Morrigan Mordarok, complément d'historique
Une histoire honteuse
L’arrivée de Morrigan Mordarok à l’auberge de l’épée est un peu plus complexe qu’écrit ci-contre. Morrigan était très en colère à la mort de son père il y a un peu plus de six ans. Et Morrigan a des difficultés à gérer sa colère, ce qui se traduit par des actes violents.
Il y a un peu plus de 4 ans, un nain en qui elle avait confiance, un ancien Ifrier nommé
Kormak Trauner, a su en tirer parti pour l’attirer dans une petite bande de « résistants » qu’il avait constituée avec des individus de diverses horizons (humains, halfelin s, anciens soldats).
Il n’a pas été très difficile de convaincre Morrigan d e participer à des « coups » contre l’occupant – quelques menus larcins, des graffitis au début, histoire de souder le groupe.
Après la tentative de rébellion contre les elfes, Kormak passa au niveau supérieur. Il leur proposa de « punir » un vil collaborateur, un fermier aisé des environ, un humain du nom
Rochat, qui avait profité de l’enfaytement de plusieurs des rebelles qui avaient suivi les Orville dans leur rébellion pour racheter leurs terres à vil prix – étendant son domaine et expulsant les familles désargentées selon Kormak.
Kormak emmena son groupe « punir » le collaborateur chez lui. L’idée était de lui « chauffer » les pieds pour lui soutirer ses économies mal acquises et les utiliser « pour la cause ». Morrigan, abreuvée d’alcool et l’esprit échauffé par Kormak, participa au raid. Mais les choses tournèrent mal car la femme de Rochat et son manouvrier qui étaient sur place surprirent le groupe en train de torturer le fermier. Kormak convainquit ses associés qu’ils n’avaient pas le choix et ils assassinèrent leur victime et les deux témoins, mettant le feu à la ferme pour masquer le crime.Dégoûtée, Morrigan quitta la troupe de Kormak – de même que
Lémi, un apprenti lanternier qui les avait aidés à passer outre le couvre-feu.
La honte de Morrigan empira lorsqu’elle découvrit la vérité, à savoir qu’il s’agissait du plan de Kormak depuis le début : assassiner Rochat et mettre la main basse sur son or, qu’il a ensuite utilisé pour monter son propre commerce de tonneau, devenant un véritable lèche-botte de l’occupant si cela pouvait lui rapporter quelques piécettes. Impossible de le dénoncer, ce serait se perdre elle-même. Et une partie de son ancienne bande est restée près de lui, prévenant jusqu’ici Morrigan de faire justice elle-même. D’ailleurs dans ce cas, est-elle seulement moralement habilitée à faire justice ? Même ivre, elle a participé au crime ...Le pire c’est que le brasseur de l’auberge lui achète régulièrement des tonneaux, l’obligeant à recroiser Kormak bien trop souvent à son goût …
A la dérive
Après ce triste épisode - mais avant que Morrigan ne réalise l’ampleur de la duplicité de Kormak – la jeune naine se trouva à la dérive quelque temps : Sans emploi, sans logement (elle était hébergée par la bande de Kormak) et sans volonté d’en trouver un, rongée par la mort de Hurd et le raid chez Rochat, Morrigan vivait littéralement dans la rue – trouvant asile dans un squat pour éviter le couvre-feu. Elle faisait de menus travaux de ferronnerie qui lui servait à payer sa pitance – et surtout sa bière.
Le soir de l’anniversaire de la mort de son père, elle but plus que d’habitude et se retrouva incapable de de regagner le camp des réfugiés pour dormir, terminant dans le caniveau, à la merci du guet. C’est là qu’
Elesiel, qui se hâtait de rentrer à l’auberge de l’épée, l’a trouvée.
Il a pris sur lui de la ramener à l’auberge elle et son baluchon – un petit exploit en soi – et a convaincu
Klaus de laisser Morrigan passer la nuit dans une des chambres libres (on ne laisse pas une jeune femme dans son état d’ébriété seule dans le dortoir commun ...). Morrigan lui doit une fière chandelle et lui en a toujours été reconnaissante.
