Cinéma, cinémaaaa, de salle en salle et de film en film !!!

[Mugen]

Better Man
Le biopic de Robbie Williams, numériquement grimé en singe, ce qui lui permet de jouer son propre rôle sans qu'on remarque son âge.
Un biopic, donc, mais avec un vrai point de vue sur l'artiste. Plus Rocketman que Bohemian Rhapsody.
Et, comme RocketMan c'est l'histoire d'une enfance, d'une ascension, d'une chute aux enfers à cause de la drogue, et d'une rédemption finale.
Et, comme RocketMan, il ne reste pas dans une mise en scène sage et soporifique.
Il y a moins de chansons, sans doute. Beh oui, c'est pas Elton John non plus, et il a beaucoup moins de tubes...
Et au milieu de tout ça, le portrait d'un homme constamment assailli par ses démons, syndrome de l'imposteur et dépression chronique.
J'ai bien aimé.

[rogre]

"A l'occasion" de la mort de David Lynch, j'ai revu Lost Highway (1997), film auquel je suis lié par un rapport particulier, plus que par ses autres films.

Alors, sans en dire plus, je me suis aussi confronté à l'interprétation que j'en faisais il y a plus de 15 ans - tous les amateurs de Lynch y vont de leurs exégèses, plus ou moins verbeuses, au point que c'en en est assommant, et que j'ai lâché le morceau depuis longtemps. J'ai toutefois constaté que je n'avais pas du tout changé d'avis - notamment sur un point important que je me suis toujours étonné de ne voir que très rarement questionné dans les critiques. Et qui change (et simplifie) la lecture du film.

Alors, juste pour ceux qui ont envie de lire un énième "décryptage", mode "boite de Pandore",et qui ont le film en tête (et qui voudront polémiquer ensuite ,

Spoiler:

en un mot je suis très stupéfait que, dans un film qui écrase l'un sur l'autre réel et fantasme, presque personne ne doute du fait que "Fred a tué sa femme Renée".

Parce qu'on en voit des images (floues) sur une cassette video. Filmée par qui? Par le "Mystery Man", incarnation assez classique du diabolique en nous? Qui l'aurait filmée, cette video où apparaissent et Fred et le corps de Renée (incohérence que personne ne relève, je crois)?

Fred avait dit (aux flics) qu'il n'aime pas les videos, qu'il préfère "se rappeler les choses à sa manière". Ce qui fait sans doute que la plupart des spectateurs, un peu naivement à mon avis, perçoivent la video révélatrice comme la preuve "réelle" parce que "visible" d'une réalité (le meurtre). Mais si, dialectiquement, l'homme d'images qu'était Lynch pensait que l'image dévoile la vérité - mais en mentant (fonction de l'art)? En pareil cas, la video (simple image que nous voyons) illustre bien le désir de meurtre de Fred - mais aucunement sa réalité effective ! D'ailleurs, le peu qu'on voit de la scène du meurtre supposé est une femme démembrée, tronçonnée en deux - crime improbable, presque impossible à accomplir.

Couper une femme en deux, c'est en revanche ce que fait ensuite le film/l'esprit de Fred. C'est à ce moment là que l'on passe, selon moi, dans le fantasme, et pas après: Fred est brutalisé par les flics, qui le traitent de tueur: "Ne me dites pas que je l'ai tuée?". Le fait est qu"'on" l'a "vu", mais qu'est-ce qu'on a vu? Un désir, cauchemardesque, une peur, ou une réalité? On ne voir rien du procès, juste une voix qui déclare: "le jury populaire vous a déclaré coupable..."- Oui, mais de quoi? De meurtre réel, ou d''intention criminelle jalouse, d'être un mari incapable de retenir sa femme? Selon moi, le jury c'est moins le spectateur amené à croire qu'il y a eu vraiment meurtre (illusion du cinéma), que la conscience coupable de Fred, se reprochant d'avoir "tué leur amour" : nous sommes depuis un certain temps juste en train d'explorer la frustration et la culpabilité d'un homme dont la femme s'éloigne.

