[CR] INS - Burning Down The House

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D-FENS
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par D-FENS »

Orlov a écrit : sam. févr. 03, 2024 12:10 pm Toujours aussi bien ! (Commentaire laconique pour t'encourager à poster la suite...)
Le compte-rendu de la dernière séance arrive, tout chaud, demain ou lundi. On a pas joué cette semaine, on reprend la semaine qui vient. Stay tuned, comme disent les djeunz.
 
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D-FENS
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par D-FENS »

Séance 20 : Partie I, Acte I – Un coup bien monté (Deuxième partie).
Date de la session : 24 janvier 2023.



 
C’est donc en ce beau jour du mardi 21 juin 2021 que les discussions continuent d’arrache-pied un petit quart d’heure. Les démons arrêtent un principe simple : ils n’utiliseront pas les billets SNCF donnés par Lilith. Pour le moment, ils décident d’aller sur Paris dans deux voitures : d’un côté, un bolide loué à un prix exorbitant par Carbalas, conduit par Stamp, et contenant Carbalas, Nymeth et le Kalistra ; de l’autre, la voiture de Henephte, conduite par ce dernier, et avec comme passagers Metallon et la lettre de recommandation pour l’IBBM.
 
Ils prennent un luxe de précaution : Carbalas et Stamp n’utiliseront pas leurs identités humaines, mais des faux papiers pour la location, et désactiveront toute l’électronique de la voiture susceptible d’offrir la possibilité d’une « traque ». Juste avant le départ, Carbalas transfère dans la mystérieuse mallette dans le coffre de leur bolide. Il parie aussi sur la réussite de la mission, en transmettant le formulaire afférent à Mercyssith. 
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Si cette histoire de formulaire vous paraît étrange, c’est absolument et totalement normal : un démon d’Asmodée peut parier sur la réussite d’une mission officielle. Si son pari est correct (que la mission réussisse ou échoue), il obtient un Point d’Administration supplémentaire. Eh oui…

 
Ils arrivent à 15 heures à Montreuil, après 5 heures et demi de voyage. Le voyage a comporté 30 minutes de pause sur une aire d’autoroute trop cher (véritable fléau du XXème siècle) et 5 heures de chant ininterrompu de Metallon pour Henephte (heureusement qu’il a étouffé sa voix en mettant de la musique à fond). Pendant ce temps dans le bolide, Nymeth s’est vaguement battu pour le contrôle du système son avec Carbalas, passant de l’EDM.
 
En arrivant à l’IBBM, ils découvrent un petit immeuble de verre et de béton pas trop laid et puant le fric. Les premiers étages sont réservés aux seuls travailleurs de l’IBBM, tandis que les autres abritent des appartements d’habitation. Les démons sortent et s’interrogent sur qui va au rendez-vous et qui n’y va pas. Ils remarquent rapidement que le vigile les observe. Les démons décident alors que Carbalas et Henephte seront les négociateurs, tandis que les autres iront faire des courses (Carbalas insiste pour avoir une boîte de clous, Nymeth quelques nouveaux habits pour lui et Metallon, et Stamp décide d’acheter une ou deux grandes valises avec une boîte de bonbons en métal).
 
Sauf qu’à trop rester en faisant rien, le vigile arrive et demande aux gens s’ils sont venus pour squatter le parking ou s’ils vont faire des affaires. Carbalas et Henephte se dissocient rapidement de ce petit groupe, assurant n’avoir rien à voir avec les trois autres démons. Le vigile demande notablement au « clodo » (Metallon) et à la « gay pride » (Nymeth) de se casser car ils n’auront rien d’autre qu’un coup de pied au cul s’ils restent. Stamp récupère ses deux comparses démoniaques dans le bolide. En partant, Metallon a l’excellente idée de montrer ses fesses au vigile.
 
Le vigile décroche son portable pour appeler les flics. Il faut tout le doigté de Carbalas pour convaincre le vigile de raccrocher – lui et son compère souhaitent être discrets, tant pis pour cette conne. Le vigile se range à l’argument de Carbalas, mais leur dit d’aller dans la banque – si jamais ils ont menti, il appellera les flics. Carbalas et Henephte se pressent à l’intérieur de la banque, histoire de ne pas fâcher l’ombrageux vigile.
 
Les deux démons sont accueillis par Sonia, très jolie standardiste blonde d’à peine une vingtaine d’années, qui porte une croix avec vue sur un décolleté plongeant. Carbalas et Henephte se jaugent en silence, se demandant si c’est un vidéo gag, si c’est un démon ou c’est une partie du plan. Finalement, ils disent à Sonia qu’ils viennent pour rencontrer le directeur au nom de Bioxeo. La standardiste appelle le directeur et demande aux deux démons de patienter.
 
Pendant ce temps, Stamp va faire des courses dans une zone commerciale située non loin. Nymeth observe les alentours (on est jamais trop prudent) et Metallon boude (elle s’est faite réprimandée par Nymeth et Stamp). Stamp achète à peu près tout, sauf les clous demandés de Carbalas (il n’en voit pas l’intérêt !), et achète des paires de gants et des casquettes Patategonia™. Stamp paie tout en liquide, ne souhaitant pas laisser la moindre trace derrière lui.
 
Arrive enfin le grand patron de la banque, Oscar-Ernest Maillefeu. Bedonnant, raffiné et un brin faux-cul, il invite Carbalas et Henephte à le suivre dans son bureau après avoir complimenté Sonia. Après avoir traversé une banque où tous les étages sont pavés de marbre et les bureaux en bois massif, ils arrivent au saint des saints. Très rapidement, Maillefeu demande une lettre pour prouver leur identité, et les deux démons donnent la lettre de Lilith. Maillefeu se met alors à parler en démoniaque, révélant s’appeler Darssflouz et être un grade 1 de Mammon. Il interroge les deux démons à propos de l’incident des fesses avec le vigile ; Henephte blâme immédiatement Metallon, « le membre le plus con de notre équipe » ; toutefois, Carbalas note que le vigile est venu chercher des poux à eux cinq, ce qui a provoqué l’incident.  
 
Darssflouz soupire alors de soulagement : il fait donc savoir à son vigile que tout va bien. Il révèle que son vigile, un démon du nom de Baalbelkruz, est un con fini : il cherche surtout un prétexte pour se bastonner. Le démon de Mammon demande toutefois à ses interlocuteurs de gifler Metallon, histoire de faire un peu de conditionnement sur elle. Mais bref, ils ont une affaire autrement plus urgente à traiter. Il propose toutefois un cigare à Henephte – il l’a reconnu, il est plutôt admiratif de son plan communication.
 
Darssflouz ouvre finalement son coffre, sort 50 000 euros en liquide, les place dans une mallette blindée et la referme précautionneusement en disant aux démons de ne pas oublier le code – 2789. Le Mammon donne aussi une carte de paiement, faite uniquement pour permettre des transferts de fonds depuis une banque située dans un paradis fiscal d’une île quelconque des Caraïbes. Ces fonds son garnis à hauteur de 200 000 euros. Bref, ils ont un budget total de 250 000 euros, à eux de négocier avec.
 
Darssflouz est questionné par Carbalas et Henephte sur le luxe de précautions prises par l’établissement. Le démon de Mammon leur explique que, contrairement aux anges, les démons ne contrôlent pas les forces de l’ordre, plusieurs établissements financiers de premier ordre, l’une des institutions les plus riches de la planète (l’Église catholique…) et son bras armé financier (la « banque » du Vatican, donc). Les démons ont des difficultés à blanchir leur argent et à le redistribuer : aussi, l’IBBM est un outil précieux, puisqu’il permet les deux sans trop de problèmes.
 
Darssflouz s’enquiert, avant qu’ils ne se quittent, si Henephte a finalisé son projet des Bored Demons. Henephte affirme que non, car il manque pour l’instant de personnel compétent et de fonds. Le Mammon propose de discuter d’un éventuel business plan, car il « prête du pognon à des taux d’intérêt vraiment pas dégueulasses ». Henephte accepte, tandis que Carbalas se greffe à la discussion et annonce qu’il a aussi des idées. Darssflouz leur donne rendez-vous le mardi 28 juin, à 10 heures, histoire de prendre le café et de discuter affaires. En attendant, il les met (gentiment) à la porte : il a un rendez-vous d’affaire après. Il les raccompagne jusqu’à l’ascenseur, et les remercie pour leur discrétion.
 
Carbalas et Henephte retrouvent Metallon et Nymeth, alors que Stamp revient les bras chargés de paquets. Carbalas semble mécontent que sa demande de clous n’ait pas été entendue. Henephte et lui en profitent pour rappeler à l’ordre Metallon (sans la baffer, notons). Stamp distribue de nouveaux vêtements à Metallon et Nymeth, ainsi qu’une casquette Patategonia™ et des gants en cuir à tout le monde. Les démons discutent de savoir s’ils vont à l’ANSM tout de suite ou non, mais jugent préférable d’attendre en faisant un peu de recherches et d’observation. Ils décident également de descendre tous au même hôtel pour la nuit, un Ibis Style de Saint-Ouen, et Stamp réglera toutes les dépenses en liquide au cas où. Il avait été évoqué que chacun crèche de son côté, mais méfiants, les démons ne préfèrent pas se séparer. On ne sait jamais…
 
Ces discussions terminées, Carbalas part acheter des clous, tandis que Henephte et Nymeth s’écartent du groupe pour discuter de quelque chose tout en buvant du café d’un sous-Starbucks de la zone commerciale. Carbalas revient assez vite à la voiture, doté de ces clous, après une discussion pa-sion-nante avec un vendeur obsédé par les clous et les cordes.
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Henephte et lae joureuse de Nymeth.)
 
Spoiler:
Nymeth propose à Henephte un deal : si la mission foire, qu’il modifie les souvenirs de Henephte pour convaincre Stolas que les deux démons ont changé d’avis au sujet de la mission de Lilith, et qu’ils ont volontairement fait foirer la mission tous les deux. Comme ça, Henephte irait voir seul Stolas et le démon d’Andrealphus les récompenserait. Bien évidemment, le démon de Beleth ne ferait cela qu’avec le consentement de Henephte.
 
Henephte rétorque qu’il va y réfléchir, mais qu’il trouve que Nymeth prend un peu trop ses aises avec sa tête et qu’il n’aime pas trop cela. Le démon de Scox conseille plutôt à son collègue de Beleth d’aller voir la tête des autres, et de se montrer vigilant sur les futurs évènements. Ils verront plus tard pour savoir comment traiter l’éventuel échec de la mission, surtout que Henephte semble parier désormais sur sa réussite.

 
Les démons finissent par repartir de la zone commerciale quand Henephte et Nymeth ont fini leur café. Au même moment, un clochard noir vient demander de la monnaie à Carbalas, Metallon et Stamp – qui discutent dans une voiture tous les trois ensembles. Tous font un signe négatif au clochard, qui s’avance ensuite vers Henephte (« Je n’ai pas de monnaie, il faut vous mettre au sans contact mon vieux ! ») et Nymeth (qui l’ignore purement et simplement). Pris d’un doute tout de même alors que le clodo s’est considérablement éloigné, Carbalas pousse le vice à chercher si le clochard a placé un dispositif de traçage sur leurs voitures.
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Rien de surnaturel, ni de problématique dans le clochard. Simplement, cela vise à faire monter la paranoïa (justifiée) de nos chers démons.

 
Les démons se séparent : Nymeth va jeter un œil du côté de l’ANSM, tandis que les autres démons arrivent en trois vagues à l’hôtel (Stamp d’abord, Carbalas et Henephte ensuite, Metallon enfin). Les démons découvrent que l’hôtel, à cause de son confort, de son prix relativement accessible et de sa proximité avec l’ANSM, est le lieu de rendez-vous des lobbyistes « milieux de gamme » venus en visite. Stamp paie les chambres de l’hôtel en liquide. Vu qu’il commence à se faire tard, Henephte se détend un moment avant d’aller se coucher tôt (la journée du lendemain promet d’être longue). Metallon monte la garde, faisant des roulades à longueur de temps pour être discrète (ce qui marche bien vu son agilité surnaturelle, et n’en déplaise aux rageux). Quant à Carbalas et Stamp, ils se lancent dans des recherches sur le docteur Éric Crozier.
 
L’observation de Nymeth s’avère fructueuse : il repère deux jeunes femmes dans une voiture, menant une planque et une observation de l’ANSM un peu plus loin. L’une d’elle est une jolie métis, avec un côté garçon manquée, les cheveux noirs et d’aspect plutôt jeune (aux alentours de 18 ans) ; la seconde est une jeune femme à peine plus âgée, les cheveux roux longs, avec des cheveux en pic de veuve et des yeux verts émeraude. Les deux feintent de se repoudrer le nez, mais en fait, il est très clair qu’elles observent les allées et venues dans l’ANSM. Nymeth est persuadé que ces deux femmes sont des anges ou des psioniques, puisqu’elles n’ont rien à faire ici.
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Bingo ! Ce sont deux des Totally Spies, ce trio d’angesses habituées aux opérations de choc.
 
Par chance, Nymeth a fait un jet de Discrétion aussi prodigieux que leurs tests de Perception étaient nazes…

 
Nymeth prend des photographies de la voiture, de sa plaque, et des deux jeunes femmes. Nymeth est d’autant plus convaincu que les deux femmes partent peu après Crozier. Ce dernier quitte les lieux vers 19 heures (il est l’un des derniers, d’ailleurs). Même si elles ont un peu attendu (probablement pour ne pas être trop louches), elles ne semblaient plus aussi attentives. Nymeth en profite pour bien observer Crozier et ces deux femmes, des fois que…
 
Pendant ce temps, Stamp mène l’enquête. Il découvre le compte Facebook de Crozier, non public. Sa fiche sur l’ANSM et son LinkedIn montre qu’il s’occupe de la validation finale des dossiers dans une vaste catégorie de médicaments. En plus, il faut le dire, Crozier est laid comme un pou, mais il a épousé une très belle femme (son compte en banque ?) et a une fille (qui tient clairement de la mère). En grattant sur l’Entrefilet, Crozier est un bête humain, dont il est notoirement connu qu’il est extrêmement corrompu : il est conseillé de l’approcher avec doigté, mais il est assez incontournable pour accélérer des procédures. Malgré cette notoriété, il ne semble pas avoir plongé pour ses activités, ni avoir été menacé par une enquête.
 
Carbalas essaie de pirater tous les comptes de Crozier. Le succès est très modéré car l’aimable docteur blinde ses comptes : le démon d’Asmodée pirate le compte Facebook de Crozier, mais il n’y a rien de très compromettant : dessus, il échange simplement des rendez-vous avec des membres connus de l’industrie pharmaceutique. Cela semble un peu louche (ce n’est pas vraiment la plateforme pour, mais bon…), mais rien de compromettant. Similairement, il pirate le deuxième téléphone de Crozier, mais là-aussi, rien de trop problématique : tout au plus, ils apprennent que Crozier trompe sa femme avec sa secrétaire. Par contre, c’est un échec pour son téléphone principal, son espace de travail ou ses principales adresses mails.
 
Nymeth revient à ce moment-là et les démons se réunissent à quatre avec Metallon (Henephte dort). Stamp propose un plan simple : ils vont effectuer un petit accrochage avec un bon timing pour détourner l’attention de ces personnes, quelques minutes après l’entrée de Carbalas et de Henephte dans l’ANSM pour rencontrer Crozier. Comme ça, les deux femmes seront occupés à autre chose. Nymeth et Stamp s’occuperont de l’accrochage : il ne s’agit pas de défoncer leur voiture, mais d’occuper les deux femmes avec un constat en percutant à faible vitesse leur véhicule. Quant à Metallon, elle sera un peu plus loin de la rue, prête à intervenir en cas de pépin. Nymeth décide d’aller faire un tour dans les rêves de Crozier, pour voir ce qu’il peut bien y trouver. Les démons affineront le plan le lendemain matin en présence de Henephte.
 
Carbalas décide de dormir, Stamp aussi (il est aussi décidé qu’il relèvera Metallon dans la nuit) et Nymeth attaque Crozier à grand coup de Cauchemar mortel. Les aventures de Nymeth dans le subconscient de Crozier sont… effarantes. Crozier partouze avec sa secrétaire et plein de jeunes femmes, dans un coin du Lupanar dédié à ce type de rêves érotiques. Visiblement, devenu riche, Crozier peut se permettre ça. Mais la tentative de piratage du rêve pour le transformer en cauchemar échoue complètement : Nymeth découvre, assez étonné, que Crozier a une volonté et une force d’âme plutôt aiguisées. Dégoûté par son échec, et blasé par l’abyssale banalité de ce rêve, Nymeth se casse des rêves de Crozier pour aller explorer des recoins plus intéressants du Lupanar.
 
Le lendemain matin, tous les démons se réunissent dans la suite de Henephte pour déjeuner et discuter. Stamp, de garde la seconde partie de la nuit, ramène croissants et pains au chocolat à ses comparses. Nymeth annonce son échec, tout en décrivant la banale nullité des rêves de Crozier. Cependant, en écoutant cela, Carbalas a une idée : il pirate le compte Facebook de la fille de Crozier, des fois qu’elle en sache plus (la femme de Crozier ne semblait pas en avoir). Il découvre que le père et sa fille communiquent par Telegram (malheureusement Carbalas ne sait pas quel Telegram), et vu le caractère anonyme de l’outil, il doit probablement discuter de choses illégales sur ces canaux…
 
Carbalas fabrique un faux compte Facebook, et contacte le docteur Crozier en lui proposant un rendez-vous. Le docteur Crozier accepte, leur donnant rendez-vous à l’ouverture, le matin même. Pendant ce temps, pour rendre méconnaissable Metallon, il est décidé qu’elle devra se déteindre les cheveux et porter les fringues de normie achetées par Stamp. Metallon refuse, jusqu’à ce que Nymeth lui propose des drogues contre ce service, et devient alors une vraie « Madame Tout-le-monde ».
 
Stamp part ensuite avec Nymeth pour louer une voiture en liquide et avec des faux papiers, tandis que Metallon part à l’ANSM pour un rapide repérage à pied. Carbalas et Henephte s’en vont une demi-heure plus tard, attendant que Stamp ait loué la voiture. Les démons restent en communication. En arrivant, Carbalas repère que la rousse a été remplacée par une blonde, mais que leur voiture est bien la même. Alors qu’ils sont contrôlés à l’entrée de l’ANSM, Carbalas profite de ces quelques instants de répit pour envoyer des clous sous les pneus de la voiture des deux femmes.
 
Carbalas et Henephte se garent donc sur le parking de l’ANSM. À peine entrent-ils dans l’ANSM que Stamp et Nymeth percutent avec soin la voiture des deux femmes. L’accident est suffisamment grave pour déclencher les airbags de leur voiture, tout en étant suffisamment maîtrisé pour éviter les risques de blessures graves des deux côtés. La blonde sort (une grande et jeune blonde athlétique et même musclée, des épaules de nageuse, aux cheveux coupés au carré, très jolie, portant jeans taille basse, string légèrement visible, petit piercing au nombril et crop-top), suivi de la jeune femme métis vue la veille.
 
Nymeth se sent immédiatement mal à l’aise en observant la blonde : entre son attitude très distante et sa vigilance, il sent qu’il y a un écart entre l’apparence donnée et ce qui se passe réellement dans sa tête. Elle semble être en colère (« Tu aurais dû avoir les yeux en face des trous », lance-t-elle à Stamp), mais sa camarade (une dénommée Alex) l’empêche de faire quoi que ce soit. La jeune femme accepte les excuses de Stamp, puis à trois (Nymeth se joint à la partie), ils rédigent un constat à l’amiable. Toutefois, les deux démons remarquent qu’il manque la rousse – reste à savoir où elle est…
 
Pendant ce temps, Carbalas et Henephte arrivent devant un standardiste blasé et au ton monocorde. Après avoir demandé qui ils représentaient et avec qui ils avaient rendez-vous, il appelle la secrétaire de Crozier. Il laisse passer les deux représentants de Bioxeo après avoir vérifié, badgeant pour eux et les invitant à se rendre au troisième étage. Les deux démons arrivent devant la secrétaire de Crozier, une belle blonde à lunettes collet-monté, qui ne les regarde même pas, et les accompagne jusqu’à son bureau. Ils attendent un moment  le docteur Crozier, qui finit par les faire entrer. Les deux démons se rendent compte qu’il est plus laid en réalité que sur les photographies.
 
Le bureau de Crozier est très luxueux – même sans doute trop pour un haut-fonctionnaire. Ils remarquent aussi un coffre au fond du bureau, avec deux sécurités biométriques et une clé : ils se doutent qu’il y a probablement des choses précieuses dedans. Après avoir expliqué qu’ils représentaient Bioxeo pour la mise sur le marché du Kalistra, es deux démons commencent à discuter. Crozier joue au con un petit instant, niant toute corruption, mais les apparences disparaissent rapidement (« Ce que vous me proposez est très grave ! Même pour 100 000 euros, je ne pourrais accepter… »). Les démons commencent à tâter en douceur le terrain, mais finalement, Crozier semble peu convaincu par la pilule : « Vous savez, l’homme a vendu depuis toujours des prétendues propriétés aphrodisiaques. Provoquer l’érection ou entraîner une désinhibition, nous savons le faire, mais augmenter la libido, ce n’est jamais l’effet principal du produit… » Sautant sur l’occasion, Henephte propose qu’il essaie.
 
Crozier avale une pilule de Kalistra et les discussions reprennent. Il semble déterminé à gratter des sommes importantes, tout en continuant de nier farouchement qu’il est corrompu. Les démons montrent qu’ils ont du liquide, en posant la mallette sur la table. Finalement, Carbalas dégaine Pari stupide : « Cap ou pas cap de signer l’autorisation de mise sur le marché en acceptant notre mallette sans en regarder le contenu ? » Le pouvoir fonctionne sur le docteur Crozier, qui accepte la mallette tout en signant ostensiblement le dossier devant eux. Il l’ouvre et commence à palper l’oseille mais, soudainement, le Kalistra fait effet. Crozier appelle sa secrétaire pour aller « fouiller des archives », et sa secrétaire et lui passent dans la salle des archives. Les deux démons entendent des messes basses, puis des bruits suspects.
 
Puisque Crozier et sa secrétaire devraient être occupés un moment, les deux démons décident de fouiller la pièce : Henephte découvre une clé, scotchée sous le bureau, qui correspond au coffre. Carbalas tente de voir si le coffre peut se pirater, mais cela ne peut se faire sans des compétences techniques bien spécifiques. Henephte en profite pour remplacer une partie de l’argent de la mallette par du papier, estimant que le reste servira à payer les frais de la mission. Ils décident de se barrer sans plus attendre, puisque leur fouille ne donne rien de plus.
 
À l’extérieur, les démons sont toujours occupés avec le constat. Metallon reste, de loin, à surveiller. Soudainement, la blonde (plutôt peu intéressée par le constat, et surtout vigilante à ce qu’il ne se passe rien de louche) la repère. Les deux se fixent dans le blanc des yeux un instant.
 
(Ce spoiler ne concerne pas la joueuse de Metallon.)
 
Spoiler:
Metallon a soudainement eu une réminiscence.
 
Nous sommes tranquilles, sur notre nuage, à observer les humains. Ils sont là, couverts par leurs peaux de bêtes, dans le froid et la neige. Nous sommes assez uniques dans notre genre. Nous sommes uniques car nous avons pris une forme humaine bien particulière, celle de femmes, parfaitement identiques l’une à l’autre…
 
« Regarde, là, ils se battent… », dis-je.
« Effectivement », répond ma sœur.
« Mais j’aime bien quand ils font de la musique », ajouté-je.  
 
Nous les contemplons à nouveau.
 
« Eveniel ? » demandé-je.
« Ouais Zuriel ? »
« Tu penses que mes solos de lyre leur plairait ? »
 
J’entends un raclement de gorge derrière nous. Un ange majestueux, aux traits plutôt masculins mais finalement assez androgynes, se trouve derrière nous. L’ange est parmi les plus puissants du Paradis, et ses deux paires d’ailes le démontrent. Flûte, Sariel, me dis-je. Il va être encore dire qu’on est pas bien. Pour le cinq cents cinquante-sixième fois (j’ai compté), il demande :  
 
« Pouvez-vous me dire pourquoi avez-vous pris l’apparence des bipèdes de sexe féminin ? Cela fait désordre parmi les anges. Et vous savez très bien que je n’aime pas ce qui fait désordre. »
« Sariel, on a vu Mikael et il nous a dit que c’était OK ! »
 
Sariel nous fixe, hautain. La réponse semble l’enrager, mais il fait avec – il reste calme et impassible. Il s’éloigne alors, et je me permets même de lui tirer la langue dans son dos. Premier-Né ou pas, il n’a pas tous les droits, et surtout sur notre apparence !

 
Metallon réalise alors que la blonde est sa sœur…

 
La blonde commence à courir, ordonnant à son amie de finir de s’occuper des papiers. Metallon, voyant ça, prend ses jambes à son cou. Nymeth et Stamp sentent alors qu’il va y avoir de gros problèmes…
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Nous voilà au carrefour des possibilités, comme dirait le poète.
 
J’avoue que vu le luxe de précautions fort utiles prises par mes joueurs, je ne comprends pas leur move incroyablement imbécile autour de Crozier. Avec un peu de doigté, vu comme ils étaient partis, j’étais dans l’idée que Crozier ne leur ferait jamais de mal. En vrai, ils avaient fait un travail de réflexion et d’enfumage intéressant, qu’ils ont jeté en l’air en faisant n’importe quoi.
 
Maintenant qu’ils ont merdé avec Crozier, que va-t-il se passer ? Déjà, le bon docteur va se demander pourquoi il a accepté un pari si stupide (sic). Puis, en comptant le pognon, il va se sentir floué… À ce stade, le docteur Crozier a les éléments suivants :

  • Deux inconnus lui proposent un rendez-vous sur son compte Facebook. Or, il n’utilise jamais cette procédure pour les prises de contact, mais seulement certains rendez-vous (cela permet de brouiller les pistes). Le pire, c’est que Carbalas s’en doutait !
  • Ces deux hommes lui proposent une mallette pleine d’argent dans des conditions extrêmement louches.
  • Le Kalistra, qu’il a essayé, est un vrai produit miracle.
  • Ces inconnus l’ont probablement drogués pour qu’il accepte leur proposition – ici, Crozier rationnalise l’utilisation de Pari stupide sur lui.
  • Ces inconnus l’ont floué avec une somme très inférieure à ce qu’il demande habituellement en lestant la valise avec du papier.
  • Ces personnes sont parties sans demander leur reste.
 
Autant dire que le docteur Crozier est mécontent. Donc, déjà, le dossier va passer dans la panière en attendant clarification de la situation – Crozier a signé le dossier, pas transmis pour validation. Ensuite, « clarification » veut dire « s’approprier le Kalistra ». Le docteur Crozier ne croit pas que Bioxeo ait réellement déposé le dossier (c’est ironique, n’est-ce pas ?) et pense qu’un chimiste de génie a découvert ce produit par hasard. Ce petit chimiste tire soit les ficelles des deux empaffés qui sont venus le voir, soit est l’un d’eux.
 
Crozier va opter pour une solution simple : contacter ses petits copains de la. Crozier transmet immédiatement descriptions et photographies des deux hommes. Henephte sera identifié en quelques heures, Carbalas en une journée maximum. Et qui va identifier Carbalas ? Des clans de la Camorra alliés à la Mocro Maffia… Or, je rappelle que John Milton, l’identité humaine de Carbalas, est censé être mort ! Autant dire qu’une paquet de truands vont bientôt débarquer à Paris à la recherche de Henephte et de Carbalas pour leur faire la peau…
 
À ce stade, deux problèmes se greffent : la blonde est donc la sœur de Metallon et l’une des trois Totally Spies. Si Metallon court vite et Nymeth et Stamp se font tout petit, ça passera crème. Par contre, s’ils optent pour une approche stupide, ils seront repérés par les Totally Spies. En l’état actuel, leur approche a été suffisamment intelligente et précautionneuse pour que si Metallon court vite et loin, l’incident ne sera pas concluant. La mission des Totally Spies échouera, même si elles découvriront plus tard la corruption de Crozier.
 
