[CR] Deux étés : Club des 4

Critiques de Jeu, Comptes rendus et retour d'expérience
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Kandjar
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Re: [CR] Deux étés : Club des 4

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EPISODE 8

été 1993, mercredi matin


Au stade, Kévin est dans les cages lorsque Nath arrive. Baptiste repère leurs timides coucous et défie son rival du regard, puis quand ses craintes sont confirmées, met prématurément fin au match en quittant le terrain. Nath est beaucoup plus à l’aise que Kévin et s’amuse de sa maladresse avant de lui proposer une balade en forêt. Les tourtereaux y croiseront Pistache qui a une histoire mirobolant à leur raconter : elle répétait un morceau de sa composition à la carrière, pour ne pas être interrompue par un Alex intempestif, quand elle a entendu un bruit de moteur et aperçu deux filles faire des roues arrière sur le scooter de Kévin. N’écoutant que son courage et armée de son instrument, elle les a mises en fuite d’une série de POUÊT ! rageurs enchaînés avec un sol dièse bien placé ! Mais comme le contacteur est cassé et qu’elle ne sait pas davantage démarrer un scooter sans clé que le conduire, elle l’a caché pas très loin. Une fois le bolide récupéré, Nath, espiègle, commence à taquiner Pistache sur le retard qu’elle a pris dans leur pacte, et la trompettiste s’enfuit sans demander son reste. Kévin et Nath se dirigent alors vers la cabane de Simon, mais la retrouvent saccagée et couverte de tags signés “Béatrice et Vicky”.

Chez les Bolle, on fête l’anniversaire d’Isabelle, les garçons font écouter le disque à leur mère. Alex ne reconnaîtra jamais publiquement que c’est vraiment une bonne chanson, mais il faudra qu’il pense à féliciter Pistache ! Soudain, Simon lâche un gros mot étouffé et montre du doigt le journal à son frère : “Intrusion à Ataraxia” en première page, la gendarmerie a pour seule piste une casquette retrouvée sur place. Aussitôt qu’ils sont libérés de leurs obligations familiales, ils hésitent : foncer à la gendarmerie prévenir Kévin? Trop dangereux, ils vont d’abord chercher Pistache ! Mais elle n’est pas là...

Pistache a peur des représailles des deux filles du scooter et va en parler à Maïk, qui se fera un plaisir de casser la figure de celles qui menacent sa petite sœur. Lui aussi a lu l’article du journal et s’en réjouit : il précise que la sécurité d’Ataraxia sera renforcée, ce qui signifie qu’Eléonore et Nicolas ne pourront pas y placer leur bombe. Mais la casquette retrouvée est problématique et il ne faudrait pas qu’on puisse remonter jusqu’à Alex. Peut-être est-il possible d’en acheter une à l’Intersport de Bouret-sur-Juine… Pas de bol, c’est trop cher pour eux, et Pistache ne veut vraiment pas que son frère prenne le risque d’en voler une.

Kévin repasse à la gendarmerie chercher des outils pour réparer le scooter. Il explique au gendarme à l’accueil que ce sont deux filles (probablement Vicky et Béatrice) qui le lui avaient pris. Et comme on lui parle de la casquette, il en profite pour dire qu’elles l’ont aussi volée à Alex.
Tout le monde finit par se retrouver, et Kévin explique son subterfuge, satisfait. Au départ, Alex est sceptique : il n’a jamais vu les deux filles, comment pourrait-il les avoir reconnues s’il ne sait même pas à quoi elles ressemblent ? La description que peut en faire Pistache risque fort de ne pas être suffisante… Et puis c’est pas cool de leur coller sur le dos un truc qu’elles n’ont pas fait, surtout sans les connaître… Finalement Alex prend sa décision, il va aller se dénoncer aux gendarmes. Simon et Pistache veulent l’accompagner. Et pendant qu’ils vont chercher le sac de peinture pour appuyer leurs aveux, Alex change encore une fois d’avis : il ne va pas parler aux gendarmes, mais directement au père de Nicolas, qui sera peut-être d’accord pour rester discret et éviter de ruiner l’anniversaire d’Isabelle.

