L’Académie des Docteurs
POUR LES PERSONNAGES :
Perdue dans une vallée entre les Duchés du Nord et du Sud se trouve l’Académie, un large et haut bâtiment de style étrangement gothique, qu’on peut entrevoir d’un pic rocheux non loin, comme un castel naviguant sur l’étendue d’une forêt grise et sombre.
Cette large tour fortifiée aux fenêtres hautes mais barricadées surplombée de gargouilles improbables n’est en fait que la partie émergée de l’iceberg : un grand réseau de galeries et de salles souterraines forme un complexe dans toute la falaise.
Car oui : l’Académie est cachée de tous, et dans sa géographie, et par ses informations.
Bien que la Caste d’Hypocras était déjà présente avant les pandémies, elle s’est progressivement transformée en une organisation privée, politique, et surtout très exclusive et secrète. De profonds changements ont eu lieu au sein de l’organisation, surtout lorsque la quasi totalité des structures ont été balayées par les armées pandémiques. L’Académie est la dernière qui reste, et cela en raison de son organisation stricte et militaire, où il n’y a aucune place pour l’erreur.
L’Académie est tenue non par un chef tout puissant, mais par un conseil peu nombreux, influent mais opaque, qu’on nomme le Premier Cercle.
Parmi eux se trouve docteur Gal Malicant, surnommée « la Doyenne », principale figure du Cercle grâce à son caractère fort bien trempé dans l’acide, elle a la réputation de faire les meilleures décoctions comme les pires poisons, et surtout de savoir s’en servir. Son âge parfois dissimulé sous son masque, rappelant un rapace nocturne, n’est rivalisé que par docteur Arthus l’Ancien, vieil érudit à la langue acérée et à la mémoire vive, un homme paraissant faible, mais qui a le bras long.
Se trouvent également entre autres Vornick, un rusé personnage qui a beaucoup de relations dans le Second Cercle, et quelques autres illustres Docteurs.
L’organisation de l’Académie, bien qu’elle soit gouvernée par un conseil de plusieurs personnes, est pyramidale.
L’Académie, comme on l’appelle, forme une faction politisée, souvent très opposé aux Sages, qui les considèrent comme des hérétiques, et est méfiante envers la U-dire, qui s’évertue à fourrer son nez dans leurs affaires.
Les Sages désapprouvent les méthodes pseudo-scientifiques de l’Académie, et ne se priveraient pas de faire un bien grand bûcher de cette caste de docteurs morbides qui dissèquent les morts plutôt que les brûler.
Ceux-là mêmes qui, dit-on, ont ramené des non-morts pour mieux les étudier.
Certains parlent même d’un rapprochement entre l’Académie et des Nécromanciens, bien qu’aucune preuve ne soit fournie.
Les docteurs de l’Académie, de leur côté, sont très méprisant vis-à-vis des tours de passe-passe magiques, de l’ignorance crasse des fanatiques, du prosélytisme outrancier, et des machinations des Sages (ces machinations dont eux-mêmes ne se privent pas d’avoir cours entre les murs de l’Académie). C’est aussi pour cela qu’ils ont un avis mitigé sur les mages, sorciers, prêtres, ainsi que les Anciens Dieux.
Toujours est-il qu’à l’Académie les recherches sur les pandémies battent leur plein, et les traités les concernant commencent à devenir nombreux.
Les soldats des havres ont un avis généralement plutôt positif sur les docteurs, mais tout de même mitigés : bien qu’ils apportent soins et surtout alchimies (donc armes), ce qui n’est pas pour déplaire aux soldats qui s’en servent, les docteurs sont taciturnes et paraissent toujours de mauvaise augure aux motivations floues.
La caste marchande par contre a un avis très positif : beaucoup (dans le contexte de Plagues, soit peu) d’échanges commerciaux ont lieu et profitent aux deux partis.
Un docteur se distingue par son masque de corbin, sa cape épaisse noire, ses nombreuses fioles et livres en tout genre, ainsi que son côté souvent taciturne.
Les enseignements de l’Académie sont clairs et jamais un docteur n’enlèvera son masque hors des murs hermétiques de l’Académie, ces mêmes murs qui empêchent tout savoir de se divulguer autrement que part les soins des docteurs.