Le deuxième problème est la fameuse journaliste de Mediapart. Le standardiste blasé est un indicateur de la journaliste et il va évidemment tout de suite rapporter une si étrange venue (il a reconnu Henephte). La journaliste, se posant des questions, va donc bientôt le contacter pour une interview un peu spéciale.
 
Bref, les emmerdes commencent véritablement.
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par Baaldum Dhum »

Je plussoie sauvagement !!!! J'ai beau avoir toute la troisième et une partie de la 4ème edition d'INS, meujeuté pendant 15ans ce jeu, Fire and Ice m'a effrayé de part la quantité d'info a faire digérer a mes joueurs. Du coup voir ton approche et la manière que tu as de les impliqués dans le boxon ambiant est très très intéressant
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D-FENS
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par D-FENS »

Baaldum Dhum a écrit : dim. févr. 04, 2024 8:16 pm Je plussoie sauvagement !!!! J'ai beau avoir toute la troisième et une partie de la 4ème edition d'INS, meujeuté pendant 15ans ce jeu, Fire and Ice m'a effrayé de part la quantité d'info a faire digérer a mes joueurs. Du coup voir ton approche et la manière que tu as de les impliqués dans le boxon ambiant est très très intéressant
Merci ! On va voir ce que ça donne pour la suite, je pense que cette approche piano-piano peut amener des trucs biens. Je continue en spoiler, pour éviter que mes joueurs voient ça.

Spoiler:
Après, à mon humble avis, j'ai choisi une très longue route : sans doute quelqu'un serait mieux inspirer de faire une ou deux missions "grade 0", puis de balancer les PJs dans le Centre de Tri avec des missions variées pour faire prendre la mesure du bordel et du chaos.

Personnellement, en plus des trames principales de Fire and Ice (Andrealphus et sa grossesse, Satan et sa dépression, Belial et Crocell, Baalberith et le Daemonis Maleficum), j'ai prévu de rallonger la sauce avec Abalam, le Daemonis Maleficum dans toute sa splendeur, et une intrigue maison. Donc ma campagne n'est clairement pas la plus légère et sûrement peu canonique.
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D-FENS
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par D-FENS »

Séance 21 : Partie I, Acte I – Un coup bien monté (Troisième partie).
Date de la session : 7 février 2023.
 

 
Stamp et Nymeth sentent immédiatement les emmerdes. Nymeth, faussement innocent, demande à Alex (la métis du duo) ce qui se passe. Celle-ci répond que son amie a un stalker depuis peu, et qu’elle a dû partir à sa poursuite. Nymeth fait remarquer que c’est peut-être un peu dangereux, mais cette dernière répond que son amie sait s’y faire avec les stalkers. Nymeth, faisant semblant d’être rassuré, prétend qu’il s’éloigne pour un coup de téléphone à l’assurance. Alex ne semble pas remarquer quoi que ce soit : Nymeth en profite pour appeler Carbalas et Henephte, déjà de retour à l’hôtel. Le démon de Beleth part immédiatement à la poursuite de la blonde et de Metallon. La rue est jonchée de poubelles renversées et de pots de fleur cassés…
 
… car en effet, Metallon renverse tout ce qu’elle trouve sur son chemin pour gêner sa poursuivante, en profitant même pour jeter des pots de fleur sur sa gueule. La blonde, cependant, esquive pratiquement tout, sauf un pot de fleur que la démone de Furfur lui envoie en plein dans la gueule. Finalement, Nymeth se fait distancer à les suivre, leur course-poursuite s’avérant trop longue et trop dure pour lui. Il poursuit alors à petites foulées.
 
De son côté, Metallon finit par s’arrêter dans une ruelle sombre pour affronter la blonde.
 
(Ce spoiler ne concerne pas la joueuse de Metallon.)
 
Spoiler:
Immédiatement, la blonde, dont le nom est Eveniel, demande à Zuriel (l’ancien nom de Metallon) pourquoi elle a rejoint l’Enfer lors de la Chute et lui demande d’éviter un combat inutile. Metallon a de vagues réminiscences de leur affrontement pendant la Chute (toutes deux avaient refusé de s’attaquer et avaient tenté d’entraîner l’autre vers son camp), mais finit par répondre que Satan représente la liberté et que Furfur l’accomplit parfaitement par ses idéaux. Elle répond que le Paradis est vachement coincé, en plus.
 
Eveniel répond à sa sœur qu’elle-même ne semble pas respectueuse des standards, si l’on se fie à son apparence. Et pourtant, elle bosse pour Laurent (pas l’Archange le moins coincé du monde). Metallon rétorque que le Paradis est tout de même plein de trous de balle autoritaires ; Eveniel répond alors en lui demandant ce qu’elle pense des démons qui sèment la mort au sein de son camp, ceux qui ne sont pas des libertaires. Mais finalement, la discussion prend fin lorsque Eveniel passe à l’attaque, constatant que sa sœur semble « irrécupérable ».
 
Un rapide échange de coups a lieu. Metallon active Champ électrique et se jette au corps à corps, tandis qu’Eveniel invoque une épée bénie. Si Metallon blesse qu’une fois sa sœur, celle-ci la touche deux fois en retour. Le combat semble au désavantage de Metallon, quand bien même Eveniel semble modérer ses coups. Finalement, le combat connaît une pause : Eveniel demande à sa sœur de ne pas verser inutilement le sang et d’envisager son erreur. Elle peut toujours rejoindre les anges, après tout. Metallon jure que non, jamais de la vie elle le fera.
 
Les deux alignés se regardent alors  en chiens de faïence. Metallon, qui maintenait son Champ électrique au cas où, se rend soudainement compte qu’elle est à court de jus – et démunie face à Eveniel. Cela fait rire l’ange de Laurent, qui lui met son épée sous la gorge. Eveniel lui demande si elle bosse bien pour Lilith. Rageuse de s’être fait aussi facilement avoir, Metallon avoue que oui. Lorsque Eveniel lui demande si elle a des petits copains, Metallon répond oui, mais qu’ils ne sont pas là (en mentant donc à moitié).
 
Eveniel laisse alors la vie sauve à Metallon, promettant qu’elle réussirait à la faire changer d’avis et à lui faire rejoindre le Paradis. Et en plus… elle lui promet qu’elle réussira à empêcher sa mission de réussir, montrant la supériorité du Bien sur le Mal. Metallon se sent bien niquée et adresse rageusement un doigt d’honneur à sa sœur, qui part toute fière.

 
Finalement, Nymeth arrive à hauteur de la blonde. Celle-ci dit à Nymeth qu’elle ne craint plus rien : c’était en fait une connaissance s’amusant à faire une blague en faisant croire que c’était un stalker. Nymeth opine faussement de la tête, la laisse prendre un peu d’avance et envoie un message à Metallon. Celle-ci répond immédiatement qu’elle a été battue par l’ange qui l’a forcée à dire certains trucs.
 
Nymeth et la blonde reviennent à la voiture où Stamp et Alex finissent le constat. La blonde lâche son bobard à Stamp, mais fait un signe de la main discret à sa camarade. Les deux saluent Nymeth et Stamp, qui repartent l’air de rien. Au moment de démarrer, les deux femmes se rendent compte que les pneus sont crevés… Mais Nymeth et Stamp sont alors déj) loin. Bref, ils sèment les deux femmes.
 
On ordonne à Metallon de rentrer à pied à l’hôtel, tandis que tout le monde doit rapidement remballer ses affaires : il faut foutre le camp le plus vite possible. Carbalas et Henephte remballent leurs affaires, et à leur arrivée, Nymeth et Stamp font de même. Metallon arrive à ce moment-là et récupère ses affaires (qui se résume à quelques vêtements dans un sac Eastpack récupéré dans un free shop et bardé de patchs de groupes de mauvais goût). Dans la suite de Henephte, les démons discutent rapidement de ce qui s’est passé.
 
Metallon annonce qu’elle a été forcée à avouer qu’elle bossait pour Lilith. Toutefois, elle n’a rien dit à propos de qui était avec elle. La pote de la blonde est une ange elle aussi. Quand Nymeth la questionne sur comment elle a été épargnée, Metallon dit que la blonde la connaissait d’une précédente incarnation (ce qui explique pourquoi elle l’a reconnue), et que prise d’un élan de bonté, celle-ci l’a épargné. Mais visiblement, elles lâcheront pas l’affaire et vont se mettre sur la piste des démons. Stamp annonce que la blonde ayant fait un signe à sa pote : il est donc probable que lui et Nymeth soient grillés.
 
Là-dessus, le groupe décide de se séparer, après un court débat sur le fait qu’ils partent aujourd’hui ou demain (Carbalas est pour demain, Furfur s’abstient comme tout bon Furfur, les autres sont pour aujourd’hui). Le portable professionnel humain (un iPhone, puisqu’il s’agit d’être vraiment sale) de Henephte sonne : une certaine Marine Orange, journaliste à Mediapart, souhaite faire une interview de lui. Henephte accepte sans sourciller le rendez-vous posé à 12 heures au Café de Flore. Les autres se débrouilleront sans lui.
 
Les démons se séparent un peu au petit bonheur la chance, toujours précautionneux au sujet d’éventuels suiveurs. Henephte repart dans sa voiture direction Paris, Stamp dépose au pif Metallon et Nymeth puis rend la voiture chez le loueur (qui garde évidemment la caution, mais à ce stade, Stamp s’en fout ; en plus, il a donné une fausse identité…). Carbalas rend le bolide au loueur de voitures de luxe. Cela fait, Carbalas reloue une berline (nettement moins chère et puissante), Stamp loue une Clio pour lui et Nymeth, ainsi qu’une moto pour Metallon. Il finance toutes ces locations en se faisant rembourser les billets de Lilith en liquide. Comme ça, ils sont sûrs de laisser le moins de traces possibles.
 
Nos quatre démons (Carbalas dans sa berline, Nymeth et Stamp dans leur Clio, Metallon sur sa moto) partent donc à Amsterdam, pas trop loin les uns des autres. Sur sa moto, Metallon chante à tue-tête sur l’autoroute ; heureusement, personne n’est là pour l’écouter.
 
Quant à Henephte, il fait son interview au Café de Flore. Marine Orange (une jeune brunette menue, d’une trentaine d’années) demande à Henephte si elle peut enregistrer leur interview. Henephte tente de la Charmer, histoire d’être certain de s’en débarrasser rapidement ; malheureusement après deux essais infructueux, il semble que seuls ses lecteurs peuvent l’acheter. Après une série de questions taquines (« Êtes-vous cynique ? », « Croyez-vous vraiment au NFTs ? »…), Marine Orange le fixe et lui demande si elle peut lui poser une question qui lui paraîtra étrange. Après une réponse positive de Henephte, elle demande : « Est-ce que vous pouvez m’expliquer ce que vous faisiez ce matin à rencontrer le docteur Éric Crozier ? »
 
Henephte est un peu sur le cul, mais répond avec une mauvaise foi thatchérienne et l’aplomb marchaisien sur les crimes staliniens : « Je vois que vous avez vos sources, mais je ne peux rien dévoiler, car j’ai signé une clause de non-divulgation. » Marine Orange continue de le titiller, mais Henephte se retranche devant son « projet » et qu’il est venu pour voir comment des organismes de sécurité fonctionnaient en France, car cela l’intéresse dans le cadre de son projet (« Il est important de faire ses propres recherches », explique-t-il la bouche en cœur).
 
Après avoir noté sa réponse, elle demande s’il a conscience des liens entre Éric Crozier et plusieurs affaires louches – notamment l’autorisation de médicaments à valeur thérapeutique faible ou aux effets secondaires importantes. Henephte répond par la négative, et Orange rattaque en notant que plusieurs influenceurs en cryptomonnaie ont des liens avec le crime organisé.

 
Cela me paraît être une question tout à fait ciblée.
C’est tout à fait ciblé, à dessein même.
- Vous me suspectez d’être dans des histoires criminelles ? 
Tout à fait, et d’ailleurs, qui était la personne qui vous accompagnez ? C’était votre assistant peut-être ? 
Là encore, j’ai signé un NDA, je ne peux divulguer l’identité des personnes avec qui je travaille sur ce projet.
Bon. Je suppose que toutes les questions suivantes vont être couvertes par un NDA ?
- Je suis surpris que vous ne vous soyez pas plus renseigné sur le fonctionnement de ce genre de projets.
- Oui, tout à fait…

 
Constatant le caractère impénétrable de Henephte, elle met un terme à l’entretien et paie son addition. « Je vous remercie monsieur Natas… pour vos réponses qui allaient droit au but. Vous vous entendrez parler de moi d’ici quelques semaines. » Elle propose une relecture de l’interview et des passages choisis d’ici un jour, avant de partir. Henephte paie son addition, l’ayant un peu mauvaise. Pour se venger, Henephte envoie des tweets cryptiques parlant du fait que « La Matrice essaie de silencer les créateurs qui sont ambitieux », « Tout le monde sait très bien que les médias n’aiment pas les gens qui ont du succès », « Mediapart n’a aucun éthique de faire des procès d’intention aux créateurs »…
 
Sa série de tweets rencontre un franc succès, entre ceux qui demandent des explications et ceux qui s’en prennent à Mediapart, tandis que le CM de Mediapart semble interloqué par ces manifestations (il est très probable qu’il n’a aucune idée du pourquoi !). Immédiatement, le même journaliste de Valeurs actuelles que précédemment rencontré propose une nouvelle interview à Henephte sur la « presse gauchiste », que Henephte s’empresse d’accepter. Sur ces entrefaites, Henephte part pour Roissy afin de prendre son vol.  
 
Henephte profite de son attente à Roissy pour vérifier qui est Marine Orange et découvre, avec une certaine horreur, qu’il n’a pas vérifié qui elle était : en effet, elle a révélée en 2018 le scandale du Tuprofen (un anti-inflammatoire provoquant des valvulopathies et mis sur le marché en 2010 en dépit des études cliniques soulignant ce risque), ainsi que la pollution générée par les activités de Total au Yémen en 2020, en violant les normes environnementales et en s’asseyant sur les droits des populations locales. Novartis a payé une amende record cette année, les poursuites judiciaires suivent leur cours ; quant à Total, des avocats commencent à contacter les populations lésées…
 
Bref, c’est une chieuse, et en plus, elle s’était déjà intéressée au rôle du docteur Crozier dans l’affaire du Tuprofen (il est nommé « Éric C. » et apparaît dans plusieurs articles sur l’affaire ; c’est lui qui aurait accrédité le Tuprofen en France). Henephte se dit qu’il aurait dû peut-être regardé avant d’accepter, tout en se disant qu’il faut retirer les subventions de Mediapart
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Marine Orange a le docteur Crozier dans le collimateur depuis un moment. La venue d’un influenceur en cryptomonnaies à son bureau, avec une mallette de billets, laisse penser à la journaliste que les activités de consulting en cryptos de Lucien Natas (le nom humain de Henephte) ne sont qu’un paravent pour des activités criminelles. Elle prend le parti de le suivre discrètement, et va donc partir à Amsterdam en pressentant un bon coup. Elle n’ose pas imaginer ce qui va se passer…

 
Les quatre autres démons arrivent à 17 heures 30 à Amsterdam. Ils se séparent : Metallon choisit un hôtel miteux, et Carbalas va dans un petit hôtel de famille, confortable mais surtout discret. Nymeth et Stamp (qui portent les pilules de Kalistra) vont ensemble à l’Agence européenne du médicament, et surveille les différentes sorties pour apercevoir Helmi Veteli, mais aussi voir s’il y a des personnes en planque. Les deux démons ne repèrent personne en planque devant l’AEM, mais Nymeth aperçoit Veteli (ce qui lui permettra d’avoir accès à tes rêves) qui monte dans un taxi pour rentrer chez elle. Ce repérage fait, les deux démons partent alors trouver un hôtel milieu de gamme d’une chaîne quelconque et oubliable.
 
Henephte arrive pendant ce temps à Amsterdam et prend un hôtel luxueux en plein centre d’Amsterdam. Il en profite pour programmer sa prochaine interview avec « VA », leur proposant samedi dans la journée. Là-dessus, les démons commencent à échanger un peu par messages leurs découvertes. Ils commencent ensuite une enquête sur Internet : le mari de Helmi Veteli est un certain Jussi Veteli, beau professeur de littérature comparée à l’Université d’Amsterdam. La consultation du profil de Helmi Veteli sur l’AEM montre qu’elle refuse tous les propositions de rendez-vous de l’industrie pharmaceutique : si rendez-vous il y a, elle le fixera. Quant à Jussi Veteli, il communique sur Twitter : ses tweets se limitent à des communications sur son travail académique et celui de ses collègues. Enfin, leurs comptes Facebook sont privés.
 
Henephte suggère alors une nouvelle idée : que Nymeth s’introduise dans les souvenirs de Veteli pour caler un rendez-vous. L’idée rencontre l’adhésion des autres démons. Pendant ce temps, Carbalas tente le piratage des comptes Facebook des deux, ainsi que l’e-mail professionnel de Helmi Veteli et la boîte mail privée de Veteli. Dans les trois premiers cas, il échoue. Par contre, il parvient à pirater sa boîte mail privée ; il découvre qu’il n’existe aucun levier pour la faire chanter (Veteli a l’air très clean), mais elle semble obsédée et frustrée par les problèmes de son mari (les mails comprennent de nombreuses discussions avec ses médecins). Par contre, Carbalas repère une masse d’informations personnelles sur ses habitudes, que Stamp utilise immédiatement pour faire des plans « au cas où » et pour déterminer ses horaires comme sa routine.
 
La nuit venue, les démons vont dormir – Metallon fait toutefois un tour dans les coffee shop du pays, et Carbalas veille pour bosser ses projets personnels. Nymeth fouille alors les rêves et les souvenirs de Helmi Veteli. Le rêve semble être une cristallisation de ses frustrations : elle est en train de tamponner à l’infini des dossiers, que son mari dépose sur son bureau avec un petit sourire en coin, l’air « je sais ce que tu veux, mais tu ne l’auras pas ». Nymeth en profita pour modifier ses souvenirs (et hop, elle a reçu un coup de fil de Bioxeo lundi à propos d’une mise sur le marché, et elle a choisi de donner un rendez-vous à 10 heures le jeudi 24 juin, en oubliant de le noter sur son agenda).
 
Vers minuit, Henephte est réveillé par un coup de feu dans son hôtel : il se lève, et aperçoit dans la rue trois hommes armés de Kalachnikov. Il comprend, à voir les malabars, qu’il y a du grabuge dans l’hôtel. Se demandant si c’est pour lui, il hésite suffisamment pour qu’un homme fasse sauter sa serrure au canon scié. Le démon de Scox décide de sauter par la fenêtre et atterrit sur la voiture des ravisseurs. Juste avant, Henephte envoie un message pour signaler qu’il est attaqué.
 
Henephte commence à s’enfuir, mais il est rapidement intercepté par une bolide avec trois hommes, dont deux descendent arme au poing. Carbalas remarque d’abord qu’il y a une fusillade dans le centre-ville d’Amsterdam, puis le message de Henephte. Le démon d’Asmodée envoie alors immédiatement à Henephte, et Henephte commence à répondre. Son ravisseur (avec un accent vaguement belge) entame la discussion :

 
C’est un de tes amis ?
- Ami… C’est un grand mot, maugrée Henephte.
- Dis-lui que s’ils veulent te revoir en vie, ils doivent se pointer à un rendez-vous.
- Sérieusement, on va partir dans un cliché comme ça ?

 
L’homme colle son pistolet sur la tempe de Henephte.

 
- Je ne suis pas là pour les clichés.
- Bien, bien. On se dit quelle adresse déjà ?

 
Henephte envoie alors des coordonnées GPS. Henephte demande alors ce qui l’intéresse. L’homme lui répond du tac au tac :

 
- J’espère qu’ils seront là d’ici 6 heures, sinon t’es mort.
- Qu’est-ce que c’est exactement le plan ?
- Pose pas de questions.
- Attendez, vous pouvez au moins… Y a de l’argent en jeu ? Parce que si on leur demande de se ramener les mains vides, ils vont se douter qu’il y a un piège…
- Demande-leur de ramener un exemplaire du produit.
- Le produit ?
- Tu sais très bien de quoi je parle.
- Vous êtes à ce point intéressé sur mes NFTs putain ?

 
Le ravisseur le cogne alors avec un coup de crosse dans la gueule et l’injurie en arabe.

 
Le Kalistra, espèce de merde ! T’entends ? Le Kalistra !
- C’est quoi ça, le Kalistra ? J’avoue que je connais pas votre truc !
- Tu veux vraiment te foutre de notre gueule à ce point ?

 
À ce moment-là, les ravisseurs le font descendre du bolide. Il constate que deux hommes attendent ses ravisseurs avec une berline et un 36 tonnes. Les trois voitures utilisées pour l’assaut de l’hôtel sont aspergées d’essence et les ravisseurs y mettent le feu. Il est alors embarqué dans un 36 tonnes, qui le conduit dans un lieu paumé et oublié des docks du port d’Amsterdam (où très clairement, il n’y a pas de marins qui boivent). Ses ravisseurs le saucissonnent alors sur une chaise.
 
Carbalas appelle les autres démons (dont Metallon, récemment rentré d’un coffee shop, qui s’est affalée après s’être défoncée, et Nymeth, qui observe toujours les rêves de Veleti) pour les réveiller. Seul Nymeth se réveille dans un premier temps. Ils s’appellent sur QuelProgramme. Nymeth, quelque peu de mauvaise humeur, dit alors :

 
- Qu’est-ce que c’est ? Il y en a qui travaillent !
- Henephte s’est fait enlever.

 
Nymeth, absolument blasé, répond alors :

 
- Oh non, c’est terrible… Est-ce que c’est vraiment handicapant pour la mission ? Parce qu’on a des choses à faire, je vous ai obtenu un rendez-vous pour demain.
- Ahem… Eh bien… On doit aller le rechercher dans le port d’Amsterdam, et il faut amener le produit avec nous… Enfin, si on veut y aller.
- Hmpf… On a que ça à faire. Rah… On peut pas envoyer les plus costauds s’occuper de ça et pendant ce temps les plus sérieux vont s’occuper de la suite de la mission ? Il faut vraiment qu’on y aille tous ? Qu’est-ce que c’est cette histoire ? Il y a des gens qui veulent le produit ?
- Il semblerait, oui.
- On prend deux cachets pour la forme, et c’est déjà bien.
- Bon, j’appelle les autres.

 
Il rappelle les deux autres, qui se réveillent enfin. Stamp va dans la chambre de Nymeth, Metallon peine à se réveiller.

 
(Carbalas) – Qu’est-ce qu’on fait ? On fait un vote pour aller le chercher ou on se le laisse là ?
(Nymeth) – Il va bien falloir…
(Metallon) – Moi je vais aller le chercher !
(Nymeth) – … oui, mais il va bien falloir aller le chercher, mais de toute façon, mais on ne va pas mettre tous nos œufs dans le même panier, et pas tous nos cachets dans la même poche…
(Stamp) – Alors, c’est pas parce qu’il a pas récupéré Metallon la dernière fois, qu’on doit pas aller le chercher, nous.
(Metallon) – Non mais moi, vous savez, moi j’suis pas quelqu’un de rancunière, moi j’suis quelqu’un… J’l’ai même déjà aidé… Et je sais que des fois… Il m’a même déjà aidé… Enfin plus ou moins…

 
Après une suggestion sur le fait de laver leur mémoire du cachet (Nymeth, avec pédanterie :  « Je comptais garder mes capacités pour la mission. » « Si tu nous fais oublier qu'on fait équipe avec Henephte, il n'y a plus de souci ! » répond Carbalas), ils discutent du fait s’ils doivent donner ou non une pilule. La discussion se perd un peu, chacun s’interrogeant de ce qu’il faut faire. À ce moment, Carbalas décide d’hacker le portable de Henephte – tirant profit des backdoors
 
Pendant ce temps, Henephte patiente. Finalement, entre dans le hangar un homme en costume, pistolet à la ceinture. Ce dernier parle anglais avec un accent italien à couper au couteau. L’homme commence à interroger Henephte à propos de John Milton (l’identité humaine de Carbalas). Henephte tente de lui mentir ; mais très rapidement, l’homme sort une photographie de Carbalas et de Henephte à l’accueil de l’ANSM. L’homme en costume l’interroge sur qui fabrique le Kalistra. Henephte répond qu’aucun des deux ne fabrique du Kalistra, et qu’ils sont de simples représentants pour Bioxeo. Après un court échange sur le fait que l’homme croit que Henephte est un chimiste, et pour lui prouver cela, il discourt pendant dix minutes sur les cours actuels des cryptomonnaies et les instruments financiers.
 
Incrédule, l’homme résume : « Vous êtes en train de me dire que vous êtes un simple ambassadeur de la marque ? » Henephte parvient à le convaincre, et visiblement, l’homme en costaud semble stupéfait. Il échange en italien avec l’un des hommes. Henephte lance alors : « D’ailleurs j’ai un entretien avec Valeurs actuelles, vous aidez vraiment pas votre cause ! » Cela semble déconcentrer les deux hommes. L’homme en costume s’absente alors pour téléphoner. Finalement, il revient.

 
- Finalement, tu nous es d’aucune utilité.
- Euh… C’est vite dit ça ! On peut toujours s’arranger. Vous cherchez le médicament, et visiblement, j’ai même réussi à vous avoir, ma foi, un peu facilement. Vous ne cherchez pas un porte-parole ?
- Bon, on ne va pas épiloguer plus longtemps. On va attendre que vos amis arrivent.



Il claque des doigts, et un homme s’approche pour lui cramer la tête d’une balle dans la cervelle. Henephte tombe mollement à terre et fait le mort à la perfection. Henephte se fait alors jeter dans une écluse proche : les gros bras veulent le repêcher plus tard, histoire d’éliminer toutes les preuves.
 
Pendant l’échange (suivi en direct live par nos quatre démons), Carbalas se rend compte avec horreur que l’homme qui échangeait avec Henephte est Bernardo Giullani, beau-fils de Luigi Mallardo… Mallardo, puissant chef du puissant clan Mallardo, l’un des clans de la Camorra, et accessoirement, celui qui a fait empoisonner son humain. Carbalas se rend compte qu’il va vers de gros ennuis. Les démons cherchent des informations sur le lieu du rendez-vous (il n’y a rien : c’est une zone en friche du port, idéal pour un guet-apens). Cependant, ils écoutent la suite de la conversation grâce au téléphone de Henephte.
 
Giullani échange avec l’un des ravisseurs, que Carbalas identifie comme un Flamand parlant français. Le plan est simple : tuer tous les hommes autour de John Milton et le torturer pour lui faire avouer tout ce qu’il sait (Giullani pense qu’il a conçu le Kalistra). Les deux gangsters semblent incrédules vis-à-vis de toute la situation, et pensent que Crozier les a mis sur un mauvais coup. Ils seront donc vigilants et prévoient de détruire le corps de Henephte, une fois qu’ils auront abattu ses associés.  
 
Les quatre démons discutent des implications : une dizaine d’hommes très bien armés, Crozier comme commanditaire… Nymeth interroge Carbalas sur l’éventuel pourquoi, et le démon d’Asmodée avoue que Henephte a pris une grosse partie de l’argent de Crozier. Nymeth pense que cela a dû l’énerver ; Stamp surenchérit en disant qu’ils auraient dû être réglo pour cette fois, car ça ne pouvait qu’amener des emmerdes. Nymeth et Stamp décident alors de quitter la conversation sur QP temporairement pour échanger un instant en tête-à-tête.
 
(Ce spoiler ne concerne pas lae joueureuse de Nymeth et le joueur de Stamp.)
 
