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"Hildegarde" par Léo Henry.
Ce livre fait partie des quatre bouquins achetés en mars à la Foire du Livre de Bruxelles. Il m’a été recommandé sur un stand consacré notamment aux éditions La Volte, qui propose des auteurs et des ouvrages assez atypiques, et notamment le fameux “Vurt” de Jeff Noon, que je ne saurais recommander assez.
Ce roman a pour propos principal le personnage historique d’Hildegarde de Bingen, une abbesse, érudite, guérisseuse et prophétesse qui vécu au XIIième siècle de l’ère chrétienne, qui a consacré des ouvrages à ses visions, mais aussi à la botanique, la médecine, la musique et la linguistique (elle crée apparemment toute une langue imaginaire, c’est une sorte d’ancêtre de Tolkien, de ce point de vue).
Sauf que, même si elle a eu une influence énorme sur son temps… Hildegarde a passé la plus grande partie de sa vie dans des couvents. Comment parvenir à écrire un livre sur ce personnage hors norme, sans que ce soit juste ennuyeux?
Léo Henry tente dans ce livre une approche assez originale, qui ne parvient pas entièrement à résoudre cette question: plutôt que de procéder par ordre chronologique pour décrire la vie d’Hildegarde, il va mélanger toutes les cartes du paquets, et tourner autour du sujet au cours des cinq cent pages du livre. Il parlera des grands événements de l’époque (les croisades, notamment), il fera témoigner des personnages qui ont connu Hildegarde, offrant de celle-ci un portrait tout en nuances (ce chapitre, Vita Hildegardis, est plutôt intéressant en lui-même), racontera les légendes à la mode à l’époque dans un chapitre intitulé “le légendaire” et consacré, notamment, à Parzifal et Siegfried.
Le tout est écrit dans un style très recherché, une prose d’une rare qualité, qui paradoxalement ne manque pas d’une certaine poésie. Ce n’est pas simple à lire, mais c’est beau.
Je pense que ce roman ne conviendra pas à tout le monde: étant donné son sujet, il est empreint de tout l’imaginaire chrétien tel que vécu au XIIième siècle, et pour être tout à fait franc, il y a des moments où j’ai failli décrocher, car au final, cela ne me parle pas beaucoup. Je suis content malgré tout d’être allé jusqu’au bout, mais je le recommanderais surtout aux amateurs de fantasy qui cherchent un texte de haute qualité en connexion avec les mythes catholiques: les autres risquent de trouver ce livre suprêmement ennuyeux.
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