Le lendemain la jeune naine se réveilla avec un Klaus à côté du lit grommelant quelque chose à propos d’un « beau gâchis » et d’un père qui ne reconnaîtrait pas sa fille ». La colère se mit à flamber dans les veines de Morrigan, mais c’est le mal de tête et la nausée qui gagnèrent le combat.
Après qu’elle se soit un peu remise, Klaus lui demanda de la suivre au rez-de-chaussée de l’auberge, où il lui montra la forge à l’abandon. « L’auberge a besoin d’un maréchal ferrant. Et toi, tu as besoin d’un endroit bien à toi et d’un travail dont tu puisses être fière. Tu es des nôtres ? » Morrigan accepta d’un signe de tête.
Rédemption
Quelques mois plus tard, Morrigan avait recommencé à reprendre une existence normale, limitant fortement sa consommation d’alcool et se plongeant dans le travail. Les conversations occasionnelles avec Klaus lui faisaient du bien, et elle se mis à reporter peu à peu sur lui la relation affectueuse mais bourrue qu’elle avait avec son propre père (elle ne pense que plus rarement à feu sa mère, emportée par une maladie lorsqu’elle était jeune).
Au sein de l’auberge La jeune naine s’est – à son corps défendant - prise d’amitié pour Elesiel. Il a beau avoir des oreilles pointues, il n’y est pour rien. Et son travail auprès des enfants et des réfugiés est remarquable.La période de misère qu’a traversée Morrigan l’a profondément marquée, et si elle reste convaincue que la dissolution de la guilde des Ifriers et la déchéance de son père est une injustice qui doit être vengée, elle est plus sensible au fait de voir la population miséreuse exploitée par de vils spéculateurs qui s’appuient sur l’occupation elfique pour faire des profits indécents : Carmichael, Kormak, le Margrave : Tous des traîtres. Elle les déteste peut-être plus que les occupants elfes.
Elle était plus distante avec Johanna ou Tanorivel – évitant soigneusement son oncle lors de ses visites. Par contre
Rosa – en tant que statue vivante - l’intriguait. Plus tard, elle s’est peut-être d’ailleurs laissée aller à des confidences gênantes à son égard lors d’une des – rares – nuits de beuverie qui surviennent lorsque son vague à l’âme la reprend. Ses échanges avec Eudes et Albrecht sont cordiaux – fraternité d’artisans – sans déboucher cependant sur une réelle amitié. Elle laisse parfois les enfants la regarder travailler –à distance de sécurité – lorsque le travail ne requiert pas une concentration – ou une discrétion – particulière.Un soir il y a 2 ans, une silhouette se présenta à l’entrée de sa forge alors que l’auberge commençait à se préparer pour le couvre-feu : Lémi ! Elle n’avait revu le jeune lanternier que de loin en loin depuis l’incident. Il est clair qu’il s’était coupé de la clique de Kormak, mais il n’avait échangé jusque-là que quelques saluts gênés.
Lémi dissimulait dans les plis de sa cape un jeune garçon –
Olver – un cousin éloigné qui par malheur pour lui présentait une affinité particulière pour la magie. Les arindeäls – mouchardées par une chouette – était déjà sur sa piste. Pouvait-elle le cacher le temps que Lémi arrange un passage pour lui chez des parents habitants un village éloigné de Valseptente ?
Morrigan prenait là un énorme risque – pour elle et pour l’auberge – et ne savait si elle pouvait faire confiance à Lémi. Elle avait déjà été trompée de la pire des façons. Mais la voie de sa conscience la torturait, et elle accepta. En traînant dans la ville à la recherche de bois ou de métal qu’elle pourrait recycler, elle avait découvert l’entrée d’un ancien tunnel nain situé dans l’arrière cour d’une maison du quartier des Halles - sans doute un accès d’entretien aux égouts. Le tunnel avait été muré par des propriétaires indélicats qui l’avait transformé en cave clandestine. Les propriétaires n’ont pas survécu au passage de l’armée du Nécromant et l’emplacement a été oublié. Il est petit (3x1,5 m), mais largement suffisant pour y cacher un enfant quelques jours.