Pas un meurtrier: à mon sens, tout le passage sur le couloir de la mort est, en fait, déjà dans le pur fantasme coupable kafkaien, incluant une tentation de fuite dans un passé idéalisé- comment Fred pourrait-il, autrement, se "changer" en Pete, et être libéré, si on n'était pas déjà avant dans la réinterprétation fantasmée de ce qui n'a pas eu lieu (le meurtre), qui dit ce qui a lieu (la fin d'un couple)? La "seconde partie" du film essaye de réparer, de revivifier l'histoire d'amour perdue, en trouvant des substituts "pulp" aux personnages - mais cela s'avère illusoire, puisque tout est filmé par l'oeil du Diable, qui implacablement renvoie au réel, à la fin. La video (le film) a donné une illustration absolument vraie par le biais d'une image absolument fausse.

Bon, et y a aussi "DICK LAURENT IS DEAD", début et fin de ce que Fred se dit à lui même. Jadis j'avais opté pour une lecture "théologique", en traduisant par "Dieu est mort" (c'est la seule" nouvelle importante", de Nietzsche à Sartre, parce que ça ouvre l'espace des "valeurs" et de la responsabilité). J'ai tendance depuis hier à simplement me contenter de : "l'amour est mort", ce qui désigne assez bien il me semble la "perte du chemin d'en haut"

[Léonard]

Hier, je suis allé voir Mika ex Machina, un film assez étonnant, filmé au smartphone, où les deux réalisatrices documentent au jour le jour un mystère qui s'insinue dans leur quotidien : l'une des deux, Mika, découvre chaque jour sur sa moto un tissu rouge, un peu de monnaie, puis des cadenas posés... Elles décident alors d'enquêter pour découvrir l'auteur des faits, aidées de tout.es leurs potes, qui y vont chacun.e de son hypothèse plus ou moins alambiquée.

C'est pas du grand cinéma, mais c'est drôle et vraiment unique en son genre.

[Ganelon]

@rogre si quelque chose mérite exégèse, c'est l'histoire. Or, l'histoire racontée par le film n'est qu'un gros mac guffin au service de l'histoire (de la forme) du film. En tous cas dans les films de Lynch.
Vu Les Graines du Figuier Sauvage, gros hold-up pédagogique, pensum laborieux qui nous apprend que l'Iran ça craint quand même un peu. Merci pour l'info.
Vu Borgo, bon film de prison corse, un peu trop timide à mon goût dans son application à suivre le cheminement tortueux de son héroïne matonne au milieu des alpha mâles qui peuplent décidément en pagaille cette île. 

[Rosco]

marathon gihbli raccourci
seulement le chateau ambulant et chihiro
au cinema c est vraiment magnifique

[rogre]

@rogre si quelque chose mérite exégèse, c'est l'histoire. Or, l'histoire racontée par le film n'est qu'un gros mac guffin au service de l'histoire (de la forme) du film. En tous cas dans les films de Lynch.

Ah certes, mais comme le dit Thierry… Jousse dans un article (assez plat) du "Monde" d'aujourd'hui ("David Lynch auscultait une Amérique en proie au mal"), "même si j’ai été traversé par la sensorialité de cet univers et par son caractère énigmatique, cette vision d’un cinéma totalement coupé de notre réalité m’a toujours un peu gêné". Contrethèse d'un "cinéaste réaliste", qui serait  classiquement "existentialiste" (la "forme" comme rapport sujet/objet, donc finalement en prise directe avec la réalité humaine, parce que somme toute c'est de là que ça part), et à laquelle pour le moment je me tiens. Mais bon, silencio…

https://www.lemonde.fr/idees/article/20 ... _3232.html

[Sammael99]

Vu Jane Austen a gâché ma vie en famille cet après-midi.



Entre comédie romantique et film français, très bien joué, bilingue ou presque tout du long, ça m'a bien plu.

Pas forcément un film mémorable, mais très agréable et bien fichu. C'est aussi pour ça qu'on va au cinéma.

[Ganelon]

@rogre si quelque chose mérite exégèse, c'est l'histoire. Or, l'histoire racontée par le film n'est qu'un gros mac guffin au service de l'histoire (de la forme) du film. En tous cas dans les films de Lynch.