Spoiler:
Les deux démons discutent rapidement d’une possible solution pour les pilules (Nymeth comme Stamp ne souhaitent pas les donner), mais l’écartent rapidement face aux nouvelles données. Nymeth explique alors à Stamp que Henephte et lui ont eu une proposition pour saboter cette mission (Nymeth ne répond pas qui a fait la proposition, parlant de « quelqu’un qui a intérêt à l’échec de Lilith »). Le démon de Beleth se demande si Henephte n’est pas en train de foirer volontairement la mission. Nymeth juge cela peu probable, et Stamp encore moins. Dans tous les cas, Nymeth explique n'avoir confiance qu’en Stamp actuellement – entre Metallon et ses problèmes, Henephte et ses magouilles, et Carbalas et sa dégradation de son rang de baron.
 
Stamp pointe d’ailleurs que la réussite de la mission serait essentielle pour en savoir plus sur Carbalas – il note que Lilith a parlé du fait que le démon d’Asmodée avait ravi le cœur d’une femme, qui pourrait bien être-elle. Mais en même temps, sa dégradation de son rang de baron leur paraît suspecte. Nymeth précise que c’est bien le cas : ses informations lui laissent penser que Carbalas a mérité sa déchéance. Bref, ils ont trois démons à garder à l’œil…
 
Enfin, Stamp explique à son collègue de Beleth qu’il a des bobons ressemblant aux pilules, et qu’il pourra les utiliser pour berner d’éventuelles personnes intéressées par le Kalistra. Nymeth accepte l’idée, et si nécessaire, il changera les souvenirs de Stamp pour l’amener à penser qu’il a vraiment le Kalistra sur lui.

 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Stamp.)
 
Spoiler:
Là-dessus, Stamp fouille les annonces sur LeMauvaisCoin. Il repère Diomède, qui a quitté Malakoff pour Amsterdam. Il appelle Diomède, et ils conviennent rapidement d’un rendez-vous avec du « matériel » : le démon semble vouloir payer sa dette envers Stamp.

 
Stamp rappelle les autres, avec Nymeth. Il annonce qu’il va y avoir du renfort. Nymeth explique qu’il y a un leurre réalisé par leurs soins, et les vraies pilules sont confiées par Nymeth. Ils conviennent d’un rendez-vous à quatre, dans une banlieue pourrie et oubliée d’Amsterdam. Les démons partent tous les quatre au lieu du rendez-vous. Sur le chemin, Metallon affirme que les trois filles repérées à Saint-Ouen viendront bientôt se mêler de leurs affaires à nouveau - elle affirme même que ce sont les Totally Spies.
 
Arrivé sur place, les démons échangent un peu, mais attendent surtout. Arrive alors un homme petit et laid, qui conduit une camionnette. De l’arrière, il provient des cancanements en nombre. L’homme petit et laid regarde les quatre démons : il ordonne à Metallon et à Carbalas de monter à l’arrière, alors que Nymeth et Stamp iront à l’avant avec lui. Nymeth demande si ce contact est fiable, et Stamp lui répond que oui.
 
Alors que l’homme jette une malle militaire sur le sol, Carbalas va chercher sa mystérieuse mallette dans le coffre de sa voiture. L’homme invite chacun à se servir dans la malle, tout en prétendant fièrement que ses « canards » vont faire une bonne partie du boulot. Carbalas prend une arme de poing, Metallon et Stamp se saisissent chacun d’un FAMAS. Nymeth, curieux, ouvre l’arrière de la camionnette après avoir interrogé (en vain) l’homme (qui s’est présenté comme Diomède) sur les « canards ». Avec stupeur, puis amusement, Nymeth constate qu’une horde de canards dévorent le cadavre d’une vieille dame.
 
Carbalas monte à l’arrière, un peu circonspect. Metallon suit, plus préoccupée par le FAMAS que les canards et leur vieille. Ils sont enfermés à l’arrière par Stamp, après que le démon de Baal ait rassuré son camarade d’Asmodée sur la valeur martiale de Diomède. En montant, Carbalas remarque que les canards semblent pour certains avoir des pouvoirs magiques : certains ont des crocs ou pouvoir se rendre invisibles…
 
Les canards semblent avoir une fixette sur Metallon, qui bouge beaucoup à l’arrière. Metallon ne peut s’empêcher de provoquer les canards en leur faisant un doigt d’honneur. Ceux-ci l’attaquent alors, l’obligeant à se défendre pour qu’ils retournent bouffer leur vieille. Diomède gueule de faire attention à l’arrière, car l’acuité de ses canards est basée sur le mouvement…
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Bon, en sommes-nous ?
 
Les hommes de Crozier vont droit dans un traquenard (ne vous faites pas d’illusion : même avec Metallon qui a cramé pratiquement tous ses Points de Pouvoir et sans Henephte, ils ne résisteront pas à une horde composé de quatre démons, de Diomède et d’une vingtaine de canards anthropophages maléfiques) sans trop s’en rendre compte.
 
Les Totally Spies sont aux aguets (avant de partir, Eveniel a posé un mouchard sur Metallon : pas folle, la guêpe) et ont repéré du mouvement. Elles vont intervenir en plein milieu du combat.
 
Marine Orange a correctement deviné que Henephte était impliqué dans une affaire très louche. Elle l’a donc suivi à Amsterdam, confirmant son intuition. Pour l’instant, elle ne se doute de rien, mais il lui faudra quelques heures pour apprendre qu’il a été enlevé. Si tel est le cas, les démons auront bientôt son cas à régler…
 
Enfin, il y a toujours Simon Mordaunt et ses psioniques. Pour l’instant, il ne se doute de rien : il s’appuyait sur les informations obtenues, et vu que les billets ont été revendus, il sait que les démons envoyés par Bioxeo ont été nettement plus méfiants que prévu. Cependant, il dispose des signalements des démons désormais (sans nouvelles, il a fait son petit travail d’enquête à Bioxeo). Ne pouvant être partout, il pensera que l’attaque est sans rapport avec tout ça. Du moins, si l’enlèvement de Henephte n’est pas connu : il fera le lien entre ses signalements et Henephte.
 
Le guêpier est en place, reste à savoir ce qu’il donnera.
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D-FENS
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par D-FENS »

Séance 22 : Partie I, Acte I – Un coup bien monté (Quatrième partie).
Date de la session : 14 février 2024.



 
Pendant qu’ils voyagent avec Diomède jusqu’au lieu du rendez-vous, les démons discutent de la voie à suivre. Finalement, ils se mettent en accord sur un plan assez simple : Diomède et Stamp vont servir de « négociateurs » ; Carbalas, comme appui-feu, et Nymeth, pour endormir d’éventuels fuyards, se tiendront en retrait ; enfin, Metallon se mettra à l’arrière du camion, ouvrant les portes pour libérer les canards au moindre signal. Ce plan élaboré, Diomède éteint les phares du camion ; il roule alors au pas, suivi par Carbalas et Nymeth.
 
En arrivant sur les lieux, ils découvrent qu’un 36 tonnes et une berline sont présentes. Huit hommes, dont deux aux volants des véhicules, les attendent. Cinq hommes (deux armés d’armes de poing, trois d’AK74) entourent Bernardo Giullani. Diomède descend avec Stamp, en laissant les phares allumés ; Metallon se met à l’arrière du camion, conformément aux ordres. Giullani demande alors s’ils ont « le produit », et Stamp répond en demandant s’ils ont « notre ami ». Giullani dit oui… mais d’abord, qu’ils montrent le produit. Stamp montre alors le leurre. Giullani leur fait signe de venir avec lui jusqu’à l’arrière du camion – Stamp se doute très bien qu’il n’y a ni Henephte, mais plutôt une bande de gens surarmés prêts à les prendre par surprise…
 
Sauf qu’à ce moment-là, la blonde fait son grand retour en chantonnant. Elle est vêtue d’un combinaison rouge intégrale. Criminels comme démons (mais est-ce bien différent ?) se regardent avec des yeux de merlan frits, tandis que Diomède a immédiatement un regard de défiance pour elle et pointe son arme dans sa direction. Alors que Metallon estime avoir fait une prédiction (« J’vous avais dit que c’était les Totally Spies ! », murmure-t-elle dans l’oreillette), Stamp déclare à Giullani : « Ah, ça, c’est pas moi. » Giullani jure en italien, puis lui demande : « C’est qui cette greluche ? »
 
Carbalas et Nymeth restent en retrait, Metallon se tient aux aguets avec son propre FAMAS, Stamp rempoigne solidement son FAMAS et Diomède la maintient en joue. Les autres criminels visent à la fois les deux démons présents et la « greluche ». Celle-ci, fièrement, déclare en français : « Salut tout le monde. On nous a pas invité à la soirée ? » Giulani demande aux démons s’ils sont responsables de sa venue, et répondent par la négative (même Metallon, qui hurle depuis l’arrière du camion : « Je n’ai rien demandé du tout ! »). Mais il s’avère que visiblement Diomède et la blonde se connaissent déjà : « Comment on se retrouve, mon bon Diomède… » Diomède se raidit et se concentre. « Parce que… depuis le temps… T’es devenu quoi depuis la branlée qu’on t’a mise ? »
 
Diomède devient tout rouge, et Stamp tente de le calmer en mettant une main sur son épaule. « Parce que bon, je suppose que ton Prince t’a dégradé… Tu fais quoi depuis ton échec ? Tu es retourné à ton échec ? » Diomède se lance dans une remarquable tirade sur le fait que toutes les trois, elles les Spies, n’étaient pas venues fouiner dans ses affaires (un projet d’éradication du lion d’Afrique en faisant croire qu’ils sont tous devenus mangeurs d’hommes, afin de justifier leur éradication), avant de geindre sur sa dégradation (il est passé d’un directeur des programmes grand fauve de la WWF à modeste gardien de parc à Malakoff). La blonde n’arrête de se moquer de lui, tandis que Giullani demande des explications à Stamp. Le démon de Baal temporise.
 
La blonde lui demande alors ce qu’il est devenu, avec son hobby de création d’animaux anthropophages (« Tu vas faire des hamsters mangeurs de chair humaine ? »). Stamp essaie de faire baisser la tension d’un cran, mais rien n’y fait, et Giullani commence à être partagé entre l’exaspération et l’incompréhension. De manière grandiloquente, Diomède lui explique transformer des canards en redoutables anthropophages. Face à la surprise de tous, Diomède s’explique : « Oui, des canards ! L’animal le plus horrible et maléfique de la création ! La moitié de ses rapports sexuels pour se reproduire sont des viols ! C’est l’un des seuls animaux nécrophiles de la Terre ! Il pratique même l’homosexualité ! L’évolution a donné le pire volatile de l’existence ! » 
 
Tout le monde semble incrédule. Giullani déclare alors : « Bon, enfin… quand vous aurez fini avec vos histoires, vous allez peut-être vous préoccuper plus sérieusement de notre échange ? Est-ce qu’on la flinguerait pas cette connasse ? » Quand Giullani dit cela, Diomède, fou de rage, lui jette le FAMAS en pleine tête… et lui arrache la tête. Tous les criminels aux alentours se mettent à hurler, et leurs hurlements se font d’autant plus fort que Diomède se transforme en un gigantesque loup-garou. Ironique, la blonde commente alors : « Ça, c’est le Diomède que je connais ! »
 
Les mafieux, pris de terreur, commencent à focaliser leurs tirs sur Diomède. Le premier geste de Stamp est de faire feu dans les pneus et de dessouder un des criminels. Metallon, nettement moins à l’aise avec le FAMAS, tire un peu n’importe où. Quant à Carbalas, il essaie de faire feu avec l’arme de poing récupéré dans la malle, mais Dieu semble contre lui (111 !) : l’arme lui explose entre les mains, le blessant gravement et le révélant.
 
La blonde fait apparaître une épée bénie entre ses mains, et elle commence à se battre avec Diomède. À ce moment-là, le camion des mafieux s’ouvre. Face à cet immense bordel (et au loup-garou qui se bat sous leurs yeux !), plusieurs d’entre eux tentent d’abattre tout ce qu’ils voient dans une tentative suicidaire de défendre chèrement leur peau.
 
Alors que Carbalas commence à attaquer par télékinésie les mafieux et que Stamp commence à finir les mafieux (sa solide constitution l’empêche de prendre le moindre dégât), Metallon décide de s’élancer au corps à corps pour affronter les mafieux mais une peau de banane la fait se vautrer par terre (111 !). Une voix résonne alors dans sa tête : « Fallait choisir le bon camp, moi je suis du côté des Spies ! ». Metallon se relève, fonce bille en tête et oublie de libérer les canards.
 
Le combat vire vite à un tir aux pigeons : Stamp massacre les humains en leur tirant dessus, Carbalas incendie le camion des criminels en usant de Télékinésie (il ouvre le réservoir du camion et y jette un briquet…), Nymeth se précipite pour ouvrir le camion et libère les canards. Face à la nuée de volatiles, les humains sont submergés et tentent de fuir ; deux, pris de panique, courent dans les flammes et prennent feu. Stamp commence à les abattre méthodiquement, avec l’aide de Carbalas et de Metallon.
 
Mais à ce moment-là, la métis (dans une magnifique combinaison intégrale jaune) surgit de nulle part. Elle remercie Stamp et montre qu’elle a dérobée le leurre. Pour donner le change, Stamp se met à sa poursuite – tout comme Metallon, qui ne sait pas qu’il s’agit d’un leurre. Quant à Nymeth, il est attaqué par derrière la dernière des Spies (la rouquine habillée en combinaison intégrale verte). Cependant, la rousse ne reste pas et accourt aider la blonde.
 
Alors que les démons tentent vainement de toucher les Spies, celles-ci se rendent invisibles et disparaissent dans la nuit. Stamp tente de les poursuivre, mais c’est peine perdue. Nymeth repère un malfrat survivant. Celui-ci, attaqué par un canard anthropophage, est sauvé in extremis : l’homme demande grâce. Au même moment, les démons remarquent qu’un canard mourant fait « plop », à leur grande stupéfaction.
 
Ne se faisant pas d’illusion sur son sort futur, le criminel (un Arabe qui parle français avec un accent anversois, armé d’une AK74 et d’une veste en kevlar) demande simplement d’être achevé proprement et simplement. Carbalas commence alors à l’interroger : « Qui est-ce qui vous envoie ? » Face aux hésitations de l’homme, Carbalas lui propose d’en discuter avec Diomède – toujours sous forme lupine. Le malfrat se met à table : il annonce bosser pour le docteur Crozier et avoir buté Henephte (ils l’ont balancé dans une écluse, et voulaient le repêcher plus tard pour détruire le corps). Satisfait, Carbalas demande alors :

 
Bon, je pense que tu as le droit à une mort propre. Une balle dans la tête ça te va ?
Oui oui oui !
Bon, je te présente mon pote, c’est d’la balle.

 
Carbalas le livre alors à Diomède. Le démon de Caym arrache les membres du criminel puis le dévore. Pendant ce temps, les autres démons ne perdent pas leur temps : ils amassent les cadavres et récupèrent tout ce qu’ils peuvent (argent, armes, gilets en kevlar, documents, portables et éléments identifiables). Diomède récupère les canards morts et des cadavres pour nourrir ses canards. Les autres cadavres sont brûlés consciencieusement dans le 36 tonnes et la berline. Metallon passe sa rage en explosant méthodiquement la tête des cadavres à poings nus, histoire de les rendre méconnaissables. Les démons rembarquent, une fois leur barbecue terminé.
 
Pendant ce temps, Henephte se réveille de sa petite sieste au bout de l’eau. Après avoir réussi à se détacher, il émerge de l’eau, épuisé. Après avoir fouillé son crâne pour sortir la balle enfoncé à l’intérieur, il remarque que l’entrepôt est gardé par un homme. Le Scox se dirige vers le garde, qui fume tranquillement une clope. Henephte s’approche et lui tend alors la balle : « Vous avez laissé tomber ça. » Le garde, à cette vue (Henephte a quand même un trou dans le crâne !), tombe au sol et se tétanise. Henephte en profite alors pour le fouiller pendant sa tétanie (le fait que le garde se pisse dessus ne le dérange pas plus que ça). Cela fait, Henephte récupère le portable du garde et son portefeuille, puis appelle le dernier numéro appelé, espérant qu’il s’agisse de ses autres ravisseurs.
 
Immédiatement, il joint un portable détenu par les autres. Nymeth lui répond. Après un long silence (chacun espère que l’autre se trahisse le premier), Nymeth parle. Les démons conviennent de récupérer Henephte à l’entrepôt. Nymeth raccroche alors, et interroge leur conducteur (Diomède, donc) sur sa connaissance des « Spies ». Diomède raconte alors sa longue et terrible histoire sur le chemin : auparavant baron de Caym, il s’est spécialisé dans la création d’animaux anthropophages par le dressage, la sélection (sur)naturelle et les coucheries avec les animaux pour en produire des versions maléfiques (!). 
 
Pendant des années, il a mené un programme secret d’élevage de lions anthropophages maléfiques en Guyane française pour pousser l’humanité à exterminer les lions d’Afrique présents dans la nature. Hélas, son plan machiavélique fut déjoué par les Spies voilà trois ans, et Caym le dégrada suite à son échec au titre de capitaine, tout en lui collant une limitation et en l’enlaidissant notablement.
 
Toutefois, Diomède explique avoir un plan pour revenir dans les bonnes grâces de son Prince : lancer un programme d’élevage de canards anthropophages pour attaquer des petites vieilles à travers l’Europe. Suite à cette augmentation des attaques, les vieux, se sentant en danger, voteraient pour des partis d’extrême-droite, qui proposeraient d’exterminer tous les animaux domestiques. Cela fait, il aurait accompli son plan machiavélique et Caym serait obligé de lui demander de retrouver son grade de baron… Bref, les démons ont compris que visiblement, la limitation infligée par Caym à Diomède, c’est la mégalomanie… 
 
Enfin, Metallon argue pendant tout le voyage qu’elle a don de prescience, puisqu’elle était sûre que les Totally Spies viendraient pour s’en prendre à elles.
 
Bref, finalement, les démons arrivent à l’entrepôt pour récupérer Henephte. Nymeth refusant d’effacer la mémoire du garde, Stamp l’abat d’une rafale de FAMAS sans se poser la moindre question (« Allons au plus simple », commente-t-il laconiquement). Diomède récupère le cadavre pour le donner à bouffer à ses canards, sous les yeux étonnés de Henephte : « J’ai peut-être des trous dans le crâne, mais je me rappelle pas que les canards faisaient ça. »
 
S’ensuit une discussion entre Diomède (« J’vous ai vu vous, vous êtes passé dans Valeurs actuelles ! ») et Henephte :

 
Qu’est-ce que vous pensez de mon projet… Si je monte l’humanité contre les animaux domestiques grâce à des canards anthropophages, ça peut marcher ?
C’est intéressant, mais… c’est vrai que c’est un truc auquel j’ai pensé auparavant.
En fait, je veux faire monter le vote de l’extrême-droite en faisant assassiner des vieilles par des canards. Ça pourrait en fait les inciter à voter l’extrême-droite pour prendre des mesures écocides qui mèneraient à la quasi-extinction des espèces domestiques animales !
Vous voulez pas simplement faire une collab’ avec des écolos et dire que les animaux domestiques polluent ?

 
Diomède regarde de travers Henephte, mais semble considérer l’idée. Stamp fait un tour rapide du hangar : il vérifie que rien de compromettant n’a été laissé par les ravisseurs.
 
Pendant tout ce temps, Carbalas commence à hacker les portables pour examiner leur contenu. Il s’intéresse d’abord à celui de Giullani : il découvre que le beau-père de celui-ci, Luigi Mallardo, lui a ordonné de personnellement liquider John Milton dans un message vocal récent (Giullani n’a pas eu le temps de l’effacer). Giullani discutait également en français avec quelqu’un, visiblement des réseaux de la Moccro Maffia. Sinon, rien d’intéressant – quand ce n’est pas crypté, c’est cryptique. L’Asmodée commence le piratage des téléphones des autres criminels, mais les mafiosi utilisaient des noms de code et les tueurs de la Moccro Maffia des cryptages particulièrement balaises. Toutefois, grâce à la mauvaise utilisation du cryptage par un des téléphones, il découvre que les tueurs de la Moccro Maffia avaient un repaire à Anvers, un entrepôt dans le port. Carbalas garde l’information sous le coude, des fois que.
 
Diomède intervient alors : 

 
(Diomède) - Bon, les petits roudoudous, y a deux choses dont va falloir parler. Le paiement, et puis, on va devoir se séparer, parce que je dois ramener les canards à la maison.
(Nymeth) – Hm. Eh bien, le paiement je suppose que notre cher Henephte saura se montrer…
(Diomède) – Je veux pas d’un paiement monétaire.
(Nymeth) – Ah.
(Diomède, fixant Nymeth) – Je suis plutôt pour l’échange de liquide.
(Nymeth) – Mh…
(Stamp, innocemment) – Oui. Des espèces ? Tu veux garder les armes ? Comment on s’arrange ?
(Nymeth, alors que Diomède le pointe du doigt) – Est-ce que tu aurais pu mentionner ça peut-être quand tu as fait appel à son aide, bien qu’elle ait été fort précieuse ?
(Stamp, toujours innocemment) – Bah… C’est un échange de liquide, d’argent, quoi.
(Nymeth) – Non, pas ce genre de liquide… Et je t’avoue que je n’ai pas forcément envie de me prostituer après une… erreur de jugement de la part de mes coéquipiers.
(Diomède) – Après, t’es celui qui me branche le plus, mais… Au pire… (Diomède désigne Henephte.) L’est plutôt pas mal lui aussi, plutôt minet dans son genre, ça me rappellera les orgies en Grèce à l’époque…
(Henephte) – Quitte à passer du temps utile, on ne peut pas faire une séance de consulting sur cette histoire d’animaux de compagnie ?
(Carbalas, après un court silence) – Bon, je vous laisse régler cette histoire entre vous.

 
Finalement, les démons négocient avec Diomède et arrêtent un prix : une séance de consulting avec Henephte, et trois vieilles kidnappées en France pour les donner en pâture aux canards (Diomède essaie de se faire discret, il a évité pour le moment tout enlèvement aux Pays-Bas). Diomède continue de draguer Nymeth (qu’il appelle « joli cœur ») ; Nymeth explique poliment qu’il « ne baise pas pendant les missions », et cela malgré les nudes montrés par Diomède (c’était quand il était à l’époque grade 3, à une époque où il était donc nettement plus beau).
 
Finalement, Diomède ramène nos cinq démons au lieu de leur premier rendez-vous, avant de partir dans un magnifique soleil levant (coup de klaxon en prime pour le chant du cygne). Une fois seuls, les démons discutent de la marche à suivre. Ils se mettent rapidement d’accord sur le fait que Henephte n’est plus suffisamment présentable (avec son trou dans la tête…) et que Carbalas est grillé. Par conséquent, la suite de la mission sera assurée par Nymeth et Stamp. Quant à Metallon, elle est surtout préoccupée par sa nouvelle vocation de devin. détruits).
 
Histoire de voir ce qu’on pense de ce qui s’est passé autour de lui, Henephte envoie un tweet sponsorisé faussement automatisé sur son compte Twitter. Les gens réagissent alors en masse, se demandant si le tweet est automatique ou non. En effet, une rapide consultation des actualités révèle que les médias néerlandais et français pensent qu’il a été enlevé par des membres de la Moccro Maffia, qu’il est mort, ou en fuite. Bref, ce premier move n’est pas le plus malin, mais il permet au moins de prendre la température.
 
Les démons remontent finalement dans leurs véhicules, avant de se dispatcher entre les hôtels : Henephte se cache dans l’hôtel de Metallon sous une fausse identité, en payant avec de l’argent liquide donné par Stamp ; Carbalas, Metallon, Nymeth et Stamp retournent à leurs hôtels respectifs. Nymeth et Stamp se rendent présentables en se douchant, en changeant leurs vêtements pour des costumes. Très rapidement, les autres démons décident de dormir un coup, après s’être douché et débarrassé de leurs vêtements (enfin, sauf Metallon, qui va méditer pour ouvrir son troisième œil et développer sa prescience).
 
(Ce spoiler ne concerne pas la joueuse de Metallon.)
 
Spoiler:
En enlevant et secouant ses vêtements, Metallon découvre un mouchard. Elle se doute alors que les Totally Spies ont retrouvé pour ça les démons. Elle n’en dira rien aux autres.

 
Après avoir discuté entre eux deux (Nymeth aurait voulu l’avis des autres, mais tous pioncent), Nymeth et Stamp partent à l’Agence européenne du médicament. Avant de partir, Stamp cache le Kalistra à l’exception d’une seule pilule, qu’il prend avec lui. Il veut éviter toute mauvaise surprise et toute tentative d’OPA particulièrement agressive à nouveau. Nymeth fait un emballage quelque peu « pro » pour le Kalistra.
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Stamp.)
 
Spoiler:
Stamp, malin, cache la boîte de Kalistra en la scotchant sous un chariot de ménage de l’hôtel. Il viendra le chercher plus tard, ayant confiance que personne ne le retrouvera.

 
En arrivant à l’Agence européenne du médicament, Stamp repère Marine Orange – bien qu’elle ne la reconnaisse pas immédiatement.
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Henephte.)
 
Spoiler:
Henephte est appelé par quelqu’un sur son portable professionnel. Cela le réveille, et il découvre sur QuelProgramme que Marine Orange est présente. Il laisse sonner son portable, et écoute le message sur le répondeur : la personne, se présentant comme Simon Mordaunt, chargé d’affaires de la Cochran Eldon Bank, lui propose un rendez-vous le midi ou le soir-même, puisqu’il est à Amsterdam. Henephte ne réagit pas, mais a une autre idée. Il consulte alors les informations, qui bouclent sur lui aux Pays-Bas et en France.
 
Henephte se décide alors à faire un live dans un placard de sa chambre, pour annoncer qu’il est encore en vie. Il annonce que s’il est resté silencieux, c’est car sa vie était menacé. En effet, il a lancé un projet sur la corruption des administrations publiques, projet où il a signé une clause de non-divulgation – il ne pouvait pas en parler publiquement, mais là, c’est décidément trop. Il est donc allé à l’Agence nationale de la sécurité du médicament, où il a trouvé quelqu’un d’extrêmement corruptible (il ne mentionne pas le nom de Crozier) et l’a pigeonné. Henephte geint sur le fait qu’une journaliste de Mediapart a probablement mal fait son travail et a révélé ce qu’il faisait. Dans tous les cas, il a perdu les rushs dans sa fuite de l’hôtel, et pense que les « mafieux » étaient envoyés pour le tuer.
 
Immédiatement après son live, une multitude de personnes appelle son portable : la police française veut savoir où il est, Marine Orange s’excuse et lui demande s’il est toujours en vie tout en le suppliant de se rendre à la police, ses connaissances lui demandent s’il va bien… Mais Henephte, heureux de faire du buzz pour pas grand-chose, fait silence radio.

 
Après avoir patienté un peu, le Baal et le Beleth sont finalement reçus par Helmi Veteli. Veteli les interroge sur pourquoi ils viennent la voir, car elle n’a rien noté sur son agenda. Nymeth baratine une réponse sur la charge de travail probablement trop importante, et lui dit qu’ils sont là pour le Kalistra. Veteli semble convaincue et les fait asseoir dans son bureau. Commence alors une discussion à bâtons rompues entre Nymeth et Veteli, où Nymeth présente le produit. Veteli, qui n’a pas le dossier technique et médical sous les yeux, semble très méfiante. Mais Nymeth parvient à la convaincre d’essayer le produit pour « voir » sur quelqu’un, afin de s’assurer que le produit est miraculeux. Veteli finit par se laisser convaincre.
 
