King Kong, le cœur des ténèbres (Laurent Herbiet, 2024) : c'est un documentaire qui raconte la genèse du film
King Kong sorti en 1933, et plus largement la vie de ses deux réalisateurs, Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack.
King Kong est un de mes films préférés, j'ai lu des bouquins sur le sujet (dont l'excellent roman
Kong de Michel Le Bris, mort en 2021 et à qui le documentaire est dédié) donc je connais déjà plutôt bien cette histoire, mais j'ai quand même adoré. Déjà parce que le film est bourré d'archives passionnantes, comme des extraits d'anciens films du duo, des vidéos du tournage ou des extraits audio d'interviews de Cooper et Schoedsack. Ensuite parce que, s'il est centré sur les deux réalisateurs,
King Kong n'arrivant vraiment qu'à la moitié du métrage, il prend quand même le temps de s'intéresser aux autres personnes ayant participé de près ou de loin à la création de l'œuvre : David Selznick, producteur à la RKO, Fay Wray, l'actrice principale, Willis O'Brien, le génial concepteur des effets spéciaux qui avait déjà montré son talent en 1925 avec
Le Monde perdu, la scénariste Ruth Rose, aventurière, historienne et épouse de Schoedsack, ou encore Marguerite Harrison, journaliste et espionne, qui aura une grande influence sur le duo.
La vie des deux compères est complètement folle et plus grande que nature. De parfaits PJ ou PNJ, ainsi que les femmes de leur vie Ruth Rose et Marguerite Harrison, pour n'importe quel JdR se déroulant à cette époque-là. Le documentaire est plein d'anecdotes géniales et aborde intelligemment, sans surinterprétation, les aspects "modernes" et encore d'actualité de
King Kong.
Bref si le sujet vous intéresse un minimum, jetez-y un œil, ça ne dure qu'une heure et c'est disponible
sur Arte jusqu'au 9 décembre 2025.
Highlander (Russell Mulcahy, 1986) : Connor MacLeod, né au XVIe siècle en Écosse, est un immortel. Il ne peut mourir que par décapitation. Il affronte ses congénères au fil des siècles jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un, qui remportera le mystérieux Prix. À New York en 1985, il retrouve un de ses pires ennemis, le Kurgan.
Je l'avais pas vu depuis très longtemps. J'ai encore du mal à me faire un avis tellement les aspects négatifs sont importants, mais en même temps le film contient beaucoup d'idées géniales.
On va commencer par ce qui ne va pas. Christophe Lambert est un acteur horrible, toujours faux, jamais dans le ton, c'est un truc de fou. La réalisation clipesque de Mulcahy, couplée à la BO de Queen (je supporte pas leur musique), fait que sur la forme le film a pris un énorme coup de vieux. Clancy Brown, qui incarne le Kurgan, est totalement en roue libre, en surjeu complet à un point que ça en devient parfois ridicule et que ça met à mal le (vrai) charisme de l'acteur. Les duels à l'épée sont mous et platement chorégraphiés ; allez, je sauve le Ramirez vs Kurgan qui est pas mal.
Mais quand même, quel univers dingue ! Le
lore ne ressemble à rien d'autre, est intelligemment expliqué au fur et à mesure du film sans noyer le spectateur sous des détails inutiles, et permet des idées géniales comme la secrétaire âgée de MacLeod qu'il a rencontré petite fille en 1943, Les lieux sacrés où les combats sont interdits, les immortels qui se repèrent à distance, le fameux Prix qui finit par avoir une très belle explication, les duels à l'épée dans un cadre moderne... Tant de choses.
Cet univers-là a un potentiel énorme, et même si le film a une vraie et satisfaisante fin, il connaîtra évidemment de nombreuses suites, pas moins de cinq longs-métrages et trois séries télé. Cette influence va encore plus loin et contamine notre loisir commun. Rien qu'en France, des jeux comme
INS/MV et
Trinités doivent beaucoup à
Highlander. J'apprends qu'un remake est prévu avec Henry Cavill dans le rôle-titre. À voir... Le film de 1986 est formellement très moyen avec ses nombreux défauts, mais garde une aura fascinante. Bon, je le reverrai pas de sitôt quand même.