Ah certes, mais comme le dit Thierry… Jousse dans un article (assez plat) du "Monde" d'aujourd'hui ("David Lynch auscultait une Amérique en proie au mal"), "même si j’ai été traversé par la sensorialité de cet univers et par son caractère énigmatique, cette vision d’un cinéma totalement coupé de notre réalité m’a toujours un peu gêné". Contrethèse d'un "cinéaste réaliste", qui serait  classiquement "existentialiste" (la "forme" comme rapport sujet/objet, donc finalement en prise directe avec la réalité humaine, parce que somme toute c'est de là que ça part), et à laquelle pour le moment je me tiens. Mais bon, silencio…

https://www.lemonde.fr/idees/article/20 ... _3232.html

Oui, article plat. Mais justement, l'intrigue n'est toujours qu'un prétexte, autant pour Lynch que pour tout cinéaste conséquent. Le whodunit n'est toujours et jamais qu'un prétexte, n'importe laquelle de la trentaine de propositions narratives du cinéma hollywoodien n'est qu'un prétexte. Sinon, Hamlet, combien de points de vie, etc...
 

[rogre]

"La forme, c'est le fond qui remonte à la surface." - Totor Hugo

[Rosco]

Back in action sur Netflix
Le pitch un couplé de super agent de la cia, apprennent que Cameron Diaz est enceinte, au moment de partir en mission.
La mission est réussi mais ils sont trahis, lors de l'évacuation, Jamie fox convaint alors Cameron de disparaître pour élever leur futur enfant.
15 and plus tard ils vivent dans une banlieue us, mais sont rattrapé par leur passé.
Un film sympa, bien rythmé, un thème relation mere/fille bien exploité.
Une Glenn close en 007 à la retraite au top du top
Un bon moment en famille

[Mugen]

Un Parfait Inconnu
Le biopic est plus sage que Better Man, mais en se concentrant sur les débuts de carrière de Dylan, il évite l'écueil du survol sans âme, même s'il présente néanmoins la classique galerie de portraits...
Chalamet est bon, même si une malheureuse étourderie m'a fait entrer dans une séance en VF.
Norton est inattendu dans un rôle de "gentil".
L'actrice qui joue Joan Baez ressemble beaucoup à ma mère jeune...

[Killing Joke]

Quelques films horreur/fantastique (et assimilés) plutôt récents vus ces jours-ci : 



Grafted, des thématiques liées au corps, à la peau (le titre se traduisant par "Greffé"), à l'apparence, aux défauts de cette même apparence, à la difficulté à s'intégrer... allant d'expériences menées par un scientifique chinois jusqu'à la recherche en laboratoire en australie sous la direction d'un chercheur arriviste, le tout tournant autour d'une étudiante chinoise et son souhait de s'insérer dans son nouvel environnement d'adoption - bref un film avec des relents de Cronenberg et quelques similarités avec The Substance (même si Grafted est bien moins lisse, linéaire et hollywoodien que The Substance). Un bon film à mon goût.




Rumours. Aurait pu être un très bon film, mais il est bancal sur tous les aspects à force de se chercher sans se trouver. Le pitch : les membres du G7 se réunissent dans un château pour rédiger une déclaration provisoire qui va rassurer le monde car elle va montrer leur capacité, en tant que dirigeant, à gérer la crise en cours (crise dont on ne saura rien, mais çà n'a aucune importance). Cette partie est assez jouissive : tous ces dirigeants des grands pays sont pétris de médiocrité et sentent bon la vacuité et l'inutilité. Ajoutons à celà une touche de fantastique, des créatures de l'âge de fer qui resurgissent et dansent nues autour d'un feu qu'ils éteignent avec leur semence (oui, oui), une IA de type chatbot pour lutter contre la pédocriminalité, un cerveau géant, une échappée nocture et sauvage en pleine forêt pour retrouver la civilisation ... Oui, normalement, à ce stade de la lecture de ce paragraphe, vous êtes aussi perdus que moi en l'écrivant (et en voyant le film) : mais çà résume ainsi parfaitement le film. Dommage, l'aspect futile de ces dirigeants (spoiler : les présidents français et canadiens prennent particulièrement cher dans le film) était vraiment jouissive, mais le film reste foutraque au final. Cate Blanchett en tête d'affiche incarne, au passage, le pendant d'Ursula Van Der Leyen.