Veteli demande, toutefois, d’avoir les dossiers juridique, technique et médical le lendemain matin, car elle juge son approche peu conventionnelle ; elle menace, si elle ne les as pas sur son bureau le lendemain matin, d’appeler la police. Nymeth et Stamp sortent, soulagés, mais pressés d’aller en France – il faut récupérer avant le lendemain matin le dossier !
 
Mais en sortant, ils découvrent que la personne planquée n’est plus là. Pire encore, ils découvrent que Henephte a annoncé en direct live être poursuivi par des malfrats pour une sombre affaire de corruption dont il va bientôt dévoiler tous les détails… Toute la presse française et internationale se saisit de l’affaire, Gérald Darmanin annonce qu’il faut sauver le soldat Natas, bref… C’est la merde. Nymeth appelle immédiatement Carbalas, qui se réveille, et Metallon, qui s’est endormie en pleine méditation. Les quatre démons sentent que les emmerdes arrivent. Dans la foulée, Stamp décide de repartir à Lyon avec Carbalas pour récupérer les dossiers demandés par Veteli. Nymeth reste à Amsterdam pour surveiller la nuit d’Helmi Veteli, et Metallon reste à l’hôtel pour garder un œil sur Henephte. 
 
Le temps passe. Nous sommes en plein début d’après-midi, alors que Carbalas et Stamp commencent leur voyage Paris-Lyon en TGV. À ce moment-là, le GIGN et le Dienst Speciale Interventies (DSI) interviennent dans l’hôtel miteux où crèchent Henephte et Metallon. Investissant l’hôtel en présumant des risques pour la vie de Henephte, ils sécurisent les lieux et finissent par défoncer la porte de Henephte. Après un rapide échange avec les forces venues, le Scox est accompagné sous bonne garde jusqu’à un camion blindé pour un retour express en France. Metallon, présente dans une des chambres, est tenue en joue par un flic pendant toute l’intervention : elle se doute qu’ils sont venus pour Henephte et préfère donc ne pas moufter…
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
En fait, Henephte n’avait pas prévu que son live prendrait une telle ampleur… Sauf qu’après un assaut en plein centre-ville d’Amsterdam par la Moccro Maffia, et dans un contexte où celle-ci venait de descendre plusieurs personnes dans des opérations semblables, les Pays-Bas sont sur les dents. Marine Orange, présumant qu’elle a peut-être fait une boulette et pensant que Lucien Natas (l’identité humaine de Henephte) est en danger de mort, appelle immédiatement la police française.
 
L’information parvient alors au sommet de l’État et Gérald Darmanin contacte son homologue néerlandais. Le Ministère de l’Intérieur français demande immédiatement la triangulation des portables de Natas, et découvre alors sa cachette (oui, Henephte a été bête à ce point…). Les deux ministres et leurs conseillers pensent immédiatement que la Moccro Maffia l’a capturé (l’hôtel où il se trouve est un bouge infâme et un repère notoire de criminels). Darmanin demande, et obtient, l’envoi du GIGN aux Pays-Bas pour une opération conjointe avec la DSI néerlandaise.
 
Au même moment, le docteur Crozier comprend qu’il est compromis. Dans un premier temps, il détruit un maximum de preuves liés à ses petits trafics, preuves qui permettraient de remonter jusqu’à lui. Il prétexte la maladie pour s’absenter de son poste. Puis, il va à la gare d’Austerlitz où il abandonne son portable « criminel » et des faux papiers dans une consigne (en fait, il prévoit de partir pour Nantes, et là-bas, de prendre sous une fausse identité un vol international pour les Balkans via l’Espagne). Enfin, il retourne chez lui, détruit une partie des preuves et récupère une partie de l’argent liquide accumulée par des années de corruption.
 
C’est à ce moment-là que la BRI-BAC intervient à son domicile et l’arrête, presque simultanément à l’assaut donné par le GIGN et le DSI aux Pays-Bas.

 
Henephte est embarqué pour un trajet retour en camion blindé, après une vérification rapide d’identité et confirmation qu’il parlait bien du docteur Crozier. Visiblement, la police ne le soupçonne pas du moindre délit : ils sont déjà très contents que Lucien Natas soit encore en vie.
 
Nymeth, atterré, assiste à l’intervention policière en direct. Il envoie un message à Henephte pour demander ce qu’est tout ce bordel. Quant à Carbalas et Stamp, ils n’ont aucune idée de ce qui se passe… enfin, pas pour longtemps. Ils arrivent à Lyon vers 19 heures, et après avoir changé de taxis à deux reprises (ils sont toujours paranos), ils arrivent au siège de Bioxeo. Cette fois-ci, l’accueil est vraiment glacial, et ils sont emmenés à Lilith dans un silence de plomb.
 
Carbalas et Stamp comprennent alors ce qui s’est passée : Lilith est en train de regarder BFM TV. Sur l’écran, un Henephte épuisé sourit en serrant la main à un Gérald Darmanin resplendissant. Ils comprennent alors que le live de Henephte a pris une ampleur catastrophique… Carbalas se ten, Stamp fait les gros yeux et sue à grosses gouttes. La conversation s’engage.

 
(Lilith) – Pouvez-vous m’expliquer ce dont il s’agit ?
(Silence gêné des deux démons.)
(Lilith) - Le docteur Crozier vient d’être arrêté.
(Carbalas, en se couvrant le visage et en ayant une expression de dégoût) – Oh, c’est pas vrai… (Court silence.) Crozier a lancé la Mafia après nous pour obtenir le produit.
(Lilith) – Je m’en doute… Je me doute que votre petit copain a balancé toute l’histoire à la presse, et la police qui était sur les dents, avec l’aide d’une journaliste, a toutes les preuves, je dis bien toutes les preuves, pour faire tomber Crozier.
(Carbalas) - Il a déjà signé le papier ou pas ?
(Lilith) – Non. Le dossier est toujours en attente.
(Lilith éteint la télévision et se tourne vers les démons.)
(Lilith) – Je veux des explications, Carbalas. Car là, t’as grave merdé.
(Stamp, en serrant les dents) – Dire qu’on le sauve d’une balle dans la tête pour que ça finisse comme ça…
(Carbalas, confiant) – Ça s’était bien passé, il a essayé le Kalistra, il était très convaincu, il a accepté l’argent, on est parti, on est monté vers Amsterdam pour régler la deuxième partie de la mission…
(Stamp, moins confiant) – On a réussi à mener en bateau les anges qui nous ont attaqué… pour sauver Henephte… et…
(Carbalas, toujours confiant) – Et grâce à Stamp, les anges sont partis avec un faux médicament.
(Lilith, excédée) – Oui, mais Crozier n’a pas validé le dossier. Je sais que tu ne me dis pas tous les détails de ce qui s’est passé avec Crozier, Carbalas.
(Lilith se lève et se dirige vers Carbalas, déployant deux grandes ailes de plumes noires, une langue effilée, une paire de petites cornes et une queue barbelée se déploient. Sa beauté se fait plus vénéneuse. Carbalas reste stoïque, mais Stamp commence à trembler légèrement.)
(Lilith) – Qu’est-ce que vous avez fait avec Crozier ?
(Carbalas, légèrement moins confiant) – J’ai utilisé… un de mes pouvoirs… pour le forcer d’accepter de signer le papier, en contrepartie de ce qui se trouvait dans la valise. Sauf que… Il ne savait pas ce qui se trouvait dans la valise bien sûr.
(Lilith) – Et donc, vous avez mis de la merde dans la valise.
(Carbalas, soudainement plus assuré) – Non, il y avait de l’argent. Enfin… Il n’y avait pas grand-chose. Mais néanmoins il y av-…
(Lilith gifle alors Carbalas, qui chute par terre.)
(Lilith, excédée) – Vous auriez pu faire ce que je vous ai demandé de faire. Vous avez fait arrêté Crozier. Le Kalistra ne va pas être mis sur le marché. Je te pensais beaucoup plus malin que ça, Carbalas.
(Carbalas, se massant la joue et pensif) – On a encore un moyen de notre côté, de lever les accusations sur Crozier ?  
(Lilith) – Non, c’est trop tard. (Elle se tourne.) Je vous donne néanmoins une chance de vous rattraper. Les papiers, chez Crozier, vous les avez vu ?
(Carbalas) – Les papiers de quoi ? Pour les signer ? (Court silence.) Oui, on les a vu.
(Lilith) – Vous avez une idée de là où ils sont ?
(Carbalas, en se relevant) – Oui, quand il est parti pour s’envoyer sa secrétaire, j’ai fouillé un peu le bureau et j’ai pu voir comment fonctionner son coffre.
(Lilith, froide) – Bon. Tout ce qu’il y a chez Crozier va être d’ici demain perquisitionné. Son bureau, tout. Il ne mettra pas longtemps pour passer à table. Je veux que vous trouviez le dossier. Je vais appeler quelqu’un en urgence. Vous allez avec ce quelqu’un à Paris, et oui, ça veut dire faire un cambriolage à l’ANSM. Mais vous vous démerdez ! Je veux que ce putain de dossier soit validé sur le site de l’ANSM. Et je veux que personne ne se doute de vos petites magouilles… Si ce n’est pas le cas… (Elle fixe Carbalas.) Je te garantis que je me débrouille pour te faire récurer les chiottes de l’Enfer sous la forme d’un familier.   
(Carbalas, souriant et défiant) – Deal.
(Lilith, faisant disparaître tout son attirail et se calmant) – Vous montez sur Paris immédiatement. Vous vous débrouillez avec le reste de votre équipe pour sauver les pots cassés.
(Carbalas) – On a encore un problème à Amsterdam. C’est pour ça qu’on est là d’ailleurs.
(Stamp, qui se faisait tout petit) –  Oui.
(Carbalas) – Comme convenu, nous avons convaincu Helmi Veteli de tester le produit. On lui a confié, et il y a de bonnes chances qu’elle le teste sur son mari. Néanmoins, elle demande le dossier technique, médical et juridique.
(Lilith) – Agrippina, tu m’imprimes le dossier pour l’Agence européenne du médicament.
(Stamp) – Elle l’attend demain matin.
(Lilith) – Vous vous débrouillez que l’un de vous aille porter le dossier à Veteli. L’autre partie de l’équipe va aller faire un peu de nettoyage des conneries de votre cher ami. Au demeurant, Carbalas… (Carbalas reste silencieux.) Si Henephte a plombé cette mission pour le compte de Stolas, tu lui fais personnellement la peau. Est-ce bien clair ?
(Carbalas, pensif, hoche la tête.)
(Lilith, se tournant dans son fauteuil, dos aux démons) – Maintenant, disparaissez. Agrippina va vous donner le dossier. Moi, j’ai besoin de réfléchir.
(Chip commence à reconduire les démons vers la sortie, mais Carbalas se retourne alors vers Lilith.)
(Carbalas) – Pourquoi Stolas ? Il veut faire échouer le tout ?
(Lilith, se retournant légèrement) – J’ai de bonnes raisons pour penser que oui. C’est en tout cas ce que m’avait affirmé Nymeth.
(Stamp, froid) – Je confirme, Nymeth me l’a dit aussi.
(Lilith, froid) – Bien. Je vois que vous étiez plusieurs dans la confidence. Bon… Nous réglerons cela plus tard. Du vent, maintenant. J’ai besoin de penser.

 
Chip les fait sortir et les fait poireauter dans la salle d’attente devant le bureau de Lilith. Finalement, Agrippina en sort au bout de cinq minutes, et tend deux énormes dossiers. Elle ordonne aux démons de monter sur Paris, et tend une carte au démons : celle de Wolfgang Fischer, artiste-peintre suisse. Il doit aider les démons à « terminer » tout ça, car c’est un expert en fausses signatures. Carbalas s’étonne qu’en pariant avec Crozier qu’il signerait, le dossier n’ait pas été validé. Agrippina explique alors à Carbalas un truc simple : un pari doit être toujours formulé en prêtant attention aux mots utilisés.
 
Elle conseille alors aux démons de filer vite pour éviter la colère de Lilith, si jamais elle change d’avis…
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Henephte.)
 
Spoiler:
Pendant tout ce temps, Henephte a fait un rapide passage par 36 Rue du Bastion, où on lui a annoncé qu’il rencontrerait le Ministre de l’Intérieur. Il est accueilli par un parterre de personnalités, comprenant Monsieur Pascal Remory, haut-responsable de TRACFIN, Christian Sainte, le directeur de la police judiciaire parisienne, et Alexandre Brugère, chef de cabinet de Gérald Darmanin. Deux commissaires accompagnent ces trois braves hommes. Bruège lui annonce qu’il est mis sous protection policière jusqu’à résolution de l’affaire.
 
Mieux encore, il lui est proposé une rencontre avec le Ministre de l’Intérieur. Henephte accepte, mais avoue (faussement modeste et faussement fatigué) qu’il ne faut pas en faire trop. Il est rapidement interrogé par les deux commissaires : ils veulent savoir s’il a des preuves immédiatement exploitables. Habile, Henephte dit que sa caméra a été probablement détruite par les hommes de Crozier, et qu’il n’avait aucune copie du contenu (comme c’est ballot !). Il ne sait pas non plus qui était l’homme avec lui, un membre du Milieu qu’il a contacté par le biais d’une petite annonce sur Internet (!).
 
C’est donc en voiture policière que Henephte arrive place Beauvau pour serrer la pince à Gérald Darmanin. Un rapide entretien d’une demi-heure a lieu : Monsieur le Ministre félicite Lucien Natas pour son courage et propose, vu ses actes et son courage, l’octroi de la Légion d’honneur. Toujours faussement modeste, Henephte refuse : Darmanin lui propose alors la médaille d’officier de l’Ordre national du Mérite, avec une petite cérémonie (seulement 200 personnes) le dimanche même. Henephte accepte, avec une idée en tête : obtenir la Légion d’honneur le jour où il deviendra riche…
 
Henephte profite de l’entretien pour en savoir un peu plus sur le docteur Crozier, et se rend compte, avec un peu de recul, que c’est la méga-merde : la flicaille vient de démanteler un véritable réseau de corruption européen, avec une figure centrale, des fonctionnaires à travers l’Europe et des tueurs à leur solde…
 
Henephte finit par quitter le Ministère, protégé par la police. Bien qu’il en brûle d’envie, il surjoue la fatigue et refuse de répondre aux médias. Gérald Darmanin, lui, commence immédiatement à se faire interviewer par la presse (eh oui…).
 
Henephte est alors emmené à un hôtel de luxe pour trois nuits, sous forte protection policière, non loin de 36 Rue du Bastion. Henephte commence à consulter les actualités, et est rassuré qu’il n’est pas soupçonné d’avoir voulu vraiment corrompre Crozier (qui serait en effet assez con pour donner une valise à moitié remplie de papier toilette ?). Des perquisitions sont en cours et un vaste coup de filet a lieu actuellement pour démanteler le réseau de Crozier. Henephte est félicité sur les médias, par des anonymes, des journalistes et des personnalités (il est d’ailleurs très sollicité pour en parler dans les médias). Henephte pousse même le vice à lire l’article sur lui de Marine Orange, sobrement intitulé L’étrange affaire Lucien Natas. L’article explique ce qui s’est passé, lave Henephte de tout soupçon, et comprend même une réflexion sur le journalisme d’investigation. En tout cas, sa lecture donne deux idées à Henephte.
 
D’abord, Henephte contacte Stolas. Le baron d’Andralphus lui demande de finir le sabotage de la mission. Henephte, plutôt malin, décide d’affirmer que ça sera fait, mais qu’il ne garantit rien. En fait, Henephte veut juste gagner sur tous les fronts : il ne fera rien pour aider ses petits camarades, mais n’exécutera aucun vrai sabotage pour Stolas. Toutefois, Henephte a une idée : puisque Lilith a perdue tout son réseau au sein de l’ANSM, peut-être Scox voudra noyauter l’ANSM ?
 
Henephte invoque Scox, qui apparaît sous la forme d’un psychanalyste archétypal des années 1990. Après avoir demandé à son Prince s’il a vu ses exploits, et que Scox ait répondu positivement (en fait, la diffusion continue de CNews sur la moitié des télés infernales a été imposé en Enfer suite à une votation organisée par Nybbas ; Scox reconnaît aimer tout particulièrement la dialectique spécieuse de Pascal Praud), Henephte lui propose de faire un coup.
 
En effet, vu ce qui se passe, Scox pourrait monter un réseau au sein de l’ANSM, pour contrôler l’industrie pharmaceutique et faire chier Lilith. Scox accepte l’idée, qu’il trouve brillante. Il récompense immédiatement Henephte et l’informe qu’il le protègera des représailles de Lilith. Toutefois, Henephte risque d’être soupçonné par des flics angéliques. Aussi, Scox lui prête les cigares de Jacques Lacan – les fumer permet d’éviter les pouvoirs de détection, car « Lacan a toujours eu le don d’enfumer tout le monde ».
 
Scox demande néanmoins à Henephte de faire réussir la mission ; s’il veut un moyen de pression sur Lilith, il a besoin que la mission soit une réussite. Scox disparaît alors, car il a rendez-vous avec Gérard Miller, et murmure un truc énigmatique sur la manipulation d’une relation père-fille…

 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Henephte et la joueureuse de Nymeth.)
 
Spoiler:
Henephte va finalement dormir après toutes ses péripéties. Inspiré, le Scox décide de rêver lucidement. Il rejoue alors une célèbre scène d’un film avec un dictateur moustachu, où il s’énerve des résultats de YouTube sur des influenceurs variés. Il est toutefois rapidement interrompu par l’arrivée de Nymeth. Celui est très en colère que Henephte ait flingué la mission.
 
Les deux démons commencent à discuter de ce qu’il faut faire. Pour sa part, Nymeth veut modifier les souvenirs du docteur Éric Crozier. Henephte est d’accord ; il demande de modifier les souvenirs de Crozier sur la description de Carbalas (histoire qu’il ne la donne pas aux flics), sur le médicament « vendu » et la destruction d’une caméra cachée par ses sbires. Nymeth accepte, surtout que Henephte a déjà menti au sujet de sa caméra aux flics.
 
Mais la conversation continue, plus froidement : Nymeth mentionne que Lilith est en colère et laisse une dernièee chance aux démons. Le démon de Beleth explique à Henephte qu’il a dépassé les bornes, mais le Scox rétorque qu’il n’est pas un bon toutou et construira sa carrière comme bon lui semble. Nymeth explose de rage, mais Henephte le désarçonne rapidement en le psychanalysant (« D’où vient ce besoin de validation ? »). Henephte lui fait remarquer qu’Eate distingue trois types de démons : les muscles rusés, les cerveaux et les autres. Et clairement les autres démons de l’équipe sont, de son point de vue, de la dernière catégorie…
 
Nymeth lui explique qu’il ne sait pas ce qu’il semble se passer dans la tête de Henephte – visiblement, seuls son ego surdimensionné et son carriérisme comptent. Henephte s’en défend, disant être particulièrement altruiste et avoir probablement sauvé la mission (il pense que Lilith les a envoyé comme chair à canon). Nymeth est quelque peu troublé par tout cela et se range aux arguments du Scox.
 
Henephte commence à discuter avec Nymeth de ce qu’il veut faire, mais le Beleth redevient quelque peu… agressif. La discussion sur leurs missions respectives vire à la conversation de sourds, surtout que Nymeth essaie de comprendre Henephte et Henephte passe son temps à psychanalyser son collègue. Puis, le démon de Scox pointe que Carbalas a des liens louches avec Lilith, avant de faire remarquer qu’il a déjà sauvé les miches de tout le monde en invoquant Scox. Le démon de Scox pointe d’ailleurs qu’il n’est pas forcément le plus gros danger, entre un Stamp insondable, un Carbalas au passé mystérieux et une Metallon à la grande spontanéité. Bref, il force Nymeth à admettre qu’il est sympathique avec lui…
 
Une nouvelle fois, la discussion se termine sur leurs ambitions respectives : Nymeth s’intéresse au fait de savoir si Scox sait pour les ambitions de Henephte (et ce dernier répond que Scox ne s’inquiète pas des ambitions de Henephte, en plus d’être plutôt sympa avec lui), et Henephte tance rapidement Nymeth pour son manque d’ambition. Henephte se rend de quelques conseils pour sa carrière, ce qui agace un tantinet Nymeth.
 
À la fin de leur rencontre en rêve, Henephte demande à Nymeth de faire attention : les autres pourraient flinguer la mission, quand même…
Dernière modification par D-FENS le sam. mars 16, 2024 8:26 am, modifié 1 fois.
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Orlov
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par Orlov »

Toujours aussi sympa, drôle et distrayant !
Cryoban a écrit : lun. juin 26, 2023 7:56 am Le vrai problème c'est les gens.

Mildendo aka Capitaine Caverne a écrit : Faire du Jdr c'est prendre une voix bizarre et lancer des dés en racontant qu'on tue des gobs.
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par D-FENS »

Séance 23 : Partie I, Acte I – Un coup bien monté (Cinquième et dernière partie).
Date de la session : 21 février 2024.
 

 
Suite à l’intervention de la police, Metallon va dormir sous un pont d’Amsterdam avec sa moto. Carbalas et Stamp repartent sur Paris pour mener le casse de l’ANSM, et finalement, Metallon se met en route depuis son pont jusqu’à Paris. Nymeth envoie un message pour dire qu’il va modifier les souvenirs d’Éric Crozier, en lui faisant croire que Henephte était venu lui vendre un médicament anti-stress nommé l’Antharix. En remontant sur Paris, Carbalas et Stamp apprennent que Lucien Natas (l’identité humaine de Henephte) va recevoir l’Ordre national du mérite, ayant refusé humblement la Légion d’honneur.
 
Pendant leur voyage sur Paris, Carbalas obtient (enfin !) l’augmentation de ses talents de hacking. À 21 heures, Stamp part en direction d’Amsterdam en Thalys, tandis que Carbalas attend Wolfgang Fischer, le contact de Lilith. Fischer lui annonce qu’il ne sera là qu’à 23 heures du soir. Carbalas loue alors une voiture, puis donne rendez-vous à Fischer dans un salon de thé avec salons privatifs, puis va au cinéma en attendant – il va voir Un homme en colère avec Jason Statham. Quant à Metallon, elle écoute de l’eurodance girly à la Aqua. Objectif : être bien énervée pour l’infiltration, histoire de se battre au cas où.
 
Dans le cinéma, Carbalas est soudainement rencontré par un homme blond, plutôt beau et classe, entre une cinquantaine et une soixantaine d’années, avec un sac de sport. La conversation s’engage entre les deux.

 
(Jim Phlops) – Bonjour Monsieur Miton, je suis Jim Phlops. Je suis… consultant pour… vous savez qui…
(Carbalas, après un temps d’hésitation) – Voldemort ? 
(Jim Phlops) – Euh non, ça commence par… Attendez… Mon premier est un endroit où on peut dormir, mon second est un endroit où on peut dormir, et le dernier est le bruit que fait un serpent…
(Carbalas, avec un grand sourire narquois) – Tapis, cirque, tut-tut…
(Jim Phlops) – Non, non… Attendez, je trouve une autre charade…
(Carbalas, abruptement) – C’est bon, j’ai compris.
(Jim Phlops) – Ah.
(Silence, puis Jim Phlops reprend) – J’ai été mis sur cette mission pour vous aider.
(Carbalas, méfiant) – Je n’ai pas entendu dire que quelqu’un devait venir m’aider.
(Jim Phlops) – Est-ce que vous voulez peut-être regarder l’ordinateur que j’ai avec moi ? Par contre, il faut sortir, car il s’autodétruira au bout de cinq secondes…
(Carbalas) – C’est pas eco-friendly ça, monsieur.
(Jim Phlops) – Nous sommes des démons, nous ne sommes pas eco-friendly.
(Carbalas) – Justement, nous n’avons pas un capital illimité. Il faut penser au réutilisable si l’on veut savoir. Et puis ça diminuera les coûts de gestion et de production…
(Jim Phlops fait un signe de tête pensif, en tendant un Mac mini à Carbalas.)
(Carbalas regarde autour, suspicieux.) – Nous allons aller ailleurs.
(Long silence gênant.)
(Carbalas, se levant) – Allons dans les toilettes.

 
Carbalas se lève, suivi par Phlops. Tous deux vont dans les toilettes, et Carbalas vérifie qu’il n’y a personne. Puis, Phlops et lui-même se flashent leurs auras – Jim Phlops a celle d’un grade 1 expérimenté, vu la couleur et la taille. Puis, Carbalas va s’asseoir dans un toilette pour ouvrir le Mac mini et regarder la vidéo qui s’affiche. Un type, très beau et très distingué, mais partiellement dans l’ombre, apparaît à l’écran. La vidéo est authentifié par Message officiel.

 
« Bonjour, Carbalas. Votre mission, si vous l’acceptez, est de réussir le casse que vous allez mener à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Pour cela, vous allez être aidé par l’un de nos meilleurs éléments, Jim Phlops, et par Moebius, faussaire de génie. Vu que vous avez foiré votre mission, vous pouvez vous démerder tout seul. Évidemment, si vous vous foirez, personne ne vous aidera. Allez, salut, et allez bien vous faire foutre. »

 
Puis une voix féminine annonce :

 
« Cet ordinateur s’autodétruira dans cinq secondes… »
 
Carbalas met le Mac dans un coin des toilettes. Des étincelles apparaissent alors et une fumée noirâtre s’échappe de l’ordinateur. Carbalas se tourne alors vers Jim Phlops :

 
(Carbalas) – Je ne comprends pas pourquoi vous avez pris tout ce temps pour m’amener cet ordinateur, j’étais déjà au courant. Ce n’est pas un gâchis de ressources ?
(Jim Phlops, en haussant les épaules) – C’est la procédure.
(Carbalas, soupirant) – Bon, c’est quoi votre spécialité ?
(Jim Phlops) – L’infiltration, la discrétion et le déguisement.
(Carbalas) – Bon, nous avons donc un faussaire, je suis un expert en électronique et hacking, et nous avons un expert en infiltration, ce qui veut dire qu’on peut s’introduire à l’intérieur.
(Jim Phlops) – Tout à fait, nous allons faire de grandes choses tous les trois. Vous avez amené un peu de muscle au cas où ?
(Carbalas, regardant ses bras) – Non.
(Jim Phlops) – Alors la mission va être beaucoup plus difficile que je ne le pensais…
(Carbalas) – Je peux avoir quelqu’un, mais pas avant 1 heure, 1 heure 30, du matin.
(Jim Phlops) – Très bien. Alors, j’ai des idées à vous soumettre monsieur Milton.
(Jim Phlops ouvre son sac de sport et montre le contenu. Carbalas voit d’abord des costumes d’hommes de ménage…)
(Carbalas) – Classique. (… puis il voit un costume de clown.) Ahem, moins classique. C’est au cas où je rate mon coup ?  
(Jim Phlops, très sérieux) – Non, car nous n’avons pas le choix de réussir cette mission. J’ai pris des renseignements très importants, et j’ai découvert qu’à deux pas de l’agence, il était organisé un dîner costumé et rigolo pour des employés de l’Agence.
(Carbalas, goguenard et pointant le costume) – Et donc les employés ont six ans…
(Jim Phlops, un peu déconcerté) – Ce n’est pas un détail auquel j’ai pensé, mais j’ai pensé qu’un costume de clown pourrait être nécessaire pour s’infiltrer dans ce dîner… Vous ne pensez pas ?
(Carbalas, circonspect) – Alors, je récapitule… À quelques pas de là, dans un autre bâtiment, il y a un dîner déguisé, c’est bien ça ? Quel est le rapport avec notre mission ?
(Jim Phlops, sérieux comme un pape) –  Eh bien c’est très simple : nous allons voler une clé magnétique à l’un des employés, pour nous introduire dans le bâtiment, puis nous ferons preuve de tous mes talents pour ouvrir…
(Carbalas, toujours un peu circonspect) – Ah. J’avoue que ça se tient.
(Jim Phlops) – Je vais donc faire preuve de tous mes talents de déguisement, et ensuite, dès que j’aurais subtilisé la carte, vous vous introduirez avec votre muscle et Moebius pour mener votre tâche à bien. Votre muscle assurera vos arrières pendant que vous hackez et que Moebius falsifie. Et ensuite il y aura sûrement des vigiles… Beaucoup de vigiles.
(Carbalas) – Ils sont tous en contact les uns avec les autres, il y a peut-être moyen de les ramener à un même endroit.
(Jim Phlops) – Très bien, dans ce cas, le plan devient particulièrement complexe. Est-ce que votre muscle court particulièrement vite ?
(Carbalas envoie un message à Metallon, mais n’obtient aucune de réponse, puisqu’elle conduit.)
(Carbalas) – Je tiens à vous prévenir : je peux amener des muscles, mais le cerveau n’est pas livré avec.
(Jim Phlops) – Ce n’est pas nécessaire, j’ai un costume pour ce genre de cas.

