Moi moi moi, à bicyclette

[Saladdin]

Même avis qu’Inigin : c’est un enseignant de lycée qui s’est retrouvé au collège. L’écume des jours en 5e, c’est juste n’importe quoi. Une dissertation ? On ne commence à faire des devoirs argumentatifs qu’en fin de 4e, et la plupart des élèves sont incapables d’en faire un correct même en fin de 3e.

Mon conseil : laisse tomber. Il ne reste que deux mois de cours : il faut patienter. Vu l’état lamentable de l’Education Nationale, il faut déjà s’estimer heureux d’avoir un enseignant vaguement compétent, parmi la flopée de contractuels qui ne maîtrisent pas leur sujet. Quand j’ai commencé mes études, nous étions 300 en première année de fac à faire Lettres dans ma ville. Désormais, ils sont chaque année une trentaine à tout casser. Ta fille rencontrera régulièrement dans sa scolarité des enseignants recrutés à la va-vite et inadaptés, ou des enseignants ayant passé l’agrégation et se retrouvant à enseigner des choses au ras des pâquerettes, loin des hauteurs intellectuelles sur lesquelles ils suaient. Il n’y a rien à y faire : c’est déjà bien si elle a un enseignant devant elle. Mon fils, en 3e, n’a pas eu de professeur de français pendant trois mois, et dans le collège où j’enseigne, les 3e n’ont eu personne non plus pendant des mois. La gestion catastrophique des enseignants (peu payés, classes surchargées…) rend ce métier très peu attractif.

Explique à ta fille que ce n’est que passager : elle aura un autre enseignant l’an prochain. Il y aura toujours des enseignants inadaptés, et même de plus en plus.

Si cela peut te rassurer, mon ex-femme avait un enseignant comme cela, qui lui faisait faire au collège des choses impossibles, bien au-delà de son niveau. Les élèves détestaient et ne comprenaient rien de ce qu’ils faisaient. Et puis, en devenant adulte, c’est devenu son professeur préféré, parce qu’elle a compris qu’il essayait de les élever au-dessus des autres au lieu de chercher à niveler par le bas. Elle allait le voir régulièrement pour le remercier une fois parti en retraite…

[Kandjar]

Le gars sait sans doute ce qu'il fait, ou a en tout cas un projet : tirer les élèves vers le haut, donner aux meilleurs des armes pour la suite, essayer de déclencher une étincelle chez certains d'entre eux.
Je ne sais pas si c'est un bon professeur, mais ta description n'en fait pas un très bon éducateur, qui ne se soucie pas de s'adapter au rythme et aux capacités de ses élèves.

Peux-tu lui faire renoncer à son projet ? J'en doute fort, tu es son service juridique d'Auchan à lui.
Et si ça se trouve, ta fille galère aujourd'hui (heureusement 13,75 de moyenne est loin d'être une situation d'échec) mais y trouvera une simulation plus tard. Ou juste une illustration que dans la vie tout n'est pas toujours juste. Ou une motivation à ne pas reproduire l'erreur et à apprendre à rester elle toujours accessible à ses interlocuteurs.

Pour toi en tant que parent/éducateur c'est une très bonne opportunité je trouve de parler avec elle quasiment d'égal à égal, et de lui faire une démonstration de patience, de résilience et d'humilité.

[Orlov]

@Erwan G Je pense que ta fille fait face soit à un gros fainéant, soit à quelqu'un de débordé. Dans les deux cas, ça ressemble à quelqu'un qui recycle ses cours.

J'ai été prof, c'est un métier que j'adore et que j'ai exercé avec bonheur mais les profs fainéants et/ou debordés, ça existe aussi. Dans tous les cas, ce sont la pédagogie et la didactique qui passent à l'as parce que ce sont elles qui prennent le plus de temps et mobilisent la créativité personnelle.

Et effectivement, ça me paraît assez vain de lui parler comme l'a bien expliqué Saladdin.

[Erwan G]

il y a des gens qui n'y sont pas à leur place

Comme tu l'expliques, ça semble surtout être un (peut-être très bon) prof de première perdu au collège.

La démarche graduelle serait de lui écrire, puis selon sa réaction, d'écrire au principal avec copie du cours ?

En 5°, il me semble qu'il faut maîtriser la technicité de la grammaire en essayant de prendre plaisir à ce qu'on nous fait lire. Le plaisir littéraire viendra (... des bouquins lus à côté, et) en 4°. 

Oui, je pense qu'il n'a pas conscience du niveau où il enseigne.

D'ailleurs, je n'ai pas dit qu'il était mauvais, juste que ce qu'il propose est inadapté (même si je n'arrive pas à comprendre ce qu'il veut dire parfois, sa distinction entre utopie et eutopie est assez, comment dire, intéressante ? (non).