In a Violent Nature, un énième slasher ... aux critiques pourtant souvent littérallement élogieuses. Un film "qui casse les codes du genre", en adoptant la vue du tueur (à la troisième personne, caméra derrière le tueur). Au final : quelques scènes de "çà va couper chérie" particulièrement visuelles et efficaces, et entre deux scènes de ce type ... un film interminable. Le tueur est une sorte de zombie, qui marche, lentement, très lentement, se rendant de la scène de crime précédente à la suivante à 2 à l'heure, souvent en forêt, avec de fait des passages qui durent 5, 10, 15 minutes en mode "FPS" ou "promenade-dans-les-bois-simulator". Insupportable de longueur et d'absence de quoi que ce soit à raconter. Alors oui, on ne voit pas comme dans la majorité des films de ce genre les teenagers s'amuser, puis avoir peur, puis se séparer, puis avoir encore plus peur, puis se faire découper un par un - oui on voit en effet majoritairement le monstre sanguinaire à l'écran mais ... qui ne fait rien d'autre que marcher. Lentement. Longuement. Littéralement. Je me suis fait avoir par le "good buzz".



Oddity, deux soeurs jumelles, un psychiatre et ses patients, une medium, une maison abandonnée en train d'être renovée, un meurtre brutal, le coupable, une mystérieuse poupée en bois ... vraiment pas mal, presque un film policier sur fond de parapsychisme.



Azrael, une communauté dans les bois, vivant en reclu, presque dans un post-cataclysme, sur une terre (littéralement) infestée de démons sanguinaires sortis des enfers et qu'il faut nourrir de sacrifices - avec la particularité que tous les membres de la communauté ont perdu l'usage de la parole (symbole du péché dans cet univers) ... univers duquel une jeune fille, héroïne du film, va se retrouver, chassée de toute part, à suffoquer pendant tout le film pour sa survie, allant de captures en échappées sauvages pour revenir encore et encore à son point de départ. Pas mal du tout sur cet apect "survivante de l'extrême".



The Sacrament (film de 2013 pour celui là). Un pseudo-documentaire quasiment en "found footage", sur une communauté "hippie" perdue en pleine jungle et qu'un homme, inquiet d'avoir perdue de vue sa soeur depuis qu'elle l'a intégrée, va découvrir, accompagné d'un journaliste et d'un caméraman. Le film est assez lent dans sa première partie et manque donc un peu de rythme au global, mais glaçant dans sa deuxième partie, notamment de par l'emprise du "gourou" sur sa communauté, et de par les événements qui seront déclenchés indirectement suite à l'arrivée des journalistes ...



Prenez "La Mouche", mais sans Jeff Goldblum - mais avec Dominique Pinon et quelques acteurs grecs. Et sans telepods, mais avec une armoire normande. Et sans mouche, mais avec un cochon et un poulet. Ajoutez un peu de Stranger Things, mais sans démogordon, mais toujours avec un monde parallèle. Mélangez le tout dans un grand bol de substance type LSD, touillez lentement sur une musique psychédélique pendant 1h30, et vous obtenez She loved Blossoms more. A savourer, pour connaisseurs, mais alors vraiment sans en abuser.



Compagnon. Aurait pu être un très bon épisode de Black Mirror, de par ses thématiques et son rendu, il n'y aurait pas dépareillé. Très "nouvelles technologies", dont (mais pas que, bien sûr) tout ce qui est voiture autonome - et plus si affinité. Difficile de pitcher sans dévoiler l'intrigue, mais si vous aimez "Her", "Black Mirror", donc, vous ne devriez pas être déçus.

[Saladdin]

Je regrette un peu l’affiche de Companion, qui spoile trop vite l’identité d’Iris. Quelque chose de plus énigmatique m’aurait permis de plus apprécier cet élément du film…

Spoiler:

Il y a aussi à la fin un fusil de Tchekhov que je n’avais pas vu venir, je me fais vieux…

[Killing Joke]

Je n'avais pas vu l'affiche, j'ai eu à peine plus de "surprise" quant à cette révélation que tu évoques et qui arrive à 1/3 du film. Pour ton spoiler, en effet, je confirme : tu te fais vieux ! (car on le voit (et l'entend) *deux fois* tout au long du film !). Sinon, en matière de spoiler : 

Spoiler:

Iris, c'est ... Siri à l'envers

[Blondin]

L'actrice qui joue Joan Baez ressemble beaucoup à ma mère jeune...

Tu es l'enfant de Joan Baez ?!