 
Carbalas emmène alors Jim Phlops au salon de thé, tandis qu’il envoie un message à Metallon pour lui indiquer le lieu du rendez-vous. Jim Phlops est en train de réfléchir à son plan. Carbalas se connecte sur l’Entrefilet, trouve des détails sur l’ANSM, mais ne parvient pas à hacker l’ANSM pour trouver le plan détaillé de l’agence au cas où. Au bout d’une demi-heure, Moebius entre : c’est un homme flamboyant, maniéré et vêtu à la dernière mode, avec un bonnet et les sourcils rasés. Soudainement, ce dernier se raidit et se renfrogne.

 
(Moebius) – Je suppose que la mission qui m’a été confiée l’a été à tous les déchets de l’administration démoniaque ?
(Carbalas) – Eh bien voilà qui fait plaisir. Bonjour à vous aussi. (Silence.) Eh bien écoutez messieurs, pouvez-vous travailler ensemble ?
(Jim Phlops, simultanément à Moebius) – Oui.
(Moebius, simultanément à Jim Phlops) – Non.
(Carbalas) – Pfff… Quel est le problème ?
(Moebius) – Monsieur Phlops était l’un des membres de mon équipe d’intervention avant que je ne demande d’être muté.
(Carbalas, après un long silence) – Oui…
(Moebius, pointant Phlops) – Et monsieur Phlops n’est pas très bon.
(Carbalas) – C’est uniquement vous et moi qui entrons dans l’agence. Monsieur Phlops restera derrière. Tout ce qu’il a à faire, c’est nous procurer des cartes d’accès.
(Moebius) – Je ne lui fais pas confiance…
(Jim Phlops, relevant la tête) – J’ai pourtant toute confiance en moi-même.
(Carbalas, pincé) – Oui, ça ne m’étonne pas… Eh bien écoutez, dans un cas comme dans l’autre, nous serons les deux seuls à rentrer, et si monsieur Phlops échoue à sa mission, nous trouverons un autre moyen d’entrer.
(Moebius) – Très bien. Puis-je me permettre de savoir quel est l’enjeu de la mission ? Je n’ai été informé de rien.
(Carbalas) – Nous devons aller dans le bureau du docteur Crozier, hacker son terminal, entrer des données à l’intérieur, hacker son coffre et falsifier ce qu’il y a à l’intérieur.
(Moebius) – Très bien. Qu’attendons-nous alors pour partir ?
(Carbalas) – Des muscles.
(Moebius, un peu méfiant) – Est-ce que ce sont des muscles intelligents ou des muscles bêtes ?
(Carbalas) – Ah, sur une échelle de 1 à 10, je dirais 3.
(Moebius, désespéré) – Ah, misère…
(Jim Phlops s’absente pour aller aux toilettes. Moebius regarde Carbalas avec détresse.)
(Carbalas) – Ne me regardez pas comme ça, je ne savais même pas qu’il en faisait partie.
(Moebius) – Si j’avais su, j’aurais refusé dare-dare…
(Carbalas, soudainement en colère) – Ne prononcez pas ce mot devant moi !
(Moebius, surpris) – Euh… Très bien… Du coup, nous devons faire quoi ?
(Carbalas) – Mis à part apposer une signature ?
(Moebius) – Oui, mais de qui ?
(Carbalas) – De Crozier.
(Moebius) – Le type arrêté et dont tout le monde parle aux infos ?
(Carbalas, serein) – Exact.
(Moebius, dans un soupir) – Très bien, attendons alors.

 
Finalement, Jim Phlops revient, déguisé en clown et méconnaissable. Carbalas écarquille les yeux et demande :

 
Euhm… Vous n’auriez pas pu attendre plus tard, avant d’enfiler votre costume, afin d’éviter de voir un clown se balader dans tout Paris ?
Je suis obligé de m’imprégner du personnage.
Vous étiez déjà très bien imprégné du personnage je trouve !
(Moebius regarde Carbalas avec un léger sourire.)
Je suis malheureusement obligé de faire cela.
C’est juste un rôle de composition, donc…


 
Jim Phlops, Carbalas et Moebius partent donc à Saint-Ouen pour mener leur infiltration ; à cette occasion, Carbalas découvre que Moebius est affublé d’une limitation qui rend ses cheveux bleus cobalt. Jim Phlops part donc au restaurant, avec ses grosses chaussures de clown qui font « pouet-pouet ». Carbalas lâche à Moebius, avec un grand sourire : « Avant de juger, tu devrais te mettre un peu dans ses chaussures… » Moebius lui répond avec un regard noir, ce qui fait ricaner intérieurement l’Asmodée. Puis tous deux attendent dans un ennui mortel le retour de Jim Phlops et l’arrivée de Metallon.
 
Pendant ce temps, Nymeth commence à fouiller les souvenirs du docteur Éric Crozier et à les modifier. Le cauchemar de Crozier est simple : il rêve d’être dans les douches de la prison de la Santé, dans une ambiance méga-glauque, entouré d’Arabes musclés qui lui disent : « Oups, j’ai fait glisser la savonnette… » Nymeth ne s’y intéresse pas (il n’a pas le temps, ni l’envie), et commence plutôt à modifier des souvenirs. D’abord, il modifie le souvenir de la rencontre entre Henephte et le docteur Crozier : d’abord, le produit dont ils ont discuté est l’Antharix ; ensuite, Crozier n’a pas validé l’Antharix, puisqu’il n’y avait pas de documents à valider ; Henephte n’était pas accompagné par Carbalas, mais par un autre homme ; enfin, que la partie de jambes en l’air de Crozier avec sa secrétaire a eu lieu après la visite de Henephte.
 
Puis, Nymeth remonte le fil de ses souvenirs des trois derniers jours. Il se rend compte qu’après la rencontre avec Henephte, et s’être senti arnaqué par le contenu de la mallette, le docteur Crozier a immédiatement appelé Karim Hanbali, demi-sociopathe notoire et trafiquant de drogues international. Nymeth identifie immédiatement Hanbali à l’homme interrogé par Carbalas et dévoré ensuite par Diomède. Hanbali a déjà tué trois personnes pour Crozier : un médecin qui a « disparu » suite à des recherches sur un produit commercialisé avec l’autorisation de Crozier ; un fonctionnaire français qui s’est prétendument suicidé ; et une journaliste bulgare qui a explosé dans un mystérieux attentat à la voiture piégée à Chypre. Là-dessus, le docteur Crozier demande à Hanbali d’identifier Henephte et Carbalas. Le bon docteur continue ensuite sa journée l’air de rien.
 
En une heure, Lucien Natas (l’identité humaine de Henephte) est identifié par Hanbali, puis John Milton (l’identité humaine de Carbalas) en fin d’après-midi par des contacts de la Camorra. La Camorra ayant des comptes à régler avec John Milton, ils décident de solder en envoyant une équipe présente à Bruxelles pour assister Hanbali. C’est dans la soirée que Hanbali téléphone à Crozier et annonce qu’ils ont capturé Lucien Natas. Il passe une soirée de merde avec sa femme (qui lui reproche que le sexe n’est plus comme avant et qu’il bande mou…), et le docteur Crozier pense à sa future richesse grâce au Kalistra, tout en maugréant intérieurement contre sa femme qu’il supporte pour lui éviter un divorce coûteux (tout en se demandant si, une fois devenu vraiment riche, il ferait pas mieux de la faire descendre). Peu avant d’aller se coucher, Crozier apprend que Lucien Natas a été descendu par Hanbali dans la soirée. Là-dessus, Hanbali, son équipe et leurs alliés camorristes vont capturer Milton : ils ont rendez-vous à six heures du mat’. C’est donc serein que Crozier s’endort.
 
Là-dessus, les évènements s’enchaînent : Crozier part au boulot mais s’interroge sur l’absence de nouvelles de Hanbali. Dans un premier temps, il pense à un simple retard, mais plus le temps avance, plus il s’inquiète. C’est alors que Lucien Natas fait un live, et Crozier, qui l’apprend, devient alors tout pâle… Le docteur prétexte qu’il est malade pour s’absenter de l’ANSM, puis passe immédiatement à la gare d’Austerlitz pour abandonner son portable dédié à ses activités criminelles et des faux papiers dans une consigne. Là-dessus, il retourne chez lui pour récupérer du pognon avec l’optique de partir au bout du monde en abandonnant femmes et enfants. Pas de pot : il se fait arrêter par la BRI-BAC. Là-dessus, mise en garde à vue, mais Crozier ne dit rien. Il n’a pas encore eu la visite de son avocat, et se demande bien ce que les flics vont apprendre, aussi joue-t-il prudemment.
 
Nymeth décide de réarranger un peu tous ces souvenirs. Ainsi, il supprime l’appel et l’attente de Hanbali, le remplaçant par une simple mention qu’ils ont été « compromis » et ont pris la tangente. Nymeth supprime également le souvenir du passage à la gare d’Austerlitz, histoire de faire disparaître les dernières preuves incriminantes au sujet de Henephte. Et évidemment, le Beleth efface toutes les mentions du Kalistra, en remplaçant cela par le fait que Natas avait piégé le docteur Crozier.
 
Cela fait, Nymeth laisse le bon docteur à son cauchemar, surtout que Crozier est réveillé par les policiers. Face à l’effondrement de la bulle de Crozier, Nymeth évite de se retrouver dans l’Entrespace et s’accroche à un rêve tout proche. C’est ainsi que Nymeth passe dans le rêve de Michu, célèbre propriétaire de cabaret tout de vert vêtu. Après avoir vainement tenté de le faire cauchemarder, le Beleth décide qu’il a assez fait pour ce soir et préfère profiter du spectacle.
 
Là-dessus, Metallon arrive à Paris. Carbalas était en train de s’endormir, puisque Jim Phlops les fait attendre depuis deux heures. Carbalas explique rapidement le plan à Metallon, et sur l’insistance de Moebius, Metallon est envoyée pour chercher Jim Phlops (« Il faut chercher un clown blond », dit Carbalas). Metallon s’introduit dans le restaurant et découvre que le thème de la soirée costumée est « classe et élégance au XIXème siècle ». Évidemment, tout le monde la dévisage vu sa tenue. Mais en écoutant les conversations et en posant des questions, elle découvre qu’un clown blond est parti avec un certain Patrick aux toilettes.
 
Metallon va aux toilettes des hommes. Au bruit, elle comprend rapidement qu’une partie de jambes en l’air a lieu dans les toilettes handicapées. Heureuse d’interrompre une bonne bourre, Metallon frappe sur la porte en hurlant : « ALORS, ÇA M’INVITE PAS ? » Les deux hommes se parlent à voix basse, semblent se rhabiller précipitamment, et un homme classe et blond sort des toilettes en s’excusant (« Nous étions en train de discuter affaire ! », bredouille-t-il, un peu gêné), pendant que Jim Phlops rajuste son nœud papillon et remet son nez rouge. Alors que l’homme classe prend la fuite, Metallon se décide à le suivre. Il faut que Jim Phlops la rattrape par la manche pour qu’elle tilte que Carbalas parlait littéralement d’un clown blond. Phlops lui tend alors une clé et une carte magnétique, en disant :

 
La mission a été réussie.
Impec. Je vois que ça réussit aussi à l’intérieur.
Vous savez, c’est plutôt moi qui suis allé à l’intérieur…
Je vois ça !
Je suis le meilleur insider qui existe… Bon, je vais rester à la fête, pour assurer ma couverture… Je vous fais confiance pour réussir cette mission impossible !

 
Metallon sort alors du restaurant, et retrouve un Moebius impatient et un Carbalas suspicieux. Face à l’absence de réaction de Metallon, Moebius demande :

 
(Moebius) – Alors, on peut rentrer ?
(Metallon) – Oui, c’est d’ailleurs lui qui rentre… (Moebius soulève un sourcil.) Bref, j’passe.
(Moebius) – Il a récupéré la clé, un passe, un truc… Du coup ?
(Metallon) – Tu parles de ce passe-là ?
(Carbalas) – Je suppose que c’est bon.
(Metallon) – Ouais, on peut rentrer, comme il a rentré quelqu’un… ‘Fin bon, j’m’comprends.
(Moebius) – Pfff… Bon, terminons cette farce.
(Carbalas, las mais décidé) – Allons-y.

 
Carbalas, plutôt malin, pirate les communications des gardiens et envoie un message pour détourner leur attention vers l’arrière du bâtiment. Les trois démons rentrent dans l’ANSM, mais Metallon renverse une poubelle et Carbalas se vautre par terre en franchissant l’enceinte – le tout sous les yeux effarés de Moebius. Par chance, plus personne n’est là pour entendre quoi que ce soit. Les démons traversent le bâtiment jusqu’au bureau de Crozier, et arrivé là-bas, se rendent compte que (bien évidemment !) le passe obtenu ne peut ouvrir son bureau. Après que Metallon ait envisagée de défoncer la porte, Carbalas opte plutôt pour le démontage du boîtier électronique commandant l’accès au bureau et à un piratage. Finalement, la porte s’ouvre. Metallon, consciente qu’elle ne servira à rien dans le bureau, reste à l’extérieur pour surveiller les allées et venues.
 
Carbalas veut d’abord entrer sur les serveurs de l’ANSM plutôt que de s’occuper du coffre, mais Moebius insiste pour avoir les documents sous la main : « D’abord les documents, car moi, je suis un artiste monsieur ! J’ai besoin de temps pour exercer mon art ! » Carbalas répond en levant les mains : « Très bien, très bien ! » Carbalas récupère alors la clé sous le bureau pour ouvrir la serrure mécanique du coffre, puis pirate les serrures biométriques sans difficulté. Moebius commence alors à opérer, falsifiant les innombrables signatures et tampons nécessaires.
 
Pendant ce temps, Carbalas se connecte à l’ordinateur de Crozier et tente d’accéder aux serveurs. Après de nombreuses tentatives, Carbalas constate son échec. Là-dessus, Moebius finit de falsifier toutes les signatures de Crozier et range le dossier dans le coffre, en le refermant. Constatant l’échec de Carbalas, Moebius demande, irrité :

 
Bon, que fait-on ? Car vous n’y arrivez pas, là !
Bon, écoutez, je fais comme tout bon informaticien : je vais rebooter…

 
Les serveurs rebootent, mettant bien cinq minutes à se remettre en marche, et là… Miracle ! Carbalas parvient à hacker le terminal, sous les yeux médusés de Moebius. Utilisant l’identité du docteur Éric Crozier et d’un autre membre du personnel, il modifie le dossier en ligne du Kalistra pour faire croire à son acceptation. Puis, il efface les vidéos de la vidéosurveillance de leurs deux passages (celui face à Crozier et celui de ce soir) et les remplace par d’autres images. Les démons commencent à partir, et pour faire une diversion, Carbalas déclenche l’alarme d’une voiture située à l’arrière du bâtiment.
 
Les démons partent alors à pas feutrés du bâtiment, mais Carbalas et Metallon repèrent trois jeunes femmes en combinaison moulante – les Spies, donc… Or, Carbalas se fait remarquer en marchant sur une vieille branche qui traînait par là. Moebius remarque alors les trois anges et s’écrit alors : « Mais qu’est-ce que c’est que ce pataquès ? » Les trois anges commencent à faire quelques échauffements. Courageusement, Carbalas et Moebius s’enfuient avant la fin des échauffements, alors que Metallon s’élance dans une charge berserko-suicidaire du meilleur acabit contre les Spies. Après un premier coup de poing raté dans, Metallon esquive toutes les attaques. Se rendant compte qu’on l’a abandonné, elle opte très rapidement par un repli stratégique…
 
Commence alors une poursuite d’anthologie entre les trois démons et les trois anges. Carbalas et Moebius ont pris une avance considérable, mais Metallon est loin derrière avec les trois anges au cul. Carbalas envoie des clous par télékinésie sous les pieds des Spies, histoire de les ralentir un peu. Quelques cris de douleur plus tard, Metallon parvient à reprendre un peu d’avance. Mais la Spy blonde est bien décidée à lui régler son compte et s’apprête à lui attraper les cheveux quand…
 
… Jim Phlops débarque avec la voiture de location et percute la blonde ! Celle-ci est projetée une bonne dizaine de mètres plus loin. Carbalas et Moebius montent immédiatement dedans, et Phlops redémarre au quart de tour. Metallon, qui a continué de courir, revient vers la voiture en courant. La rousse et la métis aux fesses, elle s’accroche à la voiture en pleine accélération. Les deux anges manquent un instant de rattraper la voiture, mais Phlops accélère suffisamment pour les semer. Au même moment, pour être certain de s’en débarrasser, Carbalas alerte la sécurité de l’ANSM sur la présence de trois intrues en combinais kilomètres heure en plein Saint-Ouen, et rentre par une fenêtre que lui ouvre Phlops avec la commande centrale
 
Et alors que nos trois démons s’éloignent dans le lointain, Jim Phlops sort un cigare et lâche : « Mission accomplie… »
 
Une rapide discussion s’ensuit :

 
(Moebius) – J’ai cru que ça allait être encore un échec… »
(Metallon) – Jamais en ma présence ! 
(Moebius se râcle la gorge.)
(Carbalas) – Moebius, tu es sûr de ton travail ?
(Moebius) – Indétectable, la crème de la crème, j’ai imité à la perfection sa signature, avec de légères différences d’une signature à une autre pour qu’on croit que c’est lui ! Ça résistera à une analyse graphologique…
(Carbalas, satisfait) – Parfait.
(Court silence.)
(Carbalas) – Bon, très bien. Où est-ce qu’on vous dépose ?
(Jim Phlops) – Est-ce qu’on irait pas chez Michu ?
(Moebius renifle, silence de tout le monde.)
(Jim Phlops) – Michu, l’homme en vert, l’amuseur des soirées parisiennes !
(Carbalas) – L’est pas mort, lui ?
(Jim Phlops) – Vous confondez Michu et Michou, ce ne sont pas du tout les mêmes personnes !
(Carbalas) – J’ai bien peur que nous devons décliner, nous devons être dans le nord d’ici quelques heures.
(Jim Phlops) – Très bien ! Si vous allez dans le nord, saluez mes amis de ma part…

 
Jim Phlops s’arrête alors, et très théâtralement, rend les clés de la voiture de location (qui est évidemment complètement foutue) à Carbalas. Il disparaît alors dans l’obscurité, en murmurant qu’il a accompli sa mission… Une sortie très classe sans doute, s’il n’avait pas été déguisé en clown.
 
Là-dessus, Moebius demande à Carbalas et Metallon : « Euhm… Pouvez-vous me raccompagner jusqu’à la gare Saint-Lazare ? » Carbalas acquiesce, puis dépose Moebius (qui laisse sa carte à Carbalas). Les deux démons décident de crasher la voiture et de l’incendier quelque part dans le Val d’Oise. Vu qu’il faut être à Amsterdam au cas où, Carbalas embarque sur la moto de Metallon. Il lui faudra seize secondes pour déterminer qu’il ne fera plus jamais cette expérience. Cinq heures et demi plus tard, les deux démons arrivent à Amsterdam et s’effondrent de sommeil dans un hôtel miteux.
 
Stamp, pendant ce temps, revient à l’hôtel qu’il occupait avec Nymeth. Les deux se réveillent à 9 heures et partent immédiatement à l’Agence européenne du médicament. Là-bas, ils y trouvent Helmi Veteli, toute rayonnante (Nymeth, qui a espionné ses rêves, sait qu’elle a réussi à coucher avec son mari). Veteli les accueille avec un grand sourire, et s’occupe immédiatement de la paperasse amenée par les deux démons. La conversation s’engage entre Veteli et Nymeth :

 
Le produit est très prometteur, des retours que j’ai pu avoir. Je vous avoue que c’est une énorme surprise, je n’y croyais pas trop… Mais bref, du témoignage que j’ai eu, c’est… prodigieux.
Effectivement (Nymeth a un petit sourire), c’est un produit révolutionnaire.

 
Veteli lui répond avec un léger sourire, avant de terminer de remplir le dossier de multiples tampons, signatures et autorisations. Après une bonne demi-heure, elle se lève, serre la main des deux démons et leur annonce que le dossier sera validé d’ici quelques jours. Elle souhaite que le produit ait du succès, mais un peu suspicieuse, demande si les deux envoyés de Bioxeo n’ont pas fait d’offres plus malhonnêtes que celles-ci à des fonctionnaires. Nymeth répond, la bouche en cœur, que non, jamais… Et Veteli gobe sagement, éclatant de rire (si elle savait !).
 
Helmi Veteli raccompagne finalement les démons jusqu’à l’ascenseur (ce qui étonne tous ses collègues), demandant à Nymeth s’il est possible d’avoir des échantillons gratuits pour son ami. Nymeth refuse, ne voulant pas pousser l’avantage, ni donner matière à laisser planer le moindre doute sur une potentielle corruption ; il argue qu’il faudra attendre la mise en vente sur le marché. Mais alors que les portes de l’ascenseur se referment, Nymeth voit bien que Veteli se mord la lèvre – visiblement, elle brûle d’impatience…  
 
Les deux démons retournent à l’hôtel. Stamp récupère la boîte de Kalistra (Nymeth ne saura jamais, pas plus que les autres démons, où elle fut cachée), puis le Baal et le Beleth repartent avec Carbalas jusqu’à Lyon. Metallon, elle, décide de repartir en moto… Ce qui veut dire qu’elle aura un léger retard d’à peine quelques heures sur les autres démons. Pendant leur voyage, Carbalas et Nymeth font un détour par la gare d’Austerlitz pour vider le casier de Crozier, avant de reprendre leur route en TGV en direction de Lyon. Carbalas siphonne le portable de Crozier et ceux des malfaiteurs, avant d’en détruire jusqu’à l’électronique lors de leur arrivée à Lyon
 
C’est à leur arrivée qu’ils apprennent d’ailleurs que Crozier a lâché le morceau. Il est soupçonné d’être l’instigateur d’un vaste réseau de corruption européen et d’être l’instigateur de trois meurtres, ce qui mène à un ample coup de filet de plusieurs polices à travers l’Europe. Les démons sont soulagés d’apprendre que la police considère que le déclencheur de l’affaire fut un obscur, mais désormais célèbre, influenceur en cryptomonnaies, Lucien Natas, dit Popsut03, qui a révélé l’affaire au cours d’une très banale caméra cachée pour une espèce de pamphlet vidéo qui a manqué de très mal terminer.
 
Les trois démons arrivent à 18 heures au siège de Bioxeo. Ils n’attendent pas Metallon – vu l’heure, elle arrivera trop tard… Bref, tout est Mal qui finit bien. Nymeth tance Carbalas sur le fait qu’il a dû connaître bibliquement Lilith, mais Carbalas balaie la question : « Maintenant, ce que je veux, c’est surtout finir cette mission. »
 
Le personnel démoniaque de Bioxeo semble plus détendu à leur venue, et arrivé à la porte de la patronne, les démons sont accueillis par une Lilith calme. Les démons se jettent un regard, soupirant de soulagement. Chip, Agrippina et la poupée en silicone sont présentes dans la pièce.

 
(Lilith) – Asseyez-vous. Où est votre quatrième comparse ?
(Stamp) – Elle arrive, elle aura un peu de retard.
(Lilith, un peu dédaigneuse) – Metallon a toujours eu du retard… (Silence.) Bon.

 
Cependant, les trois démons sentent une présence inquiétante dans la pièce.

 
(Nymeth) – Vous serez ravie d’apprendre que Veteli a hâte que le produit soit mis en vente. Elle semblait… conquise.
(Lilith) – De ce que j’ai vu, le dossier a été validé par l’ANSM et l’Agence européenne du médicament. (Elle marque un silence.) Votre chef de mission, pour sa part, il est toujours en train de faire le show ?
(Nymeth) – Oui, mais l’avantage des rêves, c’est qu’ils ne sont pas surveillés par la police. J’ai dû aller gentiment lui expliquer quel serait ses répliques, et si j’en crois la presse, il s’y est tenu.

 
La présence inquiétante se concrétise soudainement. Les trois démons remarquent un homme poivre et sel, élégant, dans un costume tiré à quatre épingles et d’environ 75 ans. Il fixe les trois démons avec un air neutre et une lueur maléfique dans le regard.

 
(L’inconnu) – Bonjour à tous. Est-ce qu’ici quelqu’un aurait un problème de forclusion du père ? 
(L’inconnu pose alors sa main sur l’épaule de Nymeth et se lèche ostensiblement les lèvres. Lilith a un léger sourire.)
(L’inconnu) – À moins que vous ayez un problème de mère frigidaire… Mais c’est dommage, il n’y a pas de présence féminine ici. Vous avez pas des filles de quinze à dix-huit ans dans votre équipe ? C’est le meilleur des âges
(Nymeth, mal à l’aise et dégageant la main de l’inconnu de son épaule) – Non.  
(Lilith) – Monseigneur Scox…
(L’inconnu fait un signe de la tête aux trois.)
(Scox) – Alors… Pouvez-vous me parler un peu du fait que Henephte a niqué votre mission ? Si je peux me permettre d’utiliser ce terme…
(Nymeth, prudemment) – Si vous êtes là, c’est que vous devez avoir déjà entendu parler de l’histoire.
(Scox) – Tout à fait. Mais je veux entendre votre version des faits. À moins que vous ne préféreriez parler des relations difficiles que vous entretenez avec votre père, Nymeth…
(Nymeth s’étouffe.)
(Scox) – Quant à vous, monsieur Stamp, que pensez-vous de toute cette affaire ? Et qu’en est-il de vous, monsieur Carbalas ?
(Stamp) – Bah… Je peux vous raconter ma version, si ça vous intéresse.
(Scox) – Plus que votre version, votre avis nous intéresse.
(Stamp, mitigé) – Bah… Il fait le buzz. Et on a dû adapter les choses, quoi.
(Scox regarde Carbalas.)
(Carbalas, pensif) – Je ne sais pas exactement ce qu’il fait, mais je suppose qu’il a un plan, ce n’est pas un idiot…
(Scox regarde Nymeth.)
(Nymeth, assuré) – Mon avis à moi, c’est que c’est totalement un idiot, qui a agi sans réfléchir et a compromis la mission, pour qu’on soit parfaitement honnête.
(Scox, en se tournant vers Lilith) – Bien. Quelle est votre demande, chère Princesse des Enfers ?
(Lilith) – Princesse de Dis. Seul mon père porte ce titre, et vous le savez fort bien.
(Scox) – Mhhh…
(Lilith) – Scox, nous n’avons pas gardé les diablotins ensemble. (Elle fait un sourire hypocrite à Scox, avant d’avoir un air et un ton glacial.) Je veux que cette petite merde de Henephte prenne au moins un blâme.
(Scox, avec un sourire) – Tout à fait, tout à fait. Je vais lui mettre un blâme. Il n’a pas encore fait de démons mineurs à ma connaissance, alors, je vais transformer tous ses démons mineurs en syndicaliste, ça me rappellera ma secte préféré, les trotskistes…
(Lilith, faisant un signe de tête entendu) – Mal.
(Scox) – Vous m’excuserez, j’ai un ami à conseiller sur la psychanalyse de jolies adolescentes. Un célèbre ami très bien introduit auprès de La France Insoumise…
(Scox disparaît dans un nuage de souffre et un ricanement démoniaque. Un court moment de silence s’installe, alors que les démons se regardent entre eux.)
(Lilith, regardant Carbalas) – Carbalas…
(Carbalas, attentif) – Oui ?
(Lilith) – Tu fais le rapport de débriefing à votre chargé de mission à la place de votre chef d’équipe.
(Carbalas) – Très bien.
(Lilith) – Je considère que vous avez été pris en défaut par Henephte. Nous en restons là.
(Nymeth, obséquieux) – Nous avons pu vous ramener la vaste majorité du produit, d’ailleurs. En dehors des deux cachets nécessaires pour convaincre les intéressés.
(Stamp donne la boîte.)
(Lilith) – J’apprécie votre professionnalisme… Contrairement à Henephte. Bien. Vu que son cas est réglé et que vous avez bien travaillé, nous allons partir sur les bases suivantes : en fonction du rapport qui atterrit sur mon bureau, nous aurons un petit after ensemble. (Nymeth en tombe de sa chaise.) Si évidemment, tout cela me paraît convaincant… En attendant… (Lilith se lève.) Nous pouvons en rester là.
(Nymeth, obséquieux et content) – Merci.
(Stamp hoche la tête satisfait, Carbalas semble pensif. Les trois démons se lèvent.)
(Lilith) – D’ailleurs, Carbalas… Le reste de l’argent, tu le rapporteras à l’IBBM.
(Carbalas) – Très bien.
(Lilith) – Et quand vous aurez récupéré le reste de la somme, vous la rapporterez aussi.
(Carbalas, un peu étranglé) – Quoi ?
(Lilith) – Oui… Les vingt milles euros.
(Carbalas, soulagé) – Ah, oui.
(Lilith) – Si cet argent ne m’est pas retournée, je deviendrai… créancière. Je suppose que tu n’as pas envie d’avoir d’autres dettes, Carbalas ?
(Carbalas, un peu pincé) – Évidemment. Je rendrai l’argent.
(Lilith) – Bien. Disposez maintenant.
(Les démons se lèvent et Agrippina les raccompagne dehors.)
(Agrippina, joyeuse) – Je crois qu’elle est contente !
(Nymeth) – C’est le principal.
(Agrippina) – Je pense qu’elle ne vous en veut pas trop.
(Silence.)
(Agrippina) – En fonction du rapport que vous rendez, on se revoit à l’after ?
(Nymeth) – Avec grand plaisir.
(Carbalas reste mutique et Stamp lève les yeux au ciel.)
(Agrippina) – Bonne journée Nymeth, Stamp et… (Touchant Carbalas) Toi aussi, Carbalas.

