LAU La Compagnie de l'Anorien - Tranche de vie

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184201739
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LAU La Compagnie de l'Anorien - Tranche de vie

Message par 184201739 »

CR Ambiance de la Xème Session de la campagne (maison) de la Compagnie de l'Anorien / Nous sommes au printemps 2946, en Forêt de Mirkwood méridionale.

Après les mauvaises rencontres que nous venons de subir, nous hésitons sur la marche à suivre dans la forêt hostile de Taur-nu-Fuin, la Forêt des Ténèbres, qui en langage commun se nomme Mirkwood. Rester sur place pour se reposer exposerait la Compagnie à une nouvelle attaque de gobelins, sortir de la forêt permettrait à cette étrange nuée de rapaces de nous retrouver. C'est un peu par défaut que Beregond donne l'ordre de progresser sous les arbres, en longeant à distance la lisière, du mieux que nous le puissions. La Compagnie avance donc vers le Nord Est, avec l'espoir de distancer les rapaces pour ensuite corriger son orientation.

La forêt n'en a pas fini avec nous cependant ! Quelques heures avant la nuit, et donc pour nous sous ces frondaisons, avec une faible visibilité, des cornes de chasse gobelines retentissent, pas à proximité immédiate mais probablement peu éloignés. Qui sait, la forêt déformant les échos ! Craignant une nouvelle attaque, nous décidons de trouver un endroit défendable. Ce sera une butte, un peu moins envahie d'arbres que les environs. Mais Borlas, le plus discret d'entre nous, envoyé là en éclaireur, y repère, lui tournant le dos, quelques hommes aux aguets sur l'autre versant, qui semblent se préparer au combat. Ils sont vêtus de peaux de bêtes et armés de lances rustiques. Ils semblent ne pas connaitre le fer et ne se plient apparemment à aucune discipline militaire. Nous ne voyons rien, mais les bruits environnants indiquent qu'une mêlée confuse est engagée entre des dizaines d'individus.
Borlas aura à nouveau la charge de comprendre ce qui de déroule à proximité : il suit le petit groupe qu'il a repéré quand celui-ci  quitte la butte pour se diriger probablement vers le lieu du combat.
Il identifie rapidement une poignée de ces hommes aux mains avec quelques gobelins de la même engeance que ceux qui nous attaqués plus tôt dans la journée. Afin de sauver l'un d'eux, il décide de tuer un gobelin avec son arc et révèle sa présence. Il ne peut par contre échanger avec eux, leur langage cliquetant et pépiant nous étant inconnu. Ces hommes le suivent jusqu'à notre défense, les armes à la main, méfiants. Au risque d'un nouvel engagement, Beregond tente d'expliquer notre présence par gestes, d'offrir de la nourriture. Il parvient à rassurer le chef de ces hommes, Burguz, qui assez vite nous encourage à suivre les siens.
Autour de la caverne repaire des gobelins vaincus et dont plusieurs cadavres jonchent le sol, emplie de déchets et d'une odeur nauséabonde, se tiennent dispersés plusieurs dizaines de ces hommes étranges, nous en dénombrons plus d'une trentaine. Burguz s'adresse à eux, qui crient leur leur victoire et ne s'attardent pas, emmenant avec eux quatre captifs gobelins. A l'invitation apparente de Burguz, nous marchons derrière eux. Lors d'une pause nous essayons de soigner les blessés et de communiquer, sans grand succès, et bien vite les hommes de la Forêt reprennent déjà leur marche vers le Nord Ouest et nous invitent à suivre. Ces gens semblent prêter une attention particulière à Aelfilda, regards fuyants et évitement. Pour parer à toute éventualité, Anborn tente de mémoriser le trajet. Mais en ce lieu crépusculaire, tout ressemble à tout !
Peu avant la nuit et avec quelque fatigue supplémentaire, nous arrivons à leur village, assemblage de huttes de fortune sur une butte arborée, entourées d'une barrière d'épineux en guise de clôture. Burguz ne nous fait pas les honneurs de ce lieu rustique, et nous désigne un emplacement à peu près plat proche de celui-ci. Nous comprenons qu'il s'agit de nous installer là pour la nuit.
Plus tard les hommes de la Forêt nous offrent une nourriture et une boisson inconnues et étranges, puis nous invitent à entrer dans le village avant la nuit. Beregond, pressentant un grave danger , nous encourage à garder nos distances, ce qui semble fâcher notre hôte, à en juger par ses grands gestes et son emportement. Nous restons donc à l'extérieur, espérant qu'un feu et un tour de garde seront suffisants. Il n'en sera rien.
Si notre Rohirrim n'avait pas fait preuve d'une vigilance résolue, je n'aurais pu faire ce récit ! Tandis que je dormais, une araignée monstrueuse s'abattait sur moi de la cime d'un des grands arbres surplombant notre petit camp, mais Aelfilda sut s'interposer avec  vivacité, contraignant la Bête à stopper sa dégringolade peu au-dessus de moi ! D'un grand bond, la créature s'est alors précipitée sur Borlas, tandis que je saisissais ma lance. L'Araignée n'a pas le temps de faire grand mal à mon ami, grâce à l'interposition d'Aelfilda, qui en revanche est atteinte par les crochets qui bordent la bouche de la bête ! Cela me donne le temps de courir sus à elle : j'enfonce fermement ma lance dans un point faible de sa carapace et je l'empale proprement. Je réalise rapidement ma chance d'avoir pu terrasser un monstre d'une telle envergure, celle d'un cheval de bonne taille ! Heureusement, aucun venin ne semble s'être répandu dans l'organisme de notre amie, et ses plaies s'avèreront propres.
Nous nous nous rendons compte alors que, éclairés par quelques torches, les hommes de la Forêt étaient en train de sortir en nombre du village, les armes à la main. Et nos comprenons que c'est après nous et non après la bête qu'ils en ont ! Ils s'immobilisent cependant en constatant le sort de la bête.  Lâchant leurs armes, ils s'agenouillent et se soumettent à nous. L'araignée semblait avoir pour eux un statut sacré. Nous brisons la lance de Burguz pour affirmer sur eux notre autorité et le faire déchoir de la sienne, tandis qu'Aelfilda entonne un chant de victoire du Rohan, empli de son mépris de ces vils gens.
Sans plus craindre ces gens désormais soumis, nous prenons le parti de nous installer dans la plus grande hutte du village pour y finir la nuit. Il revient alors à ma mémoire la légende d'une Araignée gigantesque, maléfique et dotée d'une intelligence maligne qui hanterait le col que gardait l'ancienne Minas Ithil, à la frontière du Mordor et de l'Ithilien, tombée sous les coups des Esprits servants de l'Anneau il y a plus de mille ans. Ce col est du fait de cette légende connu en Sindarin sous le nom de Cirith Ungol, la Passe de l'Araignée. Est-ce un sien rejeton que j'ai occis ?
Aucun d'entre nous ne trouvera le sommeil.

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La Compagnie de l'Anorien :
Beregond, dunadan de l'Anorien, instigateur du Voyage
Anborn, son neveu, ranger de l'Ithilien
Borlas, frères d'armes d'Anborn et archer émérite, terreur des Orques
Aelfilda, cavalière du Rohan

 
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