kobbold a écrit : ↑mar. avr. 04, 2017 6:42 pm
Arthus a écrit : ↑mar. avr. 04, 2017 6:00 pm
Les aspects de survie, de diplomatie et de choc culturel, par exemple, sont minimisés ou absents dans la mécanique de jeu.
Parce que pas mal de jeu pensent que ce n'est pas au système de t'apporter ça, mais à l'histoire (et Symbaroum fait partie de ces jeux qui pensent que le système n'oriente pas la narration, il n'est là que pour résoudre des situations). Du coup Symbaroum considère que le choc culturel, c'est au MJ de le mettre en scène (et que tu n'as pas besoin d'un sous système pour ça), que la diplomatie de même (et que les règles se suffisent à elles mêmes là dedans), etc...
Je ne suis même pas sûr que ça vienne du fait qu'ils n'assument pas leur proposition ludique, mais qu'ils ne voient pas la pertinence de développer des sous systèmes spécifiques parce que tout ça, tu peux le gérer avec les outils en place et l'histoire.
J'aurais plutôt tendance à dire que la proposition ludique des auteurs ne s'oriente pas vers ces aspects, même si le pitch de depart pourrait faire penser le contraire.
Si les auteurs avaient voulu un jeu de survie et de choc culturel, ils auraient développé d'autres points du background, et auraient pondu un système minimisant les règles de combat tout en étoffant les compétences sociales et de survie (et en développant les règles qui vont avec). On aurait par exemple un talent par langue et par savoir, plusieurs talents de survie, et le combat serait réduit à un ou deux talents simulant les aspects de base des affrontements sans rentrer dans le détail.
Ils ne l'ont pas fait, c'est donc que leur proposition ludique est autre, tout simplement. Ce que confirment les scénarios officiels proposés.
A ce sujet, mon parallèle avec le 13e Guerrier me semble particulièrement éclairant.
Si on devait raconter le synopsis du 13e Guerrier à quelqu'un qui n'a jamais vu ce film, on pourrait le faire ainsi :
"Ahmed Ibn XXX est courtisan érudit à la cour de Bagdad, alors l'une des cités les plus éclairées et raffinées du monde. Mais son amour interdit pour la femme d'un dignitaire ayant l'oreille du Sultan lui vaudront l'exil. Nommé ambassadeur, il sera envoyé dans les steppes inhospitalières de la Bulgarie actuelle, alors hantées par les terrifiantes tribus tartares, connues pour leur férocité et leur barbarie. Le hasard voudra qu'il soit sauvé d'une attaque de ces cruels guerriers par une expédition Viking. De cette rencontre naîtront de formidables aventures, qui mèneront Ahmed au-delà du monde connu, dans un pays hanté par les brumes. Là, il découvrira le courage, l'amour et l'amitié au côté de ces hommes du Nord, qu'il apprendra à connaître."
Techniquement, tout est vrai.
Mais on pourrait s'imaginer à la lecture de ce synopsis que le film va se concentrer sur les découvertes culturelles, après qu'un bon quart du film ait été consacré aux intrigues de cour de Bagdad pour bien amener le contraste civilisation raffinée/amour codifié avec l'environnement rude et sauvage des Vikings, plus simples mais aussi plus authentiques dans leurs relations sociales. Un genre de Mission, de danse avec les loups, de Shogun ou de dernier Samurai, en quelque sorte.
Alors que ce que propose le 13e guerrier, c'est Beowulf version superstition crade/action avec un arabe comme personnage principal. L'histoire d'amour est évacuée dès l'intro, en même temps que l'intrigue de cour qui allait avec (et d'ailleurs, Ahmed n'aura plus une seule pensée pour sa belle restée au pays, ni pour son pays lui-même d'ailleurs, durant toute la durée du film). Quant à la découverte culturelle, elle est expédiée en 5 minutes lorsqu'Ahmed apprend à parler nordique couramment en une soirée en écoutant les Vikings raconter des histoires grivoises au coin du feu.
Je precise que j'adore tous les films que j'ai cités, tout en étant bien conscient qu'ils ne développent pas la même thématique.
C'est un peu ce qui s'est passé pour moi avec Symbaroum : j'attendais autre chose (le côté "réfugiés fuyant vers un Eldorado moins rose qu'il n'y paraissait", les conflits religieux, la découverte des barbares et des elfes sur plusieurs séances de jeu, etc), et il m'aura fallu du temps pour comprendre ce que proposait réellement le jeu.
Notez que comme j'adore le 13e Guerrier, Symbaroum "by the book" devrait beaucoup me plaire, finalement.