 
Les trois démons descendent dans l’ascenseur. Stamp soupire de soulagement, Carbalas semble content de ce dénouement.

 
(Nymeth) – Tâche de faire du bon travail avec ce rapport, je dirais pas non à un petit after.
(Carbalas) – Bien.
(Nymeth) – Je pense qu’on l’a bien mérité après tout ça.
(Stamp) – J’ai peur de l’after. Bon. Allons-y.
(Nymeth) – Mais voyons, qu’est-ce qui te fait peur mon bon Stamp ? Il y a trop de démons sexy au mètre carré ? Tu vas t’en remettre…

 
Les démons trouvent un hôtel, et modestement, fêtent leur victoire (un apéro, des Curly et un repas plutôt simple).
 
Pendant ce temps, Metallon arrive vers 22 heures à Bioxeo. Elle se rend compte que tout est fermé. Bon… Elle regarde son portable : elle constate, avec joie, que la mission était une réussite et que les démons sont allés à un hôtel pour dormir… Metallon se rend à celui-ci, voit brièvement ses comparses, et finit par se pinter seule dans sa piaule jusqu’à un modeste coma éthylique (histoire de fêter le futur after). Stamp, lui, va simplement dormir. Enfin, Carbalas et Nymeth rédigent le rapport.
 
Carbalas veut être factuel dans son rapport, mais Nymeth veut influencer son jugement : hors de question de laisser planer le moindre doute sur le fait que Henephte a joué solo et a fait n’importe quoi ! Hélas, son argumentation semble particulièrement spécieuse à Carbalas (111 !), et celui-ci, comme inspiré (divinement ?), pense plutôt que Henephte a œuvré bien au Mal. Son action a participé à son succès. Sans que Nymeth puisse le lire (il est allé dormir), Carbalas envoie donc un rapport élogieux à Mercyssith…
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D-FENS
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par D-FENS »

Séance 24 : Partie I, Intermezzo I – Police partout, démons nulle part.
Date de la session : 21 février 2024.
 

 
Henephte est tiré du lit le vendredi 25 juin 2021 par des policiers cordiaux, qui lui demandent s’il est bien possible de venir faire une déposition au commissariat. Henephte accepte, et c’est donc sous bonne protection policière, qu’il fait un copieux petit-déjeuner, avant de s’octroyer un bon cigare avant d’aller faire sa déposition. Henephte se montre particulièrement cordial et sympathique avec ses nouveaux et bons amis policiers, qui semblent apprécier ses appels contre le wokisme et autres simagrées à la mode au sein de la droite.
 
Arrivé 36 Quai du Bastion, Henephte est accueilli par Christian Sainte, patron de la PJ parisienne. Il lui présente les deux commissaires (qu’il avait vu) : le commissaire Roger Maigrot, de la brigade criminelle, et le commissaire Charles Pastas, de la brigade de répression du banditisme. Maigrot, jeune flic propre sur lui et charismatique, les cheveux blonds cendrés et le nez proéminent, contraste avec Pastas, espèce de cage de deux mètres sur deux mètres, au fort accent marseillais (en plus, il roule les r comme pas permis), au triple menton, à l’odeur légèrement anisée et aux yeux perçants. Les deux commissaires sont accompagnés par monsieur Remory, qui veut en savoir plus sur les magouilles financières potentielles du docteur Éric Crozier, interrogé au même moment par d’autres flics. En plus d’eux deux, une lieutenante de police est chargée de la rédaction du PV.
 
L’interrogatoire commence bille en tête, avec des questions plus banales suivent : quand vous est venu l’idée de cette caméra, quand avez-vous décidé… Le commissaire Pastas, toutefois, pose des questions nettement plus tendancieuses : mais Henephte parvient à baratiner et à tenir le cap, même s’il commence à se douter de quelque chose. Après deux questions inoffensives de Maigrot et de Remory, le commissaire Pastas commence à interroger un peu solidement Henephte en faisant flasher son aura angélique par à-coups (!).
 
Henephte reste complètement de marbre face à ces manifestations, faisant à perfection l’humain qui passe à côté d’une telle manifestation surnaturelle. Le commissaire Maigrot et monsieur Remory ne réagissent pas non plus, laissant penser à Henephte qu’ils ne sont pas dans la confidence. Au bout d’un moment, visiblement convaincu que Lucien Natas est un bête humain, le commissaire Pastas cesse cela. Toutefois, Henephte pense qu’il s’agit d’un grade 2 au vu de l’aura. Mais il garde ses pensées pour lui, des fois que…
 
Puis, le cœur nucléaire de l’interrogatoire arrive.

 
(Maigrot, en s’asseyant) – Bon… Monsieur Natas.
(Henephte) – Mh.
(Maigrot) – Vous aviez du matériel pour capter et enregistrer le docteur Crozier. N’est-ce pas ?
(Henephte, imperturbable) – C’est ça.
(Maigrot) – Qu’est-t-il advenu de ce matériel ?
(Henephte, feignant la méconnaissance) – Euh… J’ai laissé le matériel, je pense. À moins que vous ne l’ayez récupéré, je pense qu’il a dû être détruit…
(Maigrot hoche la tête.)
(Pastas) – Le matérrriel, maintenant qu’il n’existe plus… Vous aviez quelqu’un avec vous ?
(Henephte) – C’est exact, oui.
(Pastas) – Comment s’appelait-t-il ?
(Henephte) – Laurent Baroche.
(Le commissaire Pastas le note.)
(Pastas) – D’accorrrd… Cet individu, contrrrairrrement à vous, a prrris beaucoup de soin pour ne pas êtrrre vu par les camérrras. Est-ce que vous pouvez m’expliquer pourrrquoi ?
(Henephte) – C’est quelqu’un qui faisait partie du Milieu et qui voulait éviter que ça sache. C’était un peu… Mon token de confiance, je dirais.
(Pastas) – Vous pensez qu’il vous a donné son vrrrai nom ?
(Henephte) – Je pense que ce n’était pas son vrai nom, en effet. Et j’ai préféré ne pas lui demander plus de précisions…
(Pastas) – Comment êtes-vous entrrré en contact avec lui ?
(Henephte) – Je suis entré en contact avec lui par une chaîne de contacts sur Telegram.
(Pastas) – Pourquoi ces gens-là vous ont fait confiance à votrrre avis, monsieur Natas ?
(Henephte, faussement pensif) – Je pense que lui, personnellement, avait des intérêts particuliers, pour gravir les échelons, peut-être… Ou peut-être, un règlement de comptes… Je ne sais pas… Personnellement, je pense que c’était soit qu’il en avait lui-même marre de voir tout ça, soit qu’il avait des intérêts personnels…  
(Pastas hoche la tête.)
(Remory) – Monsieur Natas… Concernant l’argent que vous avez donné au docteur Crozier… Je me permets une question. Cet argent, il a été récupéré auprès d’une banque offshore, je suppose que c’était pour avoir une certaine discrétion.
(Henephte) – C’est ça.
(Remory) – Et…
(Henephte, faussement penaud) – Nous avions pensé à utiliser du faux-argent, mais je crois que ça aurait un peu aggravé les choses…
(Remory fait un signe de tête.)
(Remory) – Cet argent va être gardé comme pièce à conviction, mais nous allons voir pour vous dédommager en fonction de son origine. Il va falloir nous produire des preuves que vous l’avez obtenu légalement.
(Henephte) – Oui, je comprends.
(Maigrot) – Concernant le docteur Crozier… Vous aviez une idée à quel point il était corrompu ? Est-ce que votre contact dans le Milieu vous en a fait part ?
(Henephte) – Pas vraiment, non… Je sais qu’il avait visiblement des casseroles et que c’était un secret de polichinelle… Après, de ce qu’on m’a dit maintenant… Je ne savais pas que ça allait aussi loin.
(Maigrot) – Est-ce que vous pourriez établir avec notre portraitiste un portrait-robot ?
(Henephte) – Un portrait-robot de qui ?
(Maigrot) – De cet homme qui vous a accompagné.
(Henephte) – Oh, bien sûr !
(Pastas) – Bon. Euhm… Quitte à parler de tout ça… J’ai crrru savoirrr par des collègues que vous étiez lié trrrès rrrécemment à une obscurrre histoirrre de concerrrt frrrauduleux…
(Henephte) – Ah oui ! Je vois de quoi vous parlez. Mais lié c’est un grand mot.
(Pastas) – Est-ce que l’homme qui vous a accompagné avait des liens avec l’homme dont vous avait livrrré le signalement lorrrs de cette affairrre ?
(Henephte, presque outragé) – Non, sinon vous aurez évidemment appelé tout de suite !
(Silence, alors que le commissaire Pastas prend des notes.)
(Remory) – Je pense, sans trop m’avancer… (Il regarde ses collègues.) Vous avez fait beaucoup parler de vous ces deux dernières semaines.
(Henephte, faussement pris en défaut) – Je comprends… Je… Moi-même je réalise que… Que… Je ne fais pas… Assez attention… Que je ne fais pas preuve d’assez de tact et de mesure… Je vois trop haut, j’ai trop fait, je suis dans l’excès de zèle.
(Pastas) – Vous savez ce qui a pu arriver à d’autres influenceurrrs ? Aujourd’hui cerrrtains influenceurrrs de votrrre milieu sont morrrts des conséquences de leurrrs actes.
(Henephte, contrit) – Je ne suis pas là pour dire que je suis un être infaillible… Vous savez, j’ai une très profonde sensibilité à la justice, et dès lors que j’entends parler des choses qui ne vont pas dans ce pays, qui m’est cher, je veux intervenir, je sens que c’est mon devoir… Bien sûr, c’est naïf de ma part.
(Maigrot) – Néanmoins… Il faut être très clair. Nous, nous allons vous laisser sous protection policière. À ce stade, nous n’avons pas de raison de penser que vous mentez.
(Maigrot se tourne vers le commissaire Pastas, qui acquiesce. À ce moment-là, Henephte sent qu’on essaie de lire ses pensées, mais que la personne n’y parvient pas. Pastas le regardait intensément au même moment.)  
(Pastas) – En tout cas, monsieur Natas, il faut que vous arrrrrrêtiez ce genrrre de choses. Je comprrrends que ça doit être tentant de fairrre le buzz dans votrrre générrration, mais… La France a besoin d’entrrreprrreneurs vivants, pas morrrts.
(Henephte) – Je comprends tout à fait, et je tâcherai de me tenir tranquille les prochaines semaines.
(Court silence.)
(Pastas) – Bon, je n’ai plus de questions.
(Remory) – Moi non plus. Plus pour le moment, en tout cas.
(Maigrot) – Moi…
(Le téléphone de Maigrot sonne. Maigrot se lève et arrête.)
(Pastas, en se penchant vers Henephte et en chuchotant) – Dites-moi, monsieur Natas…
(Henephte) – Hm ?
(Pastas) – Est-ce que vous pensez pas que cette histoirrre… Comment que ça s’appelle… Mon petit-fils m’en a parlé…
(Henephte) – Ce que je fais… Des NFTs ?
(Pastas) – C’est pas tant les NFTs que vous faites, que votrre prrrojet… Les démons… Euhm… Les démons…
(Henephte) – Les Bored Demons ?
(Pastas) – Oui, voilà.
(Henephte) – Oui ?
(Pastas) – Vous devrirrez fairrre quelque chose de plus catholique.
(Henephte) – Si vous regardez ce que je fais monsieur, ce n’est pas un peu comme… Des gargouilles digitales ?
(Pastas) – Ah, les garrrgouilles ! Vous savez, moi, j’aime beaucoup les garrrgouilles… Vous avez déjà visité Notrrre-Dame ?
(Henephte, faussement enjoué) – Oui, bien sûr !
(Pastas) – Mettez en avant ce côté plus garrrgouille que démon ! La jeunesse est aujourd’hui si influençable…
(Remory est plongé dans ses notes et reste silencieux. À ce moment-là, le commissaire Maigrot entre dans la salle d’interrogatoire.)
(Maigrot) – Messieurs… Crozier s’est mis à table.
(Pastas, en se levant et en gesticulant) – Ah, une excellente nouvelle !
(Maigrot, en se tournant vers Henephte) – Monsieur Natas, au vu des éléments que vient de nous donner Crozier et que vous nous avez donné, il n’y a pas lieu de prolonger cet interrogatoire.
(Henephte) – Oui ?
(Maigrot) – Nous allons faire deux choses. D’abord, un relevé d’empreintes digitales. Ensuite, de fournir le plus rapidement possible des preuves que l’argent vous appartient. Évidemment, nous ne sommes plus aux pièces, mais faites-le plus vite possible et en présence d’un policier…
(Henephte hoche la tête en acquiesçant.)
(Maigrot) – Ensuite… Nous allons faire le portrait-robot de votre accompagnateur.
(Henephte) – Très bien !
(Le commissaire Pastas se lève en prenant ses notes. Monsieur Remory suit, plus lentement.)
(Pastas) – Bon, monsieur Natas… Pour votrrre bien, nous vous laissons sous prrrotection policièrrre, mais il va falloirrr arrrrrrêter de fairrre du bruit ! Vous ne pouvez pas continuer comme ça ! On est bien d’accorrrd ?
(Henephte, faussement contrit) – Oui, bien sûr.
(Pastas) – Vous m’avez l’airrr de quelqu’un de bien, vous me rrrappelez, en plus vieux, mon petit-fils…
(Henephte, à la fois fièrement et ) – Vous savez, si j’avais eu l’occasion, j’aurais été policier moi aussi…
(Pastas a presque la larme à l’œil, Maigrot semble fier, Remory reste fidèle à lui-même - taciturne)
(Maigrot) – Vous savez, la police recrute des gens de votre trempe…
(Pastas) – Néanmoins, ne vous attendez pas à beaucoup d’action… On fait surrrtout de la paperrrasse.
(Henephte) – Oui, hélas, je suis surtout un communicant dans l’âme… Si un jour, ça vous intéresse, qu’on discute de promouvoir la police, pour redorer votre image écornée par la gauche…
(Pastas) – Je vais noter ça pourrr mes supérrrieurrrs, nous trrransmettrrrons votrrre prrroposition au dirrrecteur, le commissairrre Sainte…
(Henephte) – On m’a dit beaucoup de bien du travail avec la SNU !
(Maigrot) – Oui, j’ai entendu parler de ce vidéaste… Il fait un excellent travail ! Bon, je vous laisse disposer avec mes collègues. Monsieur Remory, avez-vous plus de questions ?
(Remory, après avoir fait un signe négatif de la tête) – Juste pour l’argent… J’insiste.


 
Les deux commissaires et l’agent de TRACFIN laissent Henephte entre les mains d’autres collègues, qui relèvent ses empreintes, fait le portrait-robot, et annonce qu’il ne peut pas contacter la banque pour le moment – ce qui passe auprès de son interlocuteur. Là-dessus, Henephte est ramené à l’hôtel en soirée. Après avoir répondu aux propositions des journalistes (qu’il décline en majorité), il s’endort paisible.  
 
(Ce spoiler ne concerne pas la joueur de Henephte.)
           
Spoiler:
À son retour, Henephte voit également que Simon Mordaunt a supprimé sa proposition de contact. Henephte n’ayant aucune idée de ce qu’il voulait exactement, laisse tomber.

 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
           
Spoiler:
Grâce à une combinaison astucieuse des deux cadeaux de Scox, les souvenirs modifiés du docteur Crozier, sa maîtrise de lui, mais aussi surtout ses talents de storyteller et de pipeau (mais est-ce différent ?), la police a gobé de A à Z le mensonge de Henephte. Bref, ils pensent que Lucien Natas est un bref humain, impliqué dans une histoire qui l’a dépassé.
 
C’est là où ça devient le bazar. Pour des raisons de discrétion, Janus n’a pas confié de mission officielle aux Spies. Personne ne fera le lien entre leur mission et ce qui s’est passé du côté de Henephte, puisqu’il n’y a rien officiellement. Notre-Dame a donc l’impression qu’il s’est passé quelque chose, mais ne sait pas quoi.
 
Le commissaire Charles Pastas, l’un des grades 2 de Laurent les plus prestigieux de la police parisienne (connu sous son surnom de Gros Charlie), a été donc mis sur le coup, avec Pascal Remory, grade 1 de Marc placé au sein de TRACFIN. Les deux ont constaté que Lucien Natas ne leur mentait pas, mettant l’échec de leurs pouvoirs sur le compte d’une absence de nature démoniaque (grâce aux cigares de Lacan donnés par Scox, Henephte ne réagissait pas à Détection du Mal) ou d’une très forte volonté de l’influenceur (Remory a utilisé Lecture de pensées sur Natas en vain, protégé par la fameuse Bible du Pasteur Jones).
 
Les rapports qui arriveront sur les bureaux de Notre-Dame sont néanmoins contradictoires : Gros Charlie pense que Lucien Natas est victime d’une cabale démoniaque liée à son projet de Bored Demons. En effet, les démons représentés ont une touche humoristique, ce qui décrédibiliserait l’Enfer. Cette thèse est d’autant plus probable que Lucien Natas a été baptisé catholique et semble même pratiquant (l’humain faisait semblant, mais Henephte n’a pas pu refoutre les pieds dans une église pour des raisons évidentes). Donc, pour Gros Charlie, c’est simple : une bande de démons utilise Lucien Natas pour leurs projets maléfiques, l’utilisant pour compromettre leurs ennemis humains et angéliques, et tentant de le faire tuer.
 
Remory, lui, a un avis plus nuancé : il ne « sent » pas Lucien Natas. Il ne peut pas dire pourquoi, ni comment, mais pense qu’il cache des trucs. Cependant, il n’a aucune preuve (surtout que Henephte va justifier, plus tard, la provenance des fonds).
 
Aussi, quand les rapports des deux arrivent sur les bureaux d’un grade 2 de Dominique, le rapport de Remory pèse pas lourd face à celui de Gros Charlie. On réinterroge le capitaine Jérôme Martial et Nathalie Pandraud, qui à la vue des éléments du rapport de Gros Charlie, se rangent à son avis. Notre-Dame adopte une position très simple : Lucien Natas est un humain bien intentionné, mais qui pèche par orgueil et avarice. Vu que des démons veulent sa mort, il faut le protéger.
 
Ordre est donc donné de le surveiller les semaines suivantes (une équipe de serviteurs de Dieu est mis sur le coup, pour éviter une Détection du Mal), puis une fois qu’il ne semble plus y avoir de danger, on va envoyer une équipe d’anges pour le monitorer et le remettre dans le droit chemin. Autant dire qu’il va falloir qu’il marche sur des œufs…
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D-FENS
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par D-FENS »

Séance 25 : Partie I, Intermezzo II – La nouvelle Babylone (Première partie du résumé).
Date de la session : 28 février 2024.
 

 
Le samedi 26 juin 2021, nos quatre démons remontent à Paris en TGV. Ils arrivent au cabinet de Mercyssith à midi pour faire leur débriefing. Ils sont accueillis par la secrétaire de Mercyssith, qui va chercher maître Guillotin. Pour discuter tranquillement avec les démons, Mercyssith laisse son début d’après-midi à sa secrétaire :

 
g – Les dossiers en souffrance attendront lundi.
 Même le dossier Lafarge, maître Guillotin ? 
– Même le dossier Lafarge.

 
Les quatre démons entrent dans son bureau, s’assoient (même Metallon !), et Mercyssith attend que sa secrétaire parte avant qu’il ne commence à leur parler en démoniaque. Mercyssith est étonnamment cordial, mais questionne rapidement les démons sur le rédacteur du rapport. Carbalas explique l’avoir rédigé, vu l’indisponibilité de Henephte. Mercyssith félicite Carbalas pour son initiative, puis offre un cigare à chacun des démons. Tous déclinent, mais Mercyssith s’en prend un.

 
(Mercyssith) – Je vais vous dire mon point de vue. Au vu du rapport qui m’a été rendu ainsi que de la conclusion de la donneuse d’ordre, vous avez eu une réussite éclatante. Brillante, même, au vu des circonstances. Si je me fie au rapport, Henephte a fait une brillante diversion qui vous a permis de rattraper certains problèmes posés par le docteur Crozier.  
(Nymeth, en se raclant la gorge) – Pardon ?
(Stamp, perplexe) – Il a fait diversion ?
(Mercyssith) – Je me fie au rapport qui a été remis par Carbalas.
(Nymeth fusille du regard Carbalas et Stamp est bouche bée, mais Carbalas ne relève pas.)
(Mercyssith, en allumant son barreau de chaise) – Bon. Je suis malheureusement assez triste que Henephte ait reçu un blâme, alors que j’ai trouvé son attitude particulièrement méritante et méritoire. Très sincèrement, il a réussi à tromper tous les anges présents dans la police nationale française, vous devriez en prendre de la graine…
(Nymeth s’étrangle.)
(Stamp, en fixant Carbalas, en pleine incompréhension) – Il y a vraiment ça dans le rapport ?
(Nymeth regarde Carbalas avec une envie de meurtre. Stamp est sur le cul, tandis que Metallon semble juste perdue.)
(Mercyssith) – En tout cas, je suis très content que vous ayez tous réussi la mission. Alors… (Il fouille dans son coffre sécurisé et tend un dossier aux démons.) Je vous laisserai signer le rapport final, j’ai mis mes propres annotations… Évidemment, chaque page doit être paraphé par vous. Pour Henephte, la signature sera déléguée à Carbalas.
(Mercyssith tend un formulaire CHIERFA, intitulé sobrement « Arrestation du chef d’équipe par la police nationale avec soupçons des anges sur sa personne ». Carbalas commence à le remplir, puis signe le rapport en son nom et celui de Henephte. Metallon, à moitié dégoûtée et à moitié je-m’en-foutiste, paraphe sans lire quoi que ce soit. Nymeth, à deux doigts de l’explosion, et Stamp, médusé, lisent le rapport à tour de rôle.)
(Nymeth) – C’est possible d’annoter le rapport ?
(Mercyssith) – Ah non, maintenant, le rapport a été fait par Carbalas, il est donc officiel ! Ou alors vous en écrivez un nouveau et vous remplissez les formulaires attenants… En plus, il vient de remplir le CHIERFA, je ne vais pas payer plus de papier qu’il ne faut !
(Stamp, maugréant) – Bon, très bien.
(Nymeth) – Je me permets juste d’attirer l’attention, bien que ça n’a été au détriment de la mission, les affaires personnelles de Henephte l’ont amené à se faire tuer par un groupe d’humains, manquant de compromettre le principe de discrétion, et amenant à dépenser des ressources qui auraient pu être utilisées pour la mission… Bien que nous ayons pu finalement mener à bien la mission, ça mériterait d’être noté.
(Mercyssith) – J’entends votre remarque Nymeth, mais j’ai l’impression que vous êtes jaloux de la réussite de votre chef d’équipe.
(Nymeth, serrant les dents) – Je ne vois pas ce qui vous fait dire ça, je souligne juste les… Légères lacunes de cette version.
(Mercyssith) – Vous savez, le rapport que j’ai sous les yeux me paraît conforme à la réalité, Lilith a fait son caprice, personnellement… Je m’en cogne. J’ai confiance dans Carbalas.
(Carbalas tique.)
(Nymeth) – C’est juste… Aucun rapport avec la situation actuelle, si la poursuite d’un objectif personnel venait à compromettre sévèrement une de nos missions, quel serait le châtiment réservé au membre de l’équipe ? De votre part notamment ?
(Mercyssith) – Un avertissement sans frais, un blâme, voire d’autres mesures disciplinaires selon l’étendue de la faute. Mais ce n’est pas le cas ici. En tout cas, Lilith a fait son caprice et le Prince des âmes a infligé personnellement un blâme à Henephte. Visiblement, elle n’aime pas la réussite. En tout cas, pas celle des autres.

 
Nymeth serre les dents en se rendant compte que Mercyssith ne changera pas d’avis. Il commence à signer le rapport en faisant la gueule. Stamp préfère passer à un autre sujet : il questionne Mercyssith sur la régularité des missions données par l’administration. Mercyssith lui répond que cela va généralement de plusieurs semaines à plusieurs mois, le temps de laisser les démons (non-salariés par l’Enfer jusqu’au grade 2) de travailler à leurs propres projets et de gagner de l’argent nécessaire à leur survie et à l’accomplissement de leurs missions.
 
Mercyssith propose ensuite aux démons de faire leurs demandes de récompenses. Carbalas, Nymeth et Stamp commencent à remplir le formulaire sans poser de questions. Quant à Metallon, elle demande si elle ne peut pas le faire remplir par quelqu’un d’autre. Mercyssith répond que oui, mais elle ne doit pas violer le principe de discrétion en faisant ça. Sans rater l’occasion de râler, Metallon s’y met elle-même.
 
Alors que les démons sont plongés dans la paperasse, on sonne à l’interphone. Mercyssith décroche et Depede, chevalier de Baalberith, s’annonce en démoniaque. Mercyssith le laisse monter à son bureau et il arrive au moment où les démons ont terminé le remplissage des formulaires. Depede apparaît dans toute sa splendeur (un très beau métis maghrébin, la boule à zéro, le nez aquilin, de magnifiques yeux noisette et faisant un petit mètre soixante). Depede salue Metallon (ils se sont déjà rencontrés) et confie une lettre cachetée aux quatre démons et à Mercyssith. Tous les cinq la décachètent. C’est une invitation signée d’un Message officiel pour l’authentification :

 
Cher démon, chère démone,
 
Moi, Dame Lilith, Princesse de Dis, organise une petite fête en l’honneur de notre victoire.
 