Même avis qu’Inigin : c’est un enseignant de lycée qui s’est retrouvé au collège. L’écume des jours en 5e, c’est juste n’importe quoi. Une dissertation ? On ne commence à faire des devoirs argumentatifs qu’en fin de 4e, et la plupart des élèves sont incapables d’en faire un correct même en fin de 3e.

Mon conseil : laisse tomber. Il ne reste que deux mois de cours : il faut patienter. Vu l’état lamentable de l’Education Nationale, il faut déjà s’estimer heureux d’avoir un enseignant vaguement compétent, parmi la flopée de contractuels qui ne maîtrisent pas leur sujet. Quand j’ai commencé mes études, nous étions 300 en première année de fac à faire Lettres dans ma ville. Désormais, ils sont chaque année une trentaine à tout casser. Ta fille rencontrera régulièrement dans sa scolarité des enseignants recrutés à la va-vite et inadaptés, ou des enseignants ayant passé l’agrégation et se retrouvant à enseigner des choses au ras des pâquerettes, loin des hauteurs intellectuelles sur lesquelles ils suaient. Il n’y a rien à y faire : c’est déjà bien si elle a un enseignant devant elle. Mon fils, en 3e, n’a pas eu de professeur de français pendant trois mois, et dans le collège où j’enseigne, les 3e n’ont eu personne non plus pendant des mois. La gestion catastrophique des enseignants (peu payés, classes surchargées…) rend ce métier très peu attractif.

Explique à ta fille que ce n’est que passager : elle aura un autre enseignant l’an prochain. Il y aura toujours des enseignants inadaptés, et même de plus en plus.

Si cela peut te rassurer, mon ex-femme avait un enseignant comme cela, qui lui faisait faire au collège des choses impossibles, bien au-delà de son niveau. Les élèves détestaient et ne comprenaient rien de ce qu’ils faisaient. Et puis, en devenant adulte, c’est devenu son professeur préféré, parce qu’elle a compris qu’il essayait de les élever au-dessus des autres au lieu de chercher à niveler par le bas. Elle allait le voir régulièrement pour le remercier une fois parti en retraite…

Tu vas me tirer les oreilles, mais ma fille est dans le privé. Pas par choix personnel, je suis un laïcard et je suis ce que je suis devenu grâce à l'école publique. Mais sa mère ne jure que par le privé et c'était le seul moyen de pouvoir la rapprocher de mon domicile.

Mais je pense qu'ils ont les mêmes problèmes de pénurie que dans le public. Il a 23 ans et doit tout juste sortir de fac sans avoir nécessairement eu de véritable formation pédagogique. On a eu une autre version l'année dernière pour la fille de ma compagne qui a eu une enseignante qu'elle aurait certainement beaucoup aimé avoir cette année ou l'année prochaine mais qui était trop lycée pour des troisièmes. Malgré tout, ma fille l'a eu en sixième l'année dernière aussi et elle a réussi à adapter ses cours à l'âge des enfants (grammaire, orthographe, compréhension de texte...).

La nuit portant conseil, j'en étais arrivé à la même conclusion que celle que vous me donnez, laisser la situation telle qu'elle est et en profiter pour que ma gamine comprenne que tout ne se passe pas toujours comme prévu. Mais c'est aussi difficile pour une TSA.

[Harfang2]

Alors, je suis partagé. Entre l'idée de dire à ma fille que, bon, pour cette année, on ne regarde pas ce qu'elle fait en français et que dans ces conditions, 13,75 est une moyenne tout à fait acceptable (ma fille est une grande lectrice et si, comme son père, elle se bagarre tous les jours avec l'orthographe et la grammaire sans jamais prendre le dessus, le français est la matière qui l'intéresse normalement le plus même si elle râle généralement devant la faiblesse des livres qu'elle doit lire pour l'école) et celle d'écrire à l'enseignant pour lui faire part de mon incapacité à aider ma fille dans un domaine qui, pourtant, est au coeur de mon activité professionnelle.

Je suis un peu perdu. Encore une fois, j'admire les enseignants même si je sais que, comme dans toute profession, il y a des gens qui n'y sont pas à leur place et je doute de mes qualités à juger ce qui peut ou ne peut pas être fait dans un métier qui n'est pas le mien. Mais d'un autre côté, voir ma gamine se débattre sans que je ne puisse l'aider (livre inadapté à son âge, question sans lien avec le sujet....) me pèse énormément.

A ce que tu racontes, je ne suis pas convaincu, effectivement du contenu et moins encore du choix de Vian... Auteur que je déteste pour, justement, avoir du lire l'arrache-coeur au collège ce qui a ancré en moi un dégout profond et définitif vis a vis de l'auteur.
A contrario, c'est aussi, vers la même époque la lecture du Zéro et l'infini de Koestler en quatrième qui m'a fait aimer, encore, aujourd'hui cet auteur dont j'ai, quasiment tout lu.
Bref, je n'ai pas de conseils, mais disons qu'on ne sait jamais quels apports apporteront une expérience éducative qui, sur le moment, parait inadapté et que perdre de l'énergie sur ce sujet m'apparait a contre-emploi.