Dans la salle d'attente, devant le bureau du père de Nico, Alex prétexte une envie pressante pour laisser ses amis seuls, et le leur fait bien savoir. Ils comprennent le message et, sous prétexte d’un étrange jeu proposé par Simon, cherchent une occasion de s’embrasser, mais leur maladroite tentative est interrompue par l’irruption d’une secrétaire : ”Monsieur Racine va vous recevoir."

épilogue 1993 :

Tout le monde est réuni dans le trou d’eau, et évoque l’avenir. Alex est hyper optimiste : “Tout est parfait là, non ? On est tous heureux et amoureux. Rien ne va changer, si ?” Il tend le poing vers Kévin pour un check “Potes pour la vie, on se lâche jamais…”
Kévin lui rend son check avec les yeux humides. L’été était formidable, mais son père vient d’être muté et il va devoir partir à 600-700 km. Sa relation épistolaire avec Nathalie ne durera qu’un temps…
Pistache passe les dernières semaines de l’été collée à Simon puis se prépare à rejoindre le conservatoire, son humeur en demie teinte : heureuse de commencer sa grande carrière de trompettiste, et triste de quitter ses amis.
Juste après le départ de Pistache, Simon passe beaucoup de temps dans la grotte de la carrière, où il parcourt ses livres et fixe un S+P=♡ écrit là depuis longtemps : “non la musique c’est pas pour moi” et il décide de se rendre en fac de biologie avec Nicolas et Eléonore, avec qui les relations se terniront rapidement.



été 2023, dimanche après-midi

Pistache et Simon reviennent de leur escapade. Simon explique à Marc que c'est la fin de Tyto Alba, mais le concert prévu va bien avoir lieu, impossible de décevoir les fans : Victor est revenu avec tous ses potes. S’ensuit une conversation entre frères, émaillée de taquineries et d’insultes : Simon explique à Alex qu'il arrête Tyto Alba, que ça se passe bien avec Pistache et qu'il va s'installer à St-André, que Victor s’est fait tatouer… que ça se passe bien avec Pistache ?! il était temps !
Pendant que Tyto Alba s’accorde pour la dernière fois, Alex se dit qu’apprendre à son fils la très prochaine ringardisation de son épiderme sera une leçon suffisante. Mais même s’il ne se fait pas tuer comme il le craignait, c’est en larmes que Victor sort de la discussion tant redoutée.
Le concert d’adieu est une réussite, et se termine avec une reprise de Careless Whisper à la trompette, puis en guise de surprise, la chanson que Pistache a composée pour Simon trente ans plus tôt.

Le soir, dans le jardin transformé en zone de guerre, les quatre amis sont restés seuls pour ranger, le village s’étant dispersé à l’annonce de la séparation du groupe, et Lucille, encore fâchée, étant déjà partie se coucher. Simon, Pistache et Kévin bavardent, parlent du concert, de l’école de musique, de Nath allongée sur un transat et regardant les étoiles tourner, se rappellent la soirée de tags sur Ataraxia... quand Alex les interrompt d’un ton grave. Il a besoin qu’ils le couvrent pendant qu’il se rend à Villeneuve pour son rencard avec Julie. Pistache ne comprend pas pourquoi la voir en cachette de Lucille, malgré les explications de Kévin, qui sait bien qu’un engagement de long terme n’est pas une garantie de se faire confiance. D’ailleurs, Alex n’est pas sûr de se faire confiance lui-même… Mais ses amis, eux, lui font confiance, acceptent de le laisser partir sans poser plus de questions (et nettoient le jardin pour lui : ils ont ramené la moitié du village et lui doivent bien ça).

