VTM : Sabbat in Cleveland

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Yoyo17
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VTM : Sabbat in Cleveland

Message par Yoyo17 »

Avec des amis, nous sommes un groupe de joueur entre Rouen et Louvier, nous jouons principalement aux jeux du monde des ténèbres :
Je vous laisse apprécier nos chroniques et comptes rendus. Je continuerais à poster si cela intéresse
Dernière modification par Yoyo17 le mer. janv. 20, 2021 11:34 am, modifié 1 fois.
Yoyo17
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Re: VTM : Sabbat in Cleveland

Message par Yoyo17 »

Scenario 1 – L ’Etreinte

L’obscurité, l’odeur de la terre et le goût si caractéristique de la vitae dans ma bouche. Où suis-je ? Dans une caisse, non … un cercueil … un cercueil de fortune à en juger par l’état des planches. Un flash m’assaille, je revois les hommes. Des motards, sans doute membres d’un gang … ils me frappent le crâne avec une pelle. J’entends encore le bruit de mon crâne déformé qui émet des bruits mouillés sous chacun des impacts … et pourtant, je suis là, encore vivante.

Au fond de mon âme, une certitude de plus en plus pressante … je dois sortir d’ici, au plus vite. Je rassemble mes forces et frappe avec une extrême violence le couvercle du cercueil. Encore et encore, jusqu’à ce que mes phalanges cèdent en même temps que le bois. De la terre encore meuble tombe sur mon visage … avec l’énergie du désespoir, je parviens à m’extraire de mon tombeau et regagner la surface, l’air libre. Il fait nuit et le temps que mes sens apparemment plus aiguisés se fassent à l’obscurité, je distingue une femme, native américaine, grande et musculeuse. Elle est couverte de terre et tiens une pelle … peut être l’une des leurs. Je sort de terre et me ramasse sur moi-même, prête à livrer un combat au corps à corps. Cette dernière ne semble pas hostile à mon égard et je remarque que d’autres individus sont eux-mêmes en train de sortir de terre. Elle semble les aider, hésitante … Nous sommes dans le jardin d’une maison qui semble abandonnée, pourtant mes sens m’indiquent une présence à l’étage, un homme … peut-être deux. J’ai soif …

Alors que les autres personnes achèvent de s’extraire péniblement de la tourbe, mon regard se porte sur la maison. Ma main se pose machinalement sur mon Glock 17 fixé à ma cuisse, le contact de la crosse est rassurant … de même que la puissance d’arrêt du calibre .45 de sa chambre. Alors que mes compagnons d’infortune échangent des mots et semblent hagards, je dégaine mon arme et entre dans le logement insalubre. L’indienne m’emboite le pas … nous devons trouver rapidement une explication à tout ce cirque. Le rez de chaussée est vide, abandonné. Un molosse nous barre la route dans le salon et je m’apprête à lui délivrer une balle dans le museau quand l’indienne semble entrer en contactavec lui. Elle émet des grognements qui semblent amadouer l’animal … j’en profite pour monter quatre à quatre les marches en direction de la présence que j’avais décelée. J’ai soif … Un homme en piteux état est ligoté à une chaise dans une scène qui laisse à penser que des armes et de la drogue ont été échangés récemment. Toutes sortes d’armes à feu sont disposées sur les tables. L’homme émet des sons apeurés derrière son bâillon. Je m’empresse de dénouer ses liens et commence à l’interroger. A peine libéré, il sort un téléphone portable et m’indique que ses amis vont venir régler toute cette histoire … devant mes questions insistantes, il croise finalement mon regard, prend un air supérieur et avec un sourire suffisant m’ordonne de me taire. C’est l’un deux !!! J’ai été suffisamment de fois la victime de ces tours pour reconnaître une tentative d’effraction dans mon esprit. Rassemblant toute ma volonté, je parviens à rester maitresse de mes actes et laisse exploser une pulsion de rage en moi. Je lui fracasse le crâne à coup de crosse, le plaque au sol avec force et commence à boire son sang capiteux … Je reçois un coup de pelle derrière la tête, ce qui me permet de reprendre mes esprits. L’indienne semble vouloir protéger cette raclure … ce suceur de sang !! Elle est avec lui … l’une d’entre eux, ou pire … sa servante. Me sachant en mauvaise posture, je me relève d’un bond agile, tire plusieurs coups de feu sur l’homme qui tentait de se relever et saute à travers la fenêtre 

J’ai déjà dû effectuer cette manœuvre à plusieurs reprises, par le passé. Je sais que mon corps est capable d’endurer de telles blessures. Les éclats de verre me lacèrent le visage et la chute me brise plusieurs côtes. Toutefois, je réussis à me relever rapidement et me cacher derrière un tas de bois. Je me concentre afin d’appeler le sang que je viens d’ingurgiter vers mes blessures, ma vitesse de guérison est stupéfiante … cela n’est pas normal. En y repensant, comment ai-je pu déchirer si facilement la gorge de la sangsue alors qu’un poignard était jusqu’alors nécessaire ? Le bruit d’un moteur me tire de cette réflexion, les autres survivants semblent avoir trouvé un van en état de fonctionner. L’Indienne sort de la maison à cet instant, elle a dans sa démarche quelque chose de changé. Je compte jusqu’à 5 et m’engouffre à nouveau dans la maison. A l’étage, le vampire a entamé sa lente décomposition … finalement l’indienne lui a réglé son compte. Je mets la main sur un sac de sport vide et y engouffre le plus d’armes et de munitions possibles. Le van s’arrête devant la maison, c’est ma chance de pouvoir quitter les lieux rapidement … je sors et croise le regard de la femme massive. Deux autres occupants à l’air tout aussi incrédule semblent me jauger. La femme sort un revolver et me tire dessus … portant toujours mon gilet en kelvar de fonction et relativement confiante dans mes capacités, je décide d’encaisser le tir sans sourciller.