M = Cache de Morrigan
Fort de cette cache et d’une chance insolente, ils parvinrent à soustraire l’enfant aux sorcières elfes. Un éleveur connu de Lémi profita de la distraction causée par un incendie criminel (les Ifriers ?) pour exfiltrer l’enfant deux jours plus tard et Morrigan et Lémi partagèrent une bière pour fêter leur réussite et échanger des nouvelles.
Résistance
Il se trouve que Lémi n’avait pas abandonné l’idée de résister à l’occupant. Tout en cherchant à rentrer en contact avec les Ifriers, il souhaitait agir directement – et réellement – contre la tyrannie d’Alasaril et de ses sbires. Morrigan exprima le même souhait, et ils envisagèrent ensemble quelques autres actions discrètes : Ne pourraient-ils pas répéter leur exploit avec Olver ? falsifier des lettres de céans ? Contacter les résistants du bois de Liffraie ? Trouver un moyen de punir les pires des collaborateurs ?
Plus facile à dire qu’à faire. Une autre opportunité se présenta de sauver un enfant quelques mois plus tard – le fils d’un ouvrier des halles que Lémi avait repéré. Malheureusement ils eurent moins de chance cette fois : les arindeäl réagirent avec promptitude et interceptèrent le couple avant qu’il aient pu aller bien loin et Lémi et Morrigan furent à deux doigts de se faire prendre mais en furent quitte pour une belle frayeur. Il se contentèrent d’observer « l’ennemi » pendant un temps.
Finalement il y a 4 mois, une occasion se présenta d’agir : Un chargement comportant plusieurs sacs de nourriture et destiné au guet avait été laissé sans surveillance au port suite à une négligence. Lémi et Morrigan les volèrent pour les redistribuer discrètement aux plus nécessiteux. Ce même jour, alors qu’elle rentrait à l’auberge après la distribution des denrées, elle aperçut Johanna dans un état d’ébriété très inhabituel. Celle ci, en pleurs, se dirigeait d’un pas titubant vers la Sylve en répétant, criant presque en boucle « kiara kiara kiara ... ». Morrigan ne pouvait pas laisser cette femme se suicider de cette façon,. Elle rattrapa Johanna de justesse avant qu’elle ne pénètre dans la forêt interdite et la ramena à l’Auberge. Le lendemain, Johanna semblait honteuse et aborda Morrigan pour lui présenter ses remerciements. Celle ci mit un terme rapide à cette conversation gênante par un « N’en parlons plus »
Il semble bien que le larcin de Morrigan et Lémi ne soit pas entièrement passé inaperçu : Peu de temps, Lémi fût contacté par un certain Benedek, un réfugié travaillant comme manouvrier dans le port depuis une dizaine d’année selon ses propres dires. Il prétend représenter les Ifriers rebelles. Le nom n’est pas inconnu de Morrigan, mais elle est devenue plus méfiante, d’autant que l’homme parle bien et semble avoir reçu une excellente éducation pour un simple manœuvre ...
Ce Benedek connaît son histoire, et sait qu’elle est devenue maréchal-ferrant. Les Ifriers ont besoin d’armes. Accepterait-elle de les aider ? Morrigan demanda des gages de bonne foi – ce que l’homme fit en indiquant à l’avance une opération des Ifriers – l’attaque d’un convoi - pour prouver qu’il est bien en contact avec eux. Morrigan finit par accepter.
Désormais, généralement le dernier Feurtak du mois, Benedek et un ou deux hommes viennent prendre livraison de bière et de petit matériel à l’auberge (cordes, éclairage, ...) dans une petite charrette tirée par un âne. Officiellement ils sont de petits commerçants itinérants, fournissant les fermes et communauté isolées. Les armes sont sorties en contrebande avec le chargement « officiel », généralement dissimulées dans les tonnelets ou cousues dans les capes ou les couvertures.
En pratique l’argent manque (Ce qu’il y a sert à payer les vraies marchandises), et Morrigan a bien du mal à trouver le nécessaire pour fournir de l’équipement aux rebelles : il lui faudrait idéalement du minerai, du cuir et du bois. Elle a passé beaucoup de temps à fourrager les maisons abandonnées et les squats pour récupérer (ou voler) un peu de métal, elle a pris (un peu) dans les réserves de la forge de l’auberge, mais elle arrive au bout de ce qu’elle peut se permettre de détourner sans que cela se voie.