Je vous donne invite le dimanche 27 juin à 18 heures au domaine du Greuil, dans le département des Yvelines.
 
Venez comme vous êtes.
 
Luxurieusement vôtre,
Dame Lilith.

 
Dès qu’ils ont fini de lire (sauf Metallon, un peu perdue), Depede remet sa casquette de manière théâtrale et disparaît dans un nuage de souffre en énonçant : « N’oubliez pas que je suis partout avec vous, pour être votre expert en livraison. »
 
Dès son départ, Mercyssith se félicite d’être invité lui aussi par Lilith, pour profiter « des putes, du champagne et de la bouffe ». Toutefois, le démon d’Andromalius note qu’ils n’ont plus rien à se dire. Il invite alors les démons à sortir, mais retient Carbalas pour s’entretenir avec lui. Nymeth et Stamp obtempèrent immédiatement et sortent alors. Metallon, elle, est toujours en train de lire la lettre. Mercyssith doit se racler la gorge pour attirer son attention : « Vous finirez de la lire dehors. » Metallon, perdue, hoche la tête et sort alors.
 
Metallon dehors, elle reprend la lecture de la lettre. Nymeth et Stamp se posent à la porte pour écouter la conversation, mais seul Stamp parvient à entendre quelque chose.
 
(Ce spoiler ne concerne pas les joueurs de Carbalas et de Stamp.)
           
Spoiler:
Après avoir fermé la porte à clé et avoir adressé un grand sourire à Carbalas, Mercyssith entame une discussion avec l’Asmodée.
 
Dites-moi Carbalas, je ne m’attendais pas à tout ça…
(Court silence.)
–  À tout quoi ? À une réussite ?
Oui, surtout avec vous dans l’équipe.
Mh…
(Carbalas se ferme, tandis que Mercyssith le scrute. Mercyssith semble perplexe.)
Vous avez l’air d’être spécialiste pour cacher votre jeu, Carbalas.
Devrais-je ?
Disons que j’aurais tenance à penser que… Vous ne seriez plus…
Plus de ce monde ?
Très exactement. J’ai pensé vous seriez mort puisque vous auriez fait une connerie dès le départ, et que Lilith vous aurait tué. C’est ce que je ne comprends pas. Il y a des mystères qui, chaque jour, m’étonne.
Notre monde est orné de mystères.
À qui le dîtes-vous, à qui le dîtes-vous…
(Carbalas reste silencieux.)
Bon. Je vous laisse disposer. Je suppose que… Tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes, si vous continuez dans cette voie-là.

 
Carbalas reste silencieux et se contente de hocher la tête. Mercyssith rouvre la porte pour le laisser sortir.

 
Carbalas sort impassible, accompagné de Mercyssith. Nymeth et Stamp, qui ont entendu la porte s’ouvrir, se sont mis à côté de Metallon pour être en mode « pas vu, pas pris ». Leur chargé de mission les raccompagne alors jusqu’à la porte du cabinet : « Bon, on se voit demain. Allez dans la voie du Malin. »
 
Une fois sortis de l’immeuble, Stamp demande :

 
On s’arrange comment demain ? On y va tous ensemble ?
(Court silence, puis Nymeth répond.)
Ahem… Est-ce qu’il y aurait un intérêt quelconque à faire ça ? Faire une entrée dramatique tous ensemble ?
Oui, bon.
Oui, je pense que tu viens de réaliser toi-même la stupidité de ce que tu viens de dire.

 
Stamp demande quoi faire des armes, des papiers, de l’argent et des veste pare-balles récupérés sur les malfrats. Carbalas demande de détruire tout ce qui peut servir à remonter jusqu’à eux, de garder quelques armes pour eux (ce qui veut dire trois personnes), et de revendre le reste. Metallon, à ce moment-là, finit (enfin !) la lecture de la lettre.

 
(Metallon, montrant fièrement son invitation) – Eh regardez les gars !
(Stamp) – Oui ?
(Metallon) – Vous avez vu ? 
(Nymeth) – Oui, tu vas pouvoir voir le boule de Lilith Metallon, on est très content pour toi aussi. 
(Metallon, refroidie) – Merci.
(Nymeth) – Mais j’avoue que bon… On aura moins de personnages désagréables aux trousses maintenant, donc on a pas vraiment de raisons de rester groupés. On se revoit à la soirée ?
(Stamp) – Oui.
(Nymeth) – Bon cela dit… Il faudra bien qu’on guette le moment où Henephte doit refaire surface. Maintenant qu’on est sorti du bureau de Mercyssith et qu’on est content d’avoir les félicitations pour cette réussite éclatante, est-ce que je pourrais savoir ce que vous, vous en pensez vraiment ? Parce que… Mon cher Carbalas, on était plutôt d’accord sur le fait que Henephte avait fait de la merde ?
(Carbalas) – Le fait est que j’en sais rien tant que je n’ai pas sa version.
(Nymeth) – Hm…
(Stamp) – Disons qu’il a juste rajouté du travail non-nécessaire.
(Nymeth) – Exactement.
(Stamp) – Bon… Surfer sur la vague du succès…
(Nymeth) – Oui.
(Stamp – … Mais tout finit bien.
(Nymeth) – Grâce à votre intervention nocturne.
(Stamp) – Grâce à tout le monde, en fait.
(Nymeth) – Grâce à notre travail impeccable, mais ça, c’était depuis le début de la mission.
(Stamp) – Ouais.
(Court silence.)
(Nymeth) – Bon, est-ce quelqu’un a-t-il quelque chose d’autre à ajouter ?
(Metallon) – Nope.
(Carbalas fait un signe de tête négatif au même moment.)
(Stamp) – Non, continuons comme ça.

 
Les démons se séparent pour vaquer à leurs occupations. Nymeth va travailler au bar, Metallon et Stamp vont picoler Chez Régis (Metallon en revient plus noir que le Père Noël de de Renaud), Carbalas retourne chez lui pour bosser.
 
Pendant ce temps, Henephte profite de l’hôtel de luxe et de la protection fournie par la police pour vivre comme un prince. En effet, l’État français a décidé de récompenser Lucien Natas pour sa bravoure (« Il faut bien que les économies sur l’éducation aillent quelque part », remarque-t-il pour lui-même). Il répond à quelques journalistes, histoire de donner le change, et remercie ses followers sur les réseaux. Bref, l’influenceur lifestyle typique.
 
C’est à peu près vers 22 heures que Henephte commence à entendre taper répétitivement dans sa porte. Henephte voit un paraplégique par le judas optique, ressemblant à un Christian Clavier trisomique, qui se bave dessus et rentre dans la porte parce que la commande de son siège est bloquée. Aucun policier ne semble intervenir, à la surprise de Henephte. Histoire de mettre fin à ce bruit, Henephte ouvre la porte et le Christian Clavier trisomique dit alors : « Gniiii… Content ! »
 
Le fauteuil continue sur sa lancée et va se planter dans un mur, continuant d’aller d’avant et arrière. Le Christian Clavier se contente de répéter « Content ! » pendant qu’il se heurte répétitivement au mur. Henephte tente de lire ses pensées, mais face à son échec, pense immédiatement à un démon. Le Christian Clavier trisomique arrête d’aller en arrière et en avant, hurle alors « Pipi ! Pipi ! Pipi ! »    
 
L’handicapé finit par s’uriner dessus, sous le regard gêné et perplexe de Henephte, qui se rend compte qu’il ne peut pas faire grand-chose. Puis, cela fait, l’handicapé commence à drifter en rond sur la moquette souillée à très haute vitesse. Henephte, méfiant, regarde si le fauteuil n’a pas une bombe installée dessous (il connaît trop bien la destinée de Gustavo Fring). Puis, soudainement l’handicapé s’écrie : « Moi vouloir autographe à toi, toi copain ! » Henephte, gêné et très pressé de s’en débarasser, obtempère. Henephte tend alors l’autographe, mais le mauvais sosie de Christian Clavier le saisit soudainement par le bras. Curieusement, toute stupidité semble avoir disparu chez lui et son regard se fait nettement plus malveillant :

 
Je me suis vraiment trop marrer avec ce que t’as fait.
(Silence.)
C’est dommage pour le blâme… Mais tu sais qu’on recrute des gens comme toi, chez moi…
À qui ai-je l’honneur ?
(Le Christian Clavier trisomique fait flasher son aura. Henephte constate qu’il parle à un Prince-démon…)
Vraiment, c’était grandiose… Je me suis tordu de rire en voyant le rapport de Lilith… J’ai cru que t’étais un de mes gars au début.
Ravi de voir que mes talents sont reconnus par d’autres Princes.
Néanmoins, si tu veux changer de cette vieille carne de Scox, t’hésite pas à m’l’dire…
Je note, mais je ne suis pas intéressé.
(Le Christian Clavier trisomique lui tapote la joue, en faisant grandir sa puissance.)
Allez, prends ça pour la route, mon petit roudoudou !

 
Soudainement, le fauteuil roulant se met à vrombir. Le bloc moteur s’ouvre, dévoilant un pulsoréacteur. Les fenêtres s’ouvrent toutes seules, et le Christian Clavier trisomique disparaît dans une traînée de flammes en hurlant : « Y A PLUS DE LAAAAAAIT POUR ROBESPIERRE ! »
 
Henephte reste sur le cul de cette intervention. En plus d’être mystifié et circonspect.
 
Puis, il se décide à éponger la pisse laissée par le Prince.
 
Alors que Henephte est à genoux, un policier vient quand même toquer à sa porte, lui demandant s’il va bien. En effet, un paraplégique bizarre rôdait à travers l’hôtel : la rumeur voulait qu’il ait même une bombe sous son fauteuil. Henephte nie avoir eu connaissance d’une telle personne et le policier s’en va, visiblement rassuré. Henephte finit par éponger l’urine, puis va dormir en traînant un peu avant sur l’Entrefilet. Henephte constate sur baalberith.enfer (le site principal de l’administration démoniaque, avec des photos de démons souriants tout partout) que Carbalas a rendu un rapport de mission laudateur sur lui ; il est très satisfait de la tournure des évènements.
 
Au moment où Henephte ressent cette satisfaction, Nymeth est extraordinairement troublé. Stamp a un crampe d’estomac ; Jésus lui demande alors s’il va bien, ce à quoi le Baal répond par l’affirmative. Quant à Carbalas, il a la curieuse impression d’être félicité par l’Univers.
 
Le lendemain, Carbalas est contacté par Henephte. Le Scox le félicite sur le rapport, puis lui parle d’une proposition financière qui pourrait l’intéresser. Carbalas lui en propose d’en discuter dès que le contrôle policier sera relâché autour de lui. Les deux démons profitent alors des fonctionnalités de QuelProgramme pour réagir dans des boucles infinies, chacun des démons réagissant à l’autre avec l’emoji 🤑. Néanmoins, après cinquante-sept réactions sur des réactions, ils se lassent enfin et arrêtent.
 
Pendant que les deux démons se livrent à une telle surenchère, Stamp va à l’hôtel pour se reposer, Nymeth dort toute la journée jusqu’à la soirée de Lilith et Metallon rentre décuver chez elle. Henephte envoie un simple message à Metallon :

 
Bon, quand est-ce qu’on s’occupe de cette pimbêche ?
 
Metallon dessaoule vers 16 heures. Elle lui répond alors :

 
QUAND TU VEUX, QUAND TU VEUX PUTAIN !
 
Enfin, Henephte apprend dans l’après-midi qu’il est donc convié à un cocktail par Gérald Darmanin pour recevoir l’Ordre national du mérite. Pour une soirée intimiste, seuls deux cents invités seront présents place Beauvau. Henephte va bien évidemment à la réception, mais non sans avoir fumer des cigares avant d’y aller.
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Henephte.)
           
Spoiler:
Après une remise de la médaille d’officier de l’Ordre national du mérite et un discours de Gérald Darmanin, Henephte en profite pour se mettre bien à l’aise, serrant des mains à droite et à gauche. L’essentiel des personnalités présentes sont des flics, des membres du cabinet, quelques ministres, des journaleux et des amis de Darmanin qui souhaitent voir le héros du jour. Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, est présent pour représenter le Président de la République.
 
Il en profite également pour intoxiquer Marine Orange (elle cherche à avoir des informations de première main pour son article sur Crozier), rencontre Geoffroy Lejeune (le directeur de rédaction de Valeurs actuelles) et quelques plumitifs divers (dont Justin Manant, un journaliste binoclard qui bosse pour Valeurs actuelles et suit Lejeune comme son ombre). Parmi ses rencontres, Henephte peut même tailler la bavette avec Cédric O, secrétaire d’État chargé du Numérique, et Roselyne Bachelot, ministre de la Culture. Cédric O semble être particulièrement intéressé par le bullshit servi par Henephte sur les Bored Demons : il semble prêt à donner un « coup de pouce » à ce projet.
 
Pendant la discussion avec monsieur O, Henephte reçoit un message de Justin Manant dans sa poche. Celui-ci l’invite à aller dans les toilettes pour discuter. Henephte termine les mondanités, puis va aux toilettes, suivi de près par Justin Manant. Manant fait flasher son aura (une modeste aura de grade 1) et commence à parler en démoniaque à Henephte.

 
Henephte, je viens pour représenter des intérêts particuliers.
De quel genre ?
Euhm… Mercyssith.
Ah oui, en effet.
(Justin Manant tend une enveloppe à Henephte. Celui-ci l’ouvre et voit une invitation, calligraphiée de la main même de Mercyssith, pour l’inviter à passer un dimanche en Sologne en sa compagnie. Henephte sourit au post-scriptum laissé par Mercyssith : « Félicitations pour cette réussite, et ce malgré cette bêcheuse de Lilith. »)
Bon, je m’en vais.

 
Justin Manant s’en va alors en pestant. Henephte sort quelques minutes après, et recommence à discuter avec le gratin invité par Darmanin.
 
Henephte finit par faire quelques photographies en compagnie de Gérald Darmanin, avant de retourner chez lui sous bonne protection policière. Henephte rentre dans le cercle très fermé des influenceurs titulaires de l’Ordre national du Mérite. Il en profite même pour poster une photo de lui sur Instagram et Twitter avec les trois ministres présents…

 
Carbalas, Nymeth, Metallon et Stamp arrivent au domaine du Greuil, dans des tenues et des carosses bien différents : Carbalas habillé normalement donc classe (il porte toujours des costumes à trois ou quatre chiffres), Nymeth en moto et très bien habillé, Metallon normalement habillé (donc peu présentable, mais pas grave) sur sa pétrolette, et Stamp dans une voiture de location dans un costume. Le démon secrétaire présent à Bioxeo sert de voiturier et en profite pour garer leurs véhicules. Une fois cela fait, les quatre démons entrent ensemble.
 
Le domaine du Greuil est un magnifique château construit dans un style classique. Les démons constatent que la pièce principale accueille un immense buffet, avec de la nourriture, de l’alcool, de l’herbe et même des petits buvards de LSD et des pilules d’ecsta et autres drogues. Metallon affirme alors se sentir « comme à la maison ».
 
Tous quatre constatent que Stolas est là – et visiblement, il est très en colère. Une de ses soubrettes l’accompagne. Toutefois, Lilith arrive pour accueillir les démons, arborant une robe en satin noir au décolleté plongeant et fendue au niveau des cuisses. Sa tenue semble volontairement vulgaire, par rapport à ses tailleurs plutôt stricts. Elle est suivie par Chip et Agrippina. Lilith invite les quatre démons à prendre leurs aises et à se laisser aller, ce que fait immédiatement Metallon en se jetant sur tout ce qui contient du kiwi sur le buffet.
 
Arrivent rapidement un Christian Clavier trisomique et paraplégique poussé par un homme, qui s’urine dessus devant les démons en hurlant : « Pipi ! » Les démons le laissent passer, alors qu’ils commencent à déambuler dans le hall en compagnie de Lilith. Ils remarquent la présence de Kintobor, de son assistante Hazazel, de leur chargé de mission Mercyssith et de leur contact Darssflouz. De nombreux employés de Bioxeo (qu’ils ont vu dans les locaux) et des inconnus complètent le tout. Avant que les démons ne s’éparpillent, Lilith demande à Carbalas d’être son cavalier. Méfiant, l’Asmodée accepte malgré tout.
 
Bien que dispersés, les démons remarquent l’arrivée de trois personnes : un homme blond, grand et athlétique à la peau très pâle, un homme notable en rien et impersonnel (qui rappelle étrangement un psychiatre), et un type en baggy avec la boule à zéro et un t-shirt de concert. Le type en baggy va à côté de Metallon, l’homme blond jette un regard à Nymeth et le psychiatre semble se poser dans un coin. Metallon ne remarque pas l’arrivée du type en baggy : en effet, le mauvais sosie de Christian Clavier jette de la mousse au chocolat par terre avec frénésie en hurlant : « CACA ! »
 
Chacun des démons commence à prendre alors son pied comme possible : Nymeth se roule un petit pétard, Metallon se bâffre sur le buffet et prend un peu de speed, Carbalas suit Lilith (qui en profite pour le présenter au tout-venant, ce qui suscite une forme d’intérêt et de curiosité parmi les démons présents), et Stamp va serrer des mains et faire des rencontres. Au moment où Carbalas demande à Lilith pourquoi il suscite parfois de l’intérêt (et reçoit une réponse énigmatique), deux personnes arrivent : Azelas et un Européen blond en costard et l’attitude de flambeur, avec lunettes de soleil. Carbalas demande à Lilith qui est l’Européen, mais Lilith répond qu’il s’agit peut-être d’Asmodée. Il lui demande également pourquoi Azelas est là, ce à quoi Lilith répond malicieusement qu’il a été invité à dessein.
 
Pendant ce temps, Stamp se fait tenir la jambe par Kintobor qui veut le convaincre d’aider à défendre son projet de lance-godemichets, destiné à la fois au monde du porno et aux démons. Kintobor se plaint que les services de Baal ont refusé de financer son projet, car « je cite, ‘‘parce que ça nous ferait passer pour des guignols’’ » (Kintobor fait les guillemets avec les doigts). Pourtant, propulsé à haute vitesse, un godemichet sera évidemment une arme mortelle ! Hazazel rajoute que le projet a été expérimenté sur des humains et montre qu’un tel objet ferait bien plus mal qu’un FlashBall™. Stamp prend sur lui et écoute tout ça patiemment, puis promet d’aller en toucher un mot à Baal à l’occasion – Kintobor pense en effet, à avoir lu son dossier, que Stamp a de bonnes relations avec son Prince.
 
De son côté, Nymeth fume son joint en regardant tout ce beau monde. Quant à Metallon, excitée par la perspective d’une bonne partouze, et curieuse des éventuelles effets aphrodisiaques du kiwi, décide de faire un concours de t-shirt mouillé avec du jus de kiwi. Évidemment, un certain nombre de démons se retournent vers elle, visiblement partagés entre luxure et gourmandise… Avant que l’handicapé n’arrive pour pourrir le groove, en hurlant « Pipi tout vert ! » et en pointant du doigt Metallon. Et surtout l’homme à la boule à zéro ne lui rentre dedans :

 
Meuf, on va causer avant que tu niques.
Comment ça ?
Ouais, c’est à toi que je te parle !
On peut pas baiser et parler ?
Non, y a des moments pour tout…

 
L’homme à la boule à zéro la traîne alors à l’écart. 
 
(Ce spoiler ne concerne pas la joueuse de Metallon.)
           
Spoiler:
L’homme jauge Metallon un instant, qui est plutôt sur la défensive.
 
Alors, on m’reconnaît pas ?
(Metallon commence à réfléchir, puis tilte que c’est Furfur.)
Bah putain, qu’est-ce que tu fous là ?
Bah moi aussi, j’t’en pose des questions !
Bah moi j’ai pas l’choix, c’est mon équipe !
Hey bah ouais, moi chais pas les missions qu’on te file !
Ah ! Ouais, en parlant d’mission, tu connais une certaine salope… genre… son nom ? Nicky ?
Quoi Nicky ? Ça m’dit rien, j’en ai quelques milliers d’démons sous mes ordres…
Ah c’est juste, qu’y a une salope qui m’fait chier… Mais ouais tranquille.
Bah chais pas, c’est peut-être pas une des miennes… Bon, eh b-…
Ah si, si, si, elle est chez nous, c’est l’assistante de mon poto…
Telem ?
Ouais !
Ouais… Bah j’lui ferais passer un mot, mais il est trop foncedé généralement, alors bon…
Bah l’est toujours foncedé, c’est un délire…
Mais c’est ça qui est cool, il apprécie la vie à cent à l’heure… C’est qu’il vit la vie à cent à l’heure… Bah j’réfléchis, j’peux nommer encore quelques barons, peut-être que ça va être lui, fait du bon taf l’mec…
Bah moi j’veux bien, tant qu’sa salope d’assistante dégage…
Bah si t’as d’la colère en toi, extériorise-la bordel !
J’t’l’dis clairement, elle est chez nous, mais chais pas ce qu’elle fout chez nous… Elle est pas du tout dans le mood, elle est là, elle fait juste péter un câble, elle est vraiment pas dans la bonne vibe !
Bah, si elle est pas dans la vibe, tu sais quelle est ma devise ?
Euh…
COUP D’TÊTE BALAYETTE !
Bah ouais, mais bon… Le problème, c’est qu’elle est un peu au-dessus de moi, donc je p-
BAH SAUTE DANS LA FOSSE, PUTAIN ! L’AUTORITÉ, À MORT !
OUI C’EST BON, C’EST BON ! J’l’ferais, j’la défonce !
Voilà ! Puis, après, c’est pas forcé, tu vois, d’être pas subtil, pas obligé d’lui mettre vraiment un coup d’tête balayette, faut laisser parler la violence !
Okay, okay, j’vais lui niquer sa mère !
Bah putain, c’est ÇA que j’veux chez toi Metallon ! On est un démon ou quoi ?
ON EST UN DÉMON PUTAIN DE MERDE !
BAH VOILÀ !
(Furfur donne un grand coup de torse à Metallon, qui fait cinq mètres et atterrit dans un mur dans laquelle elle s’enfonce.)
Ah putain, déso, j’y suis allé un peu trop fort…
(Metallon se relève en s’époussetant du plâtre tombée sur elle, légèrement blessée.)
Non TKT, TKT, j’ai l’habitude.
Bon. Mis à part ça, c’est cool, nan ?
Ouais.
Bon après, faut que tu remettes à bosser sur c’te histoire, moi j’veux savoir c’qui s’passe !
Bah j’essaie de trouver qui c’est qui m’a buté, bah c’est dur, tu vois…
Bah, chais pas, enfin… Concentre-toi… ‘Fin… Chais pas, fais l’vi-… J’allais dire une connerie.
Dans ma tête ? Bah c’est déjà l’cas mais bon.
On est d’accord, c’est la mauvaise formulation. Mais c’est ÇA que j’aime chez toi, ta spontanéité ! Mais y fut une époque où t’étais spontanée mais t’avais un peu d’réflexion, mais ça varie d’une incarnation à l’autre…
Ouais bah c’est pas trop là…
Allez ! (Furfur lui donne un léger coup d’épaule.) On va aller pogoter dans la fosse, après, j’vais niquer avec la fille du patron, pis ensuite…
Bah après… Alors… Attends. On est d’accord là, tu parles de Lilith ?
Bah ouais !
Paske moi j’l’ai déjà baisée.
Oh putain délire !
Eh ouais, eh ouais, Metallon dans la place !
Et moi aussi, t’inquiète pas, l’nombre d’fois…
Après, elle aime bien… Voilà.
Bah l’cul c’est un peu son domaine quoi…
Ah c’est totalement son domaine, elle kiffe ça de fou, et elle l’fait bien de ouf…
Ouais, le truc qu’est dommage par contre, c’est qu’il y ait pas c’bon vieux Bif’ qui soit venu mettre de l’ambiance, mais bon, l’est tout patraque mon poto… Pfff…
Bah ouais, y va falloir faire un truc pour la musique, parce que là… Genre la hack quoi…
T’inquiète pas, j’vais faire des trucs…
(Furfur fait un clin d’œil à Metallon.)
Ouais, on a besoin d’ça !
Ouais, allez ! (Il tape sur l’épaule de Metallon.) Amuse-toi bien !
Merci toi aussi !
J’vais en profiter pour essayer d’la pécho et essayer d’faire des affaires…
Ouais, tranquille…



Furfur s’éloigne alors, suivi par Metallon.

 
Le type à la boule à zéro fait le signe des cornes à Metallon, qui répond en faisant de même avec ses deux mains. Pendant ce temps, le Christian Clavier paraplégique et mongolien vient taper dans les jambes de Nymeth. Le Beleth se contente de faire un pas de côté et de l’ignorer. Le mauvais sosie de Christian Clavier lui demande alors : « Caca boudin ? » Malgré ses efforts, Nymeth commence à être suivi par le paraplégique, qui se contente de faire des aboiements, des miaulements et autres bruits suspects. Metallon, qui voit ce petit manège, vient alors à la rencontre de Nymeth et du Christian Clavier paraplémongolien (oui, j’invente des mots, c’est mon résumé).

 
(Metallon) – Hey bro, tu veux mon aide ?
(Nymeth) – C’est pas de refus mais…
(Metallon) – Parce que moi j’le défonce s’il le faut !
(Nymeth, à voix basse) – Ahem… Ça aurait été avec plaisir, mais je suis à peu près sûr que c’est un Prince-démon, on va éviter l’incident diplomatique…
(Le Prince-démon sous la forme d’un Christian Clavier paraplégique et mongolien s’avance très doucement, puis murmure à l’oreille de Nymeth.)
(Le Prince) – Caca ?
(Metallon) – Bon. Tu veux que j’lui dise quand même un truc ou pas ?
(Nymeth, las) – Oh oui, vas-y.
(Metallon) – Okay. (Elle se tourne vers le Prince.) Bon, mec, faut qu’on cause. (Elle pousse le fauteuil.)
(Le Prince) – Eeeeeeeh… Toi aimer le lait ?
(Metallon) – Si c’est du lait de kiwi, oui !
(Le Prince) – Eeeeeeh… Moi donner ton lait…
(Metallon) – Comment ça, « moi donner ton lait » ? Moi j’ai du lait ?
(Le Prince déboutonne son pantalon avec gaucherie et commence ostensiblement à se masturber en public. Il fixe Metallon en poussant des petits cris, alors que Nymeth, dégoûté, s’éloigne.)
(Metallon, en colère) – Bon, mec. Pas intéressée, okay ?
(Le Prince) – Y a plus de laiiiiit pour Robespierre…
(Metallon) – Ouais, ouais, c’est bien, Robespierre… S’tu veux, j’peux t’donner des kiwis là-bas, ils sont vraiment cools, et j’te laisse au niveau des kiwis, ça t’va ?

 
Mais non, le Prince continue simplement de se masturber en poussant d’horribles gémissements. Une partie de l’assemblée est morte de rire, une autre s’en fout. Lilith semble elle-même moyennement amusée. Mais Metallon, en ayant assez de ce fouteur de merde, prend une poignée de chips de kiwi et lui fourre dans la bouche. Mais c’est alors que le paraplégique devient tout rouge et gonfle comme s’il faisait un œdème de Quincke. Sauf qu’il continue de gonfler, de gonfler… Metallon se dit alors qu’elle a fait une connerie, mais le Prince explose. Un vaste attirail de chair, de tripes, d’excréments et de jus de kiwi recouvre alors Metallon.
 
