"Chers agents, votre mission sera d'enquêter sur cette brutale et mystérieuse augmentation du nombre de touristes désirant visiter Charleroi."

Léonard a écrit : ↑mar. avr. 02, 2019 12:54 pmD'accord, mais une fois qu'on a identifié la ville la plus moche du monde, qu'est-ce qu'on en fait en jeu de rôle ?
"Chers agents, votre mission sera d'enquêter sur cette brutale et mystérieuse augmentation du nombre de touristes désirant visiter Charleroi."
J'ignorais que c'était la ville de Gaston. Mais il faut bien avouer que même lui ne plaide pas en sa faveur. La ville représentée par Franquin est quand même presque toujours triste, pluvieuse et polluée.
Poésies, dans Wikisource a écrit :AU CABARET-VERT
Cinq heures du soir.
Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins. J’entrais à Charleroi.
— Au Cabaret-Vert : je demandai des tartines
De beurre et du jambon qui fût à moitié froid.
Bienheureux, j’allongeai les jambes sous la table
Verte : je contemplai les sujets très naïfs
De la tapisserie. — Et ce fut adorable,
Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,
— Celle-là, ce n’est pas un baiser qui l’épeure ! —
Rieuse, m’apporta des tartines de beurre,
Du jambon tiède, dans un plat colorié,
Du jambon rose et blanc parfumé d’une gousse
D’ail, — et m’emplit la chope immense, avec sa mousse
Que dorait un rayon de soleil arriéré.
Octobre 1870. Dans les Poésies parues en 1895.
CHARLEROI
Dans l’herbe noire
Les Kobolds vont.
Le vent profond
Pleure, on veut croire.
Quoi donc se sent ?
L’avoine siffle.
Un buisson gifle
L’œil au passant.
Plutôt des bouges
Que des maisons.
Quels horizons
De forges rouges !
On sent donc quoi ?
Des gares tonnent,
Les yeux s’étonnent,
Où Charleroi ?
Parfums sinistres !
Qu’est-ce que c’est ?
Quoi bruissait
Comme des sistres ?
Sites brutaux !
Oh ! votre haleine,
Sueur humaine,
Cris des métaux !
Dans l’herbe noire
Les Kobolds vont.
Le vent profond
Pleure, on veut croire.
Romances sans paroles, 1902