Les trois rendez-vous jusqu’ici ne lui ont permis que de fournir à Benedek une petite épée, deux dagues, des pointes de flèches, quelques fers de lances, et un ou deux fers de haches : Ces dernières pièces sont plus faciles à passer en contrebande et moins gourmande en métal. Les Ifrier n’auront sans doute pas de mal à fabriquer les hampes et les manches ! Elle cherche désespérément un moyen de produire plus et Lémi a promis de la prévenir s’il trouve un moyen de détourner discrètement du minerai (ou mieux, des armes !).
Feurtak dernier, Klaus est passé à la forge alors que Morrigan et Benedek terminaient une transaction. La naine a clairement vu que le regard de l’aubergiste avait eu le temps de se poser sur plusieurs pointes de flèches et une dague avant que Morrigan n’ait le temps de les masquer sous une couverture. Personne n’a dit mot et Klaus est reparti. Aucune mention de l’évènement n’a été faite par qui que ce soit.
En parallèle, Lémi et Morrigan continuent de chercher à obtenir des renseignements à passer aux Ifriers : Horaires des patrouilles, des convois ou des collecteurs d’impôts, nouvelle mesures prises par Alasaril et ses sbires, accès à des lettres de céans, ... Ils restent prudents, la contribution de Morrigan à la forge restant prioritaire.
La naine s’est toutefois rapprochée de Tanorivel ... surtout pour pouvoir surprendre une éventuellement indiscrétion de son oncle lors de ses visites !
L’avenir
Morrigan attend avec impatience le jour où Brenhaven pourra secouer le joug de l’occupant. Les elfes seront chassés et les traîtres (les collaborateurs les plus actifs comme Kormak ou Carmichaël) devront répondre de leurs actes face au peuple. Bien que son expérience avec Kormak l’ait rendue un peu plus circonspecte quant à l’usage excessif de la violence, certaines vengeances doivent être accomplies.
Elle n’a pas encore consciemment réfléchi à la suite, mais certaines idées se sont ancrées dans son esprit :
- Le roi se moque de Valseptente, la preuve il n’a pas réagi à la prise de pouvoir des elfes. Quant au Margrave actuel c’est pire, c’est un vendu de la pire espèce. Seuls les Orville se sont montrés à la hauteur de leur responsabilité, en en payant le prix fort, ce qui compromet leur capacité à diriger une nouvelle rébellion.
- Le traitement infligé aux plus fragiles – réfugiés en tête –est une honte lorsque l’on voit les profits que font certains gros marchands (Morrigan n’a pas poussé sa réflexion jusqu’au fait que la guilde des Ifriers était aussi une corporation privilégiée, avec ses rites, ses secrets et ses abus ...)
- N’est-il pas temps pour le peuple de prendre en main son destin et de se diriger seul ?
L’idée n’est pas clairement formulée dans sa tête, mais la jeune naine pourrait bien se lancer dans la politique avec des idées radicales si les dirigeants actuels sont renversés …
Les contacts et connaissances
Alaric : Ancien ifrier, un des bons amis de son père. Il était présent tous les jours lors de sa dépression. Elle n'a pas de nouvelles depuis plusieurs années. Il est sûrement mort (il n'était déjà pas tout jeune il y a 7 ans)
Answald : Ancien forestier et fils d'Alaric. Morrigan ne le connaît pas bien. Il parait qu'il s'est mis au vert.
Benedek : C'est un réfugié qui est à Brenhaven depuis une dizaine d'années. Il travaille comme manouvrier sur le port dans la journée, mais à sa façon de parler, la jeune naine sent qu'il a dû recevoir une excellente éducation.
Franz : Morrigan le connaît de nom grâce à Lémi. C'est lui qui dirige la guilde des Lanterniers.
Remarques personnelles :
- oui, certains de mes joueurs sont bavards
- Je ne sais pas encore exactement comment je vais intégrer Benedek à l'histoire.C'est un pourri, mais il pourrait également être un allié (contre les ifriers ? il aurait découvert des trucs louches ?) Je n'ai pas encore décidé