Metallon décide qu’au vu des évènements, elle n’en a plus rien à foutre des conventions (mais en avait-elle quelque chose à faire ?). Elle se désape en public (sous le regard complaisant de nombreux invités) en jetant ses vêtements et les monceaux de chair sur le fauteuil désormais vide, et part se baigner dans la fontaine située devant le domaine. Une partie de la salle est hilare. En voyant cela, Lilith a un court échange avec Carbalas :

 
Je ne sais vraiment pas pourquoi mon père l’apprécie tant.
Ce n’est pas toujours facile de devoir jouer avec des enfants…
Disons que les enfants, c’est sa spécialité, depuis une certaine croisade…

 
Metallon revient alors dans la salle, sous le regard complaisant de nombreux démons.
 
(Ce spoiler ne concerne pas lae joueureuse de Nymeth.)
           
Spoiler:
Stolas profite du coup d’éclat de Kobal pour venir discuter avec Nymeth, qui s’est mis largement en retrait.
 
Nymeth…
Bonsoir Stolas.
Comment vas-tu ?
Très bien, et toi ?
Je vais… Plutôt bien.
(Stolas a un sourire forcé, puis continue.)
Alors, je vois que l’on a choisi son camp…
Oh pour cette fois-ci oui, mais je ne suis pas fermé à de futures négociations. Comme je te le disais, je ne pouvais pas me permettre d’échouer ma première mission.
C’est cela, oui.
Mais je suis navré de te voir aussi déçu, crois-moi. Ce n’est pas personnel.
Henephte a voulu faire le plus formidable plantage de mission que je n’ai jamais vu, et tu as visiblement réussi à rattraper le coup…
Oh, je ne pense pas qu’il ait fait ça pour tes beaux yeux, plutôt pour ses intérêts personnels… (Court silence, où Stolas semble incrédule.) Oh, quand nous avions échangé, j’ai l’impression que lui ne semblait pas particulièrement enthousiaste à cette idée. Il n’avait pas envie de trop se mettre à dos Lilith. Finalement, ça semble être le cas… Encore une fois, rien de personnel, mon cher.
Rien de personnel donc au fait que je vais me permettre deux-trois choses, dans ce cas…
Hein ? Dois-je faire quelque chose de particulier ?
(Stolas a un sourire mauvais.)
La vengeance est un plat qui se mange froid, Nymeth. (Nymeth devient livide.) Je vais te laisser profiter de la soirée, dans ce cas…
(Autour d’eux, l’ambiance de la soirée commence à changer petit à petit, virant lentement mais sûrement à l’orgie. Nymeth inspire et reprend sa contenance.)
Écoute bien Stolas, je sens bien que tu es déçu que l’issu ne soit pas celle que tu espérais… Comme je l’ai dit, je ne suis pas fermée à de futures négociations… Si je comprends bien, nous avons été proches lors de nos précédentes incarnations, et je ne serais pas contre que ça redevienne le cas, mais peut-être avec plus de temps et de proximité, je suis sûr qu’on pourrait faire des choses à l’avenir, en oubliant…
(Nymeth s’approche avec une douceur intéressée, en caressant le col de sa chemise. Stolas repousse sa main très délicatement, mais avec une grande froideur.)
Bien. Tu as choisi ton camp et ce fut la pire à faire.
On privilégie son intérêt personnel parmi les démons. En l’occurrence, ça me semblait plus judicieux pour le mien d’accomplir cette mission.
Mauvaise réponse…
(Stolas lui touche le bout du nez, et se retourne. Nymeth est moins serein.)
Que pourrais-je faire pour regagner tes faveurs alors ?
Beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses, Nymeth… Beaucoup, beaucoup de choses…
Je serais ravi de savoir quoi alors… 
Nous en discuterons plus tard… Si nous en discutons. Profite de la soirée, Nymeth.

 
Stolas laisse alors Nymeth, s’éloignant de lui. Nymeth, lui, sent soudainement que le vent a tourné, et pas de la meilleure manière…
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par D-FENS »

Séance 25 : Partie I, Intermezzo II – La nouvelle Babylone (Seconde partie du résumé).
Date de la session : 28 février 2024.
 

 
Autour d’eux, l’ambiance de la fête devient orgiaque. Le retour de Metallon est considérée comme une invitation par certains démons, surtout qu’elle décide d’en remettre une couche à grands coups de jus de kiwi. Au-delà de ceux qui vont séduire Metallon, qui se prête rapidement au jeu et entame une partouze à quatre sur la table du buffet, nombreux sont ceux qui picolent abusivement ou prennent des drogues. La « dégradation » progressive de l’ambiance finit par toucher tout le monde : Stamp décide de s’envoyer en l’air avec Hazazel, Stolas commence à chauffer un autre démon présent, Mercyssith couche avec Agrippina dans un coin, Azelas prend à même le sol une démone…
 
Lilith emmène Carbalas jusqu’à la mezzanine du hall, en surplomb de la scène. L’Asmodée semble indifférent au changement d’atmosphère, mais il constate que l’orgie touche pratiquement tout le monde. Enfin, presque. Nymeth semble mal à l’aise dans un coin, le compagnon d’Azelas (Asmodée ?) parcourt l’assemblée l’air de rien pour se resservir du champagne, Kintobor filme les participants (« C’est pour la science ! » s’écrit-il au milieu des râles) et le psychiatre impersonnel (Scox ?) se contente de prendre des notes.
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Carbalas.)
           
Spoiler:
En regardant cette scène, Carbalas a soudainement un flash-back. Il se souvient d’avoir été dans un palais.
 
Je suis là, à les regarder. C’est une orgie comme seul mon frère en a le secret. Les dames de la noblesse, les prêtres, mes camarades spadassins, humains, cambions ou démons, tous sont emportés dans cette frénésie… Même ma nièce est en train de s’amuser avec un cardinal, des plus prudes voilà pourtant quelques heures… Mon frère est en train de prendre sa maîtresse et deux catins que je lui ai ramené, avec pour seul vêtement sa tiare pontificale nouvellement obtenue. Je souris en jouant avec mes deniers.
 
Soudainement, je sens une main sur mon épaule. Je me retourne et je la regarde. La superbe rousse. Lilith. Elle était, voilà quelques instants, dans cette orgie. La voici à mes côtés, pour me susurrer : « Carbalas, tu ne profites pas ? » Je réponds : « Ça dépend. Aujourd’hui, pas envie. » Lilith me fixe : « C’est bien qu’on en soit là. Ton frère a la papauté à ses pieds maintenant… Il y a quelques avantages à servir Andromalius, notamment à ne pas faire hurler les églises… » Je lui souris et je lui dis : « Lui pour les églises et moi pour les bas-fonds. L’alliance du haut et du bas… L’alliance de l’argent et du pouvoir… »
 
Lilith me susurre à l’oreille : « Imagine, pendant tant d’années, ils voulurent construire une nouvelle Rome après le Schisme… Et voilà toi et ton frère les ont emmené… N’as-tu pas honte ? » Lilith m’adresse un mince sourire. « Les affaires sont les affaires », répondis-je. « Alors, viens à la fête, les affaires attendront pour une fois… » Lilith me prend par la main et m’entraîne…


 
Carbalas réémerge. Il se rend compte que certaines scènes de ses souvenirs se reproduisent sous ses yeux et comprend que Lilith a voulu provoquer le retour de ces souvenirs. Pris soudainement d’un vertige métaphysique, Lilith lui dit en souriant :

 
Heureux de ton cadeau, Carbalas ?
Utile. (Bref silence.) Il ne me reste plus qu’à retrouver ces gens-là.

 
 Carbalas se souvient soudainement de son nom de l’époque : Andrea Baglioni. Et puis il se souvient de son frère : Rodrigo Borgia, aussi connu comme le pape Alexandre VI… Enfin, son frère… Son frère, au sens démoniaque du terme.

 
– Tu préfères contempler ou… participer ? 
(Carbalas lui sourit.)
La question n’est pas de l’action en elle-même, mais du choix du partenaire. 
À cette époque fort lointaine, tu étais joueur mais tu ne m’es jamais tombé dans les bras.
Dans ce cas, peut-être devrais-je faire confiance à ma vie passée. Elle était certainement plus instruite que moi.
C’est dommage. Je pense qu’on aurait eu beaucoup de choses à se dire…
(Carbalas semble réfléchir aux paroles de Stolas, puis se conforte dans un non.)
Je vois… La femme qui est indisponible et que tu recherches…
… Je vois que tu lis dans tes pensées…
Tout naturellement. Mais je sais où la trouver…
(Carbalas plisse les yeux.)
Je suppose que cette information n’est pas gratuite.
Tout à fait, ce n’est pas gratuit mais… J’ai quelque chose à te proposer.
Je t’écoute.
J’ai entendu parler du fait que tu avais une dette.
Plutôt un contrat de fonctionnement sous licence à titre prohibitif. (Lilith lui sourit, amusée.) C’est un secret pour personne. Azelas veut ma peau. Et probablement Asmodée aussi.
Écoute, j’ai des personnes très hauts placées au sein de l’Enfer comme contacts…
Étonnant !
Alors je peux demander à mon père un petit prêt d’un million de dollars…
La dernière personne à qui je veux devoir de l’argent, c’est bien le Grand Patron…   
(Lilith sourit.)
Je te charrie.
Et de toute façon, le million n’est qu’une première somme. Tu te doutes bien que si je réussis le million, ils m’en demanderont deux, dix ou même cents…
Je doute qu’ils t’en redemanderont s’ils savent que le chèque provient de moi.
Donc tu me proposes de l’argent et des informations, ce que je vais devoir en retour doit être particulièrement lourd.
Pour l’argent, c’est juste… (Lilith désigne Azelas, qui a changé de partenaire au profit de la soubrette amenée par Stolas.) Écoute, considère que c’est un pied-de-nez que je fais à quelqu’un… (Elle dirige son regard vers le flambeur qui boit son champagne tranquillement au milieu de l’orgie.) J’ai bien envie que ton Prince reçoive un message.
Et tu te rends compte à quel point tu me mets en porte-à-faux avec mon Prince ?
Tu es déjà en porte-à-faux avec lui.
Déjà, je ne suis pas un familier. Ce qui n’est déjà pas mal…
Ç’aurait trop fait jaser, Jason…
(Carbalas applaudit le jeu de mots et applaudit.)
Certes.
Ta dégradation au titre d’un échec n’attirait pas l’attention. Par contre, ta rétrogradation au titre de familier aurait paru trop brutale aux yeux de tout le monde, elle aurait soulevée trop de questions.
Si je comprends bien, j’ai été un baron, et un baron assez productif…
Je ne sais pas ce qui t’a valu les foudres d’Asmodée. Tout ce que je sais, c’est que tu finiras tôt ou tard par être éliminé et retourner en Enfer…
Ils essaient déjà.
Je n’ai pas dit qu’ils n’essayaient pas. J’ai dit qu’ils y arriveraient. Il te faut un protecteur…
Seul contre tous, effectivement, c’est un fait.
Imaginons que tu travailles pour Bioxeo. (Carbalas plisse les yeux.) Je te mets sur certains projets, j’attends de toi une certaine productivité, et en échange, je t’accorde une certaine protection.
Bien. Du moins le temps que je me tire de là.
Partons pour un petit chèque. Et il va falloir cravacher. J’attends des résultats de mes employés. (La poupée sexuel sous la forme de Bruno Mars s’approche en portant un plateau avec deux flûtes de champagne. Lilith a un sourire mauvais en le regardant.) Tu peux demander à mon familier… De capitaine à familier, ça fait soudain…
Je n’en doute pas. Il a dû bien merdé ou tu es particulièrement dure.
J’adore quand les gens sont particulièrement durs… (Elle prend une flûte de champagne.)
Très bien. (Carbalas prend une flûte de champagne.) Je suis assez doué avec mes doigts et je deviendrais bientôt l’un des meilleurs hackers mondiaux, grâce aux bonnes capacités de monsieur Milton. (Ils trinquent.)
À la victoire du Mal sur le monde…
À la victoire du Mal sur le monde et au futur mixeur qui attend Azelas… (Les deux se sourient.)


 
Nymeth voit l’orgie sous ses yeux. Elle distingue Carbalas qui trinque avec Lilith. Toutefois, Nymeth quitte la salle pour l’extérieur.
 
(Ce spoiler ne concerne pas lae joueureuse de Nymeth.)
           
Spoiler:
Nymeth est soudainement dérangé par l’homme blond à la peau pâle, nu comme un ver, qui était en train de faire d’enfiler et de se faire enfiler (je ne vais pas faire un dessin). Celui-ci dit à Nymeth qu’il est attendu dehors, à sa grande surprise. Il lui avoue ne pas savoir pourquoi on lui a dit ça, et semble simplement être un messager. Il se frotte les mains, avant de retourner participer à l’orgie.
 
Nymeth part dehors pour voir que plus personne n’est présent – pas même le voiturier, qui a rejoint les participants de l’orgie. Il voit qu’une voiture est garée négligemment, avec Airi assisse sur le capot, qui discute avec le Christian Clavier paraplégique mongolien. Ce dernier semble nettement plus vivace d’esprit que précédemment…
 
Airi salue Nymeth, et lui demande si elle a fait les présentations. Le Christian Clavier semble complètement ahuri, et demande simplement : « Y a plus de lait pour Robespierre ? » Nymeth avoue que la conversation a été expéditive, et Airi répond que Kobal (puisque c’est bel et bien le Prince de l’humour noir !) a un humour particulier. Kobal se contente alors de dire : « Kobacaca ? » Nymeth fait un signe de tête à Kobal, mais est mal à l’aise. Kobal s’urine alors dessus en poussant un petit gémissement glauque, et Nymeth s’éloigne avec dégoût. La flaque atteint les pieds de Nymeth (vraiment, la vessie de Kobal a une contenance infinie !), ce qui le pousse à éviter l’urine. Si Nymeth est gêné, Airi est morte de rire. Nymeth distingue l’espace d’un instant un sourire maléfique sur le visage de Kobal.
 
Commence alors l’une des pires conversations de la vie de Nymeth (en tout cas, pour le moment, et sous condition qu’il n’ait pas un souvenir allant dans un autre sens) :

 
Toi sérieux ?
Euh… Oui.
Moi trop drôle !
Mh…
ISSOU !
Navré, mais l’humour semble me passer au-dessus de la tête…
Stolas y pas content ! (Silence gêné de Nymeth.) Mais Lilith pas aussi !
Mais Lilith a pourtant eu ce qu’elle voulait ?
Hé hé… Pas content avec Henephte, hihihi !
Oui… Effectivement.
(Kobal se marre comme un débile.)
Caca Henephte !
Ouais. Enfin, cela dit, Stolas n’a pas de raison d’être content de Henephte, il a magistralement rattrapé son action, et a fini par nous rendre service…
(Airi regarde Kobal avec un sourire.)
Toi trop sérieux, toi analyse tout… Toi comme Christophe Barbier !
(Nymeth jette un regard désespéré à Airi, qui a un énorme sourire. Kobal commence à singer Nymeth à ce moment-là.)
Moi aimer pipi des rêves, moi sérieux !  
(Soudainement, Nymeth se rappelle qu’il parle à un Prince-démon, aussi bouffon soit-il.)
Chacun son domaine… J’excelle dans le mien, vous excellez dans le vôtre… (Kobal ricane niaisement.) Enfin, vous êtes au-delà d’exceller, Monseigneur. Chacun son… sujet de prédilection.

 
Nymeth cligne les yeux un instant, puis voit qu’il n’y a plus personne dans la chaise. Il se rend que le mauvais sosie de Christian Clavier a l’air subitement nettement moins mongolien et bien plus vif.

 
Effectivement. Ça te fait pas rire ?
Quoi donc ?
Tout ça.
Si c’est par rapport que… Stolas semble mécontent… Je trouve pas particulièrement d’humour. C’est juste un fait.

 
Airi a alors un mouvement de recul, et sous les yeux ébahis de Nymeth, le Prince de l’humour noir sort un gigantesque marteau du sol en hurlant : « C’est une putain de mauvais réponse mon vieux ! » Kobal lève le marteau dans sa direction, prêt à l’écrabouiller. Nymeth anticipe alors sa mort et voit toute sa maigre vie défiler sous ses yeux, en se demandant ce qu’il a pu bien faire à Satan et Dieu pour bien mériter ça. Mais soudainement, la tête de la masse se détache, tombe sur Kobal, et il est écrasé dans un immense sproutch. Et plutôt que de répandre du sang tout autour de lui, des peaux de banane giclent aux alentours. Quelques-unes atterrissent même sur Nymeth.
 
Nymeth est abasourdi. Airi explose de rire, pliée en deux. Nymeth murmure alors, le plus sérieusement du monde, et en retirant les bananes de lui : « C’était donc à nouveau une blague. Très bien. » Airi finit par enfin se reprendre, et Nymeth lui demande ce qu’elle veut faire. Airi lui propose de se tirer, et Nymeth et elle vont chez elle pour aller voir des films ensemble, histoire de se reposer.
 
Les deux démons en profitent pour discuter de leur semaine (Nymeth explique sa mission, Airi qu’elle a « arrangé » deux décès, un en Suède et un en France). Après ce visionnage intensif de films, accompagnés de cocktails maison par Nymeth, et ces diverses explications, Nymeth commence à lui poser une question.

 
Stolas était mécontent à mon sujet. C’est grave ?
Je ne suis pas sûre que c’est une très bonne nouvelle pour toi, mais avoir des barons comme ennemi, c’est le lot d’une personnalité d’exception.
Mh. Merci, ça me fait plaisir d’entendre ça. 
(Nymeth reste pensif, à fixer le plafond.)
Tu devrais pas t’inquiéter. Ça va passer. (Airi prend dans les bras Nymeth à sa grande surprise. Puis, il se sent soudainement bien et se laisse aller. Elle relâche l’étreinte après un long moment.) Ne t’inquiète pas, ça va devenir une habitude, plus tu progresseras, plus tu te feras d’ennemis.
Mh.
Reste à savoir si les menaces sont vaines. Beaucoup jouent au bluff.
C’est vrai dans l’état actuel des choses, avec mes capacités et mon pouvoir, je ne peux pas faire grand-chose. C’est terriblement frustrant. J’ai hâte de jouer un peu plus dans la même cour. C’est pas tout d’avoir des ennemis, mais pouvoir y faire quelque chose, c’est bien.
On va se débrouiller pour que tu joues dans la même cour.
Mh.
Au pire, je peux m’arranger pour une mission plus facile.
Par rapport… Au fait que Stolas m’en veut ?
Non, par rapport à ta progression de carrière. Je peux toujours demander à Papa de te filer une mission plus facile…
C’est tentant et en même temps j’ai l’impression que ça serait de la triche, mais en même temps, ça fait partie des règles du jeu à ce stade. Donc en vrai, ça m’intéresse beaucoup comme proposition.
Je vais en discuter avec lui. Je vais voir ce qu’il te trouve.
Mh. S’il accepte, je t’avoue que je ne sais toujours pas trop comment il se positionne vis-à-vis de moi.
De toute ma manière, c’est pas lui qui décide de mes fréquentations. ‘Fin, jusqu’à un certain point. (Nymeth soupire.) Mais tu m’as l’air tendu ? Tu veux qu’on fasse un truc plus chill ?
Regardons un truc. (Silence.) Ça te dirait de faire un tour ensemble dans la Marche des Rêves et des Cauchemars ?
Oh, pourquoi pas !

 
Les deux démons finissent par mater un film ensemble, avant que Nymeth n’emporte Airi à sa suite pour visiter la Marche des Rêves et des Cauchemars. Nymeth choisit, pour commencer, d’aller dans les rêves et les cauchemars d’individus, pour un éveil en douceur…

 
La soirée de Lilith finit par se terminer à six heures du mat’. Stamp reprend ses frusques en laissant une Hazazel épuisé, tandis qu’à force d’orgie, de drogues et d’alcool, Metallon reprend vaguement conscience couverte de fluides bizarres et au milieu d’une demi-douzaine de démons et de démons semi-conscientes. L’endroit a un côté un peu apocalyptique, entre les démons à poil, les vêtements jetés un peu partout, le buffet à moitié explosé, le vomi par terre, les statues du château cassées ou utilisées à des fins récréatives, la démone à poil sur un lustre en plein trip…
 
Stamp se sent un peu sale, en tant que démon de Baal, d’avoir cédé autant à la luxure. Dans l’idée, c’est Mal, mais ça manque un peu de violence quand même ; pas un brin de sado-masochisme, ça le fout un peu mal pour un Baal. Quant à Metallon, elle reprend vaguement ses esprits et prend des fringues aléatoires pour se rhabiller. Tant pis si c’est pas les siennes, au moins, ça fera l’affaire. Et puis, c’est satisfaisant : elle a couchée avec à peu près tout le monde, dans toutes les positions et configurations imaginables.
 
Carbalas, lui, a assisté aux festivités avec Lilith et a discuté de ses principales préoccupations, comme de son futur métier à ses côtés. Il a apprécié ce côté « impérial », et a pu constater que le flambeur (Asmodée ?) s’était barré vers 2 heures du matin. Visiblement, ça l’a ennuyé un peu au bout d’un moment. Lilith envoie alors son familier poupée en silicone pour quérir Azelas, en train de se rhabiller dans le bordel ambiant. Appelé, Azelas tourne lentement la tête vers Carbalas et Lilith, avant de se retourner vers le familier et de lui faire un signe de tête positif. Il monte alors les escaliers en direction de Carbalas et de Lilith.

 
(Azelas) – Bonjour Carbalas.
(Carbalas, en réprimant un petit sourire) – Bonjour Azelas.
(Azelas, sèchement) – Pour toi, cela sera monsieur. Nous n’avons pas élevé les diablotins ensemble. Respecte ta hiérarchie, Carbalas.
(Carbalas, avec un sourire hypocrite) – Bonjour… Monsieur.
(Azelas s’agenouille face à Lilith. Lilith sourit à Carbalas.)
(Azelas, imperturbable) – Votre Altesse…
(Lilith) – Mon bon Azelas, vous avez demandé à Carbalas de remplir des objectifs financiers ?
(Azelas) – Oui, tout à fait. Des objectifs nécessaires à notre organisation, l’Enfer a besoin de fonds pour mener sa-
(Lilith) – Je vais me permettre libéralement à votre cause, plutôt que Carbalas ne s’en occupe.
(Lilith fait signe au familier, qui s’approche avec un carnet de chèques. Azelas fixe Carbalas.)
(Azelas) – Les objectifs que nous avons fixé d’un commun accord avec Carbalas étaient de deux millions.
(Carbalas soulève un sourcil.)
(Lilith) – Alors donnons trois millions.
(Azelas se contient, mais il tire clairement la gueule. Liltih signe le chèque avec un grand sourire, avant de le détacher soigneusement et de le tendre à Azelas.)
(Lilith) – Nous sommes quittes. Vous pourrez dire à votre Prince que j’ai contribué à votre cause.
(Azelas) – Bien, je vous remercie Votre Altesse pour votre générosité. Votre malveillante contribution servira à faire avancer les intérêts de nombreux Princes.
(Azelas range le chèque soigneusement dans sa poche.)
(Lilith) – Je suis toujours ravie de faire avancer les intérêts de mon père.
(Azelas se redresse sans dire un mot, et redescend les marches. Malgré le fait qu’il se contient, il semble à deux doigts d’exploser.)
(Carbalas) – Est-ce que tu viens d’augmenter ma dette envers toi de deux millions ?
(Lilith) – Non, je voulais juste me foutre de sa gueule.
(Carbalas) – Mh.
(Lilith) – Mais tu me dois effectivement un million.
(Carbalas) – Fair enough.
(Lilith) – Bon. Je te fais raccompagner ?
(Carbalas) – Tu penses qu’ils vont tenter quelque chose contre moi maintenant ?
(Lilith) – Non, ils ne tenteront rien. Ton Prince est beaucoup trop subtil pour t’envoyer une escouade de tueurs ou ce genre de choses.
(Carbalas, interloqué) – Tu m’en vois ravi.
(Lilith) – Par contre, Azelas, c’est autre chose. Je ne peux pas m’occuper de toutes les crasses qu’ils vont te faire, mais mettons-nous d’accord sur le fait que… Je vais t’aider. Par ailleurs…
(Carbalas) – Mh ?
(Lilith) – Tu as vu où était passé Nymeth ? J’ai vu qu’il s’était absenté.
(Carbalas, avec un sourire) – Probablement enterré sous un tas de kiwis.

 
Carbalas promet à Lilith de rembourser tout l’argent lié à la mission autour du Kalistra. Il promet que tout sera remboursé. Lilith lui rappelle qu’il devra faire des heures supp’ pour rembourser sa dette. Carbalas s’en sépare alors en lui faisant un baise-main, avant d’aller rejoindre Metallon et Stamp.
 
Stamp semble vouloir aller se reposer un brin. Quant à Metallon, qui titube trop, elle demande à se faire emporter en civière Chez Régis pour un petit after. En entendant ça, Stamp, de décidément trop bonne humeur, décide qu’il ira plutôt faire un after Chez Régis avec Metallon. Carbalas laisse alors les deux soudards pour aller œuvrer au Mal de son côté…
 

(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Lilith vient donc de lancer le Kalistra après moult péripéties. Profitant du vide politique en l’absence d’Andrealphus, son produit phare va bientôt inonder les chambres à coucher européennes, puis mondiales…
 
Ce coup d’éclat n’est que le premier d’une longue série, visant à consolider sa position. En effet, vu l’absence d’Andrealphus, Lilith ambitionne de prendre a minima la régence. C’est ambitieux de prendre la place de son Prince, surtout quand c’est un Premier-Né, mais Lilith est la fille de Satan himself, alors qu’est-ce qui peut bien l’en empêcher ? Elle vient donc de marquer un gros coup, prenant une avance considérable sur Stolas, son principal rival.
 
La petite fête est donc surtout une démonstration de pouvoir : en faisant savoir qu’elle organise une petite réception pour fêter sa victoire, elle fait savoir à tous qu’elle a des ambitions. L’invitation de Stolas est donc l’équivalent d’une crotte de nez et l’ombrageux baron d’Andrealphus est bien décidé à se venger de nos démons.
 
Vu que les orgies de Lilith sont toujours fréquentées par du gratin, dévoilons les identités des participants pas identifiés par les démons : le grand blond est Lusso, baron de Crocell, envoyé pour prendre la température (ironique ?), tandis que le flambeur (faussement identifié comme Asmodée) est Spyldar, l’un des plus proches lieutenants d’Asmodée. Étaient donc également présents Furfur, Kobal et Scox, correctement identifiés par les joueurs.
 
Tout ce beau monde a bien conscience que la validation du Kalistra est un coup majeur, et sûrement un prélude à d’autres opérations (et ils ont raison). Mais les raisons des venues de chacun sont très différentes :
 
  • Lusso venait apprécier l’influence de Lilith. Il va rapidement essayer de la courtiser pour avoir son appui dans la guerre entre Belial et Crocell qui se pointent sérieusement.
  • Spyldar venait voir à quel point Carbalas et Lilith sont proches. Asmodée a des relations contrariées avec la fille de son meilleur ami (je rappelle que le Prince du jeu est le meilleur pote de Satan !), et cherche à l’utiliser pour rentrer en contact avec Satan. Asmodée s’inquiète un peu de l’absence du Grand Patron. D’un autre côté, il veut la peau de Carbalas. Il va donc marcher sur des œufs et laisser Azelas manager le problème.
  • Furfur est venu pour s’amuser. Il est plutôt copain avec Lilith, et estime que sa montée en puissance pourrait être un gros plus pour lui et ses potes Princes (sans compter que Furfur a quelques griefs avec Andrealphus…).
  • Kobal voulait prendre la température. Le Prince de l’humour noir est peut-être un bouffon, mais il n’est pas dénué de sens politique et sent que Lilith prépare un truc. Faire chier les démons avec son personnage de Christian Clavier paraplégique et mongolien, c’était du bonus.
  • Scox est venu prendre des notes pour savoir comment manipuler Lilith dans le futur. Il essaie de juger son réseau pour pouvoir mettre en œuvre le plan proposé par son bon Henephte.
 
Bref, c’est le début du bordel, et j’ai disséminé quelques indices sur le futur de la campagne.
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