Si un docteur enlève son masque au regarde des autres, sa réputation à l’Académie est bafouée, tout comme son anonymat, ce qu’on appelle « rompre son serment » et ne sera plus en droit d’exercer son métier ou de mettre au service d’autrui son savoir (ce qui revient à être traqué et assassiné par les confrères et consœurs).
Car le secret de leurs transformations visibles seraient dès lors brisé : les docteurs sont parcouru, sur leur pâle peau qui n’a jamais connu le soleil, de boursouflures et de cicatrices, de brûlures de feu et d’acides, ou encore de piqûres répétées. Qui sait ce qu’ils ont enduré depuis l’enfance et les expériences qu’ils ont mené pour avoir le privilège de faire partie de cette caste érudite.
Si certains incarnent les scientifiques hérétiques à la curiosité mal placée pointés du doigt par les Sages, d’autres gagnent leur vie grâce aux faibles soins qu’ils apportent aux communautés, qu’ils y soient installés, ou qu’ils les traversent. Certains mêmes sont plutôt des mercenaires et mettent à profit leurs savoirs pour créer des gaz fumigènes, de meurtriers poisons ou encore les puissantes fioles incendiaires.
On pourrait s’attendre, à priori, à une lueur d’espoir, mais il faudra rester modéré : ils pratiquent des saignées, concoctent d’amères potions aux couleurs étranges et usent d'autres remèdes magiques afin de « rééquilibrer les humeurs ». Ils utilisent une baguette pour examiner les pestiférés ou des pinces à long manche pour les opérer à distance (ouverture ou cautérisation des plaies et infections).
C’est aussi eux, qui, en cas d’urgence, n’hésitent pas à couper un membre pour empêcher qu’un individu se transforme à la suite d’une malheureuse rencontre avec un infectieux.
Son masque, beige, pointu et souvent courbé (la forme et la couleur peuvent changer d’un individu à l’autre), leur donne une allure d’oiseau, souvent de corvidé, parfois de rapace.
Celui-ci est souvent en cuir avec des zones en tissu pour faire passer l’air, et est rempli d’herbes aromatiques conçues pour protéger l’air putride et les vents de poussières de cendre, ce qui leur offre une protection contre les éléments souillés par la cendre et les maladies.Seule sa voix étouffée peut en ressortir.
Bien qu’il paraisse rudimentaire, c’est un secret bien gardé et il faut être un docteur, nulle autre personne, pour avoir le privilège de porter un masque.
Ses lunettes rondes opaques, les bésicles, servent parfois à augmenter une vue déficiente, mais surtout protéger leurs yeux.
Une grande cape souvent unie et sombre lui pare le corps, et de multiples sacoches ou un grand sac en bandoulière font partie de ses affaires.
Le reste de l’équipement dépend de tout un chacun, il n’est pas rare de voir une docteure influente et intimidante avec un gambison sous la cape et un hachoir à la main, tout comme une frêle silhouette d’un docteur érudit amenant tout son barda de voyage en voyage, avec pour seules défenses une tunique de cuir légère, une dague, et surtout de précieuses fioles incendiaires, remède miracle contre le fléau du non-mort.
Étant donné leur formation, les docteurs ont bien peu de chance de pouvoir produire des miracles, même si cela s’est déjà produit au sein de l’Académie (avec toutes les catastrophes que ça a engendré).
Exemple de docteurs :
La Chouette, comme le fait penser son masque. Une cape à plusieurs niveaux cache une forte constitution tout en muscle et en carapace. Son arbalète et son épée protège le Livre de l’Académie qui est rattaché par une bandoulière.
Lorangein est un rat de bibliothèque. Il n’est certes pas le plus agile à l’épée, mais était très apprécié pour ses connaissances médicinales dans le havre de Pamelune avant que celui-ci ne tombe. Désormais, ayant échappé au massacre de justesse, il doit se faire une place dans un autre havre pour vendre ses services, ou mourir.
Atout d’origine :
Docteur de l’Académie :
+ medecine accrue
+ sauvegarde accrue contre la cendre et les maladies
+ artisanat potions
- charisme -1
- ennemi : sages
- encombrement réduit
Docteur
Caractéristiques principales : Int, Con
Atouts principaux : Docteur (atout d’origine)
Atouts secondaires :
Compétences importantes : artisanat alchimiste, artisanat herboriste, métier guérisseur, connaissance des infectieux, survie (cendres),
POUR LES MJ:
Arthus l’Ancien, dont le monde terne a vécu trois quarts de siècles sous ses yeux, n’est pas en reste concernant les manipulations et les jeux de pouvoirs. C’est pourquoi il est très influent et a de bonnes relations avec les Souverainistes d’Aqual notamment.
