et désordonnée.
Et amener "Le Pays des Merveilles" au Japon n'est pas aussi étrange qu'il pourrait sembler.
Il y a, actuellement, cinq bars, cafés, ou clubs sur le thème d'Alice au Pays des Merveilles actifs à Tokyo. Dans la sous-culture "Lolita" (ロリータ) du Japon, où les jeunes filles portent des modes victoriennes ou rococo, Alice est sa propre division de cette sous-culture. Il n'est pas terriblement inhabituel de repérer des filles en perruques blondes et robe Alice bleu poudre. L'œuvre de Carroll atteignit d'abord ces rivages en 1899, avec De l'Autre Côté du Miroir apparaissant d'abord comme "Monde Miroir". Mais le Japon embrassa Alice tôt. Les histoires n'ont jamais été épuisées ici, et il y a eu de nombreuses adaptations ou références d'anime et manga. Alice in Borderland récent de Netflix n'est que l'une des dernières.
"Le Pays des Merveilles", alors, était mon ode à la chanson, à Carroll, à Alice hantant les franges de la sous-culture, et spécialement à Chambers. Apparaissant dans le second volume, Carcosa Manifest (le premier volume du Sutra, Twin Suns Rising, est déjà sorti), "Le Pays des Merveilles" parle d'une tentative de faire devenir viral le Sutra des Feuilles Pâles de manières que seuls les mèmes modernes peuvent, profitant d'une nouvelle technologie émergeant pendant cette période. Il s'agit d'un autre type de Décadent, ou résident du demi-monde, qui émergeait aussi dans le Japon de l'Ère de la Bulle, l'otaku ou "geek". C'étaient des Japonais qui se retiraient dans leurs propres royaumes de fantaisie, notamment l'anime, le manga, les modèles, et les jeux. C'est aussi un clin d'œil sournois à une autre marque de folie qui se répandait dans le Japon de l'Ère de la Bulle, un passe-temps qui viendrait finalement à être connu comme les jeux de rôle sur table, des hallucinations partagées auxquelles certains d'entre nous sont accros.
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Re: Ph'nglui mglw'nqfh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn : tout sur l'Hovercraft et la pelle de Cassoulout
Exercice intéressant... et périlleux, parce qu'Alice repose sur des jeux de mots anglais qu'il n'est pas toujours facile de rendre en français, alors en japonais, je n'ose même pas imaginer. Mais je suis curieux de voir ça.
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Re: Ph'nglui mglw'nqfh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn : tout sur l'Hovercraft et la pelle de Cassoulout
Sur ce point, j'invite d'ailleurs à lire les notes de Jean Gattégno dans l'édition Gallimard d'Alice. Et je me permet de signaler Romain Baudry qui, pour la traduction d'Alice au pays des cauchemars (livre-jeu de Jonathan Green chez Alkonost) a inventé la lillébrûle pour snap-dragon fly (qu'on trouve dans De l'autre côté du miroir).
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