Un impact encore fumant dans l’abdomen, je leur indique mon sac de sport et leur fait signe de me prendre. Après un moment d’hésitation les 3 compagnons m’ouvrent une portière et nous voilà parti dans une direction inconnue pourvu qu’elle soit le plus loin possible de cette macabre demeure.

Nous sommes éveillés par l’odeur horrible des deux cadavres dissimulés dans le coffre. Il s’agit de deux touristes du troisième âge. Ils disposent d’une carte qui nous est bien utile : nous sommes en pleine campagne, à quelques dizaines de kilomètres de la banlieue de Cleveland, où une adresse est entourée de rouge. Notre refuge de fortune semble ne pas être passé inaperçu car nous ne tardons pas à croiser une patrouille de gardes d’un parc national situé non loin. Leur gros tout terrain s’arrête à notre portée alors que mes compagnons d’infortune semblent vouloir les attirer. L’un d’entre eux est rapidement assommé par un coup de poing de « Bulldog », notre camarade passionné de culturisme. L’autre est atteint par un tir d’Eyota, alors que je tentais, sans succès, de m’interposer. Le médecin nous indique que le gardien n’est pas mortellement touché et les deux hommes sont ligotés puis abandonnés avec les deux cadavres dans le van. Nous dérobons leur 4x4 pour gagner Cleveland. La maison correspondant à la marque rouge sur notre carte est une ruine, totalement délabrée et probablement squattée. Je dépose le groupe afin qu’ils puissent explorer les lieux et part avec le véhicule volé dans un terrain vague. Nul doute que le patrouilleur doit être bardé de capteurs GPS pour faciliter la coordination des équipes. A l’aide d’un jerrican d’essence et d’un briquet, je m’empresse de faire disparaître dans les flammes les éventuels indices que nous aurions laissés. Je regagne la bâtisse alors que les membres du groupe m’indiquent qu’une personne hideuse se trouve devant la télévision au rez de chaussée. Nous décidons d’entrer, prêts à toute éventualité.

La créature hideuse me rappelle les horribles sangsues qui se faisaient appeler « Nosferatus » lors de soirées obscènes où ils étaient souvent le sujet de moquerie de la part de mon Suzerain et des autres convives. Pourtant, l’individu nous accueille avec une certaine nonchalance. Il ne fait preuve d’aucune hostilité et semble même prêt à nous donner des explications sur notre récente transformation. Nous sommes désormais des « créatures de la nuit », mais recrutés par une organisation différente de celle que j’ai connu : le Sabbat.

Il nous explique que la décadence de la Camarilla et la tyrannie des anciens font l’objet d’une croisade sacrée menée par le Sabbat. Je réprime alors mon envie de lui fracasser le crâne avec un pied de chaise pour écouter plus attentivement ce qu’il a à nous dire. Il semble que le Sabbat soit une organisation religieuse plutôt que politique au sein de laquelle l’appartenance clanique et l’âge ont moins d’importance que les actes. Cette nouvelle perspective m’apparaît particulièrement intéressante … comme une lumière au bout du tunnel … une nouvelle donne qui pour la première fois depuis deux dizaines d’années offre de rendre coup pour coup à ces monstres. Je ne peux réprimer un léger sourire inquiétant …

Wallie est un parasite qui cherche à profiter de nous mais il s’est également révélé utile en nous prévenant de l’arrivée prochaine des « Amiches », un duo de fanatiques appartenant à une sorte de police interne … sympathiquement nommée l’Inquisition du Sabbat. Ces derniers nous interdisent tout contact avec notre ancienne vie mortelle et nous incitent à mélanger nos sangs dans un récipient pour sceller une sorte de pacte occulte entre nous, qui constituerons désormais une « meute ». Ils nous demandent de trouver un nom pour désigner notre nouveau gang puis de désigner parmi nous un responsable qui sera notre chef temporel ainsi qu’un guide spirituel qui sera, lui, notre prêtre. L’un des nains barbichus se tourne dans ma direction et ajoute d’un air péremptoire que ma « nature de transfuge » me disqualifie d’emblée pour occuper l’une ou l’autre de ces fonctions. Derrière mon aire soumise, mon regard baissé … une envie de meurtre me traverse. L’exécution du rituel est confiée au Chirurgien mais nous ne trouvons qu’une vieille barquette de frites, encore grasse, en guise de calice. Dans une parodie d’acte religieux, nous nous exécutons. Consciente des effets de la vitae sur le libre arbitre je demeure hésitante … toutefois, sous le regard inquisiteur des Amiches, il vaut mieux être esclave pour mourir un autre jour, que mourir libre ici et maintenant. Etrangement, le rituel semble avoir effacé toute trace de sentiments ambivalents envers mon ancien maître … ne reste que la haine. De plus, le projet de décapiter Eyota pendant son sommeil suite à ses brimades systématiques lors de la nuit de notre étreinte s’est quelque peu estompé.

Maureen O’Donnell
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