[Orlov]

@Erwan G pour le coup, si c'est du privé, j'irais quand même en parler à la direction vu qu'ils disposent de plus de leviers pour rectifier le tir que dans le public. Parce que tirer les élèves vers le haut ça peut aussi se faire avec des cours et des activités adaptées.

Comme je pensais que c'était du public, je me disais que ça pouvait être la combo habituelle " Prof pas formé parce que recruté à l'arrache" ou " tzr jeté là pour boucher les trous " avec peu de moyens de faire autrement.

[Rosco]

Moi c est balzac au collège le blocage
Alors que Zola oui
Et hugo
En revanche au lycée j ai eu droit, en seconde à un prof de français que beaucoup n'aimait pas car fan des piques aux élèves, de villon et catholique rigoriste.
Mais la qualité des cours, franchement, la ballade des pendu moins d une semaine après la rentrée.
C était d'ailleurs le prof qui suivait les L, jusqu'au bac, référence de boomer.


Un jour dans les couloirs, une copine lui sort, <Ah monsieur Vian, vous réfléchissez? Sa réponse, c est quelque chose que vous ne connaissez pas>
Il prononçait vien son nom.


Père de 9 fille, l année ou je l eu sa femme est tombée enceinte d'un garçon.
Il nous alors annoncer, nous allons l'appeler Jean, comme l'évangéliste. Et il a enchaîné il sera donc?
Silence dans la salle
Jean Vian
Et ses initiales
Science de nouveau
JV

[rogre]

Il y a quelques années, mon fils est revenu de la réunion de rentrée, disant (avec le sourire quand même) : "Je vais me suicider, j'ai encore Mme X", qu'il avait eu l'année d'avant, en Français.
Deux ans de suite avec une prof qui dit globalement des choses fausses, et veut imposer aux jeunes le fait que ce qu'elle dite c'est la Vérité, ça a été rude. Double boulot pour réviser correctement le bac.

[cdang]

On a eu un problème similaire avec un prof de maths au collège de ma fille, en un peu plus dérangeant (genre il apprenait à faire des clefs de bras et avait des propos inappropriés, sans que ça ne soit légalement répréhensible rassurez-vous). Les représentants élus ont été prévenus, ils en ont parlé aux autres profs de maths et à la direction, il a terminé son année et on ne l'a plus revu. Sauf qu'il a quand même fallu monter jusqu'à l'inspection parce que c'était un professeur stagiaire (donc ayant eu son capes) et qu'en raison de la démographie dans ce domaine, il avait été titularisé malgré toutes les remontées et a failli s'enkyster dans le bahut.

C'est pas du prof bashing, c'est juste la constatation que cette profession, comme les autres, accueille une diversité à l'image de notre population, donc ça balaie de l'excellent au, euh, pas bon du tout.

[Ravortel]

C'est bien, les clefs de bras, super pratique, mais pas pour résoudre des équations

[Jiohn Guilliann]

 

Tu vas me tirer les oreilles, mais ma fille est dans le privé. Pas par choix personnel, je suis un laïcard et je suis ce que je suis devenu grâce à l'école publique.

Tellement moi (+ la proximité du collège, hors de zone dangereuse) ! 

Moi moi moi, j'ai aussi été traumatisé par le prof de français de 5e de mon fils. Rencontre parents profs. Dans la discussion, je trouve une de ses réflexions étranges. Je ne me souviens plus du contexte, mais il ressort qu'on lit pas mal à la maison et que mon fils est d'ailleurs en train de lire Le Seigneur des Anneaux.
Là, c'est le drame. Il me répond que ce qu'il faut, c'est plutôt faire de la "lecture utile"     

J'ai du faire une drôle de gueule, parce mon fils (en terminale)  m'en parle encore !

[Inigin]

Tiens c'est marrant j'ai eu aussi une année de seconde catastrophique à cause d'une prof nulle (et de remplacement, euh, tardif).
Ca ne m'a pas empêché d'adorer la 1° et de détester Rousseau (pas parce que je comprenais rien, au contraire  Les Confessions, seul livre au monde capable de m'endormir).

[Ganelon]

Toi toi toi bon anniversaire, Tablier de Sapeur !

[rogre]

Sapeur de rien !

[Jiohn Guilliann]

Moi moi moi, j'ai la chance de télétravailler 3 jours par semaine (les mauvaises semaines, les bonnes où j'arrive à organiser mon planning, c'est plutôt 90% du temps).

Sauf qu'une nouvelle règle est apparue : Quand un boss de sa ligne hiérarchique vient, on doit venir au bureau toute la semaine. Et ce con de PDG Grand Breton s'est dit que ça serait bien de venir une fois par mois.
Résultat, je suis obligé de venir au bureau une semaine complète par mois, pour être là quand un type que je ne connais pas reste dans sa salle de réunion sans dire bonjour de la semaine.