Pourtant, sans le savoir, dans l’ombre de l’Académie, certains docteurs ont été approché par la U-dire qui ne voit pas l’Académie d’un bon œil. C’est pourquoi Vornick, du Premier Cercle, tout en s’assurant de bonnes relations avec la U-dire et une place de choix pour ses consœurs & confrères suivants empoisonne doucement Arthus.
La mort sans soupçons de celui-ci lui permettrait non seulement d’asseoir une place privilégiée au sein du Premier Cercle (et donc le pouvoir qui va avec) mais aussi, par le biais de la U-dire, récupérer tout le réseau d’influence de l’Ancien.
Ce qu’il se sait pas, c’est que la U-dire ne se priverait pas de dégotter toute information compromettante par la même occasion, et qu’ils vendraient cette information à bon prix aux Sages, qui lancerait enfin leur croisade si attendue visant à brûler du scientifique à tout prix.
Les Sages soupçonne l’Académie de flirter avec les collaborateurs, et la U-dire est très avide d’informations et de preuves.
Rien n’est plus faux (mais avec une once de vérité quand même).
En réalité, un érudit éclairé et fort bien informé sait qu’un petit groupe au sein même de l’Académie expérimente en secret avec des nécromanciens d’Esus, pré-pandémiques, mais ils seraient radiés et pourchassés par leurs confrères si cela leur arrivait aux oreilles.
Celui-ci serait nommé le Sombre Cercle, et c’est dans les salles les plus profondes et lugubres de l’Académie que se déroulent leurs étranges desseins.
Car ceux-ci font les expériences interdites qui leur permettent de combattre la mort, et d’avoir des informations de première main à la fois sur les pandémies et sur Jolaar.
Dans la formation des enfants qui sont « amenés » à l’Académie, ils subissent de cruels rituels qui, si ils ne les tuent pas, les marquera à vie. Pour faire les décoctions et les médicaments qui leur permettront de lutter plus que la moyenne contre les pandémies, l’Académie a besoin de drogues dures interdites dans tout l’Empire, ce fut le cas avant les pandémies, c’est toujours le cas actuellement.
La violettine est fréquemment utilisée pour apaiser la tension cardiaque et psychique des futurs Docteurs, hors elle est interdite par les Sages.
Mais c’est surtout de l’acolyte dont il est question : ce champignon, bien qu’étant un poison puissant, en le distillant et en le préparant avec des produits dont seuls les Docteurs en ont le secret, permet de créer artificiellement une puissante hormone stéroïdienne.
Évidemment, les enfants et adolescents qui ne survivent pas aux différentes étapes de leur transformation seront brûlés et leurs cendres utilisées pour la teinture des capes ou dispersées autour de l’Académie.
Au cours de la formation des enfants, il y a un tri qui est fait. Les enfants doués de miracles sont écartés ou servent expériences pour le Sombre Cercle. L’Académie n’a que faire d’enfant à problèmes, de catastrophes en devenir, qui pourraient compromettre la sécurité des autres docteurs voire même de l’Académie toute entière.
Les Sages savent que les miraculeux sont écartés de la vie de l’Académie, mais n’en savent pas beaucoup plus, ce qui attise leur curiosité … Si seulement ils savaient où se trouve préisemment l’Académie.
Parmi la Confédération Marchande, les guildes des commerçants, des voyageurs et des trésoriers sont les plus à même d’apprécier les échanges commerciaux avec l’Académie : les premiers peuvent écouler des stocks entiers de drogues totalement illicites en échange de potions, poisons et armes alchimiques, les seconds ont du travail et leurs caravanes sont pourvues de certaines fioles incendiaires contre leur silence sur ces fameuses drogues, et les trésoriers peuvent tranquillement « blanchir les gemmes » de ce trafic illégal.
Seule la guilde des artisans voit toute cette petite agitation d’un très mauvais œil, et pas seulement parce qu’une partie de leur artisanat (l’alchimie) s’évanouit : ils savent que si une affaire éclate, la neutralité politique des marchands, et donc son immunité, peut être bafouée, et tout le monde aurait à perdre. Surtout eux.