Dans ce bar, Julie et Alex se reconnaissent tout de suite, et la conversation gênée du début prend rapidement un tour nostalgique. Après quelques verres, les paroles se libèrent : Alex lui fait part de l’impression d’avoir perdu l’innocence et l’intensité de cette époque, et voudrait en retrouver un peu… Mais Julie lui ouvre les yeux : 30 ans plus tôt, ce n’était déjà pas simple, et elle ne le laissera pas mettre en danger tout ce qu’il a construit. Et soudainement il comprend ce qu’il est venu chercher : un câlin. Et quelques verres de plus… Il lui laisse en cadeau un disque dur décrypté, contenant les informations sur les malversations financières d’Ataraxia, le scoop qui pourrait faire décoller une carrière de journaliste...

épilogue 2023 :

Alex rentre chez lui, éméché et fatigué, voit que le jardin a été rangé en son absence, remet quelques bricoles à la bonne place, prend une rapide douche et s'allonge au côté de Lucille. "Tout va bien, je suis là".
Kévin fréquente Nathalie durant quelques semaines, quelques mois, quelques années, trouve un emploi stable chez InfoVal avec l’aide d’Alex, obtient la garde alternée de Gaby et enfin la vie tranquille à laquelle il a toujours aspiré.
Pistache se réinstalle à St-André, dans un premier temps chez sa mère, fait toutes les démarches pour rouvrir l’école de musique et se réjouit de sa nouvelle vie qui commence le premier jour d’ouverture.
Deux vélos dévalent vers la carrière : Simon, avec 10-15 ans de plus, et un enfant. En arrière-plan, une banderole “Tyto Alba, le concert de la reformation !” C’est le crépuscule et lorsqu’une chouette effraie passe, il explique à l’enfant le secret pour les appeler. Son téléphone vibre et affiche un message “Ataraxia, l’affaire s’épaissit”. Il le range sans s’y intéresser et continue son enseignement.
Enfin, les familles Bolle, Martin et Teixier sont réunies pour une grande fête devant l’école de musique, au milieu d’une nuée d’enfants.
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Boz
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Re: [CR] Deux étés : Club des 4

Message par Boz »

C'est très intéressant, merci pour cette découverte.
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Kandjar
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Re: [CR] Deux étés : Club des 4

Message par Kandjar »

C'était un plaisir de partager cette campagne. D'autant plus qu'écrire ces résumés me permettait de prolonger un peu les sensations vécues en jeu et d'avoir le sentiment que la partie durait plus longtemps.
Et encore, les résumés ne sont que ça : des résumés. Je suis sûr que mes partenaires de jeu ont eu une lecture très différentes de certains événements et pas mal de petites choses sont passées sous silence, notamment les rires, les petits silences émus, la grande complicité qui s'est développée entre nous et la tonne de commentaires, emojis et gif qui défilaient en simultané dans le canal écrit.

A cette heure, quand je pense à Côme, mass, Lisa et JC, j'ai un sentiment très proche de celui que j'ai pour mes authentiques potes d'il y a 30 ans. C'est fou quand on y pense !

Il faut dire que sans fantastique, sans grand dépaysement, avec une aventure qui est restée tout du long en toile de fond, il était nécessaire de développer des personnages assez subtils et complexes, et pour ma part j'y ai mis beaucoup d'expériences personnelles, sans pour autant me jouer moi : des traits de caractère, des anecdotes ou particularités de mon frère, mon cousin, d'un ami d'enfance, des événements réellement vécus, mais en miroir...

Côme a écrit un truc que je partage totalement :
"Pour notre campagne de Deux Étés, ce que je retiendrai ce sont ces personnages si humains, tous touchants à leur manière, l'impression d'avoir côtoyé des vraies personnes pendant quelques mois, ce qui ne m'arrive presque jamais en jeu de rôle…"

Je ne crois pas que ça aurait été possible dans un jeu avec une proposition plus cadrée et rythmée. Ce JdR du quotidien aura été une superbe expérience, dont j'ai encore bien du mal à sortir (en réalité, je n'ai pas envie d'en sortir. Jamais.)
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AsgardOdin
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Re: [CR] Deux étés : Club des 4

Message par AsgardOdin »

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Récemment bombardé Responsable éditorial du Nonobstant Café !
Douglas MacArthur : "Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l’âme."
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